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Le moteur de recherche ChatGPT a fait sensation il y a quelques semaines grâce à ces nombreuses fonctionnalités permettant d'écrire une dissertation comme un discours en quelques clics. Ces technologies deviennent toujours plus perfectionnées et certaines ont même la capacité d'apprendre d'elles-mêmes. L'intelligence artificielle fascine autant qu'elle inquiète et les gouvernements s'efforcent de l'encadrer législativement.

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Transcription
00:00 On en parle avec Raphaël Grabli, chef de service tech à BFM TV.
00:04 Bonjour Raphaël, merci d'être avec nous.
00:06 Et Cédric Fech qui est au salon VivaTech,
00:09 salon qui est donc inauguré ce matin par Emmanuel Macron.
00:12 Le chef de l'État doit faire des annonces attendues
00:14 sur l'intelligence artificielle et sur sa régulation.
00:16 Le clou du spectacle à VivaTech ce sera vendredi
00:19 avec la venue d'Elon Musk en vedette américaine.
00:22 Alors...
00:23 Et j'ajoute, si tu le permets, qu'on pourra suivre l'intervention de Elon Musk
00:27 en direct sur le site et sur l'appli de BFM TV vendredi 16h.
00:30 Alors, parmi les choses que les visiteurs pourront découvrir à VivaTech cette année,
00:33 il y aura un masque de ski avec réalité augmentée,
00:35 un exosquelette pour les soignants
00:37 et aussi un dialogue en direct avec Van Gogh.
00:41 Cédric, mais qu'est-ce que c'est que ça ?
00:44 Bon, ben voilà, vous voyez l'installation avec le téléphone qui est en plan large.
00:52 Vous avez une borne dans laquelle il y a Vincent Van Gogh.
00:55 On est en train d'essayer de lui faire parler.
00:57 Là, il était parti dans un long monologue.
01:00 Là, il va parler combien de temps, par exemple ?
01:03 On ne peut pas le dire, ce sont des IA génératives.
01:05 Donc, on ne contrôle absolument pas la génération de Van Gogh.
01:07 Il a sa propre IA et c'est vraiment lui qui,
01:10 à travers sa personnalité, va vraiment nous raconter sa vie et ses œuvres.
01:15 Bon, mais alors, si on lui pose des questions, en gros, il nous répond.
01:18 Mais comment il sait ?
01:20 Est-ce que... On va entendre sa voix, j'espère.
01:22 Attendez, là, ça va être... On va pouvoir lui poser une question.
01:25 Là, si je veux lui poser une question, je vais appuyer sur le buzzer.
01:28 Vincent, tes œuvres sont très connues. Est-ce que tu étais très riche ?
01:33 Voilà, je ne sais pas si vous l'avez entendu.
01:47 Il dit en nom, en tant qu'artiste, je n'ai pas eu beaucoup de succès de mon vivant.
01:49 Je n'ai pas eu beaucoup d'argent. Je vivais modestement.
01:52 Et la voix est celle qu'on imagine que Vincent Van Gogh avait au 19e siècle.
01:59 C'est ça, exactement.
02:00 Donc, on travaille avec Wouter van der Wien, qui est l'expert mondial de Van Gogh.
02:03 Et que ce soit pour la voix, pour la représentation de Van Gogh et sa connaissance,
02:07 c'est lui vraiment qui va expertiser, alimenter l'IA pour être au plus proche de Vincent Van Gogh.
02:12 Donc, ça, ce que vous voyez là, ça va servir dans une grande expo Van Gogh
02:15 qui va être au musée d'Orsay à partir d'octobre, pendant un an.
02:18 Il y aura les principales œuvres de Van Gogh qui existent encore dans le monde,
02:21 qui seront réunies à Orsay.
02:23 Et on peut imaginer que ça, c'est le futur de l'intelligence artificielle.
02:26 Quand vous aurez, par exemple, une maison, un robot qui vous répondra,
02:29 ce sera avec cette techno-là.
02:30 - Je rejoins tout de suite Gilles Babinet, qui est entrepreneur et vice-président du Conseil du numérique,
02:35 conseiller de l'Institut Montaigne sur toutes les questions liées au numérique.
