Dans les coulisses d'une rencontre exceptionnelle [Episode 10]

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Retrouvez "Yannick Noah, entre vous et moi" sur : http://www.europe1.fr/emissions/podcast-yannick-noah

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Transcription
00:00 Bonjour à tous, je suis Sébastien Guyot, le producteur du podcast Yannick Noa, entre vous et moi.
00:05 C'est un podcast européen réalisé par Xavier Joly et consacré à Yannick Noa à l'occasion du 40e anniversaire de sa victoire à Roland-Garros.
00:13 Pour ce dixième et dernier épisode, je vous propose de vous emmener dans les coulisses de ce documentaire sonore exceptionnel réalisé au Cameroun chez Yannick Noa.
00:22 Bienvenue dans Yannick Noa, entre vous et moi, un podcast européen.
00:40 Salut à tous, nous sommes à Etoudi, dans le lieu dit village Noa.
00:46 Épisode 10, dans les coulisses d'une rencontre exceptionnelle au Cameroun.
00:52 Et pour cet épisode bonus, je suis bien sûr avec Jacques Vendroux. Bonjour Jacques. Bonjour à tous.
00:58 Journaliste européen, journaliste sportif européen. Et si Yannick Noa a accepté de nous accueillir chez lui, c'est parce que vous avez une relation assez particulière.
01:09 Vous connaissez depuis combien de temps Jacques et Yannick ? On se connaît depuis les années 73-74, quand il est monté à Paris.
01:18 50 ans déjà. 50 ans. Et donc Yannick était, pas mon petit frère, mais quasiment, parce que je connaissais très bien ses parents.
01:27 Je connaissais Jacques, qui, comme chacun sait, a été un excellent joueur de football. Son papa, Zachary.
01:32 Et donc, on a toujours eu un dénominateur commun qui était le football. Et en plus, j'ai fait la connaissance, évidemment, de sa maman.
01:39 Donc il y a un lien qui est resté éternel entre lui et moi. Un lien qui est indestructible,
01:47 même si quelquefois, on ne s'est pas vu pendant un an, deux ans ou trois ans, parce qu'il jouait au tennis, parce qu'il chantait.
01:52 On avait toujours des échanges. Et donc, c'est une profonde amitié qui est basée sur un seul point, l'affect.
01:59 Et c'est grâce à ce respect, à cette amitié qu'il nous a reçus, tous les trois, vous, Jacques Vendroux, moi-même et Xavier Joly,
02:07 le directeur artistique d'Europe 1, chez lui, à Etoudi, là où il a grandi, là où tout a commencé, là où il a été repéré par Arthur H.,
02:14 son mentor qui a changé le destin de sa vie, là où il est aujourd'hui chef de village.
02:18 On va vous raconter les coulisses de ce reportage, de ce podcast exceptionnel.
02:22 Alors Jacques, on arrive un dimanche soir à Yaoundé. Il fait nuit.
02:28 Et là, c'est quoi ce bruit, Jacques ?
02:33 C'est le bruit de la voiture qui vient nous chercher, où c'est marqué "Village Noah".
02:37 Il y a deux collaborateurs de Yannick Noah qui viennent nous accueillir.
02:40 Boniface et Ismaël.
02:41 Voilà. Et la voiture ne marche pas. Donc, ils essayent de faire repartir la voiture, autant bien que mal.
02:47 Elle repart, mais c'était presque un bon souvenir parce que ça nous a mis dans l'ambiance tout de suite.
02:53 Pas d'affolement, pas d'inquiétude.
02:55 La seule chose qui nous perturbait, c'est qu'on disait "Est-ce que Yannick est là ? Ne t'inquiète pas, il arrive demain matin".
03:01 Mais c'est tout. C'était le seul moment d'inquiétude, entre guillemets, mais surtout, surtout, surtout,
03:07 la gentillesse incroyable des Camerounais.
03:11 Et j'imagine que vous vous souvenez de notre arrivée au village.
03:14 Et j'imagine aussi que vous vous souvenez de ce moment magique avec le directeur du village.
