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00:00 [Musique]
00:05 - Animateur, vedette, on pourrait même dire mythique à Europe, à RTL, bien sûr et surtout 50 années d'amitié, j'allais presque dire d'amour avec Johnny.
00:14 Combien ? - 60.
00:15 - 60 ans d'amitié et d'amour avec Johnny Sambernet.
00:18 - Bonjour Patrick, Simona. - On peut dire ça vraiment ?
00:20 Quand je dis amour, parce que c'est vrai qu'au fond il n'y a pas d'autre mot.
00:23 - Non, non, c'était une véritable amitié bien sûr, ça n'avait rien de superficiel show business.
00:28 On s'est rencontrés au Golf Drouot, j'avais 15 ans, il en avait 17.
00:33 C'était déjà la bande des grands, il y avait Dutronc et déjà Eddie Mitchell, les vieilles canailles étaient déjà rassemblées.
00:38 Alors au golf, il y avait les petits, c'était nous, on avait 15 ans.
00:42 Et puis les grands, alors on leur disait bonjour bien sûr de loin mais on ne faisait pas partie de la bande.
00:47 On était trop petits.
00:48 On s'est retrouvés quelques années plus tard quand lui a fait ses disques et que moi j'ai fait de la radio.
00:52 - Ouais, là c'est ce qui est raconté dans ce bouquin, ça s'appelle Johnny Surface.
00:55 Écoutez, Johnny, on va raconter cette aventure, c'est vraiment, c'est inimaginable, c'est mieux qu'un roman.
01:02 - J'étais le monsieur loyal de la tournée puisque lorsque Johnny a eu cette idée qui était une idée généreuse et qui sortait de l'ordinaire,
01:10 il voulait faire une tournée avec un cirque et il est arrivé un jour au Rock'n Roll Circus que je dirigeais à Paris, cette boîte à Paris.
01:18 Et il me dit écoute, il y a Jérôme Savary qui a fait le Magic Circus, toi tu as fait le Rock'n Roll Circus, moi je vais faire le Johnny Circus.
01:25 - Ah ouais, non mais là on se dit non mais attend Johnny, mollo.
01:30 - Et il le dit d'ailleurs, dans le livre il y a cette lettre qu'il a envoyée à ses fans en leur disant je vous prépare quelque chose d'extraordinaire,
01:39 du jamais vu, je vais louer un chapiteau de 4000 places et je vais faire le tour de France avec des clowns, des fauves, des acrobates.
01:48 - Le cirque Booglion, allez, t'en cognez.
01:50 - Alors oui c'était les Booglion qui avaient loué ce chapiteau, on y reviendra peut-être tout à l'heure mais ils n'ont jamais été payés.
01:58 Il y a d'ailleurs une anecdote assez amusante sur la fin du bouquin où Booglion, Joe Booglion, le patriarche rencontre Johnny par hasard dans un restaurant quelques mois après le Circus.
02:11 Et à l'annonce de l'arrivée de Johnny Hallyday, Joseph Booglion se lève, va coincer Johnny dans les toilettes, le prend au call back et lui dit mon petit père tu me dois de l'argent parce que moi j'ai payé,
02:26 non tous les gars qui travaillaient sur le cirque en dehors des musiciens etc. mais toute la bande Booglion, moi j'ai payé tout le monde mais le chapiteau il n'a jamais été payé.
02:35 Ils sont presque à en venir aux mains et là ça fait quand même beaucoup de bruit dans le restaurant et à la table des Booglion, il y a les fils Booglion qui sont là qui disent oh là là ça va mal tourner cette histoire,
02:45 ils se précipitent, ils se mettent entre les deux hommes et Johnny est contrit, est confus, il s'excuse et Joe le prend dans ses bras et lui dit allez on oublie tout ça, viens boire le champagne.
02:59 C'est écroule bien parce qu'en même temps il faut le faire, on est en 1972, Johnny est quand même au creux de la vague, il est à un moment, il se pose des questions, il voit ce qui se passe aux Etats-Unis,
03:09 Woodstock, Joe Cocker qui a fait Mad Dog and the Englishman, il voit ce grand spectacle, il se dit moi je veux faire le même truc.
03:17 Oui il y avait une tournée itinérante comme ça aux Etats-Unis qui s'appelait le Continental Circus qui était également un cirque qui se baladait dans l'Ouest américain avec de très grandes
03:28 venettes américaines et Johnny avait été très influencé par cette tournée en disant je vais faire la même chose et c'était je le dis dès le départ, c'était une idée innovante,
03:37 c'était une idée généreuse, il voulait reprendre un peu l'esprit des saltimbanques qui arrivent sur les places publiques le soir et qui redonnent de la joie de la musique à tous les habitants.
03:47 Malheureusement ça a été le contraire.
03:48 Alors on va dire ce que c'était, c'est quand même 70 véhicules, 114 employés, 79 étapes et il vous dit je veux que tu viennes, il le dit avec sa façon de parler de Johnny.