02:38 Alors, je ne sais pas si vous venez d'entendre la démonstration, Gilles,
02:42 mais ce dont on parle, c'est l'intelligence artificielle générative.
02:46 Et c'est évidemment ce qui nous inquiète, parce qu'instinctivement,
02:50 et on se trompe sans doute, j'espère, on se dit que les machines
02:54 vont bientôt prendre le pas sur chacun d'entre nous.
02:57 Est-ce qu'on a raison d'avoir peur ?
02:59 - Oui, on n'a jamais raison d'avoir peur, parce que la peur n'est pas bonne conseillère,
03:04 mais on a raison de prendre certaines précautions par rapport au risque cyber,
03:10 par rapport au risque de désinformation, entre autres choses.
03:13 Et ces risques sont quand même un peu périmétrés,
03:17 donc je pense qu'on a une approche qui est plutôt raisonnable.
03:21 - Mais pourquoi vous dites que ces risques sont en quelque sorte limités,
03:25 quand on voit où nous en sommes aujourd'hui,
03:27 alors qu'on n'aurait pas pu l'imaginer il y a encore quelques années ?
03:30 - Oui, vous avez assez raison, je dirais qu'on est face plutôt à un impensé.
03:34 C'est-à-dire qu'on voit que ces machines ont des bienfaits potentiels considérables dans l'éducation.
03:40 L'exemple que vous donnez avec Van Gogh est très bon,
03:42 parce qu'on voit bien comment on peut complètement repenser la façon dont on transmet des savoirs
03:48 avec une expérience qui est beaucoup plus immersive, beaucoup plus réelle.
03:52 Et puis de l'autre côté, on a un slant de risque, on a les risques,
03:56 les machines deviennent des puissances auxiliaires pour faire des attaques de nature cyber très bien coordonnées.
04:04 Mais je ferais observer que ça fait des années qu'on utilise ces mêmes technologies pour contrer ces attaques.
04:11 Donc si vous voulez, c'est un peu un jeu, peut-être pas à somme nulle,
04:16 mais en tout cas c'est un jeu où les acteurs montent en puissance, les attaquants comme les déférents.
04:21 Et pour le moment, on a raisonnablement raison de penser que dans ce jeu,
04:28 ce seront surtout les bienfaits qui ressortiront.
04:31 Oui, pour le moment et raisonnablement dites-vous.
04:34 Ça veut dire qu'on n'est pas à l'abri d'excès.
04:37 Est-ce qu'il faut davantage de régulation et est-ce que cette régulation est possible ?
04:41 Vous savez, à chaque fois qu'il y a une nouvelle technologie systémique,
04:45 des grandes technologies comme par exemple le télégraphe ou encore l'électricité,
04:51 il y a eu des peurs quasi millénaristes qui se sont exprimées.
04:54 Parce qu'encore une fois, on est face à quelque chose qu'on ne connaît pas,
04:58 qui n'a jamais préexisté, donc c'est extrêmement inquiétant.
05:02 Et à cet égard, oui, on est en train de réguler.
05:05 D'ailleurs, aujourd'hui même, c'est le jour où est présenté au Parlement européen l'AI Act,
05:12 qui est une grande régulation européenne,
05:14 qui classifie les différents niveaux de risque des intelligences artificielles
05:18 et qui vise à interdire celles qui sont les plus risquées au sein de l'espace européen.
05:24 Raphaël Grably, c'est vrai qu'on joue à se faire peur depuis plusieurs mois,
05:29 notamment avec l'arrivée de Chad GPT.
05:31 Qu'est-ce qui vous paraît le plus bluffant aujourd'hui
05:33 dans la révolution de l'intelligence artificielle dans notre quotidien ?
05:36 C'est le fait qu'on en parle autant finalement.
05:38 C'est vrai, le titre c'est "La révolution de l'intelligence artificielle"
05:41 qu'on voit apparaître en bas de l'écran.
05:43 Moi je dirais plutôt "L'évolution de l'intelligence artificielle"
05:45 parce que ce qu'on voit apparaître actuellement,
05:47 c'est le fruit d'un travail qui date de dizaines d'années.
05:51 Et en fait, l'intelligence artificielle, ce n'est pas tellement le futur,
05:54 c'est déjà le présent, voire le passé.
05:56 Mais la question est importante. Qu'est-ce qui est le plus bluffant ?
