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00:00 cette fois-ci, vous avez peut-être une parole un peu plus libre,
00:02 puisque vous ne faites plus partie de Valeurs Actuelles,
00:06 que tous ceux qui connaissent ce journal et ce fonctionnement
00:09 trouvent que c'est parfaitement injuste, bien évidemment.
00:12 Vous êtes victime d'un règlement de compte, disons-le comme ça.
00:16 Votre talent, votre intelligence, votre qualité,
00:19 qu'on a souvent salué ici, malheureusement,
00:21 ne pourront plus s'exprimer pour de mauvaises raisons,
00:24 j'ai envie de dire, à Valeurs Actuelles.
00:26 Donc j'imagine que cette séquence, pour vous, n'est pas forcément
00:30 la plus agréable sur le plan professionnel.
00:32 Déjà, merci de dire ça, parce qu'en fait, je l'ai peu entendu.
00:36 C'est bien étant de la bouche de gens que j'estimais.
00:40 Merci infiniment.
00:40 Et puis ensuite, je ne sais pas tellement quoi vous dire.
00:42 La seule chose qui me...
00:44 Et qui aujourd'hui, je suis désolé, parce que je suis un peu ému quand j'en parle,
00:47 mais qui me frappe, c'est en fait, j'ai passé 12 ans dans ce journal
00:52 et j'en ai été le directeur pendant 7 ans.
00:54 Et j'ai l'impression vraiment de quitter une famille.
00:57 Vous savez, c'est vraiment très, très compliqué.
00:59 En fait, c'est vraiment très dur, c'est-à-dire de quitter des gens que j'aime.
01:02 J'aimais tout le monde, ou presque d'ailleurs,
01:04 parce que malheureusement, c'est le presque qui a changé les choses.
01:07 Mais tout le monde, c'est une équipe pour laquelle je me suis vraiment,
01:11 vraiment battu, que j'ai voulu protéger pendant très longtemps.
01:14 Et puis j'aimais énormément les lecteurs aussi de Valeurs Actuelles.
01:18 En fait, c'est un journal particulier.
01:19 En fait, on est très souvent attaqué.
01:21 Donc on a un lien particulier avec notre public qui nous soutient
01:23 et qu'on a beaucoup rencontré parce qu'on faisait beaucoup d'événements,
01:26 de rencontres en province, à Paris aussi.
01:29 Et c'est vrai que j'ai le sentiment de me faire éjecter de quelque part
01:33 où j'étais très, très bien, en fait.
01:34 Et ça fait une quinzaine de jours maintenant
01:37 que je n'ai plus le droit de mettre les pieds là-bas.
01:38 Et c'est vrai que c'est peut-être la plus grande violence
01:40 qu'on pouvait me faire dans ces circonstances.
01:43 Donc oui, c'est quelque chose qui s'arrête et il y aura d'autres choses après.
01:46 Mais c'est vrai que c'est particulièrement douloureux.
01:53 Et pour des raisons médiocres.
01:55 Donc permettez-moi de le dire.
01:58 Et par des gens médiocres.
02:01 Parfois. Parce que ça existe.
02:03 - Vous êtes maître de vos propos, Pascal.
02:05 - Bien sûr.
02:05 - En tant que modérateur de l'antenne, je ne peux pas...
02:07 - Par des gens médiocres.
02:09 Mais c'est ainsi.
02:11 - Je sais que vous êtes...
02:17 - Non, mais il faut bien refaire l'histoire.
02:20 C'est-à-dire, il y a huit mois,
02:21 vous vous souvenez tous qu'il y avait eu des rumeurs de licenciement
02:24 déjà pour des raisons de lignes éditoriales.
02:26 C'était ça qui était paru dans la presse,
02:28 sans aucun démenti de la part de la direction de ce journal.
02:31 La direction au-dessus de Geoffroy Lejeune.
02:33 Et il y avait un appel qui avait été lancé par la rédaction elle-même,
02:36 qui s'appelait "Je suis là pour VA",
02:38 avec un soutien extrêmement massif de la rédaction
02:41 à la ligne portée par Geoffroy Lejeune,
02:43 de l'entreprise tout entière,
02:44 parce qu'il y a d'autres gens évidemment qui travaillent
02:46 que les journalistes, à Geoffroy Lejeune en tant que patron,
02:48 et des lecteurs, non seulement des lecteurs existants,
02:51 mais on avait 10 000 lecteurs qui s'étaient abonnés
02:53 pour soutenir la ligne portée à l'époque par Geoffroy Lejeune
02:56 et la rédaction tout entière.
02:58 À l'époque, ça c'était il y a huit mois.
03:02 Et là aujourd'hui, on sait que le licenciement est effectif
03:05 pour des raisons, encore une fois, étalées dans la presse,
03:08 parce qu'en interne, il y a une communication qui est un petit peu floue,
03:13 étalées dans la presse pour des raisons de différence sur la ligne éditoriale.
03:18 Vous me connaissez un peu, Pascal, vous devinez ce que je vais faire.
03:20 Dans les jours qui arrivent.
03:24 Je ne pourrai pas rester dans ce journal.
03:26 C'est impossible.
03:30 Et ce sera, j'imagine pour vous, une décision difficile à prendre.