03:19 Et nous mangeons tous une salade d'avocat, qui est sans doute l'une des plus belles salades d'avocat du monde,
03:25 que nous avons appréciées tous les cinq parce qu'on mangeait avec les collaborateurs de Yannick.
03:29 Salade d'avocat crevette, en effet.
03:31 Alors, on va décrire un petit peu les lieux pour ces coulisses de ce podcast.
03:35 Il faut imaginer Yaoundé, donc c'est la capitale du Cameroun.
03:38 Yaoundé Etoudi. Etoudi, c'est comme la banlieue de Yaoundé.
03:41 Il y a une vingtaine de kilomètres, mais 45 minutes.
03:44 Ce sont les routes africaines, même quand il n'y a pas trop d'embouteillage le soir, quand on arrive.
03:48 Et au cœur d'Etoudi, il y a le lieu dit Village Noah.
03:52 À quoi ça ressemble, Jacques, le lieu dit Village Noah ?
03:55 Le Village Noah, d'abord, c'est une vingtaine de huttes au grand maximum.
04:00 Oui, c'est des sortes de boucarous traditionnels.
04:03 La case en dur avec un toit en paille conique.
04:07 Et il y en a une quinzaine dans ce village.
04:09 Et surtout, ce qui est important, c'est que chaque hutte porte le nom d'un membre de sa famille.
04:16 Alors, pour reprendre l'image de ce village, là, vous avez décrit la quinzaine de bungalows.
04:21 C'est en haut du village, mais avant ça, on s'avance au milieu des palmiers, des cocotiers, des palétuviers,
04:26 les autres calbaciers, tous ces arbres tropicaux.
04:28 Il y a une piscine, il y a un terrain de basket.
04:31 Et puis, il y a un terrain de tennis, un premier terrain de tennis.
04:35 Et Yannick Noah, on vous a mis l'essentiel de ce qui vous a confié lors de ce podcast dans les neuf épisodes précédents.
04:43 Mais on vous a gardé quelques pépites.
04:44 Yannick Noah nous parle de ce cours de tennis.
04:46 Écoutez.
04:47 - Voilà, alors là, c'est notre mini cours central.
04:52 Ce mini cours central a une particularité.
04:55 C'est que les strapontins viennent de Paris.
04:58 Ce sont les strapontins du Parc des Princes, du vieux Parc des Princes.
05:03 Mon ami Alain Roche, un jour m'a appelé et fait Yann, écoute, ils sont en train de changer le parc.
05:07 Il y a des strapontins, ils vont les envoyer à la casse.
05:10 Est-ce que tu en veux ?
05:11 J'en ai pris une quarantaine.
05:13 Donc là, ce sont les strapontins.
05:16 Il y en a quelques-uns là-bas et il y en a, bien entendu, à la pétanque parce qu'on parle beaucoup de tennis.
05:20 Mais ce qui est le plus important, c'est quand même la pétanque.
05:24 Ici, c'est Etoudi.
05:27 - Racontez-nous, on s'est mis en hauteur sur la terrasse pour dominer le village Noah, la ville d'Etoudi,
05:39 comme il le dit dans les épisodes précédents de ce podcast.
05:42 On voit au loin le palais présidentiel, etc.
05:45 2h40 d'interview.
05:48 Racontez-nous comment ça se passe.
05:49 - Ce qui est incroyable, c'est que c'est vrai, on est merveilleusement bien placé avec Xavier Joly, avec vous Sébastien.
05:55 On est en confiance. Il arrive, il est décontracté.
05:59 On a bu un café avant. On n'a même pas parlé de l'interview.
06:02 On n'a pas parlé avec Yannick comment on avait construit l'interview.
06:05 Et la première question, je dis Yannick, on est où là ? Décris-moi, on est où ?
06:09 Et là, ça part, parce qu'il avait envie de parler.
06:12 C'est-à-dire qu'on avait l'impression qu'avec nous, il était en train de réaliser une sorte de testament.
