Meurtre de Karine Esquivillon: son ex-mari réagit sur BFMTV

  • l’année dernière
Christophe Kedzior, ex-mari de Karine Esquivillon et père de ses deux fils aînés, réagit à la mise en examen de Michel Pialle pour "meurtre sur conjoint".
Transcript
00:00 -Christophe Kedziar est avec nous. Bonsoir.
00:02 Merci de nous accorder quelques minutes.
00:04 Vous êtes l'ancien mari de Karine Esquivillon,
00:06 le père des deux fils aînés de Karine.
00:09 Outre la tristesse, vous disiez tout à l'heure
00:12 ressentir de la colère, même de la révolte.
00:16 -Bien sûr.
00:17 -Est-ce que vous pouvez nous expliquer ?
00:19 -Bah oui, colère et révolte.
00:21 En fait, il a amené tout le monde en bateau.
00:24 Il a déposé... Je suis désolé.
00:28 Il a déposé le corps de mon ex-épouse
00:32 dans un bois.
00:34 Il l'a laissé comme ça et est rentré chez lui.
00:37 Bien sûr, c'est un meurtrier.
00:40 Après, que ce soit un accident ou pas,
00:43 de toute façon, on le saura par la suite,
00:46 avec l'autopsie et les rapports balistiques,
00:49 mais même là, personne n'y croit.
00:53 Moi, j'ai eu les enfants toute la journée.
00:56 J'ai été avec Adélaïde tout à l'heure un bon moment.
00:59 On est restés longtemps au téléphone.
01:01 Voilà, aujourd'hui, en fait...
01:04 C'est un geste qui est impardonnable, en fait.
01:08 C'est tellement cruel, ce qu'il a fait.
01:10 -Que vous disent les enfants ?
01:17 Je ne sais pas si vous êtes en lien
01:19 avec les enfants que Karine Esquivillon a eus
01:21 avec Michel Pial, mais on ne peut qu'imaginer
01:24 ce qu'ils ressentent. Ils ont perdu leur mère
01:27 et maintenant, ils se rendent compte
01:29 que leur père est un menteur et un criminel.
01:32 -En fait, Thomas a eu Eva-Louise,
01:35 qui était pendrée et qui...
01:38 Et qui, aujourd'hui,
01:41 est ébernée par son papa et qui est complètement,
01:46 je vous le dis, complètement anéanti, en fait.
01:48 Et mon fils Antoine est actuellement
01:51 à l'hôpital avec Eva-Louise.
01:53 Et voilà, Antoine est allé passer le week-end
01:56 avec les enfants à l'hôpital, puisqu'il faut qu'ils restent
02:00 à l'hôpital. Et ouais, c'est dur pour tout le monde, en fait.
02:04 Ca a été vraiment une journée...
02:07 Une journée dure et émotionnellement triste.
02:11 Mais voilà, maintenant,
02:13 les choses importantes, c'est vraiment de savoir
02:17 ce qui s'est réellement passé, parce que l'accident,
02:20 c'est un des grands problèmes de la vie de Thomas.
02:23 Et seconde chose, voilà, s'occuper réellement, maintenant,
02:27 de l'avenir des deux petits, en fait.
02:29 Enfin, des trois, mais surtout des deux petits, en fait.
02:32 -Les deux petits qui ont 14 et 12 ans,
02:34 que vont-ils devenir ?
02:36 -Antoine va faire une demande de garde, en fait.
02:41 Je crois qu'il voit une assistante sociale lundi.
02:45 Et voilà, on va essayer, en fait,
02:47 d'avoir la garde de ses enfants pour leur apporter,
02:50 en fait, ce qui aurait de mieux pour eux, en fait.
02:54 -Antoine, c'est le fils que vous avez eu avec Karine,
02:57 et qui, aujourd'hui, a 27 ans, si je ne me trompe pas.
03:00 -Ouais, j'ai deux enfants, Thomas, qui est mon fils aîné,
03:03 et Antoine, qui a 27 ans, qui est pompier de Paris, en fait,
03:06 et qui, lui, est bien décidé à prendre la garde, en fait,
03:10 des deux enfants.
03:11 -Il veut prendre la garde de ses frères...
03:14 Frères et sœurs, c'est-à-dire... Oui, c'est ça,
03:17 de son frère et de sa sœur.
03:19 -Oui. -Pour moi, c'est pareil, demi-frère.
03:21 Et que lui disent-ils, justement ?
03:24 -Je ne sais pas, en fait.
03:27 Je l'ai eu il y a 30 minutes, il arrivait juste, en fait.
03:30 Il arrivait juste à l'hôpital, il me rappellera plus tard.
03:33 Pour le moment, je n'ai pas d'informations
03:35 par rapport à ça.
