Mort de Karine Esquivillon : le témoignage de son ex-mari

  • l’année dernière
Christophe Kedzior, ex-mari de Karine Esquivillon, dont le corps a été retrouvé en Vendée dans la nuit de jeudi à vendredi, était en direct sur CNEWS.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Est-ce que l'ex-mari de Karine Esquivillon est avec nous ?
00:05 Bonjour monsieur.
00:07 - Bonjour monsieur.
00:08 - Bonjour.
00:09 - Merci d'être avec nous.
00:10 J'imagine votre chagrin, votre peine à l'instant où vous avez appris
00:14 cette information et peut-être aussi votre colère.
00:17 - Oui, beaucoup de colère.
00:20 Beaucoup de colère.
00:23 Écoutez, je vais me mettre en privé parce que j'étais en voiture.
00:25 - Je n'ai pas entendu ce que vous avez dit.
00:29 Est-ce que vous m'entendez ?
00:30 - Oui, là, je vous entends.
00:31 Je vous entends.
00:32 Comment dire ?
00:34 La liaison n'est pas extraordinaire, mais je pense qu'elle s'est améliorée
00:37 en même temps que vous vous êtes arrêté.
00:38 Peut-être que vous étiez sur la route ?
00:40 - Oui, c'était sur la route.
00:41 On est parti avec mon épouse prendre l'air.
00:43 - Donc, j'imagine que je disais du chagrin, de la peine pour une femme
00:48 que vous avez aimée, mais aussi de la colère, évidemment,
00:51 pour ce qui est arrivé.
00:53 - La révolte, oui.
00:54 La révolte, c'est même plus que de la colère.
00:56 On est complètement révoltés.
00:59 Aujourd'hui, c'est vrai que je prends la parole parce que je ne veux pas
01:02 que les enfants ni ma belle-sœur soient embêtés, chagrinés par les médias.
01:08 Alors, je préfère gérer ça moi-même.
01:11 - Est-ce que vous aviez des contacts avec votre ex-femme ?
01:17 - Non.
01:18 - Jamais ?
01:19 C'est-à-dire que, si j'ai bien compris, et pardonnez-moi de dire des choses
01:22 peut-être qui ne sont pas très délicates, mais elle vous avait quitté,
01:25 si j'ai bien compris.
01:27 - Oui.
01:28 - Pour un autre homme.
01:29 Et depuis ce jour-là, vous n'aviez eu aucun contact avec elle ?
01:32 - Indirectement, puisqu'elle appelait les enfants régulièrement.
01:36 En fait, j'avais la garde des enfants, mais elle les appelait régulièrement.
01:44 Alors, on ne se parlait pas réellement, mais...
01:49 Non, je ne peux pas dire que j'ai eu vraiment des...
01:54 Je l'ai revu en 2012 avec Michel.
01:58 On s'est peut-être donné rendez-vous dans un café en Vendée,
02:01 Saint-Gilles-Croix-de-Ville.
02:02 C'est la seule fois, en fait, où je lui ai parlé.
02:06 Et puis si, quelques fois, quand Antoine était là-bas,
02:08 elle vivait chez eux, elle passait devant l'écran,
02:11 elle nous disait un coucou, "Salut Christophe", "Salut Karine", voilà.
02:14 - Antoine, c'est le fils que vous aviez ensemble ?
02:17 - Oui, j'ai deux fils.
02:19 - Vous avez deux fils ensemble, et après, Karine Esquivillon
02:23 et puis trois autres enfants avec son nouveau mari ?
02:24 - Oui, Louise, Jules et Bérénice.
02:29 - Donc depuis 2012, si je comprends bien,
02:34 donc depuis une longue période, vous ne lui aviez pas parlé.
02:37 Mais est-ce que vous aviez...
02:38 - Non.
02:39 - J'imagine que vous n'aviez pas de contact non plus avec son mari actuel.
02:43 Vous ne l'avez peut-être même jamais rencontré.
02:45 - Si, comme je vous dis, en 2012, on les a rencontrés parce qu'en fait,
02:50 mon plus jeune fils voulait revoir sa mère, en fait.
02:55 Et on était en Vendée, et quand il nous a dit ça,
02:59 on lui a dit qu'il n'y avait pas de souci,
03:01 mais il ne voulait pas la voir seule, en fait.
03:03 Alors, voilà, on s'est mis d'accord,
03:06 on s'est donné rendez-vous avec Karine et Michel
03:08 dans un café sur Saint-Gilles-Croix-de-Ville.
03:11 Et voilà, on est restés 45 minutes, une heure ensemble.
03:15 - Parce que votre fils ne voyait plus sa mère ?
03:20 - Par téléphone, en fait.
03:21 - C'est-à-dire que vous aviez la garde exclusive de vos enfants
03:26 et ces deux garçons ne voyaient jamais leur mère ?
03:30 - Non.
03:32 - Donc, ce qui est effectivement aussi une situation très particulière.
03:37 Et ce rendez-vous de Saint-Gilles-Croix-de-Ville,
03:40 lorsque, à la demande de votre fils d'ailleurs, qu'on peut comprendre,
03:43 qui avait voulu rencontrer sa mère,
03:45 et on peut comprendre également qu'il avait voulu
03:48 que vous soyez présent, comment ce rendez-vous s'était-il passé ?
