• l’année dernière
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 L'édition spéciale se poursuit sur l'antenne de CNews.
00:00:04 Bienvenue à vous si vous nous rejoignez à quasiment 22h avec Karim Abrik de la rédaction,
00:00:10 Amore Buco du service Police Justice, Benjamin Morel, maître de conférence en droit public,
00:00:14 Alexandre Devecchio, rédacteur en chef au Figaro, Kevin Bossuet, professeur d'histoire
00:00:18 et Mathieu Vallet, porte-parole SCIP Police.
00:00:20 Bonsoir à tous les six.
00:00:22 Nous allons revenir évidemment sur l'horreur qui a frappé Annecy aujourd'hui.
00:00:26 Cette édition spéciale depuis un peu plus de 11h ce matin qui se poursuit donc jusqu'à
00:00:30 minuit sur CNews.
00:00:32 Les Jardins de l'Europe, parc très fréquenté en bordure du lac d'Annecy, théâtre d'une
00:00:36 attaque au couteau ce matin aux alentours de 9h45.
00:00:39 Je vous rappelle évidemment qu'un homme s'est approché de famille dans une aire de jeu,
00:00:43 a blessé à l'arme blanche plusieurs enfants en bas âge avec des adultes, quatre mineurs
00:00:47 en urgence absolue.
00:00:48 Le pronostic vital est engagé pour un d'entre eux, deux adultes blessés également dans
00:00:52 l'attaque avec un pronostic vital engagé.
00:00:54 On va revenir tout au long de cette soirée, tenter de comprendre l'incompréhensible,
00:00:58 d'expliquer l'inexplicable, de revenir sur les réactions politiques et l'émotion.
00:01:02 D'abord l'émotion qui est immense à Annecy, là où nous retrouvons Célia Barotte en compagnie
00:01:07 de Charles Bajet.
00:01:08 Bonsoir chère Célia, émotion immense je le disais.
00:01:11 Ce que l'on note pour entrer dans cette terrible histoire d'abord avec vous, c'est que assez
00:01:18 tôt finalement dans l'après-midi, ce parc, le parc où s'est déroulée cette scène absolument
00:01:22 tragique et innommable, assez tôt la vie a repris son cours.
00:01:27 Les responsables de cette ville d'Annecy qui ont souhaité rapidement rouvrir ce parc.
00:01:32 Quelle est l'atmosphère ce soir et quelle a été l'atmosphère que vous avez pu connaître
00:01:35 tout au long de cet après-midi ?
00:01:36 Effectivement cet après-midi des enfants ont pu reprendre le chemin de ce parc de jeux
00:01:45 très célèbre, très populaire à Annecy.
00:01:48 Au grand étonnement de certains habitants qui ne s'attendaient pas à ce que le périmètre
00:01:52 de sécurité soit enlevé si rapidement.
00:01:54 Pour d'autres au contraire c'est la reprise de la vie.
00:01:57 C'est un peu ce sentiment comme après les attentats que l'on ne laisse pas l'assaillant
00:02:02 gagner, que la vie reprend, que les enfants ont leur place ici dans ce parc très emblématique.
00:02:08 Plusieurs anéciens nous ont confié les larmes aux yeux, être très touchés, très endeuillés
00:02:15 par ce drame parce que c'est un lieu très emblématique où chacun a des souvenirs d'enfance.
00:02:20 Chacun s'est rendu tout au moins une fois ici au bord du lac au fil de la journée et
00:02:26 même si le soleil s'est couché ici au bord du lac, les anéciens continuent d'affluer,
00:02:31 continuent d'apporter des roses blanches, ils les déposent au pied des structures de
00:02:35 jeux.
00:02:36 Pour eux c'est un moyen d'apporter leur soutien envers les familles qui sont auprès
00:02:41 de leurs enfants hospitalisés.
00:02:43 L'un des grands-parents de deux enfants, deux cousins, nous a apporté des nouvelles
00:02:49 très rassurantes.
00:02:50 Malheureusement les poumons, les reins ou encore l'estomac de ces deux enfants ont été
00:02:56 touchés, ils vont devoir rester en soins intensifs.
