Mort de Silvio Berlusconi, figure majeure de la droite italienne
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00:00 Voilà, funéra et hommage national qui devrait être présidé par Giorgia Meloni.
00:03 Bonjour Caroline de Camaret.
00:05 Ça veut dire que l'extrême droite va rendre hommage à l'extrême droite en quelque sorte ?
00:07 Oui, alors c'est quand même assez étonnant parce que
00:10 quel est son héritage dans l'histoire si on regarde de plus près ?
00:13 Qui le salue finalement ?
00:15 Qui fait ses plus chaudes condoléances ?
00:18 D'abord Giorgia Meloni, c'est vrai que d'abord il l'a propulsé sur la scène en Italie
00:23 puisqu'il l'a nommé à peine trentenaire ministre de la Jeunesse
00:28 pendant son troisième mandat, donc entre 2008 et 2011.
00:32 Et puis tout d'un coup finalement elle y a grillé la priorité
00:35 puisqu'elle est arrivée nettement en tête des dernières élections de septembre 2022.
00:40 Lui son parti était en plein déclin, à 8% seulement des voix, elle à 26.
00:47 Mais il était une force d'appoint absolument nécessaire
00:50 pour que l'extrême droite de Giorgia Meloni,
00:53 donc avec les frères d'Italie et celle de la Ligue,
00:55 se hisse au pouvoir pour la première fois de tous les temps.
00:58 C'était d'ailleurs quelque chose d'assez inédit, un tabou qui s'est brisé.
01:02 Et en même temps il était non-stop une épine dans le pied de cette fameuse Giorgia Meloni
01:07 puisqu'il se disait encore très proche de Vladimir Poutine
01:10 ayant échangé des cadeaux avec lui en pleine guerre en Ukraine.
01:15 Poutine qui salue une personne chère et un vrai ami aujourd'hui.
01:19 Continuons la liste des salutations rapides,
01:22 personnage atypique à la vie hors norme à réagir Marine Le Pen.
01:26 Voyez bien qu'il est marqué très très à droite dans ses amitiés.
01:30 Donc il a fait entrer le loup dans la bergerie de l'extrême droite
01:34 en coalition avec la droite d'un certain point de vue
01:37 tout à fait mainstream du Parti populaire européen.
01:42 C'est peut-être d'ailleurs ce qui est préconisé
01:46 par l'actuel chef du Parti populaire européen, l'allemand Manfred Weber,
01:50 de faire alliance avec Giorgia Meloni aux prochaines élections européennes de 2024.
01:54 Donc ça crée un précédent, ce qu'a fait Silvio Berlusconi.
01:57 Ceux qui ne l'ont pas quand même justement trop pleuré avec des larmes de crocodile.
02:01 C'est en revanche un certain nombre d'Italiens qui se reconnaissaient dans son parcours,
02:06 mais aussi évidemment lassés de Milan,
02:09 puisque pour lui, il a été un grand, pour eux, pour les joueurs,
02:13 il a été un grand président de club.
02:16 Et là, c'est moins les larmes de crocodile.
02:19 Y a-t-il des réactions côté Bruxelles ?
02:21 Il a longtemps été la bête noire, on se souvient de cette séquence en 2011,
02:26 en pleine crise financière, il a été poussé vers la sortie, clairement, par Bruxelles.
02:30 Oui, il a été à juste titre la bête noire de Bruxelles,
02:34 parce qu'en plus des multiples affaires, fraude fiscale, scandale sexuel,
02:39 et d'ailleurs, il a été inéligible au moins au Sénat italien pendant dix ans pour fraude fiscale,
02:46 il avait la manie de gagner les élections contre toute attente,
02:50 une première fois en 1994, une deuxième fois en 2001,
02:53 et là, il était encore bon teint et fréquentable,
02:57 parce qu'il est resté un mandat entier,
02:59 sans faire de grandes réformes économiques et sociales,
03:01 mais surtout, à partir de 2008, en pleine crise de la dette,
03:05 il a décidé qu'il était plutôt intéressé par les frasques,
03:10 le scandale demeure de la bunga-bunga,
03:13 ses orgies sont ressorties, il a même divorcé de sa femme,
03:17 et il ne s'est pas occupé de la crise financière,
03:19 et en particulier de la solidité de ses banques,
03:22 en refusant toute aide et toute préconisation de l'Union Européenne, de Bruxelles,
03:26 il a traité le président du Parlement Européen à cette époque
03:29 de capo-chef d'un camp de concentration nazi,
03:32 qui passait assez mal, il faut bien dire, parce qu'il était allemand,
03:36 donc il a été contraint, face aux pressions de l'Allemagne et de la France,
03:41 de quitter finalement cette présidence du Conseil, qu'il n'a jamais récupéré,
03:46 et ça pour lui c'était une blessure d'orgueil,
03:49 il n'a pas réussi non plus à se faire élire président de la République,
03:55 c'était l'autre poste qu'il visait,
03:57 donc une fin de mandat et de carrière sur la pente descendante,
04:03 et puis il ne va pas être beaucoup regretté en effet à Bruxelles.
04:07 Merci beaucoup Caroline.