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Transcription
00:00 Vous avez l'oreille du président.
00:02 Est-il vrai, François Bayrou, que vous avez menacé de quitter la majorité ?
00:05 C'est les anciens Républicains, Gérald Darmanin ou Sébastien Lecornu, qui ont été nommés Premier ministre.
00:09 Je n'ai pas fait tout ça pour me retrouver avec des copies de Nicolas Sarkozy à Matignon. Auriez-vous pensé ?
00:14 Comme vous savez, la manière dont les journaux sont écrits, vous ne devriez pas attacher tant de sérieux à leurs affirmations.
00:25 Je n'endosse que ce que j'ai moi-même dit et moi-même signé.
00:31 Je viens de vous dire clairement les choses. Je pense que l'élection d'Emmanuel Macron n'est pas un accident.
00:40 Je pense que ça correspond à un moment historique de basculement. Et que ce moment historique de basculement, c'est un moment de rassemblement.
00:49 Et que c'est dans un socle central du pays, vous voyez bien avec les extrêmes de chaque côté, c'est dans ce socle central que doit se trouver l'inspiration du gouvernement.
01:00 Il faut une majorité suffisamment large pour dépasser le seuil.
01:09 Vous venez de me répondre. Quelqu'un comme Gérald Darmanin pourrait déséquilibrer cette majorité ?
01:14 Je n'ai nullement répondu ça. Mais entendez bien. Pardon ?
01:19 Il n'appartient pas au socle central, selon vous ?
01:21 Je vous demande de vous reporter à ce qui s'est passé en 2017. Ce qui s'est passé en 2017.
01:32 On est sortis de l'affrontement droite contre gauche, qui était délétère pour le pays, destructeur pour le pays.
01:40 Et on est passé à une vision complètement différente, que le président de la République a appelée du dépassement, que j'appelle pour moi central, depuis longtemps.
01:51 Cette vision-là, elle permet de proposer au pays une orientation et un projet qui dépassent les affrontements.
01:59 Elle est encore valable aujourd'hui ?
02:01 Elle est absolument valable. Non seulement...
02:03 Beaucoup disent que le clivage est revenu de droite-gauche et que le déplacement n'a été qu'une illusion.
02:07 Oui. Il y a des gens qui ont intérêt à dire ça. Mais si on les suivait, on aurait de graves accidents.
02:13 Quels accidents ?
02:17 On reviendrait à l'impuissance dans laquelle on s'est trouvé pendant des décennies.
02:23 Depuis 30 ans, on a vécu des choses qui ont empêché le pays de faire face à tant aux difficultés qui sont les siennes.
02:33 On a cité des exemples. Mais je vais vous dire le très fond de ce que je pense. On a parlé d'immigration.
02:39 On a parlé de pression extérieure, de l'Europe. Moi, je vais vous dire ce que je crois.
02:46 Les problèmes du pays, ils ne viennent pas de l'extérieur, viennent pas de l'immigration. Ils viennent pas de l'Europe.
02:53 Ils viennent pas des déséquilibres planétaires.
02:57 Ils viennent de l'impuissance à régler ses problèmes peut-être ?
02:59 Les problèmes du pays, ils viennent de l'intérieur. C'est parce que depuis des décennies, nous n'avons pas été capables de redresser notre éducation nationale.
03:09 Nous n'avons pas été capables de retrouver les chemins de la production.
03:15 C'est parce que nous n'avons pas été capables de trouver un contrat social durable.
03:21 – Intéressant. – Parce qu'il n'est pas durable.
03:23 – Pourquoi nous n'avons pas été capables ? Est-ce parce que nous n'avons pas la souveraineté et les manettes sur le sujet ?
03:28 – Absolument pas. Nous n'avons pas été capables parce que alternance après alternance, les majorités successives...
03:35 – Qu'est-ce que vous avez fait depuis 6 ans, M. Bayrou ?
03:37 – Les majorités successives... – Vous êtes au pouvoir depuis 6 ans.
03:39 – Les majorités successives... Je ne suis pas au pouvoir, monsieur.
03:44 Les majorités successives, depuis tout ce temps-là, passaient leur temps à détruire l'une après l'autre ce que l'on avait fait.
03:53 On vient de vivre la réforme des retraites et on n'a pas dit la vérité aux Français, qui est toute simple.
03:59 C'est que les retraites sont payées à crédit...
04:02 – Vous dites "ont", c'est-à-dire qui ?
