• il y a 4 ans
Morgane Koresh Co-créatrice de #MonPostPartumParents a fait la rencontre de @morganekoresh (co-créatrice de #MonPostPartum) ! Elle nous parle du mouvement

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00:00 Alors si au départ, l'idée de ce hashtag, c'était de libérer la parole,
00:06 aujourd'hui, nous avons des revendications suite à tous ces témoignages que nous avons reçus.
00:10 Je m'appelle Morgane Correiche, je suis illustratrice et féministe,
00:21 et depuis la naissance de mon premier enfant, il y a un peu plus de trois ans,
00:25 j'utilise mon compte Instagram pour décortiquer, pour analyser, pour exorciser aussi,
00:31 toutes les injonctions qui sont liées à la maternité.
00:34 Le point de départ de ce mouvement, ça a été bien évidemment la publicité Freedom Home,
00:39 qui a été refusée aux Oscars pour avoir montré la réalité de manière un peu trop crue
00:44 de ce que sont les premiers jours postpartum.
00:47 Et en fait, on s'est rendu compte qu'il y avait vraiment un besoin de prendre la parole,
00:51 de libérer, d'exorciser un peu nos expériences en pensant qu'on était anormale,
00:56 parce qu'on n'était pas dans cette idée de mère parfaite, de cette béatitude d'accueil de l'enfant.
01:01 Que oui, l'amour est là, mais l'amour n'empêche pas.
01:03 Je pense que le refus de montrer cette réalité, ça a créé une sorte de ras-le-bol chez la plupart des femmes,
01:11 qu'on vienne invisibiliser nos expériences, qu'on vienne nous dire qu'elles sont honteuses,
01:14 qu'elles ne doivent pas être montrées et qu'elles ne doivent même pas être dites.
01:17 Et donc là, on s'est dit, OK, là vraiment, il y a un besoin de parole,
01:22 il y a un besoin de libérer cette parole.
01:24 Et la meilleure plateforme pour le faire, c'est Twitter.
01:27 Nous avons créé ce hashtag #MonsPostpartum en encourageant les femmes
01:30 à venir témoigner de leurs expériences, de leurs vécus.
01:34 Et ça a été très libérateur et ça a été aussi très informatif.
01:37 Alors cette idée, en fait, de visibiliser nos expériences,
01:40 de briser ce tabou un peu et ce silence, ça, c'est très, très important.
01:44 Parce que c'est une période où on est extrêmement fragilisé,
01:47 et physiquement et émotionnellement.
01:49 Et en même temps, on manque de sommeil.
01:51 On peut perdre très, très vite pied.
01:53 Si en plus de ça, on a l'impression qu'on est la seule à patauger comme ça,
01:56 ça peut vraiment encourager, ça peut faciliter, je pense, la dépression postpartum.
02:01 C'est un sentiment vraiment de perte d'identité.
02:05 On a reçu aussi beaucoup de messages de mamans qui venaient nous dire merci.
02:10 Des fois qui étaient déjà 5, 10 ou 15 ans après cette période de leur vie,
02:15 mais qui en fait nous disaient merci d'avoir mis des mots sur mon vécu.
02:18 Aujourd'hui, de le dire à haute voix.
02:20 Et on a aussi été beaucoup touchés par ces messages de futurs mamans
02:24 qui nous disaient "grâce à vous, je sais que je dois m'informer,
02:27 je sais que du coup, je vais arriver plus préparée pour cette expérience,
02:31 que mon conjoint ou mon coparent va aussi pouvoir s'informer
02:35 et pouvoir m'accompagner et me soutenir au mieux".
02:38 Et également de personnes qui sont en train de vivre ça.
02:40 C'est-à-dire qu'il y a des gens qui sont en plein dedans en ce moment
02:43 et je pense qu'ils devaient aussi commencer cette phase de doute
02:47 et de remise en question et un peu de panique.
02:49 Et qui nous ont dit "mais merci, parce que je me rends compte
02:52 que ce que je vis maintenant, c'est normal et du coup, ça me rassure beaucoup".
02:56 Alors je voudrais quand même préciser que ce silence, ce tabou,
03:00 il existe aussi de notre propre fait.
03:02 C'est-à-dire que nous-mêmes, une fois qu'on a accouché,
03:05 qu'on a vécu cette période de postpartum,
03:07 on ne vient pas forcément prévenir nos amis enceintes de ce qui les attend.
03:12 Et c'est dommage en fait, parce qu'on pourrait vraiment s'aider les unes les autres,
03:16 se prévenir et se soutenir.
03:18 Alors si au départ, l'idée de ce hashtag, c'était de libérer la parole,
03:24 aujourd'hui, nous avons des revendications
03:26 suite à tous ces témoignages que nous avons reçus.
03:29 La principale, ça serait plus d'aide et d'accompagnement pour les jeunes mamans.
03:35 Et ça commence forcément par un congé paternité.
03:39 Il y a un réel besoin que le coparent soit aux côtés de la jeune maman
03:43 et qu'il puisse non seulement faire connaissance avec le bébé,
03:47 mais également pouvoir soutenir et aider la jeune mère.
03:50 Il faudrait également avoir plus de maisons de naissance de proximité,
03:54 de facilité d'obtention d'assurance pour les sèches-femmes libérales
03:57 et surtout très important, de permettre aux jeunes pères, aux coparents,
04:02 de pouvoir dormir à la maternité avec la mère et le bébé.
04:06 Il faudrait également avoir du personnel formé pour aider au tout début,
04:12 un peu comme le modèle qui existe aux Pays-Bas,
04:14 où toute la première semaine, une sèche-femme vient au domicile,
04:18 entre 4 et 8 heures par jour, donc c'est quand même beaucoup.
04:20 Elle vient aider autour de tout ce qui est les premiers gestes de puériculture
04:24 qu'on ne connaît pas forcément, et donc ça vient rassurer.
04:26 J'ai eu cette chance d'avoir une amie pédiatre à mes côtés,
04:29 qui a pu m'aider pour le premier bain,
04:33 mais je pense que sans ça, j'aurais peut-être attendu
04:35 que mon enfant ait un mois avant de le laver.
04:37 Donc d'avoir une aide pour la puériculture,
04:39 mais également, cette sèche-femme vient pour aider la maman
04:42 dans tous les besoins qu'elle peut avoir,
04:44 c'est-à-dire aider avec les autres enfants, aider avec le ménage, faire à manger.
04:49 Donc ça l'aide vraiment à prendre petit à petit ses marques
04:52 dans cette nouvelle vie et dans cette nouvelle aventure.
04:54 [Musique]

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