06:18 Et c'est là où il nous annonce l'information incroyable,
06:22 c'est qu'il désigne, par le biais de repeint, puisqu'il a venu par la personne,
06:26 que l'héritier, c'est Joachim, le fils aîné.
06:29 C'est lui qui, après le départ de Yannick, si le plus tard possible évidemment,
06:33 c'est lui qui va tout gérer. C'est lui qui va s'occuper du village,
06:37 parce que, et là encore c'est de l'affect, c'est de l'amour,
06:40 il a promis à son père qu'il ne revendrait jamais le village d'Etouty.
06:45 On a été dans le caveau de la famille Noah.
06:57 Le grand-père, l'arrière-grand-père, le cousin, du cousin, etc.
07:00 Ils sont tous là.
07:01 C'était un moment très émouvant, et après on a coupé le micro,
07:04 et on est entrés, tous les trois, avec lui, à l'intérieur du mausolée.
07:09 À quoi ça ressemble ?
07:10 C'est un mausolée extrêmement simple, c'est-à-dire que c'est une grande pierre tombale,
07:17 avec les noms des uns et des autres.
07:21 Il y a les portraits de tout le monde, il y a les décorations de la Légion d'honneur,
07:24 de l'arrière-grand-père, etc.
07:26 Il y a plein de souvenirs très personnels.
07:29 Il nous a donné l'autorisation de rentrer,
07:31 et il était pendant les dix minutes où on est restés à l'intérieur de ce mausolée,
07:36 et bien on sentait qu'il était ailleurs,
07:38 on sentait qu'il parlait quelque part à son père et à son grand-père.
07:42 Et c'est la première fois, c'est la première fois qu'il s'ouvre.
07:46 Il s'ouvre parce que je crois qu'il avait besoin d'en parler,
07:49 et par le biais du podcast d'Europe 1, il avait besoin aussi de laisser une trace,
07:54 de laisser une sorte de...
07:55 Allez, si jamais il m'arrive quelque chose,
07:58 vous écoutez les podcasts et je vais tout vous raconter.
08:01 C'est ça l'impression que moi j'ai eue quand on a repris l'avion pour Paris.
08:04 Marie-Claire Noa, on vous l'a raconté dans un des épisodes,
08:16 elle est très importante à Etoudi,
08:18 parce qu'elle a créé une école qui s'appelle la Marfée,
08:21 la Marfée étant une forêt des Ardennes,
08:24 où il y avait une dizaine d'élèves, d'expatriés, de maternels au tout début, il y a 50 ans.
08:28 Aujourd'hui nous y sommes retournés en reportage,
08:31 et nous avons vu plus de 450 enfants qui étaient là en costume d'école,
08:37 et on a rencontré le directeur de l'école qui nous a fait une petite visite
08:40 des lieux où habitait Yannick Noa avant,
08:42 c'était sa chambre d'enfants, et aujourd'hui c'est l'école.
08:45 Ici maintenant c'est le bâtiment des primaires,
08:48 des primaires francophones et anglophones.
08:50 Voici exactement la chambre de Yannick,
08:57 c'est ici que ça a été refait,
09:00 parce que c'était un bâtiment, là c'était le salon,
09:04 et au fond c'était les chambres, là c'était le salon,
09:07 le salon commun de la famille.
09:11 C'était la chambre, la maison de Yannick Noa,
09:14 aujourd'hui c'est une école où on a été accueilli extrêmement chaleureusement
09:17 par les enfants qui ont d'ailleurs chanté une chanson pour nous pendant ce reportage.
09:22 Les larmes vont s'ouvrir, les ouverts résultent pas !
09:28 Tout ça, tout ce qu'on a fait,
09:31 c'est la suite d'une histoire d'amour,
09:35 qui est éternelle et qui va durer toute la vie,
09:38 et même nous, on a été bouleversés par le fait qu'il aille aussi loin
09:43 dans ses rapports avec ses parents, avec ses oncles,
09:47 il va au bout du film, il ne lâche rien.
