• l’année dernière
Aucune date officielle n'a été encore avancée, mais il est fort possible que Serena Williams joue son dernier tournoi professionnel à l'US Open, à New York devant son public. Avant cela, Arnaud Di Pasquale, Bertrand Milliard et Laurent Vergne nous racontent dans l'émission DiP Impact un match de l’Américaine à Flushing Meadows qui les a particulièrement marqués.

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00:00 Aucune date officielle n'a été avancée, mais il est fort possible que Serena Williams
00:04 joue son dernier tournoi professionnel à l'US Open devant son public.
00:08 Donc, trois titres majeurs, c'est une page du tennis qui devrait se tourner.
00:11 Et plus particulièrement à New York où elle a vécu la gloire avec six titres décrochés,
00:17 mais aussi de gros déboires, comme des prises de becs mémorables avec des arbitres ou encore
00:21 une demi-finale qui la privait peut-être d'un grand schlémant carrière.
00:24 Serena à l'US Open, donc voilà, c'est un peu "je t'aime moi non plus".
00:29 Mais si vous deviez vous retenir un moment, un match de l'Américaine qui vous a particulièrement
00:34 marqué, quel serait-il ? On va commencer par Laurent.
00:37 Moi, c'est très simple, c'est son premier titre en 1999.
00:42 Premier titre du Grand Slam, elle a 17 ans et on la connaissait déjà.
00:49 Serena était déjà installée dans le top 10, je crois qu'elle devait être 6e ou 7e
00:54 mondiale.
00:55 J'avais vraiment vu une guerre ailleurs, parce qu'on se souvient peut-être surtout
00:59 de la finale contre Martina Inghis où elle gagne en 2-7-6, 3-7-6.
01:02 Un match d'une intensité dingue.
01:04 Ce jour-là, j'étais un immense fan de Martina Inghis et de son tennis, donc ce jour-là
01:09 j'étais à fond pour Inghis.
01:10 Mais d'une certaine manière, j'ai eu l'impression d'assister à le tennis.
01:17 Inghis, elle était encore dans la lignée de Chris Ebert pour moi.
01:20 C'était l'héritière Chris Ebert avec un jeu qui avait évolué évidemment, mais
01:25 là je trouvais que c'était peut-être la dernière grande championne du XXe siècle
01:29 qui affrontait la première grande championne pratiquant le tennis féminin du XXIe siècle.
01:35 Ça m'avait frappé ce jour-là.
01:36 Je ne dis pas que j'avais la conviction que Serena allait gagner plus de 20 Grands
01:40 Slam, mais quand même, on sentait quelque chose se passer ce jour-là et je pense que
01:44 Martina Inghis ne s'en est jamais totalement remis de ça.
01:47 Mais ce qu'il y avait eu avant, parce qu'en 16e contre Clyde Sturts, en 8e contre Conchita
01:54 Martinez, en quart contre Monica Celes, et en demi contre Lindsay Davenport, elle gagne
01:59 en 3 sets Serena, et notamment 3 fois sur 4 où elle perd le premier set.
02:04 Et chez une gamine de 17 ans, il y avait une force de conviction qui était complètement
02:12 saisissante.
02:13 C'est ça que je retiens, il y avait vraiment une forme d'évidence sur le fait qu'elle
02:19 gagnait un tournoi à 17 ans comme Chang mais ça n'allait pas être un one-shot.
02:22 Il se passait quelque chose et puis tout ce qu'elle incarnait, cette passion qui transpirait
02:28 sur le terrain, parfois ça a été pour le pire, souvent pour le meilleur.
02:33 Même si je la connaissais, je dirais que j'ai complètement découvert définitivement
02:38 Serena Williams dans cette US Open 99.
02:41 Arnaud ?
02:42 Quel match as-tu retenu ?
02:43 Je vais être très honnête, je l'ai retenu plein.
02:48 Je rigole.
02:49 Tu as fait choisir plein.
02:50 Non, non, pas du tout.
02:51 Va nous faire ton top 10, c'est parti.
02:55 J'ai choisi l'US Open 2008.
02:58 2008, c'est le renouveau, la consécration après des années de Vachemeg.
03:03 Alors, années de Vachemeg, pour elle, évidemment, mais en 5 ans, elle n'en gagne que 3 de Grand
03:07 Chlem, ce qui est dans l'absolu très peu, elle avait perdu sa place de numéro mondial
03:11 et là, c'est le retour au sommet de la hiérarchie.
03:14 Et Yankovic, une joueuse que Bertrand adorait, me semble-t-il.
03:20 Je me le garde, mais ce n'est pas très vite.
03:23 Il était plus âgé Yankovic.
03:25 Je dis ça au hasard.
