Attaque au couteau à Annecy : "Vous ne pouvez pas empêcher [une personne qui a obtenu l'asile] de partir dans un autre pays", affirme Gérald Darmanin
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, était l’invité de BFMTV ce vendredi soir dans VSD. Il s’est exprimé sur les évènements survenus ce jeudi à Annecy, où quatre enfants et deux adultes ont été blessés à l’arme blanche.
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00:00 Quand vous avez l'asile quelque part, quand vous êtes un réfugié politique ou parce que vous êtes pourchassé pour des raisons d'orientation sexuelle,
00:05 et c'est l'honneur de la France et des pays démocratiques que d'accueillir évidemment toutes ces personnes,
00:10 et notamment s'agissait peut-être d'un chrétien d'Orient en l'occurrence,
00:13 donc il faut aussi d'ailleurs que l'enquête regarde si c'est vraiment le cas, mais enfin il le déclare comme tel,
00:18 c'est normal que lorsque vous avez l'asile dans un pays, vous ne puissiez pas être cantonné dans ce pays.
00:22 Ce n'est pas parce que vous avez l'asile en France que vous ne pouvez pas sortir de France, bien évidemment.
00:27 Donc la règle n'a rien à voir avec l'Europe.
00:30 Les gens qui ont l'asile en France, ils peuvent partir en week-end à Londres,
00:34 ils ne peuvent pas s'y installer durablement, mais comme tout le monde, ils ont le droit de la libre circulation.
00:39 Donc c'est absurde de dire que c'est un lien avec l'Union Européenne.
00:44 Lorsque vous avez l'asile dans un pays, vous avez le droit d'aller dans un autre pays,
00:48 dans un temps limité comme chaque touriste si j'ose dire.
00:51 Donc un, ça n'a rien à voir avec l'Union Européenne, beaucoup de bêtises ont été dites.
00:54 Deuxièmement, dans le cas de l'espace Schengen, il y a des règles qui veulent qu'effectivement,
00:58 les gens qui ont l'asile quelque part, l'asile en Suède, peuvent partir trois mois en dehors de votre pays,
01:04 par exemple trois mois en France, et au bout de trois mois, ils doivent repartir chez eux.
01:07 Ce monsieur, il est rentré dans la période de ces trois mois en France.
01:12 Il a fait sa demande d'asile.
01:13 A partir du moment où il a fait sa demande d'asile, la période de trois mois est suspendue,
01:17 c'est-à-dire qu'elle ne s'applique plus.
01:18 Et donc pendant six mois, il n'a plus, en attendant la réponse de l'administration française,
01:22 qui est venue rapidement, rester.
01:24 Qu'est-ce qui aurait dû se passer si jamais nous ne le connaissions pas,
01:28 parce qu'il n'avait pas fait d'actes ignobles ?
01:29 Eh bien, le 4 juin, il aurait eu sa notification pour dire qu'il devait repartir.
01:34 La préfecture recevait la lettre qui disait non à ce monsieur le 8 juin.
01:39 Donc, si je veux dire, l'ironie de l'histoire, c'est que la préfecture a reçu l'après-midi même,
01:44 la lettre de notification de ce monsieur qui était passé à l'acte le matin,
01:48 et le préfet aurait contacté les autorités suédoises pour dire,
01:51 ce monsieur doit repartir chez lui, ce que nous faisons tous les jours.
01:55 Alors, on peut toujours imaginer qu'il faut à chaque fois changer des règles,
02:00 mais vous ne pouvez pas à des gens qui ont l'asile, à des familles qui ont l'asile,
02:05 dont l'immense majorité, je veux le dire, à nos concitoyens,
02:08 sont pourchassées pour des raisons politiques ou d'orientations sexuelles ou religieuses,
02:13 qui se comportent très bien dans notre pays, qui se comportent très bien dans le pays de la Suède.
02:18 Dans l'immense majorité des cas, vous ne pouvez pas, parce que quelqu'un a fait cet acte ignoble,
02:23 que rien manifestement ne permettait de détecter, empêcher les gens de partir dans un autre pays,
02:27 ce ne serait ni constitutionnel ni conventionnel.