03:37 -Dominique Rizet avait une question à vous poser.
03:39 -Je vous en prie.
03:41 -Bonsoir, monsieur.
03:42 Est-ce que vous croyez à la thèse de l'accident ?
03:45 -Non.
03:48 -Pourquoi ?
03:49 -Parce qu'il a toujours menti, il est tellement menteur
03:54 qu'on ne voit pas pourquoi, maintenant,
03:57 il donnerait la vérité.
03:58 Il a été un peu dans l'obligation de passer aux adeux,
04:01 parce qu'il y avait vraiment des éléments à caboire
04:04 contre lui, mais après, il essaye de minimiser.
04:07 On parle de l'accident, mais on retrouve un silencieux
04:10 sur l'arme.
04:11 Je ne sais pas, il y a quand même...
04:13 Il y a eu ce message qu'il avait depuis le 14 mars
04:17 sur son téléphone,
04:18 concernant, en fait, le fait qu'elle voulait partir,
04:23 qu'elle en avait marre des bras d'eux.
04:25 Ce message a été créé le 14 mars.
04:30 Et elle est disparue le 27.
04:33 Ca prouve bien, quand même, une préméditation.
04:36 Ca prouve bien qu'il avait dans l'idée, en fait,
04:39 de la faire disparaître.
04:41 Alors, peut-être qu'elle lui avait annoncé
04:43 qu'elle allait partir, je ne sais pas.
04:45 C'est tellement... Aujourd'hui, on se pose...
04:48 J'ai eu Adelaïde, qui est dépitée,
04:50 parce que c'est vrai que, moi, j'étais loin.
04:53 Je n'avais pas trop de relations avec Karim,
04:56 mais par l'intermédiaire des enfants,
04:59 j'avais pas mal de nouvelles.
05:00 Mais Adelaïde, aujourd'hui,
05:02 regrette de ne pas être partie là-bas.
05:05 -Oui, c'est ça.
05:06 Je voulais juste rétablir un point sur l'histoire du SMS.
05:09 Je vous laisse terminer votre phrase.
05:11 Il y a eu ce SMS du 14 mars,
05:13 où elle dit qu'elle s'en va.
05:15 Et ensuite, le dernier SMS qu'elle lui envoie
05:19 après avoir disparu, le premier après avoir disparu,
05:22 c'est exactement le même, c'est copié-collé,
05:25 mais on ne sait pas si ça peut établir une préméditation,
05:28 si elle lui avait envoyé le message du 14 mars
05:31 et qu'il l'avait supprimé.
05:33 Je dis juste que, pour l'instant,
05:35 on reste prudents sur cet axe de la préméditation.
05:38 -Elle lui aurait envoyé un message le 14 mars
05:40 pour partir le 27 mars.
05:42 Déjà, elle lui aurait dit, et après,
05:44 je sais pas, c'est incohérent.
05:47 Enfin, pour moi, j'ai peut-être pas assez de recul, en fait.
05:51 Je suis vraiment dans la révolte, en fait, aujourd'hui,
05:55 parce que...
05:56 Parce que, voilà, c'est monstrueux, ce qui a été fait.
05:59 C'est monstrueux de la laisser comme ça,
06:01 dans un chemin, pas enterré, en fait,
06:04 de la laisser comme ça, et rentrer chez lui,
06:06 comme si de rien n'était.
06:08 Après, il fait venir les journalistes chez lui.
06:10 Enfin, voilà, ça, c'est dur,
06:12 parce qu'on se dit qu'il peut aller très loin, en fait.
06:15 C'est quand même diabolique.
06:18 Il ment à ses enfants,
06:19 enfin, voilà, il trahit tout le monde, en fait.
06:23 Maintenant, ce qu'on voudrait, c'est...
06:26 Pour moi, c'est une personne qui est cruelle,
06:28 et ce qu'on voudrait, c'est des réponses, en fait.
06:31 Mais la vérité, pas un semblant de vérité
06:34 ou pas sa vérité actuelle, mais vraiment...
06:36 -Il y a un début de vérité,
06:38 mais en effet, on ignore comment exactement il l'a tuée.
06:41 Il dit que c'est accidentel,
06:43 mais évidemment, maintenant, il va y avoir l'autopsie,
06:46 l'analyse de l'arme, la recherche d'une scène de crime.
06:49 Il y a encore plein de questions, vous avez raison de le souligner.
06:53 Vous êtes à l'étranger, aujourd'hui.
06:55 Est-ce que vous ressentez le besoin de revenir en France
06:58 pour avoir accès à cette vérité ?
07:00 -Je vais revenir, mais je ne sais pas quand le corps sera libéré
07:04 pour la famille. Je pense partir la semaine prochaine,
07:07 j'ai mon entreprise, j'ai ma boîte, je peux pas rester...