00:02:59 Mais en tout cas ici il y a une ambiance très solennelle.
00:03:02 Dans un silence, les anéciens se sont recueillis, ils étaient très unis et ont tenu à penser
00:03:10 en tout cas à ces enfants, à leurs nounous, à ces personnes qui ont été touchées ce
00:03:14 matin par ce drame.
00:03:15 Ils ont tenu également à saluer l'action héroïque de ce jeune homme qui muni de son
00:03:22 sac à dos a tenté de s'interposer entre l'assaillant et les enfants qui étaient présents.
00:03:26 En tout cas c'est une vive émotion qui règne encore ce soir ici au bord du lac d'Annecy.
00:03:32 Ça nous rappelle malheureusement les épisodes tragiques des attentats de 2015.
00:03:36 Tout le monde est très inquiet concernant la suite des événements et la sécurisation
00:03:41 du secteur.
00:03:42 Des agents de CRS en tout cas sont encore présents actuellement.
00:03:45 Merci beaucoup Célia, on vous retrouvera tout au long de cette soirée.
00:03:49 Évidemment si vous rencontrez des habitants d'Annecy qui souhaitent témoigner à votre
00:03:55 micro, nous les entendrons en direct dans cette édition spéciale.
00:03:59 On parle d'enfants de 22 mois à 3 ans qui ont été frappés aujourd'hui.
00:04:03 C'est monstrueux.
00:04:04 Je vous donne d'abord les réactions d'Emmanuel Macron.
00:04:07 Tôt tout à l'heure, attaque d'une lâcheté absolue ce matin dans un parc à Annecy.
00:04:11 Des enfants et un adulte sont entre la vie et la mort.
00:04:13 La nation est sous le choc.
00:04:15 Nos pensées les accompagnent ainsi que leurs familles.
00:04:17 Et les secours mobilisés.
00:04:18 Deux anciens présidents, les deux prédécesseurs d'Emmanuel Macron ont réagi également.
00:04:22 François Hollande, profondément bouleversé par l'effroyable attaque perpétrée dans
00:04:26 ce parc à Annecy ce matin.
00:04:27 Toutes mes pensées accompagnent les victimes, leurs parents, leurs proches.
00:04:30 Les services de secours mobilisés à leur côté.
00:04:31 Enfin Nicolas Sarkozy, acte aussi inqualifiable qu'impardonnable à Annecy.
00:04:36 Mes pensées les plus affectueuses vont aux victimes et à leurs proches.
00:04:39 La France est bouleversée qu'on puisse attaquer les plus fragiles de ses enfants.
00:04:44 On va récapituler les faits à Montrébucco dans un instant.
00:04:47 Je voudrais juste, là aussi, la décence évidemment nous oblige.
00:04:52 Avant d'évoquer quoi que ce soit, il y a une chose qui nous importe ce soir.
00:04:56 C'est l'état de santé de ces petites victimes et de ces adultes.
00:05:00 Également de ces deux adultes.
00:05:01 Est-ce qu'on en sait un petit peu plus ?
00:05:02 Il y a ce message en effet du grand-père de ces deux petits cousins qui est rassurant.
00:05:06 Est-ce qu'on en sait par ailleurs un petit peu plus sur leur état de santé ?
00:05:09 Écoutez, lors de sa dernière conférence de presse, la procureure d'Annecy a expliqué
00:05:14 que cinq de ses six victimes étaient toujours en urgence absolue.
00:05:18 Ce qui ne veut pas dire forcément qu'ils sont entre la vie et la mort.
00:05:21 Mais ça veut dire que ça nécessite des soins très rapides et intensifs, du moins
00:05:25 conséquents.
00:05:26 Parmi ces victimes, effectivement, en fait c'est ça le plus terrible dans cette histoire.
00:05:30 C'est que vraiment l'agresseur a voulu toucher des personnes vulnérables puisqu'on parle
00:05:35 quand même de quatre enfants âgés de deux à trois ans et de deux personnes âgées.
00:05:40 On revoit cette vidéo, pardonnez-moi de vous couper, je vous rends tout de suite la parole,
00:05:43 cette vidéo qui a tourné tout au long de la journée sur les réseaux sociaux, qu'on
00:05:45 a évidemment fractionné parce que c'est impossible à regarder tout simplement.