03:57 Je veux que tu sois mon monsieur loyal.
03:59 Monsieur loyal, c'est Sam Bernet, il arrive sur scène tous les soirs, il dit.
04:05 Je m'appelle Sam Bernet, je suis né à Paris, vous me connaissez mieux, je suis le copain de Johnny.
04:11 Voilà, ça, ça y est, le public.
04:13 Le public était avec moi immédiatement, je suis le copain de Johnny, on va pas me lancer des canettes.
04:19 Sauf que vous aviez déjà raconté ce truc, qu'à 2h du matin il vous dit il faut meubler parce qu'on sait plus où est Johnny.
04:24 Non mais j'ai meublé.
04:25 Non mais il y a des trucs, Johnny disparu, la police le recherche, on sait plus où il est.
04:30 Ça c'est très spécial, c'est à Grenoble que ça s'est passé mais Johnny était en retard tous les soirs de 2 ou 3 heures.
04:38 2 ou 3 heures pendant lesquelles j'étais obligé de tenir la salle à bout de bras en inventant n'importe quoi pour que je ne prenne pas.
04:45 Alors là oui, des canettes et des chaussures et des bouts de banquette.
04:51 Vous étiez obligé de meubler.
04:53 Bah écoutez, comme je savais qu'il avait beaucoup de retard tous les soirs, j'imaginais pas qu'un soir il aurait 6 heures de retard.
05:01 Mais je prenais la foule et je leur disais est-ce que vous connaissez les chansons de Johnny.
05:06 Alors non, d'abord je disais il ne vous entend pas, il ne va pas monter sur scène tant que vous ne hurlez pas très fort.
05:11 Vous faisiez croire qu'il était en coulisses.
05:12 Mais bien sûr, j'étais obligé de dire il est là.
05:14 Alors qu'il était parfois à des centaines de kilomètres.
05:16 Non, il était juste dans sa chambre d'hôtel effondré sur sa moquette, incapable de bouger.
05:21 Ce que je dois dire, c'est que Johnny pendant cette tournée qui a été quand même une tournée déjantée totalement au niveau de l'alcool, au niveau de la drogue.
05:30 Et Johnny était dans un état, c'était un zombie toute la journée.
05:34 Et je dois dire, et ça le public le sait, il montait sur scène et il délivrait comme jamais.
05:40 Il faisait un spectacle extraordinaire.
05:42 Et alors il vous raconte, vous lui demandez pourquoi quand tu chantes "Je suis seul", c'est parfois très long.
05:47 Parce qu'il se couche sur scène.
05:50 Ah d'accord, pendant le monologue.
05:52 Ça peut être très long.
05:52 Alors il vous donne la réponse.
05:54 Oui, pendant le monologue où il est torse nu et qu'il tombe par terre.
05:57 D'abord il tombe à genoux, il dit personne ne m'aime.
06:01 Je suis seul.
06:02 Et il se traîne, il se met à plavante et il rampe sur la scène.
06:06 Personne ne m'aime.
06:07 Y a-t-il quelqu'un ce soir dans cette salle qui m'aime ?
06:10 Et là, un jour dans la voiture, encore une fois on est tous les deux.
06:13 Et je lui dis Johnny c'est bizarre, ton monologue sur scène, parfois il est plus long que d'autres soirs.
06:19 Il me dit j'ai un truc.
06:20 Ah bon, c'est quoi ?
06:21 Il me dit dès que je commence, dès que je me mets à genoux et que je rampe, je cherche dans les premiers rangs les yeux d'une femme, d'une jeune fille, d'une demoiselle, d'une femme.
06:30 Je cherche ses yeux.
06:31 Dès que je trouve les yeux de cette femme, je la fixe et je ne la quitte plus des yeux tant qu'elle ne pleure pas.
06:39 Donc je continue mon monologue et dès qu'elle commence à pleurer, je me relève et je continue.
06:44 Quel incroyable.
06:46 On racontera pas ce que faisaient les musiciens parfois en ville avec des rencontres de passage.
06:52 Je vous racontais que parfois ils étaient invités au domicile de...
06:55 De certaines personnes un peu légères, mais ça c'est dans une tournée évidemment.
07:00 Vous savez, être musicien de Johnny Lydé, c'est un petit peu le crack boom hood de Jacques Dutronc.
07:05 C'est un piège à fille.
07:07 Quand les femmes, les jeunes femmes ne peuvent pas approcher Johnny, elles s'approchent des musiciens.
07:12 Alors évidemment, des fois, ça se termine très tard ou très tôt le matin en privé.
07:18 Oui, c'est incroyable Johnny.
07:21 Parce qu'au fond, vous dites à la fin du livre, il est éternel.
07:23 Ah oui, je dis Jean-Philippe Smet est mort.
07:26 Il aurait 80 ans le 15 juin.
07:29 Mais Johnny Hallyday est éternel.