09:48 Alors ce film qui se lit, qui s'écoute comme un roman passionnant,
09:52 vous l'avez dans ses neuf épisodes, ses racines africaines, son rapport à Arthur H,
09:56 tiens d'ailleurs, on ne l'a pas mis, on vous a gardé une petite pépite pour ce podcast,
10:00 pour cet épisode bonus, ses premières raquettes.
10:03 La première, ce n'est pas Arthur H qui lui donne,
10:05 la première, c'est l'actuel président du Cameroun, Paul Biya.
10:09 Mes trois premières raquettes, c'est très simple.
10:10 La première, c'est une Montana Junior que m'a offert,
10:14 à l'époque, il était Premier ministre,
10:16 et je jouais au tennis club de Yaoundé,
10:18 et le Premier ministre venait tous les mercredis d'histoire
10:21 faire une heure et demie de leçons avec le champion du Cameroun,
10:26 qui s'appelait Gabriel Onana.
10:28 Et Gabriel Onana lui renvoyait les balles.
10:30 Mais Gabriel, c'était l'entraîneur du club,
10:33 donc il entraînait, c'était mon premier coach.
10:37 Et ma première raquette, c'était celle-là.
10:39 Ma deuxième, elle m'a été offerte par mon oncle, Papa Jean,
10:43 qui lui revenait des États-Unis,
10:47 et m'avait ramené une Dunlop Maxply Junior.
10:53 Et la Dunlop Maxply, c'est une raquette mythique.
10:56 McEnroe a joué avec, Rod Lever a joué avec,
10:58 c'était une bonne raquette.
10:59 Mais je l'avais, c'était le même emballage,
11:03 mais c'était en Junior, plus petite, plus légère.
11:05 Donc c'était ma deuxième raquette.
11:08 Et cette raquette, j'ai grandi,
11:11 et quand j'ai commencé à grandir,
11:13 c'est-à-dire qu'à 10, 11 ans,
11:15 je commençais à jouer avec des raquettes,
11:17 il fallait que je joue avec des raquettes de senior,
11:19 mais je n'avais pas de raquettes de senior,
11:20 c'était trop cher.
11:22 Et c'est là que j'ai eu ma troisième raquette,
11:25 qui était une raquette Arthur H. Head Competition,
11:29 que m'a offerte Arthur.
11:31 Mais celle-là, j'ai joué une semaine avec,
11:35 mais je ne pouvais pas jouer avec, c'était trop.
11:39 Il faut savoir que cette raquette,
11:42 à l'époque déjà, Arthur était le seul qui jouait avec,
11:46 mais cette raquette-là, c'était le mois
11:50 de papa et maman réunis.
11:52 Je ne pouvais pas jouer avec une raquette à ce prix-là.
11:55 Donc je l'avais cachée sous mon matelas.
11:59 J'avais joué quelques fois avec,
12:01 mais je ne jouais pas avec en fait.
12:04 Aujourd'hui, dans le village Noël, il y a quatre cours de tennis,
12:07 trois ou quatre cours de tennis.
12:08 Il y a un terrain de basket, il y a une piscine,
12:10 et puis un petit bar.
12:12 C'est là où il reçoit, en tant que chef de village,
12:15 certains habitants d'Etoutidi.
12:16 Vous avez assisté à une scène Jacques Van Drou.
12:17 Tous les matins, depuis qu'il a remplacé son père,
12:20 donc il y a un petit bar, il y a une petite piscine,
12:23 c'est là où il reçoit, en tant que chef de village, certains habitants d'Etoutidi.
12:40 Il vient de le voir pour lui dire, voilà, on a un problème.
12:43 D'abord, ce qui est très étonnant, c'est qu'il l'appelle Majesté.
12:47 Et lui, certains l'appellent Majesté.
12:51 Et donc, ça l'a beaucoup gêné au départ,
12:54 mais on lui a dit, attends Yann, c'est comme ça,
12:56 tes prédécesseurs, ton papa, ton grand-père,
13:00 se sont appelés soit par leur prénom ou soit Majesté.
13:03 Tu ne dois surtout pas enlever cette tradition.