05:59 Le plus bluffant, effectivement, l'IA générative, ce qu'on voit,
06:02 c'est-à-dire façon de Chad GPT, là finalement c'est le même modèle.
06:05 On pose une question et on nous répond.
06:08 Mais on s'invente des besoins qu'on n'avait pas avant.
06:10 Moi je n'ai jamais ressenti le besoin de parler avec Van Gogh,
06:12 même si je trouve ça fascinant.
06:13 Oui, mais tu n'avais jamais fait une recherche Google avant qu'il y ait Google.
06:16 Et pourtant, le jour où tu fais une recherche Google
06:18 et que Google te fait apparaître tous les sites qui parlent du terme que tu recherches,
06:23 c'est incroyable.
06:24 Ça faisait peur d'ailleurs il y a 20 ans.
06:26 Aujourd'hui, c'est quoi ? C'est l'étape d'après.
06:28 C'est-à-dire qu'au lieu de te renvoyer une liste de sites qui parlent d'un sujet,
06:32 on te renvoie directement la réponse.
06:33 C'est-à-dire qu'en fait, on fait l'analyse de ce qu'il y a dans les sites Internet à ta place.
06:37 Et c'est exactement ce qu'on a vu avec Van Gogh.
06:40 C'est-à-dire qu'en fait, l'intelligence artificielle
06:42 va aller chercher l'information dans ce qui existe et va ensuite la resynthétiser.
06:47 Et donc, ce travail de synthèse, ça c'est nouveau.
06:50 En tout cas, ils travaillent depuis très longtemps là-dessus.
06:52 Mais le fait pour le grand public d'y accéder, ça c'est nouveau.
06:55 - Gilles Babinet, vous avez fait allusion à l'interdiction des intelligences artificielles dangereuses.
07:01 C'est quoi une intelligence artificielle dangereuse ?
07:04 Donnez-nous un exemple.
07:05 - C'est tout le débat d'ailleurs qui a lieu actuellement au Parlement.
07:09 Il y a des désaccords sur cette définition.
07:13 Mais une intelligence artificielle dangereuse, ça serait une intelligence artificielle.
07:16 Donc on n'est pas capable de contrôler les effets.
07:20 Qui serait par exemple connecté à Internet,
07:22 qui serait capable d'acheter des services sur Internet,
07:26 particulièrement des services numériques.
07:29 Et puis de coordonner une armée d'attaquants cyber qui serait extrêmement puissante.
07:36 Donc ça, ce genre de choses, on va dire que ce sont des descriptions
07:39 qui sont un peu identifiées sur lesquelles on essaye de faire en sorte que ce soit impossible à faire.
07:44 Alors vous allez me dire que c'est un peu candide parce qu'on pourrait le faire à l'extérieur de l'Union Européenne.
07:48 Mais néanmoins, on sait quand même assez bien périmétrer
07:51 quels sont les différents éléments de chênage qui font qu'on est capable de structurer ce genre d'attaque.
07:57 - C'est dommage parce que je voulais que Cédric Fech demande à Vincent Van Gogh
08:01 quelle était sa toile préférée de Vincent Van Gogh.
08:03 Cédric, on a le temps ?
08:04 - Allez, go, go, vite, vite, vite.
08:06 - Ouais, ouais, on a le temps.
08:10 Non, mais je ne peux pas faire ce que je veux.
08:11 Attendez, parce qu'il faut qu'il ait fini de répondre.
08:13 Vincent, quelle était ton œuvre préférée ?
08:15 - Je vais juste répondre à cette question, mon ami.
08:22 J'ai dit que si je devais en choisir une, ce serait La Nuit étoilée.
08:27 Mais j'apprécie toutes mes œuvres de manière égale.
08:29 - Vous voyez, parce que ça fait plusieurs fois que je lui posais évidemment la même question
08:33 et il ne répond pas exactement à la même chose.
08:35 Et là, il commence à en avoir un peu marre que je lui pose toujours la même question.
08:38 La réponse est donc La Nuit étoilée.
08:39 - Fascinant, fascinant, fascinant.
08:41 Merci infiniment, merci beaucoup.
08:43 Merci à tous les trois.
08:44 On aurait aimé continuer longtemps.

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