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Lancement du café débat sur le thème de l'EMPLOI EN POLYNÉSIE FRANÇAISE le LUNDI 05 JUIN 2023 (salle Polynesian factory) sous l'impulsion de Monsieur Didier CHADOURNE, IA-IPR d'économie et gestion de l'académie de Polynésie française.
Transcription
00:00 Donc bonjour tout le monde. Déjà, on vous remercie dans un premier temps de vous être rendu disponible.
00:07 Et il faut savoir que c'est un premier événement pour nous d'organiser cette forme d'action.
00:15 Donc c'est la première édition du Café débat d'une longue série, nous l'espérons,
00:20 sur le thème pour cette première édition de l'emploi en Polynésie française.
00:24 Thème, je pense, qui va beaucoup nous animer parce que c'est un sujet permanent et au cœur de l'actualité
00:32 chaque année et qui nous intéresse très fortement.
00:36 Donc cet événement, c'est un événement qui a été lancé à l'initiative de l'inspection d'économie et gestion.
00:44 Ici, représenté par la personne de M. Didier Chadourne, inspecteur académique pédagogique régional
00:52 au titre du pôle économie et gestion, mais aussi en charge de la filière science économique et sociale en Polynésie française.
01:00 Donc pour l'animation de ce débat, je serai accompagnée de deux de mes collègues,
01:10 Feymanon Ropuetei, professeur de science économique et sociale,
01:14 mais également de Jean-Bernard Faramand, également professeur de science économique et sociale,
01:20 et deux enseignants au lycée Touianou-Logaïc de Papara.
01:24 Je suis Beatrice Kouanatapo, professeure d'économie et gestion au lycée Diadème de Piret.
01:30 À tous les trois, nous allons vous relayer la parole et donc animer ce débat, cette première édition.
01:38 La première question qu'on vous pose, c'est adressée aux élèves.
01:41 Quelles sont les activités que vous aimez faire ?
01:46 Oui, déjà, on voit bien que le mot travail n'apparaît pas.
01:52 En tout cas, on sent que déjà, le côté plutôt loisir, épanouissement,
01:59 seraient les mots qui couvriraient un peu ces choix-là.
02:05 Voyager, c'est aussi une façon de s'enrichir, de se découvrir, peut-être, tout simplement.
02:13 Donc, on n'est pas trop dans la logique de travailler pour travailler, mais pour s'épanouir.
02:22 Je crois qu'on peut déjà avoir cette première interprétation de ces réponses-là.
02:31 Est-ce qu'il y a autre chose, façon de m'occuper ?
02:39 Constructive, c'est quoi ? Activité constructive.
02:48 Après, c'est vrai qu'un mot ne dit pas tout ce que vous avez en tête, forcément.
02:53 Si je résume ça au fait que vous avez plutôt un besoin d'épanouissement
03:00 à travers les activités que vous faites, est-ce que ce serait ça ?
03:03 Oui ? Vous êtes d'accord avec ça ?
03:06 On rajoutera d'autres arguments quand on aura d'autres réponses.
03:13 Si vous deviez travailler, qu'est-ce que vous aimeriez faire ?
03:16 On a identifié dans la question précédente que, finalement, derrière ce que vous aimez faire,
03:24 il y a la présence du loisir.
03:28 Construire mon entreprise, on connaît aussi.
03:33 Alors, conseillère, politicien, entrepreneur, notaire, psychologue, avocate, culturel.
03:44 Bien, donc, c'est des métiers qui, finalement, vous donnent une position sociale plutôt élevée,
03:52 on va dire, dans la société, ou indépendante.
03:55 Et vous avez quand même une volonté de réussir à accéder à des fonctions
04:01 qui, à la fois, vous épanouissent, encore une fois, on peut trouver ce lien-là,
04:05 et qui vous donnent de la valeur.
04:07 Une valeur dans la société, un positionnement valorisé par la société.
04:12 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
04:17 Ambassade, voyager, ne pas rester.
04:24 Il y a aussi l'idée d'être indépendant, je pense.
