Julien Dray sur le naufrage de migrants en Grèce : «Ce sont des réseaux de voyous, mafieux, qui usurpent la confiance de gens qui se sauvent (...) Il y a des gouvernements qui ferment les yeux»
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00:00 - Moi c'est un drame.
00:02 Moi je ne me satisfais jamais de voir des milliers de vies humaines disparaître en Méditerranée.
00:08 - C'est épouvantable.
00:10 - Donc déjà, premier aspect des choses.
00:12 Deuxième aspect des choses, dans cette affaire-là,
00:15 j'attends de voir quelle est la responsabilité,
00:17 parce que j'ai bien vu que chacun est en train d'essayer maintenant de se renvoyer la balle,
00:20 en disant "le bateau, mais pas Frontex", etc.
00:22 On va voir ce qui se passe, mais en tous les cas, il y a une faille dans le dispositif,
00:25 qui a coûté la vie à des centaines de...
00:27 - C'est qui ?
00:28 - À moins de 200 ou 300 personnes.
00:29 - Il a un responsable à trouver ?
00:30 - Moi je ne suis pas du tout d'accord avec la dame, si elle me permet de le dire.
00:34 Je ne crois pas que le profil type des passeurs,
00:36 ce soit simplement des immigrants qui ont raté,
00:39 et qui en fait, je pense que c'est des réseaux,
00:41 et c'est des réseaux de voyous d'ailleurs, souvent,
00:44 parce que ce sont des réseaux mafieux,
00:46 et qui ont usure de la confiance de gens qui au départ se sauvent.
00:51 Et il n'y a pas que simplement le passage,
00:54 il y a tout ce qui précède le passage,
00:56 les passages à tabac, les vols, les séquestrations, les viols,
01:00 qui font partie de tous ces réseaux-là.
01:01 Et pour l'instant, il y a malheureusement des gouvernements qui ferment les yeux.
01:05 - Donc il faut s'attaquer avant tout aux passeurs aujourd'hui, c'est ça la priorité ?
01:08 - Oui, la principale aujourd'hui...
01:09 - Avant de viser Frontex par exemple.
01:11 - Excusez-moi, mais on est capable aujourd'hui de mener des guerres extraordinaires,
01:16 technologiques à un point, voilà, on sait là,
01:19 mais on n'est pas capable de s'arrêter à ces réseaux de passeurs ?
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