13:05 Alors au départ, ça l'a fait marrer,
13:07 mais après, il a pris ça très au sérieux.
13:08 Et moi, je suis arrivé quand on était là-bas,
13:11 il y a un matin, j'étais donc pour prendre mon petit déjeuner,
13:14 et puis un monsieur et une dame qui arrivent,
13:16 ils sont jeunes, ils ont 20, 25 ans, ils sont très élégants,
13:21 et donc ils viennent le voir parce que leur papa,
13:23 le papa de la dame, est en train de mourir.
13:26 Il est très malade.
13:27 Il a besoin de médicaments.
13:29 Et Yannick, là, il téléphone à trois personnes,
13:32 et je crois que les médicaments sont arrivés 48 heures après.
13:34 Donc voilà le rôle du chef de village.
13:36 On l'a vu aussi à l'œuvre en sortant du lieu dit Village Noir,
13:44 en allant dans la ville des Toudis, à bord de son 4x4,
13:48 il nous a emmenés sur le terrain de football qu'il essaye de réhabiliter.
13:53 Et là, nous avons vu le contraste qu'il y avait aussi entre le Village Noir et le reste,
13:58 c'est-à-dire qu'on est sur des routes qui sont des pistes ravinées par la pluie.
14:03 On met une demi-heure pour faire 300 mètres,
14:05 tellement il y a de taxis, de motos, trois personnes dessus,
14:08 avec un marché autour où il y a énormément de gens,
14:12 énormément d'étal.
14:13 Et puis, nous parvenons jusqu'à ce terrain vague
14:16 sur lequel il y avait des joueurs de foot
14:17 qui n'arrivaient même pas à jouer parce qu'il y avait des déchets,
14:20 pas de grillage, etc.
14:21 Et là, lui est devenu président du club du Vent des Toudis,
14:24 c'est le nom de ce club, et il essaye de le réhabiliter.
14:27 Décrivez-nous cette scène.
14:28 - On est venu le voir.
14:29 Il y a des jeunes qui sont venus le voir à l'occasion d'une consultation le matin.
14:34 Le Vent des Toudis est en train de mourir de sa belle mort.
14:38 Plus personne ne s'en occupe.
14:40 On lui demande de devenir le président d'honneur au départ.
14:43 Et il fait "non, non, je ne deviens pas le président d'honneur,
14:45 je deviens le président tout court".
14:47 Donc on fit une élection, il y a un comité directeur,
14:50 il va au stade.
14:51 Le stade, il est abandonné, il est désuet,
14:54 il est dans un état épouvantable.
14:56 Et Yannick, en tant que président, a décidé de rénover ce stade.
15:01 C'est une histoire qui est magnifique.
15:02 On a été voir le terrain ensemble.
15:05 Tout le monde a quelque chose à lui demander,
15:08 mais tout le monde lui demande ou le sollicite avec beaucoup de respect,
15:12 comme vous l'avez dit, beaucoup de...
15:13 Il n'y a pas de familiarité.
15:14 On a beaucoup parlé du passé, du présent et de l'avenir
15:18 avec Yannick Noah pendant ces deux jours de tournage.
15:21 L'avenir, c'était aussi Roland-Garros avec les 40 ans de sa victoire.
15:25 Et à l'époque, il n'y avait pas encore, jusqu'à cette année,
15:30 il n'y avait pas encore de statue ou d'hommage à Yannick Noah dans ce stade.
15:34 Et on lui avait demandé ce qu'il ressentait
15:36 alors qu'enfin, il y allait avoir une fresque murale dans l'enceinte de Roland-Garros.
15:41 Là, je suis heureux pour mes enfants.
15:43 Je suis allé voir un match de boxe il y a quelque temps
15:47 et je suis allé avec Joa-Luca, mon petit, et ma fille Elidja.
15:51 On est allés tous les trois.
15:52 On est allés à Roland.
15:54 Et je vois des trucs et je m'aperçois qu'il n'y a rien, en fait.
15:57 Il n'y a rien.
15:58 Il y avait une espèce de couloir qui menait...