04:27 Il n'y a pas beaucoup d'employés là-dedans, il y a beaucoup d'indépendants, du coup.
04:35 C'est très intéressant ce que vous évoquez, l'envie de devenir indépendant,
04:40 le souhait de ne pas forcément être sous la subordination d'une personne ou d'autre.
04:49 On va faire le lien avec des facteurs sociaux que nous avons identifiés
04:57 et qui vont venir par la suite.
05:01 Une dernière question.
05:07 Dans quel cadre souhaiteriez-vous travailler ?
05:12 L'environnement de travail ?
05:18 Oui, alors là, encore une fois, on voit que la majorité d'entre vous envisage de bouger,
05:24 d'avoir des activités en dehors d'un cadre contraignant, probablement.
05:32 Il n'y a qu'une seule personne que je connais bien qui a dit "en bureau".
05:38 Non, c'est pas toi ?
05:41 Tu as évolué ?
05:43 Donc, si on devait retenir un mot, ça serait quoi pour vous ?
05:48 De tout ça ?
05:52 De déplacement ?
05:58 Ne pas rester au même endroit ?
06:01 La mobilité.
06:05 Pour lutter des deux machines.
06:07 Or, on voit que le mot "fort" qui revient à plusieurs reprises, c'est celui qui grossit.
06:12 Ça veut dire qu'il y a une fréquence d'utilisation de ce terme par les répandants
06:17 qui est plus importante, c'est-à-dire partout.
06:19 Alors, partout, ça sous-entend le souhait d'avoir une mobilité importante.
06:24 Et là aussi, c'est très intéressant ce que vous dites,
06:27 parce qu'on va revenir sur un autre facteur, encore une fois,
06:32 que nous avons identifié au cours de nos recherches,
06:35 qui fait écho à ce que vous avez ici évoqué.
06:38 C'est très intéressant.
06:41 La représentante de la ministre de l'Emploi, sa conseillère technique, souhaiterait réagir.
06:46 Donc, à vos propos.
06:49 Merci. Encore merci pour cette invitation.
06:52 Je trouve que les débats, déjà, dans un premier temps, sont très enrichissants.
06:56 Et en fait, quand je vois les questions, j'ai des questions qui me viennent aussi à l'esprit,
07:00 et c'est pour ça que je voulais intervenir.
07:02 On parle beaucoup de travailler, de travail.
07:05 Et moi, en fait, c'est une question pour les jeunes, les étudiants.
07:09 J'aimerais bien savoir comment est-ce que vous définissez le travail ?
07:14 Comment est-ce que vous définissez le travail ?
07:17 Et qu'est-ce que c'est pour vous un bon travail ?
07:20 Pourquoi je pose cette question-là ?
07:22 Parce que je vois beaucoup de questions.
07:23 Qu'est-ce que vous aimez faire ?
07:25 Si vous devez travailler, qu'est-ce que vous aimeriez faire au travail ?
07:29 Et pour moi, je pense que ce sont deux questions, à mon sens, qui me paraissent importantes.
07:39 Comment est-ce que vous définissez le travail ?
07:41 Et qu'est-ce que c'est pour vous qu'un bon travail ?
07:43 Merci.
07:44 Personnellement, je définis le travail comme une activité professionnelle
07:48 qu'on doit opérer, on va dire, pour recevoir un salaire.
07:53 Et c'est bien si on est épanoui dans ce travail-là.
07:56 Mais après, je ne sais pas si je dirais que c'est nécessaire pour moi, personnellement.
08:00 Ça veut dire que pour moi, un bon travail, c'est un travail où je me sens,
08:04 j'ai un bon cadre de travail.
08:06 Ça veut dire que je m'entends bien avec mes associés ou mes collègues.
08:09 Et là où j'estime être payée correctement pour le travail que je fournis,
08:15 et j'estime que mon travail soit, comment dire, apprécié, on va dire.
08:21 Moi, j'aurais plutôt dit que le travail, c'est un peu un discours de personnes plus âgées,
08:28 mais j'aurais dit la vie, déjà, parce que tout simplement,
08:32 on est nés et on va à l'école depuis petit pour avoir un bon travail.
