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Mercredi 14 juin 2023, SMART TECH reçoit Cléa Martinet (Directrice du développement durable, Groupe Renault)

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Transcription
00:00 Cléa Martinet est avec moi.
00:01 Cléa Martinet, vous êtes la directrice du développement durable pour le groupe Renault.
00:05 Bonjour, merci beaucoup d'être là.
00:07 On parle de la voiture du futur, on parle évidemment des questions de sécurité.
00:11 Quel est le lien entre le développement durable et la sécurité ?
00:14 C'est la même chose chez Renault pour vous ?
00:16 Oui, c'est vrai que ce n'est pas un lien évident, en tout cas, il n'est pas très commun parmi les constructeurs automobiles.
00:21 C'est vrai que quand on a conçu la stratégie de développement durable,
00:25 on l'a conçue pour qu'elle nourrisse et fasse miroir à notre stratégie de groupe qui se transforme autour de trois axes.
00:32 D'abord l'environnement, ensuite la technologie et le troisième, c'est les nouveaux métiers, les nouveaux services.
00:39 Donc, vente de kilomètres, de la data ou de l'énergie.
00:42 Et donc, la technologie, lorsqu'on l'interprète avec du développement durable,
00:46 il s'agit de l'utiliser au service de la sécurité des usagers, à la fois des constructeurs automobiles,
00:51 et de la route. C'est comme ça qu'on a articulé la sécurité embarquée dans les véhicules.
00:55 Ça veut dire qu'on pense le sujet sécurité un peu différemment quand on l'intègre comme ça dans une stratégie développement durable ?
01:01 Oui, en fait, on articule vraiment la technologie autour de l'humain.
01:06 On la pense avec un aspect social et sociétal, afin que toute la tech embarquée dans nos véhicules
01:12 serve la sécurité des usagers de la route comme de ceux qui empruntent les véhicules.
01:16 Mais la sécurité reste la sécurité du véhicule ?
01:18 Du passager et des usagers autour. C'est aussi ça.
01:21 C'est le fait que nos véhicules soient connectés à la fois avec les infrastructures de la ville,
01:26 soient aussi connectés avec les usagers de ces infrastructures, comme les trottinettes, les vélos,
01:31 et puissent prédire un risque d'accident, par exemple, et donc protéger à la fois les usagers du véhicule et de la route.
01:37 Est-ce que vous pouvez nous donner quelques éléments vraiment intéressants sur lesquels vous travaillez en matière de sécurité ?
01:42 Peut-être quelques chiffres ?
01:44 Bien sûr. On a un laboratoire qu'on partage avec Stellantis, qui analyse statistiquement
01:51 toutes les causes de mortalité d'accidents fatales sur les routes en Europe.
01:55 Il y en a 23 000 par an à peu près aujourd'hui.
01:58 Sur ces 23 000 accidents, plus des trois quarts sont attribuables à trois grandes raisons.
02:03 La première, c'est la vitesse excessive ou inadaptée.
02:05 La deuxième, c'est l'inattention, vos enfants à l'arrière, votre résident, votre véhicule.
02:10 La fatigue peut-être aussi.
02:12 Exactement. C'est la troisième.
02:14 La fatigue et la conservation de substances.
02:17 La fatigue fait partie du nuage, parce que c'est un nuage, de l'inattention et de la distraction.
02:21 Le troisième, c'est la conservation de substances.
02:23 On pense à l'alcool, mais il y a aussi les médicaments.
02:26 Sur ces trois causes-là, notre stratégie s'articule à les traiter et vraiment à avoir une approche très pragmatique.
02:32 On sait pourquoi les gens ont des accidents.
02:34 On sait pourquoi les gens ont des accidents.
02:36 On cherche à adresser chacune de ces trois causes précisément.
02:40 Mais dans ces trois causes, on a du mal à apercevoir comment la technologie peut intervenir.
02:45 Oui, je comprends. Tout à fait.
02:47 On va prendre un exemple.
02:49 Ce sont des facteurs 100 % humains, finalement.
02:51 93 % des accidents sur la route, c'est une erreur humaine.
02:55 Tout à fait.
02:56 Ça se passe dans l'interaction avec le conducteur.
02:58 Il peut y avoir des choses qui régulent la vitesse de matière automatique.
03:02 C'est par exemple le cas, on appelle ça en anglais, le « Adaptative Cruise Control ».
03:06 C'est le régulateur de vitesse intelligent qui, sans que vous n'ayez rien à faire,
03:10 donc ça pallie la distraction, l'éventuelle inattention du conducteur,
03:14 se régule pour avoir une distance certaine avec le véhicule qui arrive en face
03:18 ou régule sa vitesse par rapport au véhicule le plus lent qui vous entoure,
03:21 par exemple sur l'autoroute, pour éviter un accident.
