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00:00 C'est pour ça qu'ils m'ont offert une batterie à l'âge de 6 ans.
00:07 C'est pas pour rien, c'est parce que je voyais que j'étais passionné par ça.
00:10 Et puis je pensais à la batterie, à la musique, 24 sur 24.
00:15 Je ne pensais qu'à ça.
00:16 Il a commencé à jouer de la batterie, vraiment, sans qu'on le pousse à quoi que ce soit.
00:24 Il a découvert les cuillères en bois de la cuisine.
00:26 Après, on est passé des cuillères en bois à la petite batterie jouet, alors qu'il
00:32 a fait un tabac formidable.
00:34 Et puis après, est arrivé le moment fatidique où, pour un Noël, il a eu une vraie grande
00:42 batterie, professionnelle.
00:44 C'était la dernière de mon père et à l'époque, sur les dernières de tournée, tout le monde
00:52 faisait des blagues.
00:53 Et donc, l'une des blagues était de surprendre mon père derrière la batterie.
00:58 Je n'avais pas été sur scène encore.
01:00 C'était un truc un peu étranger.
01:02 Puis ça appartenait à mes parents, quelque part.
01:03 C'est le royaume de mes parents, ce n'était pas le mien.
01:06 J'étais très impressionné par ça.
01:08 Et puis mon oncle m'a un petit peu poussé à le faire.
01:11 Il m'a dit « vas-y maintenant ». Et donc, j'y suis allé.
01:15 Et je me souviens que la batterie était quatre fois trop haute pour moi.
01:18 J'arrivais à peine à la pédale de grosse caisse avec mon pied.
01:21 J'étais sur la pointe.
01:22 Je jouais presque debout.
01:23 Mais je pense que l'inconscience de la jeunesse fait que tu t'en fous.
01:28 C'est ça qui est génial.
01:30 Moi, je regardais plus le public entre les tomes parce que j'étais petit.
01:35 J'ai dit « tiens, c'est marrant, le batteur ne va pas comme d'habitude ». Et je me
01:40 retourne et c'était David qui était derrière moi.
01:42 Quand j'ai vu la tronche qu'a fait mon père quand il s'est retourné et qu'il
01:45 m'a vu, je pensais que j'avais une crise cardiaque.
01:48 Et quand il s'est retourné, je me demande si il a failli s'évanouir.
01:51 Je ne sais pas si c'était une bonne idée.
01:53 J'appelais de l'aide à mon oncle.
01:55 Il m'a dit « où es-tu ? Sors-moi de là s'il te plaît ».
01:58 Quand je y repense maintenant, c'est un moment très émotionnel pour moi et mon
02:03 père parce que j'étais très impressionné de voir mon père sur scène.
02:07 C'était la première fois que je le voyais en étant au même niveau que lui, donc sur
02:10 les planches.
02:11 Je découvrais quelque chose de mon père que je ne connaissais pas vraiment.
02:14 C'était aussi cette espèce de figure emblématique énorme qui était mon père.
02:22 À cet âge-là, j'étais un petit peu déstabilisé.
02:27 Et donc là, c'était le seul moment où il était à moi quelque part.
02:30 Ce qui est paradoxal, c'est qu'il y avait 15 000 personnes devant, mais pour moi, je
02:34 ne les voyais pas.
02:35 À cet âge-là aussi, on est un peu inconscient.
02:37 Ils n'ont pas peur, ils n'ont pas de crainte.
02:40 Surtout quand ils ont du talent, c'est quelque chose qui est inné et qui leur donne confiance
02:46 parce qu'ils se sentent bien, ils aiment ce qu'ils font et ils ne se posent pas des
02:50 questions au-delà de ça.
02:51 [Musique]
03:03 [SILENCE]