08:36 Donc toute notre vie, on est formatés pour aller au travail, déjà.
08:40 Et c'est la vie tout simplement parce que ceux qui ne travaillent pas,
08:44 et il y en a beaucoup qui le vivent très très mal.
08:47 Donc j'aurais dit tout simplement la vie.
08:50 Et puis comme Ranivei, je pense qu'avoir un travail qui nous plaît,
08:53 avoir un travail où on s'épanouit tous les jours, pour moi, c'est la base.
08:59 Parce que c'est la vie. Donc si tu t'épanouis dans ta vie,
09:01 tu t'épanouis dans ton travail et tout va bien. Merci.
09:04 Pour moi, le travail, c'est pas forcément quelque chose comme une sanction.
09:09 Moi, je trouve que le travail, c'est nécessaire dans la vie.
09:11 Si tu ne travailles pas, tu vas stagner, dans tous les cas.
09:14 Du coup, moi, je pense que le travail, c'est plus du dépassement de soi.
09:17 C'est toujours trouver à faire mieux, être meilleur dans ce qu'on fait.
09:20 Même si le travail, c'est pas forcément ta passion, il y aura toujours quelque chose à faire.
09:25 Mais voilà, pour moi, le travail, c'est le dépassement de soi.
09:27 Je vais peut-être recueillir les impressions de notre conseiller technique.
09:32 Merci pour ces réponses qui sont déjà très intéressantes.
09:35 J'ai peut-être juste quelque chose à rajouter, mademoiselle devant.
09:38 C'est la valorisation de ce que j'ai bien compris aussi.
09:42 Ce qui est aussi effectivement très important.
09:47 La valorisation, j'ai bien compris effectivement tout ce qui est dépassement de soi. Très bien.
09:53 Le quotidien, évidemment, comme ce jeune homme le dit, on ne travaille pas, on stagne.
09:59 Mais je vous rassure, il n'y a aussi pas que le travail.
10:02 Je pense qu'on en parlera peut-être tout à l'heure.
10:04 Mais en tout cas, merci pour ces premiers échanges.
10:07 J'aimerais aussi rajouter aussi le souhait de ne pas faire quelque chose qu'on considère inutile,
10:12 on va dire dans la valorisation. Ça veut dire qu'il y a des travails où pendant 20 ans,
10:18 tu vas y rester, tu auras du mal à trouver l'utilité de ton travail, on va dire.
10:21 Donc je pense que c'est aussi important d'avoir un travail qu'on considère utile.
10:30 Donner du sens à ce que tu fais, pourquoi tu te lèves tous les matins
10:33 et pourquoi tous les matins tu continues à faire la même chose.
10:36 Réaliser des activités qui donnent du sens à ton travail. Très bien.
10:43 On va poursuivre avec la dernière question, adressée aux professionnels.
10:49 Donc, que pensez-vous de cette représentation de l'emploi recherchée par les élèves ?
11:00 Représentation du travail, voilà. Représentation du travail, exactement.
11:07 Parce que là, ils ont dessiné globalement, on a ici une synthèse finalement
11:13 des représentations de la valeur travail.
11:20 Ça peut intéresser évidemment les élèves de savoir si vous pensez qu'ils sont éloignés
11:28 de votre réalité, que c'est celle que vous gérez au quotidien ou pas,
11:32 ou c'est quelque chose de très pragmatique et ancré avec vos décisions actuelles.
11:44 Le travail commence comme devoir. Le travail comme devoir. Avis.
11:49 Oui, moi je voudrais revenir à la définition du travail.
11:52 Il ne faut pas oublier qu'on vit dans une communauté. On ne vit pas tout seul avec un patron
11:55 et on ne va pas au magasin comme ça pour acheter des choses.
11:59 L'origine du travail, c'est quand même que dans une communauté, on a des besoins
12:05 et ces besoins, on compte sur d'autres personnes qui travaillent pour nous les apporter.
12:10 Et en contrepartie de ça, nous, on a des choses à apporter à la communauté aussi.