03:24 Donc ça, c'est la technologie qui prend le pas sur l'humain.
03:27 Après, la technologie peut anticiper ces accidents.
03:30 Après, la technologie peut anticiper ce que l'humain ressent ou faire une analyse fine.
03:37 Par exemple, on va mettre en place ce qu'on appelle un « Safety Coach »
03:40 dans notre feuille de route « Human First ».
03:42 Le Safety Coach va, avec les capteurs du véhicule,
03:45 recueillir à la fois les données de la route, mais aussi celles du conducteur.
03:48 Et en recueillant les données du conducteur, il va…
03:51 Ça veut dire sa fatigue visuelle, par exemple ?
03:53 Voilà, exactement, sa fatigue visuelle, une conduite plus brutale,
03:56 parce qu'en fait, les algorithmes arrivent à détecter des habitudes de conduite.
03:59 Donc une conduite plus brutale qu'à l'habitude,
04:01 qui pourrait être due à une consommation de substances,
04:03 ou à une fatigue, ou à une exaspération quelconque.
04:06 Et donc, le Safety Coach va signaler l'écart de conduite, le dépassement,
04:11 et avertir le conducteur sur une conduite peu sûre.
04:15 Donc, c'est un système d'alerte interne, je dirais.
04:18 C'est le conducteur qui est mis face à une responsabilisation ?
04:22 Oui, oui, le conducteur reste le maître à bord.
04:24 Ce n'est jamais la technologie qui va conduire le véhicule tout seul.
04:27 On n'est pas du tout dans des niveaux d'autonomie qui le permettent aujourd'hui.
04:30 Et en cas d'accident, qu'est-ce qui se passe ?
04:33 Est-ce que la voiture peut, par exemple, déclencher les secours ?
04:36 Voilà, alors, ça, c'est aussi la particularité de la stratégie sécurité embarquée Renault,
04:41 c'est qu'on cherche à limiter les dommages, même une fois l'accident arrivé.
04:45 Donc pour ça, on a deux dispositifs qu'on a développés avec les pompiers.
04:49 On a entraîné près de 4 000 pompiers dans 13 pays d'Europe,
04:52 autour de deux équipements qu'on a mis en place.
04:55 Le premier, c'est le Rescue Code.
04:57 Le Rescue Code, c'est un QR code qu'on colle à l'avant et à l'arrière d'un véhicule
05:01 et qui, lorsque le véhicule est accidenté, le pompier peut le scanner.
05:05 Et en scannant le véhicule, il a accès à son architecture.
05:08 Il faut savoir, alors c'est un petit peu anxiogène ce que je vais raconter là,
05:11 mais c'est la vérité, on ne désincarcere pas, en fait,
05:14 on ne démantèle pas un véhicule électrique comme un véhicule thermique.
05:18 On ne désincarcere pas, on ne démantèle pas un véhicule d'une petite citadine
05:23 comme une grande berline.
05:25 Et donc, du coup, cet écart, en fait, entre les véhicules permet au pompier
05:29 de mieux comprendre comment faire sortir le passager le plus vite.
05:33 Et donc, quand on a un accident sévère, il y a ce qu'on appelle la golden hour.
05:37 C'est l'heure dorée, c'est l'heure pendant laquelle, si l'accident est grave,
05:41 il y a 50% de risque de décès.
05:43 Et donc, le fait que les pompiers soient entraînés à désincarcérer au plus vite
05:47 les personnes en cas d'accident grave, ça permet d'accélérer la prise en charge,
05:51 les soins et donc de sauver des vies.
05:53 - Donc, ça veut dire tout ça, ça passe par...
05:55 Vous avez évoqué l'intelligence artificielle, mais elle ne marche pas
05:58 comme ça, toute seule dans la nature.
06:00 Ça passe par l'installation de nouveaux capteurs au sein de l'habitat.
06:03 - Exactement, on a des capteurs.
06:04 En fait, il y a aussi des capteurs qui sont déjà installés dans le véhicule,
06:07 par exemple des détecteurs d'objets de vélo ou de trottinette.
06:10 Il y a des capteurs qui sont déjà là et qu'on utilise en plus pour alerter
06:14 le conducteur et nous servir pour la sécurité embarquée.
06:18 - Ici, on est sur VivaTech.
06:20 Ce salon, il est dédié aux nouvelles technologies.
06:24 Donc, Renault Group est venu avec ses marques vraiment 100% numériques
06:28 sur la question de la sécurité.
06:30 Qu'est-ce que vous allez particulièrement mettre en avant pendant VivaTech ?
06:35 - Aujourd'hui, on est très fiers et je crois qu'il y a quelqu'un
06:38 qui va prendre la parole là-dessus aujourd'hui, de présenter le concept
06:42 de Human First, en fait, qui est Vision, qui est en fait un véhicule
06:47 qui vient incarner toutes les innovations technologiques du groupe Renault
06:50 et de ses partenaires.