07:10 Ca sera difficile, mais je vais le faire, bien sûr.
07:13 J'allais voir les enfants, et puis pour elle, voilà,
07:16 parce qu'il va falloir...
07:18 Il va falloir organiser ses obsèques,
07:21 enfin, voilà, il y a plein de choses à faire,
07:24 et puis voilà, pour...
07:25 Aujourd'hui, j'ai eu des périodes où,
07:28 quand j'étais interviewée, j'ai fait arrêter les caméras,
07:31 parce qu'en fait, elle a mis au monde mes enfants.
07:34 C'est quand même... C'est vraiment la vision que j'avais.
07:37 Elle m'a donné... Elle m'a offert de beaux cadeaux,
07:40 et aujourd'hui, je ne peux pas rester insensible.
07:44 On n'est plus ensemble, c'est un fait, on n'a pas eu de...
07:47 On sait jamais trop donner de nouvelles non plus,
07:50 mais ça n'empêche pas que ça reste la maman de mes enfants
07:54 et qu'elle ne mérite en aucun cas ce qui lui arrive.
07:58 Et on se battra pour avoir la vérité,
08:01 et si la vérité est différente,
08:04 on se battra pour que la justice fasse bien son travail
08:08 et qu'il ait une peine qui soit...
08:10 Qui soit adaptée à ce qu'il a fait, en fait.
08:13 Vous voyez ?
08:14 -Parce qu'on est dans le moment de l'enquête,
08:17 celui des aveux, c'est vrai qu'on parle beaucoup du suspect,
08:20 de Michel Pial, on s'intéresse à sa personnalité,
08:23 à ce qu'il a pu dire, et on parle peu d'elle.
08:26 C'est ça, ma question.
08:27 Comment voulez-vous qu'on se souvienne d'elle ?
08:30 -Qu'il nous intéresse ? Je sais pas, une personne pétillante.
08:34 Elle était pétillante, belle joie de vivre,
08:36 quelqu'un qui était...
08:38 Qui était attentionné,
08:41 même avec ses enfants.
08:43 Après, bien sûr qu'on s'est séparés,
08:46 qu'il y a eu des événements,
08:48 mais c'est quelqu'un qui a eu une enfance difficile.
08:51 Les deux sœurs ont eu quand même une enfance difficile.
08:54 Les deux sœurs étaient très fusionnelles,
08:57 parce qu'on connaît très bien Adélaïde.
08:59 Elles étaient très fusionnelles.
09:02 Quand elles étaient ensemble, elles cliquaient souvent,
09:04 elles ne parlaient plus, ça revenait.
09:07 C'est une histoire familiale.
09:09 Mais...
09:10 Mais c'est vrai qu'on n'en parle pas.
09:14 On parle de Michel, de Michel, de Michel,
09:16 mais on ne parle pas trop de Karim, du personnage.
09:19 Elle était créative.
09:20 Elle avait plein de qualités.
09:22 Bien sûr, c'est des faux, mais elle avait plein de qualités.
09:25 Et aujourd'hui, je trouve...
09:29 Je trouve que, voilà,
09:32 ce meurtre, c'est insoutenable, c'est impardonnable.
09:35 C'est tellement odieux et cruel qu'il n'y a pas de mots.
09:39 Après, c'est vrai qu'on est sous l'effet de...
09:42 On n'a pas de recul, en fait.
09:44 Ce matin, moi, j'étais prévenu.
09:46 Il était 7h du matin, par Thomas.
09:49 Il était 5h là-bas.
09:51 Oui, je me suis effondré.
09:53 C'est très difficile, parce qu'en fait,
09:55 à ce moment-là, il n'y a plus d'éthique.
09:58 Il n'y a plus d'espoir.
10:00 Et puis on se remémore plein de choses,
10:02 plein de moments, en fait.
10:05 Et l'émotion prend le dessus.
10:08 Mais aujourd'hui, on se battra, en tout cas,
10:12 déjà pour les enfants,
10:14 pour que les amis aient des sens.
10:16 Et puis pour que la justice...
10:18 Il faut vraiment qu'on se tâche la vérité.
10:21 Et je pense qu'avec l'autochtonie et le rapport politique,
10:25 on aura plus de précision
10:27 et on saura s'il a encore menti,
10:30 pour essayer de minimiser sa peine.
10:34 Ou...
10:35 -M. Kadhior, est-ce que vous vous attendiez à cette issue ?
10:41 -Oui.
10:42 Pratiquement au départ.
10:45 En fait, quand mes enfants m'ont parlé,
10:48 en fait, de la...
10:50 C'était pas de la disparition, mais du départ de leur maman.
10:53 Michel avait donné une version à Thomas.