04:04 – "Ont" le gouvernement, les médias... – Les médias.
04:07 – À l'unisson derrière le gouvernement ? – Oui, bien sûr.
04:11 Parce que c'était plus facile, ça facilitait les choses.
04:15 – Donc sur la réforme des retraites, je précise, réforme que vous avez en tout cas sur la communication,
04:20 vous n'êtes pas allé de main morte. Vous avez dit que sur la forme, ça n'allait pas du tout.
04:25 La manière dont ça a été mené, que ça va laisser de lourdes...
04:28 – C'est pas sur la forme, pour reprendre la réforme des retraites, mais c'est pas le seul sujet.
04:34 – Qui n'a pas fait l'effort de pédagogie ? C'est le gouvernement.
04:38 – Oui, sans doute. Et les médias ne l'ont pas aidé.
04:43 – C'est notre rôle de chargé de pédagogie ?
04:46 – Oui, aussi. C'est un rôle civique. On est tous co-responsables.
04:51 J'ai édité au commissariat au plan une analyse chiffrée et précise,
04:58 indiquant ce que savaient un tout petit nombre de responsables.
05:03 – Nous l'avons souvent citée, cette note.
05:05 – Oui, mais c'est bien. Je vous remercie de vous référer aux bons auteurs.
05:09 Et donc qui fait que les pensions de retraite qui sont aujourd'hui payées aux Français,
05:16 elles ne sont pas payées comme on le croit par répartition, par les contributions,
05:22 par les cotisations de ceux qui travaillent et des employeurs.
05:27 Elles sont payées par l'emprunt, par la dette.
05:30 Et donc on paie les pensions en créant des dettes pour ceux qui viennent.
05:35 C'est insupportable. Et c'est un de ces problèmes. J'ai dit l'éducation.
05:39 J'ai dit celui-là. J'ai dit un modèle social durable.
05:42 – Vous avez dit en 2017, il y a eu un moment de dépassement.
05:45 On a quitté le clivage gauche-droite. Mais un nouveau clivage apparaît.
05:48 Néanmoins, en démocratie, il y a toujours des clivages.
05:50 Comment nommeriez-vous le présent clivage ? Si ce n'est pas gauche-droite ?
05:56 – Je pense que le clivage principal, c'est responsabilité contre irresponsabilité.
06:03 – C'est facile ça. – Non.
06:05 – Vous auriez le monopole de la responsabilité.
06:07 – Non, je vais expliquer ce que je dis.
06:10 Lorsque vous présentez aux citoyens des thèses selon lesquelles
06:20 ils ne sont pour rien dans les difficultés du pays, mais c'est la faute d'eux,
06:24 la faute des riches d'un côté, des plus riches,
06:28 de tous ceux dont vous connaissez le nom, des Arnaud, Bolloré,
06:34 et vous dites que c'est de leur faute, ils confisquent la richesse du pays.
06:38 Et lorsque d'un autre côté, vous dites que c'est la faute des étrangers,
06:42 c'est la faute de l'immigration, vous êtes dans l'irresponsabilité.
06:47 Et quand vous dites IACA et Faucon, vous êtes dans l'irresponsabilité.
06:51 – Donc Rennes et la France Insoumise, pour les nommer, sont dans l'irresponsabilité.
06:54 – Oui, sans le moindre doute. Et donc la question c'est…
06:59 – C'est vous le chaos finalement.
07:02 – Oui, je… – Sur gauche, droite, vous avez deux options.
07:04 – J'aime pas… – Là, c'est pas deux options,
07:06 c'est responsabilité ou irresponsabilité.
07:08 – Oui, ben voilà. – Vous mettez l'air aussi dans l'irresponsabilité ?
07:10 – Non, j'essaie de ne pas simplifier ni caricaturer.
07:16 C'est pas parce que quelqu'un n'est pas d'accord avec moi
07:20 que je pense qu'il est illégitime.
07:22 Au contraire, j'ai toujours plaidé dans ma vie pour le pluralisme,
07:26 c'est-à-dire pour qu'on reconnaisse que la politique,
07:29 ça consiste pas à faire triompher ses idées sur celles des autres,
07:33 ça consiste à créer un cadre de débat dans lequel chacun puisse faire entendre sa voix
07:39 et où s'élabore peu à peu, en donnant à tous les citoyens
07:44 tous les éléments de compréhension, le choix du pays.
07:47 C'est pas du tout ce qu'on fait pour l'instant.

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