• l’année dernière
Chaque année, le cancer du col de l'utérus touche 50 à 70 Réunionnaises et son taux de mortalité est deux fois plus élevé à La Réunion qu'en métropole. Pourtant, c’est un cancer qui pourrait être évité. À l’occasion de “Juin Vert”, mois dédié à la lutte contre le cancer du col de l’utérus, on a interrogé le Dr. Phuong Lien Tran sur cette maladie.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Le cancer du col de l'utérus, c'est une maladie que l'on peut prévenir.
00:02 Il faut se faire vacciner entre 11 et 14 ans
00:06 et se faire dépister à partir de l'âge de 25 ans,
00:08 et ce tout au long de sa vie.
00:10 Je m'appelle Fong-Lien Tran,
00:12 je suis gynécologue obstétricienne au CHU de Saint-Pierre
00:15 et je suis aussi ambassadrice du dépistage du cancer du col de l'utérus
00:19 au CRCDC, le Centre Régional de Dépistage des Cancers.
00:28 Le cancer du col de l'utérus, c'est une maladie qui touche,
00:30 comme son nom l'indique, le col de l'utérus,
00:32 qui est situé dans le fond du vagin.
00:35 Il est lié à un virus sexuellement transmissible
00:37 qui est le HPV ou papillomavirus.
00:39 Ce cancer, à l'heure où nous parlons,
00:42 affecte et tue une femme dans le monde toutes les deux heures.
00:46 Tout le monde est concerné par le papillomavirus.
00:53 Le cancer du col de l'utérus est effectivement le plus fréquent
00:56 des cancers HPV induits,
00:58 mais le papillomavirus donne aussi des cancers
01:00 qui peuvent être retrouvés chez les hommes aussi.
01:02 C'est une maladie qui est plus fréquente à La Réunion qu'en métropole.
01:06 Ce qui paraît peu, mais rapporté à la population,
01:14 il est presque deux fois plus fréquent qu'en France métropolitaine.
01:17 Quand j'ai choisi la spécialité de gynécologie obstétrique,
01:24 j'avais choisi le côté obstétrique pour faire naître des bébés
01:28 et je m'attendais à surtout voir des femmes peu malades
01:32 et qui venaient pour un événement heureux.
01:35 Malheureusement, pendant mes premières gardes,
01:36 j'ai été très vite confrontée à ces patientes
01:39 qui étaient dans des situations assez alarmantes,
01:42 qui souffraient, qui avaient ces cancers.
01:44 Dans certains pays, ils espèrent éradiquer ce cancer du col de l'utérus
01:53 d'ici quelques années.
01:54 L'OMS recommande 90% de vaccination
01:58 et 70% de dépistage du cancer du col de l'utérus
02:02 pour éradiquer ce cancer.
02:05 Or, à La Réunion, nous sommes environ à 14% de vaccination
02:09 contre le papillomavirus.
02:11 En France métropolitaine, aux alentours de 42%.
02:13 Et pour le dépistage, on est aux alentours de 60 à 65%,
02:17 que ce soit à La Réunion ou en métropole.
02:20 On est encore loin des objectifs attendus.
02:22 Pourquoi les patients ne sont-ils pas en mesure de suivre un médecin ?
02:26 Malheureusement, certaines patientes pensent qu'une fois qu'elles sont ménopausées
02:30 ou qu'elles n'ont plus de rapport sexuel,
02:33 elles pensent qu'elles n'ont plus besoin de suivi gynécologique.
02:35 Or, le suivi gynécologique, c'est tout au long de sa vie.
02:38 L'enjeu du dépistage, c'est dépister des lésions précancéreuses,
02:42 c'est-à-dire des lésions avant qu'elles ne se transforment en cancer.
02:45 Un des freins au dépistage contre le cancer du col de l'utérus,
02:48 c'est l'examen gynécologique.
02:50 Beaucoup de femmes appréhendent d'aller voir un professionnel de santé
02:54 pour avoir un examen au spéculum pour qu'on regarde leur col.
02:57 Pourtant, s'il l'est fait avec douceur, avec un professionnel habitué,
03:01 c'est un examen qui n'est pas douloureux.
03:04 On regarde effectivement le col et puis ensuite,
03:06 on frotte le col avec une petite brossette pour pouvoir analyser les cellules.
03:11 Et il est donc important de trouver un professionnel de santé
03:15 en qui on a confiance, vers qui on peut se tourner
03:18 pour aller faire cet examen dans les meilleures conditions
03:20 parce qu'il est important de se faire suivre.
03:23 La vaccination est recommandée chez les filles et les garçons
03:30 puisque, comme on l'a dit, le papillomavirus peut aussi toucher les garçons.
03:33 Quand il s'agit de vaccination de masse,
03:36 cela permet aussi, en vaccinant les garçons, de protéger les filles.
03:39 Un des principaux freins, c'est le manque d'informations.
03:42 Et c'est pourquoi on est là aujourd'hui pour vous informer
03:45 de l'existence de ce vaccin, de l'existence du dépistage,
03:49 parce qu'on peut éradiquer le cancer du col de l'utérus.
03:51 *Musique d'outro*

Recommandations