Le temps des Ferrari... [Episode 5]

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Transcript
00:00 Ma motivation c'était quoi ?
00:02 Imbisude je l'ai niqué.
00:04 Une fois que je l'ai niqué, je suis timide à mourir.
00:06 Parce que j'ai pas de fringues, mes parents, on avait pas de moyens.
00:10 Mais un jour, quand je vais être bon, peut-être qu'un jour cette petite là Sylvie elle va me voir.
00:15 Un jour on a joué en double mix donc elle m'a vu.
00:18 Elle a accepté de jouer en double mix avec moi, elle était contente, elle jouait pas mal.
00:21 Et jouer avec moi pour elle c'était bien.
00:24 Mais moi je jouais avec la plus belle pépette du club.
00:27 C'était ma façon à moi, c'était ma motivation à moi.
00:31 Mais après quoi ?
00:33 Vite 18 ans mon permis.
00:35 Il faut que je gagne des matchs pour me payer la putain de bagnole.
00:39 Que je me prenne mon petit studio rue Poussin.
00:42 Avec une cuisine, un petit salon et une chambre.
00:46 Mais après, le duplex derrière.
00:55 Yannick Noah gagne très vite ses premiers tournois.
00:58 C'est le début de la notoriété, puis le temps des soirées au bus Palladium.
01:02 Bienvenue dans le podcast Yannick Noah entre vous et moi.
01:07 Entre vous et moi.
01:09 Un podcast européen, une saga exceptionnelle en 10 épisodes.
01:13 Salut à tous, nous sommes à Etoudi, dans le lieu dit village Noah.
01:18 Épisode 5, le temps des Ferraris.
01:21 Après la bagnole, l'auto Bianchi Abarth.
01:25 Attention, avec les jantes alu, avec l'auto radio.
01:29 Parce que faut pas déconner.
01:31 Et là j'avais ça.
01:33 Mais derrière je pars faire ma première tournée.
01:36 Mais là je gagne plus d'argent.
01:38 Je passe direct, parce que de là l'auto Bianchi, moi je voulais la petite BMW.
01:42 Mais là j'avais de quoi, j'ai la grosse BMW.
01:45 Et là je me prends la 6.33, la 6.35 turbo.
01:50 Faut savoir que tant bien même j'avais une petite notoriété.
01:53 Mais là, la belle bagnole, j'ai 20 ans.
01:57 La belle bagnole, c'est l'aspirateur à gonzesses.
02:02 La motivation.
02:04 C'est où la motivation ?
02:06 Tu dis "eh il est né, c'est dans ses gènes".
02:08 Mais pas du tout.
02:09 Sa motivation c'est quelque chose qui se...
02:11 Tu nourris.
02:13 La première fois que tu es sur le plongeoir de 3 mètres.
02:16 Qu'est-ce que tu fais ? Tu plonges pas tout seul.
02:19 Tu fais "maman regarde".
02:21 Donc bien sûr j'ai joué beaucoup pour que maman regarde, que papa regarde.
02:24 J'ai joué pour que la petite me regarde.
02:26 J'ai joué parce que je voulais que quand j'ai une bagnole, les nanas me regardent.
02:30 Que j'ai un petit studio, un petit appart, etc.
02:33 Et un jour je vais jouer le championnat de France à Bayonne.
02:46 Et là, un des sponsors, c'est le garage d'Avrat qui vend des Ferrari.
02:52 A l'époque, j'avais une BMW.
02:55 Il y a une Ferrari Targa de vent rouge.
02:58 Je peux te dire un truc, c'est qu'il n'y a pas de solution.
03:01 Je gagne le putain de tournoi et je pars avec la voiture.
03:05 Mais je devance l'appel, je vais voir le gars, j'ai écouté la voiture.
03:09 Elle est combien ? C'est une bagnole d'occasion.
03:11 Il me donne le prix.
03:13 Je dis putain, à l'époque, c'était genre...
03:16 Aller en euros, ça devait être 16 000 euros.
03:19 16 000 euros, tu ne gagnais pas ça, champion de France, je t'explique.
03:23 Mais là, il me dit un truc que je ne savais pas.
03:25 Tu peux payer par traite.
03:28 Il me dit écoute, tu me donnes 500 euros pendant tant de temps et tu as la bagnole.
03:34 Je dis ok.
03:36 Mais seulement si je gagne.
03:38 Et tu sais ce qu'il me dit ? Je te la prête si tu veux.
03:41 J'avais toujours une boombox avec des cassettes.
03:44 Et bien sûr, il n'y avait pas les CD, il y avait la cassette dans la bagnole.
03:48 Je gagne la demi-finale et je rentre à l'hôtel avec la bagnole qu'il m'avait prêtée.
03:53 Tu as bien compris que là, Tulan le lendemain, il était hors de question qu'il gagne le match.