00:05:51 On se rend compte simplement du profil de cet homme et puis on reparlera aussi de celui
00:05:55 qu'on appelle depuis quelques heures le héros au sac à dos, ce jeune homme, ce jeune
00:05:59 pèlerin de 24 ans qui a contribué comme les forces de l'ordre évidemment, mais lui
00:06:03 en tant que citoyen a freiné le parcours meurtrier de cet assaillant.
00:06:10 Pardon à Mori, je vous laisse poursuivre.
00:06:11 Non, ben voilà, je voulais dire qu'effectivement ce qui est terrible c'est que cet homme s'en
00:06:15 est pris visiblement aux personnes les plus vulnérables qu'il a vu sur son chemin.
00:06:19 Des enfants de deux à trois ans qui sont tous dans un état assez grave pour avoir
00:06:23 été pris en urgence absolue, transportés dans les hôpitaux à proximité.
00:06:26 Pas tous les mêmes hôpitaux parce que l'idée c'est pas que ces hôpitaux soient débordés
00:06:30 et qu'ils puissent traiter proprement les victimes.
00:06:33 Et puis il y a eu cet homme de 78 ans qui non seulement a été blessé par l'agresseur
00:06:39 présumé qu'on voit sur les images, mais aussi par une balle perdue de la police puisque
00:06:43 les policiers ont ouvert le feu sur cet homme pour le neutraliser.
00:06:47 Le rappel des faits avec Emily Gougache et puis on analysera, on tentera de poser des
00:06:53 mots sur ce qui s'est passé aujourd'hui.
00:06:55 L'horreur a quelques pas du lac d'Annecy.
00:06:59 Aux alentours de 9h40 ce matin, armé d'un couteau, un homme s'attaque à quatre enfants
00:07:04 sur une aire de jeu très fréquentée.
00:07:05 Les victimes sont âgées de 22 mois à 3 ans.
00:07:09 Certaines se trouvaient dans leur poussette lors de l'attaque.
00:07:11 L'assaillant s'en prend ensuite à deux adultes de 70 et 78 ans avant d'être interpellés
00:07:16 à 9h45.
00:07:17 Parmi les victimes, deux enfants et un adulte ont leur pronostic vital engagé.
00:07:22 Durant son périple meurtrier, des riverains avaient tenté de stopper l'assaillant.
00:07:27 Né en Syrie en 1991, inconnu des services de police sous de renseignement, Abdelmassy
00:07:34 Hache est arrivé sur le territoire français légalement.
00:07:37 Il avait obtenu le statut de réfugié en Suède où il résidait depuis 2013.
00:07:41 Un statut qui lui permettait de circuler librement dans l'Union Européenne.
00:07:45 Abdelmassy Hache avait fait une nouvelle demande d'asile en France le 28 novembre 2022, refusé
00:07:52 du fait de son obtention en Suède.
00:07:54 L'assaillant, qui s'est déclaré chrétien, est marié avec une Suédoise avec qui il
00:07:58 a un enfant.
00:07:59 Le caractère terroriste ou non de cette attaque n'a pas encore été établi.
00:08:03 "Ecoutez quelques habitants d'Annecy interrogés par nos équipes aujourd'hui."
00:08:08 "Comment ça peut arriver, comment c'est possible de faire ça à des enfants, surtout
00:08:20 à des enfants."
00:08:21 "On s'est demandé ce qui se passait, puisqu'on a vu des gens qui arrivaient à paniquer.
00:08:24 Et puis on a vite compris, une mamie nous a expliqué qu'il y avait des gens qui étaient
00:08:28 à terre."
00:08:29 "C'est le côté comment on peut attaquer des enfants, lorsque des adultes, des enfants
00:08:33 de cet âge, comme l'a dit le président, c'est juste, c'est d'une lâcheté je dirais
00:08:38 absolue."
00:08:39 "Ça fait un peu de mal, oui, de voir que ça peut arriver ici, alors qu'Annecy c'est
00:08:43 la ville des amoureux, c'est la ville de tout ça.
00:08:45 Et on voit des bébés se faire...