06:51 - Alors, on le voit dans la séquence juste avant votre passage.
06:53 - Voilà, exactement.
06:55 Et donc, il y a beaucoup de choses qui sont dites en Human First Vision.
06:58 Moi, je vais juste parler très brièvement de la sécurité.
07:01 Ce qui est très intéressant, c'est que je vous parlais de...
07:04 Vous me disiez que oui, l'humain, le conducteur, ça reste très humain.
07:07 Eh bien, il y a des capteurs de santé dans Human First Vision
07:11 qui permettent justement de détecter un manque de vigilance,
07:13 de détecter une fatigue ou un éventuel évanouissement, que sais-je,
07:17 du conducteur.
07:18 Donc ça, c'est très intéressant.
07:19 Donc, il y a la santé du passager.
07:21 Et puis, il y a aussi toute la connectivité, ce qu'on appelle
07:23 véhicule à véhicule ou véhicule à infrastructure.
07:27 Et donc, cette connectivité avec les suites logicielles embarquées
07:30 permet de démultiplier les capacités prédictives du véhicule
07:34 pour se dire, bon, bien, en fonction de tel météo,
07:36 de telle visibilité sur la route, de telle fréquentation de la route,
07:40 elle va également remonter des statistiques d'incidentologie sur la route.
07:44 Donc, par exemple, si vous empruntez une bretelle d'autoroute,
07:47 vous avez votre sortie habituelle ou une sortie non habituelle.
07:51 Et donc, votre navigateur va vous remonter s'il y a des accidents
07:55 fréquemment à cet endroit-là.
07:56 Et donc, vous allez être plus vigilant parce que vous savez qu'à cet endroit-là,
07:59 il y a plus d'accidents.
08:00 Vous vous dites, bon, je vais faire attention.
08:01 Là, il y a plein de gens qui ont mal pris le virage.
08:04 Donc, moi, je vais ralentir, je vais faire attention.
08:06 Donc, voilà, c'est toute une série comme ça de capteurs,
08:10 de données et d'intelligence embarquée qui permettent de prévenir au mieux l'accident.
08:15 Et ça pose la question, parce que vous travaillez sur cette question
08:18 du développement durable, donc l'impact sociétal des technologies.
08:23 Ça pose aussi la question de l'acceptabilité de l'arrivée.
08:26 C'est très juste.
08:27 De tous ces capteurs, de toutes ces alertes, de ces intelligences.
08:29 C'est très juste.
08:30 Presque un gain d'autonomie encore supplémentaire du véhicule.
08:34 Alors, c'est très juste.
08:35 En fait, la feuille de route telle qu'on l'a écrite aujourd'hui
08:38 et notre directeur général, Luca Demo, le dit très bien.
08:41 En fait, on ne cherche pas à faire la course aux Hadass.
08:44 Parce que c'est vrai que quand on regarde la plupart des sorties de véhicules aujourd'hui,
08:47 les têtes d'affiches, c'est oui, tel modèle, 52 Hadass, 63, 38.
08:53 Alors qu'on sait très bien que la plupart des personnes qui l'utilisent,
08:56 en utilisent un dixième, un tiers dans le meilleur des cas.
08:59 Et c'est très compliqué.
09:00 Toute l'électronique embarquée reste peu intuitive pour la plupart des gens.
09:03 Quel que soit le constructeur.
09:05 Et donc, nous, notre feuille de route.
09:07 C'est toujours mieux quand on ne la voit pas, finalement.
09:09 C'est mieux quand on ne la voit pas.
09:10 C'est vrai.
09:11 Exactement, ça, oui.
09:12 Et puis, l'idée, c'est aussi de la rendre la plus pragmatique possible et la plus simple.
09:17 Donc, en fait, la consigne qu'a donnée notre CEO, c'était justement d'avoir des Hadass hyper simples
09:22 et qui servent directement les trois causes dont je parlais tout à l'heure.
09:25 Donc, la distraction, la vitesse ou la consommation de substances.
09:28 Donc, comme ça, on réduit comme ça au minimum toute cette pléthore d'Hadass.
09:35 Et on vraiment se concentre sur là où il y a les causes d'accident.
09:38 Ce que vous appelez Hadass ?
09:39 Pardon, des aides à la conduite.
09:40 Voilà.
09:41 Merci beaucoup.
09:42 C'était Cléa Martinet, donc directrice du développement durable pour le groupe Renault.
09:47 On est sur le salon de Vivatech.
09:48 Vous restez avec nous.
09:49 Smartech, ça continue aussi demain sur Vivatech.
09:52 On sera à 19h au rendez-vous sur la chaîne Bismarck.
09:55 !

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