03:51 - Non, le rendez-vous s'était bien passé, il était heureux,
03:55 sa maman était heureuse de le voir.
03:57 Après, nous, au niveau des échanges,
04:00 ça a plus été son moment que le nôtre, vous voyez.
04:03 Mais non, c'est relativement bien passé.
04:06 - Mais quel âge il a aujourd'hui, Antoine ?
04:08 - Antoine a 27 ans.
04:10 - 27 ans, donc il y a 11 ans, il avait 16 ans.
04:15 - Il avait 17 ans, en fait.
04:16 - Il avait 17 ans, et il n'avait donc pas vu sa mère
04:20 depuis de nombreuses années, si je comprends bien,
04:22 depuis qu'en fait, sa mère était partie.
04:25 - Oui, elle était partie, après elle était revenue,
04:28 elle les avait vues une fois, elle était venue en vacances à Réunion.
04:30 Et puis après, elle ne les avait pas revues.
04:36 Par contre, elle les appelait régulièrement,
04:37 elle les avait au téléphone régulièrement, sur Skype.
04:40 Mais elle prenait des nouvelles régulières,
04:44 c'est pour ça que quand elle a disparu,
04:46 l'incompréhension, c'est qu'elle ne donne aucune nouvelle.
04:49 - Les trois enfants de Karine aujourd'hui,
04:54 Esquivillon, évidemment, on ne sait pas ce qu'ils vont devenir.
04:57 Je ne sais même pas qui s'occupe d'eux à l'instant à laquelle je parle.
05:00 Est-ce qu'ils ont des grands-parents qui vont assurer leur éducation ?
05:05 Est-ce qu'il y a des gens qui vont s'occuper de ces enfants ?
05:08 - Écoutez, pendant le moment, on ne peut pas trop en parler.
05:11 Nous, on essaie de faire le nécessaire avec les enfants
05:13 pour essayer de les récupérer.
05:15 - Mais les parents de Karine Esquivillon,
05:19 puisqu'on découvre cette affaire, sont toujours vivants ?
05:22 - Oui, ils sont toujours vivants, mais famille éclatée.
05:26 Elle n'a jamais eu très peu de nouvelles de ses parents.
05:31 - Oui, donc on découvre comme toujours d'ailleurs,
05:34 et j'imagine Philippe Bilger connaît ces affaires criminelles,
05:38 on voit des familles éclatées, des familles dysfonctionnelles.
05:45 Sans doute depuis des années, et effectivement,
05:48 des enfants qui grandissent parmi ces familles
05:51 et qui sont déjà des enfants sans doute blessés par la vie.
05:56 Donc j'entends ce que vous dites de vouloir récupérer ces trois enfants.
06:00 Je ne sais pas si c'est possible ou pas d'ailleurs,
06:02 mais en tout cas, que vous en manifestiez l'envie et le désir d'aider ces enfants.
06:09 Je peux le comprendre au nom de...
06:13 - Ils ont vécu déjà...
06:14 Ils ont vécu ou ils vont vivre, parce que je ne sais pas s'ils étaient réveillés,
06:19 je ne sais pas s'ils le savent encore, les deux plus jeunes, mais voilà.
06:23 Et déjà, je pense qu'ils ont dû vivre dans les mois précédents
06:28 des moments très difficiles.
06:32 - J'imagine.
06:33 - À l'école, des jeunes qui jugent, vous voyez ce que je veux dire ?
06:37 Ça doit être hyper éprouvant.
06:39 - Donc ces trois enfants, vous avez dit, il y a Bérénice,
06:43 si j'ai bien compris.
06:44 - Évalouise qui est la première.
06:47 Après, je crois que c'est Jules et Bérénice.
06:49 - Et ces enfants, auquel âge ?
06:51 - Évalouise a 20 ans, Jules a 14 ans et Bérénice, je crois qu'elle a 18 ans.
07:00 - Donc c'est particulièrement difficile pour ces jeunes adolescents
07:07 et évidemment également pour ce jeune adulte.
07:11 - Je vous remercie beaucoup, monsieur.
07:13 Vraiment, je vous remercie beaucoup d'avoir témoigné parce que j'imagine
07:17 c'est un moment particulier et délicat dans votre vie,
07:21 même si vous aviez le sentiment que c'était inéluctable et vous le pressentiez.
07:29 - Depuis pratiquement le début, depuis toutes ces incohérences,
07:34 en fait, on y pensait fortement.
07:37 Après, on gardait un petit peu d'espoir, mais tout en sachant au fond de nous-mêmes
07:42 que la finalité, on connaissait la finalité, on s'en doutait.
07:48 - Bonjour, merci beaucoup d'être intervenu sur l'antenne de CNews
07:54 parce que ce n'est évidemment pas facile pour vous de prendre la parole.
07:58 Et puis, vraiment, on ne peut être qu'en compassion avec vous dans ce moment-là
08:06 et puis de penser à ces trois enfants.
08:08 Et vous y avez pensé, évidemment, en imaginant d'ailleurs se rapprocher d'eux.
08:14 Je vous remercie vraiment beaucoup.
08:15 - Merci.
08:16 ♪ ♪ ♪
08:19 [SILENCE]

Recommandations