04:00 Donc je l'ai massacré, tu tu, que j'aime.
04:02 Et je suis reparti avec la bagnole.
04:05 Parce qu'il était hors de question de passer la soirée.
04:07 J'ai fait Bayonne Paris pour pouvoir aller en boîte directe avec ma bagnole.
04:11 La motivation.
04:13 Après je me suis fait une Aston Martin, je me suis fait des bagnoles.
04:16 Et puis après, le temps passe et bon, tu passes à autre chose.
04:20 Tu passes à autre chose.
04:22 Mais ouais, j'ai adoré les bagnoles, bien sûr.
04:24 Bien sûr, tous ces trucs-là, j'ai vécu ça.
04:27 J'ai vécu ça.
04:34 Aujourd'hui, c'est à bord d'un 4x4 qui affiche des milliers de kilomètres au compteur
04:38 que Yannick Noah nous emmène dans les rues de Yaoundé, au milieu des ghettos,
04:42 avec Sika, le directeur du village Noah.
04:45 Ce contraste qui est intéressant en Afrique, on peut vivre les deux.
04:56 On est fiers, on est pauvres, être fiers d'être pauvres.
04:58 Mais ce n'est pas une fatalité d'être pauvres en Afrique.
05:01 Il y a des référents comme Yannick dans d'autres idoles qui font rêver,
05:05 qui apportent du bonheur, du sourire.
05:07 Vous avez constaté quand on était en voiture, les gens le saluaient
05:11 parce qu'il représente quelque chose pour la nation, pour le peuple,
05:14 pour le continent africain.
05:16 Et ça n'a pas de prix.
05:18 Et lui, à l'échange, il fera tout pour aider, pour booster, conseiller,
05:23 apporter son pied à l'édifice de la construction de cette nouvelle Afrique.
05:26 Donc il ne peut pas faire grand-chose dans un océan de problèmes,
05:30 mais il essaie d'apporter à son juste niveau.
05:33 Ça peut être accompagner un projet, développer une activité, un sourire.
05:38 Donc ça, c'est Yannick Noa qui fait son Yanni.
05:40 Et les Camerounais, les Africains, ils en sont fiers et ils sont très contents là-dessus.
05:44 Ça va les gars ?
05:53 Ça va, ça va, ça va.
05:56 Ah, mais tu es vu comme pays, c'est vrai mon gars.
05:58 Là, c'est le stade d'Etoudi.
06:03 Il y a un club mythique ici, historiquement, ça s'appelle Vent d'Etoudi.
06:07 Ce club, ces derniers temps, n'avait pas la possibilité de jouer
06:12 parce que le stade n'était pas en état.
06:14 Et on m'a proposé d'être président d'honneur.
06:16 J'ai accepté, évidemment.
06:18 Et puis ça allait plus loin parce que du coup, j'ai voulu qu'on fasse plus
06:23 que juste remettre le terrain en état, qui n'était pas en état.
06:26 On est en troisième division, mais on a un moral d'acier
06:29 parce que les Etoudis sont très puissants.
06:31 Parce que je m'en vais faire, je te dis.
06:35 Les jeunes qui sont là, savent que le terrain n'était pas en état.
06:43 Il y avait des trous, il y avait des déchets, les gens passaient, etc.
06:49 Donc voilà, on a dû déjà s'occuper de tout ce qui est caniveau, tout ça.
06:55 Et là, il y aura la tribune principale, qui fait tout le terrain.
07:00 Au milieu, toute cette tribune sera couverte.
07:03 Là, pour l'instant, l'idée, c'est de faire en sorte que la communauté ait un stade.
07:08 Un truc dont on soit fier.
07:09 On va s'occuper du sportif, bien entendu, mais ça, c'est dans un deuxième temps.
07:12 Dans un premier temps, je voulais qu'on ait un endroit qui soit un endroit qu'on soit fier.
07:17 C'est la première fois que je suis président et je peux dire que ce n'est pas fini.
07:24 On a beaucoup d'ambition à Etoudis.
07:27 Vous venez d'écouter Yannick Noah, Entre vous et moi.
07:31 Un témoignage exceptionnel recueilli par Jacques Vendroux au Cameroun pour Europe 1.
07:36 Dans l'épisode suivant...
07:38 Mais tu te dis, mais putain, si on gagne, mais ça va être le feu.
07:43 Mais ça va être...
07:45 Mais ils vont tous mourir de joie.
07:51 Mais ils vont tous mourir de joie.
07:57 Et on peut faire ça.
07:59 Yannick Noah, Entre vous et moi.
08:01 Entre vous et moi.
08:03 Production Europe 1 Studio, Sébastien Guyot.
08:06 Réalisation et direction artistique, Xavier Joli.
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08:16 !

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