12:14 Et cette notion-là, c'est bien le travail. C'est ma vision des choses.
12:18 Et si on revient très très longtemps en arrière, c'est-à-dire un siècle en arrière,
12:23 quand on demandait aux gens qui travaillaient qu'elles étaient la raison principale pour lesquelles ils travaillaient,
12:27 ils répondaient que c'était le devoir en fait. C'est-à-dire que quelqu'un a dit tout à l'heure
12:31 on est formaté pour travailler dès qu'on est petit, on nous élève pour dire qu'il faudra travailler.
12:36 Mais c'est normal puisque finalement, c'est bien ce travail qui permet d'apporter à la communauté
12:41 ce qu'on attend en contrepartie derrière quand nous, on va vouloir avoir des services qui vont nous être rendus.
12:47 Donc, et cette notion est même plus large que ça, c'est-à-dire que l'évolution du travail
12:52 a fait qu'on vit ce travail comme une relation entre un patron et un employé.
12:59 Mais il ne faut pas oublier que le patron, c'est l'argent qu'il donne à l'employé, il ne vient pas de sa poche.
13:07 Il vient généralement soit des clients, soit des impôts.
13:11 Et donc moi, ce que j'aimerais par ce mot-là, c'est rappeler que le travail, c'est avant tout une notion collective
13:17 dans la communauté pour laquelle il y a des tâches à faire et il faut bien que quelqu'un les réalise pour que
13:24 derrière, à titre individuel, on puisse avoir les services rendus par la communauté aussi.
13:30 Donc c'est une notion qui me paraissait importante à rappeler.
13:32 On n'est pas juste dans une relation individuelle au travail, on est bien dans une relation collective
13:37 pour laquelle il faut que l'ensemble de la communauté se partage les tâches à faire.
13:41 Alors évidemment, après, dans les meilleures conditions possibles,
13:44 après, il faut que chacun le fasse selon ses aspirations si possible, selon ses capacités aussi.
13:50 Mais c'est cette notion-là que je voulais mettre en avant aujourd'hui.
13:53 Ok, super. Nous voyons également au tableau idéaliste, si on peut passer le micro, voilà, à Olivier Kressman.
14:05 C'est certainement pas le meilleur mot que j'aurais trouvé. J'en ai cherché d'autres, dogmatiques, mais c'est normal.
14:14 C'est normal que leur approche et leur regard sur le travail soient ce qu'ils expriment en tant que
14:20 me réaliser, voyager, pas être trop contraint par une autorité.
14:28 Mais la réalité du travail, Thierry l'a très bien exprimé, et moi c'est ce qui me vient à l'esprit.
14:34 On est dans un travail pour contribuer à une collectivité.
14:38 C'est quand même ça, derrière. C'est se réaliser. C'est se réaliser au mieux de ce qu'on peut attendre.
14:46 On peut très bien se réaliser sans travailler, effectivement.
14:49 Un idéal peut être de se dire "je vais être rentier, comme ça je ne travaillerai pas". Bon, pourquoi pas ?
14:54 On peut être aussi dans se réaliser, élever des chèvres dans la montagne et pas forcément gagner beaucoup d'argent,
15:03 mais être dans le plaisir de se réaliser dans ce qu'on a envie de faire.
15:07 Et puis on peut être dans d'autres sujets, entreprises, cadres, professions libérales.
15:12 On a vu tout à l'heure, beaucoup de professions libérales, c'est très intéressant de voir beaucoup de professions libérales sortir.
15:17 Notaires, ambassades, enfin des professions qui ne sont pas dans un tissu économique qu'est l'entreprise.
15:24 Donc voilà, mais c'est normal. Quelque part c'est tout à fait normal.
15:28 C'est bien de voir des mots clés qui arrivent, valorisation, sens, dépassement.
15:34 C'est quand même déjà des choses qui amènent nos jeunes élèves dans une démarche de vouloir se réaliser.
15:41 Maintenant il faut juste trouver le bon cadre dans lequel on va se réaliser. Et il n'y en a pas qu'un seul.