16:02 Il y a une espèce de sortie où il y avait une photo.
16:05 Une photo.
16:06 Et je n'ai rien dit sur le moment.
16:09 Et c'est ensuite, quand Gilles Moreton a mis les mots "Arnaud Budge, ça fait 20 ans que tu m'étonnes".
16:16 "Il ne te met pas une statue, Yann, ce n'est pas possible".
16:19 J'ai des potes comme ça aussi.
16:21 "Ce n'est pas possible, c'est quoi ce cours qu'ils ont fait ?
16:24 C'est qui Simone Mathieu ? Ce n'est pas possible".
16:27 Et là, quand ça s'est passé, quand ils m'ont appris la nouvelle,
16:33 ça m'a vraiment fait plaisir.
16:35 Parce que je ne vois pas, en tout cas pour l'instant, de joueurs français gagner Roland.
16:40 Je ne vois pas.
16:41 J'aimerais, mais je ne vois pas.
16:43 Et je me dis "Putain, ils vont faire un truc quand je vais être crevé".
16:47 Et des fois, j'ai des espèces de trucs.
16:49 "Putain, j'espère qu'il y en a deux, trois qui vont chialer sur ma tombe.
16:52 Il y en a un qui va rigoler, d'autres qui vont dire bon des barras.
16:55 Des bas de délire, tu vois".
16:58 Mais je me dis "Purée, il n'y a rien à Roland".
17:00 Et donc, le fait qu'il y ait ça cette année, je suis très content.
17:04 Cette année, je suis très touché parce qu'il y aura mes enfants, mes potes, évidemment,
17:09 mais mes gosses.
17:11 Et je pourrais un jour aller avec mes petits-enfants et leur montrer "Papi, that's you".
17:16 Il a enregistré ça pour laisser une trace, je l'ai dit à plusieurs reprises,
17:25 et aussi pour dire "Voilà qui je suis vraiment".
17:28 Parce qu'il y a beaucoup de gens qui ne l'aiment pas.
17:31 Il y a beaucoup de gens qui font les questions et les réponses
17:33 concernant Yannick Noah.
17:35 Et là, il a été d'une sincérité incroyable.
17:39 Et c'est la première fois que ça m'arrive, Sébastien.
17:44 On n'arrivait pas à l'arrêter dans l'interview.
17:47 Il voulait parler, il voulait parler, il voulait parler.
17:50 Et la nuit tombait, les grillons chantaient de plus en plus.
17:55 Un grand merci donc à Yannick Noah et à toute l'équipe de son village.
17:59 CK, le directeur, bien sûr, et toute son équipe, Valérie, Charles, Ismaël, Boniface.
18:04 Merci Jacques Vendreau d'être passé dans cet épisode bonus de ce podcast
18:08 Yannick Noah entre vous et moi.
18:10 J'en profite Jacques pour remercier toutes celles et ceux qui ont contribué
18:13 à la réalisation de cette saga.
18:15 A commencer par Xavier Joli, le directeur artistique d'Europe 1,
18:18 réalisateur hors pair qui a pensé l'habillage sonore qui accompagne tous ces épisodes.
18:22 Merci à Fanny Rascal, la directrice d'Europe 1 Studio,
18:25 qui a coordonné l'ensemble du projet.
18:27 Kelly Decroix pour la partie communication et Loïse Bertil pour la diffusion.
18:30 Sidonie Mangin pour le visuel du podcast, inspiré d'une photo par image de Benjamin Ogé.
18:35 Et bien sûr, toute l'équipe patrimoine d'Europe 1 pour les archives précieuses.
18:39 Sylvaine, Denis, Laetitia Casanova, Benoît Wittgensturm.
18:42 Mettez un maximum d'étoiles et de commentaires.
18:45 C'est grâce à vous que nos podcasts sont valorisés.
18:47 Merci Jacques Vendreau.
18:48 Merci à tous.
18:49 Bienvenue dans le podcast que vient dignement entre vous et moi.
18:56 C'est moi!
18:58 [Sonnerie]

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