00:08:47 Ça fait mal, ça fait mal."
00:08:49 "Alexandre Devecchio, premier mot, on a poignardé des enfants dans des poussettes aujourd'hui
00:08:53 en France, à chaque fois on a l'impression, et on le répète trop souvent, qu'on franchit
00:08:58 un cap dans l'horreur."
00:08:59 "Oui, on franchit un palier, c'est un cauchemar français, parce que si on prend l'actualité
00:09:03 de ces dernières semaines, j'en oublie même, mais un enfant agressé au stade, des agressions
00:09:13 en veux-tu en voilà, l'affaire Lola qui n'est pas si lointaine."
00:09:18 "L'infirmière de Reims."
00:09:20 "L'infirmière de Reims, je cherchais les enfants harcelés qui se suicident, et peut-être
00:09:25 le stade ultime de l'horreur, c'est effectivement quand on vise les enfants.
00:09:29 C'est le symptôme d'une société, je dirais, extrêmement malade, et donc pour moi c'est
00:09:37 un cauchemar français, et c'est un épisode de plus dans la terreur qui devient aujourd'hui
00:09:43 presque banale."
00:09:44 "Kévin Bossuet, c'est un choc national, un crime qui ébranle vraiment notre pays,
00:09:49 aujourd'hui on a touché au sacré, on a touché aux enfants."
00:09:52 "Oui, on a touché au sacré, on a touché à l'innocence, quand j'ai appris cette affirmation
00:09:57 au départ je n'y ai pas cru, je me dis comment cela est-il possible ? Monsieur Macron nous
00:10:03 a parlé récemment de la décivilisation, mais nous sommes ici en plein dedans, on s'attaque
00:10:09 à des gens qui ne peuvent pas se défendre, on s'attaque à l'incarnation même de l'innocence,
00:10:16 et moi j'ai vu ces images qui sont maintenant censurées sur les réseaux sociaux, mais
00:10:20 ce n'est pas envisageable, ce n'est pas possible, je n'ai même pas pu les regarder
00:10:26 jusqu'au bout.
00:10:27 On voit cet homme avec un couteau comme ça, viser ce bébé dans sa poussette et le transpercer
00:10:34 de son couteau, mais comment on peut imaginer quelque chose pareil ? Et ça se passe à
00:10:39 Annecy, une petite ville, une ville de carte postale, et cela fait prendre conscience aux
00:10:43 Français que finalement l'insécurité aujourd'hui est partout, dans les grandes villes, dans
00:10:47 les banlieues, mais également dans les petites villes, et ça va ne faire qu'accroître ce
00:10:53 sentiment d'insécurité qui n'est plus un sentiment, qui est une réalité bien française.
00:10:58 Écoutez la procureure de la République d'Annecy qui donnait des détails sur les faits, et
00:11:03 les faits établis à ce stade très précoce de l'enquête.
00:11:06 Dans l'état où nous sommes, et je ne parle pas des victimes collatérales qui ont pu
00:11:10 être choquées et témoins des faits, on a six personnes qui sont physiquement blessées,
00:11:16 quatre mineurs et deux majeurs.
00:11:18 Sur les quatre mineurs, on a deux personnes qui sont de nationalité française, un jeune
00:11:23 néerlandais, un jeune anglais.
00:11:24 C'est quatre très jeunes enfants, puisqu'il y a un enfant âgé de 22 mois, deux enfants
00:11:30 de 2 ans et un enfant de 3 ans, qui ont été tous les quatre blessés par arme blanche,
00:11:36 par le mis en cause, qui est interpellé.
00:11:37 Il y a également deux adultes qui sont victimes et qui ont été blessés par le mis en cause,
00:11:43 tous les deux par arme blanche, un plus légèrement, un plus gravement.
00:11:47 Et une victime blessée initialement par arme blanche a été touchée par un tir d'un policier,
00:11:54 qui a permis, ce policier par son acte, a permis l'interpellation du mis en cause.
00:11:58 On est sur des très jeunes victimes, dont je ne suis pas médecin, mais dont on me dit
00:12:02 que leur état de santé est encore extrêmement fragile.