15:46 Le manque d'ambition. Si on peut aller à Thierry Dalfara.
15:54 Ça c'est moi effectivement. Je suis un peu déçu en fait parce que comme mes collègues ici présents,
16:04 nous on est déjà un peu formatés par notre façon de faire, par la société dans laquelle on évolue aujourd'hui.
16:10 Et on est confrontés aux réalités auxquelles on a bien voulu nous donner de l'importance.
16:18 Et moi je suis un peu déçu que vous soyez dans cette même démarche que nous en fait.
16:22 Parce que j'aurais pensé que vous auriez été en mesure de...
16:27 Alors l'ambition dans le travail, quand je note manque d'ambition, c'est pas qu'être notaire c'est un manque d'ambition.
16:34 Ou travailler en diplomatie c'est un manque d'ambition.
16:37 Mais c'est le manque d'ambition de vouloir peut-être changer les lignes, de bouger les lignes du monde du travail d'aujourd'hui.
16:45 C'est ça qui m'aurait intéressé moi, d'entendre de votre part plus d'utopie d'ailleurs par rapport à la question qui est posée.
16:54 Pour peut-être penser à une organisation différente.
16:59 Et donc notre jeune chef d'entreprise ?
17:04 Alors moi j'aurais voulu répondre dessus mais j'ai pas réussi.
17:08 En fait moi j'ai trouvé que ce que vous vous pensez en fait c'est ce que moi je pensais quand j'étais à votre âge.
17:15 Enfin quand j'étais à l'école aussi je pensais exactement la même chose du travail.
17:19 Mais en fait pour moi le travail ça a été le moyen de parvenir à autre chose.
17:26 J'avais des rêves, j'ai dû travailler, faire des choses que je n'aimais pas forcément.
17:30 Évoluer dans un environnement dans lequel j'étais contraint d'évoluer justement pour me donner les moyens de réaliser mon projet qui au final a pu aboutir.
17:44 C'est cohérent mais ça nécessite certains sacrifices quand même.
17:48 On peut pas avoir tout ce que vous avez cité dans le thème du travail.
17:53 Tu vois par exemple la quête de sens, le dépassement de soi.
17:56 Et tout ce que vous avez cité ce sont des bonnes idées mais on peut pas tout avoir.
18:01 Il faut faire des sacrifices pour arriver au but qu'on recherche.
18:08 Merci c'est très intéressant parce qu'on voit que des réactions vives et de l'étonnement.
18:15 Là je vois de l'étonnement du côté des élèves.
18:18 On est là aussi pour être étonné, voilà, débattre c'est l'occasion.
18:22 Des réactions peut-être parce que je pense que ça vous a un peu peut-être pour certains étonné.
18:29 Quand tu as parlé d'évoluer dans un environnement pas forcément facile où tu devais faire des sacrifices etc.
18:36 Moi justement quand on parle de dépassement de soi je pense que justement face à ces sacrifices, face à ces difficultés, c'est là où on fait vraiment un réel dépassement de soi.
18:47 Et c'est là où on grandit, on évolue et c'est là justement en faisant face à ces difficultés qu'une fois arrivé au bout on s'épanouit.
18:57 Alors pour la première critique on va dire que je peux comprendre le terme de manque d'ambition dans le sens où on cherche pas forcément à changer même la notion de travail.
19:08 Ça veut dire qu'on s'adapte à ce qui est là depuis des années et des années.
19:13 On n'a pas essayé de chercher des nouvelles opinions de travail ou genre autre chose.
19:18 Mais après il faut comprendre que c'est assez compliqué.
19:21 C'est parce que ce genre de choses au début en général c'est assez dur à mettre en place.
19:25 Et même si à la fin je veux dire il y a souvent des résultats à avoir, à se lancer dans des nouveaux concepts de travail, dans des nouvelles façons d'apprendre.
19:33 Pour aujourd'hui on va dire qu'on nous a quand même appris à être assez terre à terre avec nos rêves, avec nos idées.
19:40 C'est comme le fait que je suis bien d'accord qu'on n'aura pas tout ce qui est écrit sur le tableau.