03:27 Et puis derrière, numéro 1 mondial, et puis derrière, elle enchaîne avec quelques années
03:32 assez incroyables.
03:33 2009, 3 Grand Chlem, 2012, 3 Grand Chlem.
03:39 Et derrière, elle explose tout, mais c'est vraiment le retour.
03:43 Il y a eu un petit peu de difficulté pendant 3-4 ans avec blessures, retours compliqués,
03:49 quelques difficultés, mais ce qui est tout à fait normal dans une carrière aussi longue.
03:53 Mais là, en 2008, ça marque quand même le retour au plus haut niveau, sa place de
03:58 numéro mondial retrouvée, et puis de longues années avec une suprématie totale de sa
04:06 part.
04:07 Et Bertrand, pour finir ?
04:08 Moi, j'ai retenu, je vais faire un blo de deux matchs, puisqu'ils sont à peu près
04:12 les mêmes, et ils se suivent d'un an.
04:14 Ce sont les deux finales, les Soppen 2012 et 2013, qui opposent Serena Williams à la
04:19 même joueuse, Victoria Hazarek.
04:20 C'était les deux meilleures joueuses du monde à l'époque.
04:23 Et ça se situe à un moment où Serena, un peu comme l'a dit Arnaud, elle revient
04:27 aussi après une saison 2011 où elle n'a pas gagné de Grand Chlem.
04:29 Elle a eu ses embolies pulmonaires, elle a eu des problèmes de santé extrêmement
04:32 graves.
04:33 Et elle a perdu un peu la confiance, et à ce moment où elle commence à travailler
04:39 avec Patrick Moratoglou, il y a cette défaite à Roland Garros au premier tour.
04:43 C'est la première fois qu'elle perd au premier tour dans les Grands Chlem contre
04:45 Virginie Raltano, la française.
04:46 Match que j'ai commenté d'ailleurs, et à ce moment-là, on dit "bon bah oui, ça
04:50 va être difficile".
04:51 Elle commence à travailler avec Patrick, et bing, derrière, elle va gagner au les
04:54 meudon.
04:55 Et je m'en souviens bien, parce qu'effectivement j'ai commenté ces deux finales, mais ce
04:58 qui me revient à l'esprit dans ces deux finales, c'est le niveau de jeu, qui était
05:02 monstrueux.
05:03 Les Serena-Ezareka, c'était des classiques, comme on a pu en voir dans les années avant,
05:07 quand il y avait les joueuses belges.
05:09 On va parler de Martin Iggy, de Kleister, Sainin, Capriati, etc.
05:14 Venus, Williams.
05:15 Là, on retrouvait une espèce de rivalité, un niveau de jeu, surtout pour aller gagner
05:21 les matchs, qui était somptueux.
05:23 Et les matchs aussi étaient extrêmement disputés, parce qu'il y a eu 2-2-6-7-5 la
05:29 première année, 7-5-6-7-6-1 la deuxième année.
05:32 Donc des matchs à chaque fois très accrochés et gagnés par Serena.
05:36 Et ça m'a frappé d'autant plus que je trouve que depuis le tennis féminin, à
05:40 la fois manque de rivalité et manque de niveau de jeu aussi.
05:43 Parce que là, le niveau de jeu qu'on a vu dans cette finale, moi je ne l'ai pas vraiment
05:47 revu dans les finales de Grand Slam depuis.
05:49 Et puis ça marque aussi parce qu'elle va gagner 3 US Open de suite.
05:52 Elle va gagner l'année suivante encore en 2014 contre Vosnjaki.
05:56 Derrière, c'est le début malheureusement des défaites inattendues.
06:01 La finale contre Vinci en 2015, c'est parce qu'on commence à l'attendre, le 24e, etc.
06:06 Et contre Vinci, après, elle va en perdre une autre.
06:09 La fameuse finale contre Osaka, bien sûr, avec tous les problèmes d'arbitrage avec
06:13 Carlos Ramos.
06:14 Celle contre André Escu aussi.
06:16 Elle ne gagnera plus l'US Open après 2014.
06:19 Parce qu'elle va passer dans une autre dimension.
06:22 D'abord il y a l'âge, et puis il y a aussi le fait que je crois que malheureusement
06:25 en sa tête, elle veut trop aller chercher le record absolu.
06:28 Et que ça va un peu la plomber dans sa travèche, comme elle l'a dit elle-même d'ailleurs.
06:32 Donc voilà, ces deux matches-là, 2012-2013, ces deux finales-là, qui étaient d'un
06:36 niveau de jeu flamboyant.
06:38 A mon avis, pas revu depuis presque 10 ans dans des finales de Grand Slam Family.
06:43 [Bruit de pas]
06:45 [Tambours]

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