10:56 Le lendemain, j'ai eu Antoine qui me donnait une autre version.
11:00 Déjà, en ayant deux versions différentes,
11:02 c'est pour ça que par la suite, je les ai amenés
11:05 en gendarmerie, en fait,
11:07 pour décompter pour la disparition de leur maman.
11:11 Ils m'ont dit que Michel l'a fait,
11:13 mais je leur ai dit qu'on ne parle pas de Michel,
11:17 vous le faites.
11:18 C'est important, parce que je trouvais que...
11:20 C'est pas logique. Quand on dit la vérité, on peut...
11:25 On peut vous poser 10 000 fois la même question.
11:28 Si vous dites la vérité, vous allez toujours dire la même chose.
11:31 Là, aux deux enfants,
11:32 c'était les deux premières personnes qui racontaient cette histoire,
11:36 ils leur donnent deux versions différentes.
11:38 Bien sûr que ça fait peur, mais ça m'aidait plus.
11:42 Et après, avec le manque de nouvelles,
11:45 eh bien, bien sûr que...
11:47 Oui, on s'attendait, et tout le monde,
11:50 on garde un peu d'espoir.
11:51 On se dit que peut-être que, à côté de ça,
11:54 il y a des enfants qui se soient hésités,
11:56 on en parlait souvent, on était persuadés
11:58 que la finalité de cette affaire,
12:00 ça serait pas, malheureusement.
12:02 Après, c'est comme...
12:04 Heureusement qu'on a pu retrouver ce corps pour...
12:07 Enfin, voilà, faire notre deuil,
12:10 mais c'est très dur à encaisser, en fait.
12:12 -Vous dites que vous aviez le soupçon dès le début,
12:15 et alors, quand vous le voyez s'exprimer à la télévision,
12:18 faire plusieurs interviews, vous ressentiez quoi ?
12:21 -De la haine.
12:24 De la haine, parce que...
12:26 Enfin, je sais pas, on voyait qu'il mentait,
12:29 il y avait rien de normal, en fait.
12:31 Il y a tellement eu de vertigo, tellement eu.
12:34 À un moment, il dit qu'il l'a pas vu partir,
12:36 après, il a dit qu'il l'a vu partir,
12:38 qu'il a couru après la voiture.
12:40 Enfin, il y a...
12:41 Après, il allait chercher son chat,
12:43 une fille était en retard à l'école,
12:45 parce qu'il cherchait son chat, mais son chat, un chat,
12:48 ça vaut dehors, ça revient.
12:50 Et c'était complètement...
12:52 Complètement fou, comme...
12:54 Et c'est vrai, oui, j'ai dit vraiment,
12:58 mais tout le monde avait la haine aussi.
13:00 Il y a eu des doutes dès le départ, les enfants aussi,
13:03 mais on...
13:04 On... Voilà, on se disait, bon, peut-être que,
13:08 parce que, bon, elle aurait pu partir,
13:10 si elle en avait peur, elle serait peut-être partie sans lui dire,
13:14 mais après, il y avait ce silence, en fait,
13:16 qui était complètement anormal.
13:18 Voilà.
13:20 Ca lui ressemble pas.
13:22 Quand elle a quitté La Réunion, à l'époque,
13:24 elle est partie, elle me l'a dit avant,
13:27 on a discuté, elle est partie,
13:29 et par la suite, elle a appelé régulièrement ses enfants,
13:32 elle est jamais restée sans les appeler, en fait.
13:34 Vous voyez ce que je veux dire ?
13:36 Là, elle n'appelle pas pour les 20 ans de sa fille,
13:39 alors qu'elle l'appelait toutes les semaines,
13:42 elle n'appelle pas pour l'anniversaire de Thomas,
13:44 le 3 juin.
13:45 Elle a une petite fille, on est grands-parents
13:48 depuis un peu plus d'un an, voilà.
13:50 Je sais qu'elle aimait sa petite fille,
13:52 et il y a trop... Enfin, voilà.
13:55 C'était complètement anormal, en fait.
13:57 Alors, bien sûr, quand je l'étais,
14:00 c'était...
14:01 une mauvaise...
14:03 Une mauvaise fin, en fait.
14:05 -Merci beaucoup.
14:06 Merci, Christophe Kédior, d'avoir pris le temps
14:09 de répondre à nos questions, alors que...
14:11 -De toute façon, voilà.
14:13 Aujourd'hui, Adélaïde était vraiment...
14:15 Elle est détruite. -Sa soeur.
14:17 -On ne voulait pas parler aux médias.
14:19 J'assume, en fait, parce qu'il faut bien
14:21 que quelqu'un prenne la parole.
14:23 On ne peut pas rester dans le silence.
14:25 - Oui.

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