19:43 Mais après c'est beau d'espérer, j'ai envie de vous dire.
19:46 Parce que si on partait du principe où on pensait qu'on aura du mal, on va trouver un travail qui ne dit pas forcément ou qu'on aura du mal à trouver du sens.
19:54 Je veux dire on n'a pas de rêve à ce moment là tu vois.
19:57 Donc je peux comprendre dans le sens où dans la réalité des choses, bien sûr qu'on n'aura pas tout ce qui est écrit sur le tableau.
20:04 Mais je veux dire je pense que le rêve de travail c'est de pouvoir espérer atteindre tout ça.
20:10 Même si à la fin bien sûr on sera peut-être déçu mais je veux dire voilà sinon on n'a pas de rêve.
20:16 Sinon on n'a pas envie de travailler sinon.
20:19 Je veux dire on reste chez soi.
20:21 Alors on vous propose quelques chiffres on va dire et des courbes pour lancer un peu la réflexion.
20:30 Qui nous donne des petites impressions des caractéristiques de l'économie polynésienne notamment tournée vers l'emploi.
20:37 Alors à l'évidence on constate que le taux d'emploi existant en France est plus élevé quel que soit l'âge.
20:47 En France métropolitaine bien sûr qu'en Polynésie française.
20:52 Que le taux d'emploi bien sûr est le plus élevé dans la tranche d'âge où on est déjà aguerri, mûr pour le travail entre 30 et 54 ans.
21:05 Il est quand même inquiétant de voir que le taux d'emploi en Polynésie est autour de si on fait la moyenne de 53%.
21:14 C'était ça le chiffre qu'on avait.
21:16 Voilà donc ça c'est la faiblesse à notre sens de l'économie polynésienne.
21:23 Alors que le taux de chômage il a nettement baissé en Polynésie il est à peine à 9% aujourd'hui.
21:28 Ce qui est pas mal quand même par rapport à... oui c'est pas génial mais c'est déjà bien.
21:33 Alors avec un taux d'emploi faible et un taux de chômage... pardon oui faible et un taux de chômage qui a baissé.
21:39 On va essayer d'analyser ça il y a un paradoxe en quelque sorte entre les deux.
21:43 Comment expliquer ? Alors on rappelle que le taux d'emploi ici donc c'est la population active occupée,
21:49 ce qui est en emploi, c'est la population en âge de travailler.
21:53 Le taux de chômage lui qui n'apparaît pas encore là c'est le nombre de chômeurs sur la population active.
22:00 C'est un peu différent, la base n'est pas la même.
22:02 Donc on a toujours une analyse un peu biaisée parce que la base n'est pas la même tout simplement.
22:07 Et on a aussi le taux d'activité que vous connaissez qui est donc le nombre de personnes en emploi plus les chômeurs,
22:14 puisque la population active est constituée des deux, sur la population en âge de travailler.
22:19 Et là en termes de chiffres là vous avez seulement pour l'instant le taux d'emploi qui n'est que de en moyenne 53%
22:28 ce qui est relativement faible. On verra, on fera une étude comparative tout à l'heure avec notamment les DOM-TOM.
22:33 On verra que c'est un des plus bas en Pôle Unis d'ici par rapport aux autres territoires et départements d'outre-mer.
22:43 Ensuite en termes de structure économique, en termes de secteur d'activité ici.
22:52 Alors volontairement on ne vous a pas mis le secteur secondaire.
22:56 Comme vous le savez il y a le secteur primaire où on extrait des ressources de la terre ou de la mer.
23:03 Donc ça concerne l'agriculture, la sylviculture et la pêche.
23:07 Le secteur secondaire qui n'est pas présent c'est la transformation de ces ressources,
23:14 ce qu'on appelle aussi souvent l'industrie.
23:17 Et le secteur tertiaire c'est tout le reste et essentiellement les services en réalité.
23:23 Je crois que vous êtes dans les services.
23:28 Et donc on se rend compte que le secteur tertiaire en Polynésie est très important,
23:33 mais c'est vrai aussi dans les économies développées connues, notamment la France.
