À l'occasion de la sortie au cinéma le 22 février 2023 du documentaire "Les Gardiennes de la Planète", interview exclusive du réalisateur Jean-Albert Lièvre et du plongeur René Heuzey.
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00:00 J'avais eu la chance de nager une fois avec une baleine au Silver Bank, il y a des années,
00:07 et j'avais eu un tel choc émotionnel quand une baleine vous regarde et que gracieusement
00:12 elle tourne autour de vous. C'est tellement émouvant que j'ai toujours voulu faire partager
00:19 cette émotion aux spectateurs et au cinéma pour pouvoir le vivre en taille réelle. Ils vivent
00:25 cette émotion sonore aussi immersive. L'idée du film c'était que les gens réalisent qu'il
00:33 existe d'autres sociétés que la société humaine et d'autres sociétés intelligentes que la société
00:38 humaine. On montre que comme chez les humains il y a des liens maternels très forts, il y a des
00:44 complicités. Ma technique elle est très simple c'est que quand je me mets à l'eau j'attends de
00:52 me faire accepter par l'animal. Je ne vais pas lui courir derrière parce que si je lui cours
00:56 derrière je peux penser que je suis un prédateur. Il faut savoir lorsqu'on tourne un animalier,
01:01 c'est pas comme une fiction, on ne peut pas diriger l'acteur. Donc chaque prise est unique
01:05 et il faut être là au bon moment, au bon endroit. On a eu des fois des semaines d'attente pour
01:10 sortir un seul plan. Mais voilà c'est la nature et on la respecte. Il est arrivé de plonger quatre,
01:17 cinq, six jours d'affilée, la baleine va passer puis le sixième jour elle va venir et elle va
01:21 vous offrir son spectacle. Et c'est ça qui est magique parce qu'on ne sait pas ce qui va se
01:26 passer réellement. C'est la nature qui nous offre ces images.
01:31 C'est venu au fur et à mesure. Au départ je ne pensais pas parler comme ça. En fait elle parle
01:40 au nom de l'ensemble des baleines. C'est une pensée de baleine plus qu'un dialogue de baleine. Mais
01:45 je pense que ça rajoute de la proximité, on se sent plus concerné. Et dans la salle c'est autant
01:51 la baleine qui regarde les spectateurs que les spectateurs qui écoutent la baleine.
01:55 Sur place on travaille toujours avec des locaux, des pêcheurs, surfeurs,
02:04 athlètes, etc. Et on est plus facilement accepté quand on est un tout petit groupe plutôt que de
02:12 débarquer à une dizaine etc. Donc moi j'ai l'habitude et puis moi j'ai l'habitude de
02:15 travailler en petits groupes comme ça. La réussite de ces films là c'est justement
02:20 c'est grâce à ces personnes. D'abord en amont on a les scientifiques parce qu'on essaie de
02:25 comprendre nos comportements, quelles sont aussi les meilleures périodes où on a le plus de chance
02:29 de les avoir. Et ensuite on a aussi les locaux, les professionnels qui travaillent sur place et
02:35 ce sont eux qui nous amènent au bon endroit. Parce que si je pars tout seul avec mon bateau,
02:39 je ne suis pas sûr d'être là au bon endroit, au bon endroit et au bon moment.
02:43 Il y a toujours une personne qui est mieux et qui a un contact qui vous amène pile au bon endroit,
02:49 pour la bonne rencontre avec les bonnes balades. Généralement ça se passe super bien. Je n'ai
02:54 jamais eu un problème. Moi je ne suis pas un aventurier. On a fait beaucoup de films partout
03:01 etc. Mais à chaque fois si on n'a pas eu de problème et si on a réussi à faire nos films,
03:04 c'est parce qu'on se laisse guider par ceux qui savent. Et on ne joue pas les aventuriers.
03:09 - Exactement.