23:39 Le secteur tertiaire est prépondérant aujourd'hui, on expliquera pourquoi tout à l'heure.
23:43 Le secteur primaire a baissé considérablement dans la plupart des pays. En France c'est 3%.
23:50 C'est quand même pas rien.
23:52 Et dans l'industrie, en Polynésie, en tout cas dans la transformation de type industriel,
23:57 parce qu'il faut différencier avec l'artisanat, on a 8% à peu près d'activités, d'emplois dans le secteur secondaire.
24:08 Et le complément c'est l'artisanat qui est à peu près à 7%.
24:12 Donc on a une idée de ces trois secteurs.
24:17 Dans le tertiaire, on a parlé de quaternaire, vous le savez, qui concerne les métiers de la communication et de l'information.
24:26 Alors une petite analyse rapide.
24:29 Le secteur primaire en Polynésie, contrairement à des pays développés comme les Etats-Unis, la France, etc.,
24:37 le capital technique utilisé dans l'activité du primaire est faible en Polynésie.
24:45 En termes de rapport capital-travail, le capital est faible en Polynésie, alors que dans les pays développés c'est l'inverse.
24:52 Et il y a eu une destruction d'emplois nette du fait que la productivité du travail étant très élevée dans le secteur du primaire,
25:01 la demande étant à un rythme de croissance plus faible, ça détruit des emplois.
25:07 On vous donnera la formule tout à l'heure.
25:09 On a le phénomène inverse dans le tertiaire, où la productivité augmente moins vite.
25:15 Elle n'existe pas, mais elle augmente moins vite que la demande, et du coup le secteur tertiaire est très créateur d'emplois.
25:22 Et dans le secondaire, on a connu les deux phases.
25:25 La phase où il y a eu création d'emplois parce que la demande était forte par rapport à la productivité.
25:30 Je parle de la variation de la demande, ce n'est pas la demande, c'est l'évolution de la demande et l'évolution de la productivité.
25:37 Après, on a connu un ralentissement de cette activité industrielle en faveur du tertiaire.
25:44 C'est pour ça qu'on a parlé de tertiarisation de l'économie.
25:48 Un paradoxe en polynésie, c'est que 8% est quand même faible par rapport à une activité qui correspond à beaucoup de main d'œuvre.
25:59 De ce point de vue-là, c'est faible.
26:01 Et là, c'est hyper trop fié dans le tertiaire parce qu'il y a toute l'administration, les activités du secteur public,
26:09 qui bouffe quand même une bonne partie des emplois.
26:12 Enfin, bouffe, qui représente une bonne partie des emplois, qui n'est pas forcément très créatif, on s'en rend compte.
26:17 Je plaisante. On fait partie de cela.
26:25 Oui. Et donc, avant de rentrer plus en détail à partir de ce constat très synthétique sur quelques attraits de l'économie,
26:34 on va aborder ces six grands sous-thèmes qui sont liés à l'emploi.
26:41 Donc, on va vous questionner sur la sous-thématique de la gouvernance des entreprises en polynésie française.
26:48 On va également discuter et échanger ensemble autour des différentes formes d'organisation du travail en polynésie française,
26:55 donc toujours au niveau local.
26:58 On va également questionner sur le rapport au travail des jeunes générations à partir de faits qui sont ressortis de différents rapports d'activité.
27:08 On va également se questionner sur le rôle des TPE en polynésie française comme levier de développement économique.
27:16 On a également décidé de faire un focus sur l'insertion professionnelle des Polynésiens.
27:24 D'ailleurs, dans le livret blanc récemment publié par le MEDEF en Polynésie,
27:29 il y a une piste de réflexion ici qui fait un lien sur l'insertion professionnelle notamment des jeunes Polynésiens.
27:37 Et on vous donnera la parole notamment pour avoir plus d'éléments d'information.
27:41 Et enfin, on finalisera le tout avec le numérique, donc le rôle du numérique et ses conséquences sur l'emploi en Polynésie.
27:50 Merci.
27:51 [SILENCE]

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