00:12:04 Donc ils sont aujourd'hui toujours en urgence absolue.
00:12:07 Actuellement, il y en a un qui a été transféré à Genève, les trois autres qui, après une
00:12:12 première intervention chirurgicale à Annecy, ont été transférés au CHU de Grenoble.
00:12:16 Donc on a trois victimes mineures à Grenoble, au CHU de Grenoble, et une victime hospitalisée
00:12:21 à Genève.
00:12:22 C'est une enquête pour tentative d'assassinat qui a été faite.
00:12:24 Le mis en cause est actuellement garde à vue dans les locaux du commissariat de police
00:12:28 d'Annecy.
00:12:29 Il est inconnu des services de police et de gendarmerie.
00:12:32 Des premiers éléments que nous avons aujourd'hui, comme j'ai pu le dire tout à l'heure, il
00:12:37 n'y a aucun élément qui permet d'évoquer un motif terroriste.
00:12:41 Comme usuellement dans ce genre d'affaires, le parquet national terroriste est présent
00:12:46 et procède à une évaluation.
00:12:47 Mathieu Vallée, je rappelle que vous êtes porte-parole du syndicat indépendant des
00:12:50 commissaires de police.
00:12:51 On vient d'entendre les premiers mots de la procureure selon les éléments à sa disposition
00:12:55 à ce moment-là de la journée.
00:12:56 Donc elle a expliqué qu'il n'y avait aucun mobile terroriste à apparence, mais peut-être
00:13:00 pas un acte terroriste.
00:13:02 En effet, c'est un acte de terreur.
00:13:04 Ça nous rappelle de très mauvais souvenirs.
00:13:07 Le 19 mars 2012, à l'école Zahra Torah de Toulouse, il y avait Mohamed Merah qui a
00:13:10 assassiné ses enfants dans une école de la République parce qu'ils étaient juifs.
00:13:13 Et ce matin, comme tout le monde, lorsque j'ai appris avec stupeur et effroi cette
00:13:16 nouvelle, je me suis dit quelle encore personne animée par une idéologie ou par cette volonté
00:13:21 barbare de vouloir faire des morts et notamment ce qu'il y a de plus abject des enfants,
00:13:26 des bébés dans des poussettes qui jouaient dans une aire de jeu et d'une certaine manière
00:13:30 qui montre, je suis d'accord avec Kevin Bossuet, une certaine manière tout ce qu'on décrit
00:13:35 au quotidien.
00:13:36 Et si je peux avoir deux mots, si j'ose dire, positifs dans cette action de police, c'est
00:13:42 d'abord la première, c'est policiers courageux, du quotidien, qui n'ont pas la formation,
00:13:46 qui n'ont pas l'équipement, qui n'ont pas les mêmes aguerrissements que nos collègues
00:13:51 de la BRI, du RED, du GIGN et qui interviennent chaque jour au profit des Françaises et des
00:13:54 Français qui protègent avec cœur, avec passion.
00:13:56 C'est leur vocation qui les anime et qui leur fait tenir debout chaque jour et chaque
00:13:59 nuit.
00:14:00 Et puis je veux aussi saluer, parce que dans une société individualiste, égoïste, où
00:14:03 finalement chacun voit midi à sa porte et c'est chacun pour tous et chacun pour soi,
00:14:10 je veux saluer Henri, ce jeune de 24 ans qui faisait un tour de France des cathédrales
00:14:13 depuis deux mois et demi, qui armait de son courage, de son patriotisme, de son civisme
00:14:17 lorsqu'il a été témoin de cette scène abjecte, est intervenu au pied de la rue.
00:14:21 Un jeune homme avec un sac à dos que l'on aperçoit sur certaines images, voilà, c'est
00:14:24 lui qui est au premier plan avec ce sac à dos.
00:14:25 Il aurait pu laisser la vie, surtout qu'il n'a pas la formation, l'équipement et les
00:14:29 entraînements des policiers, que ce soit des policiers du quotidien ou des policiers
00:14:31 spécialisés.
00:14:32 Et donc je tiens ce soir à saluer cet acte de bravoure, de courage, d'héroïsme que
00:14:35 la nation doit reconnaître, parce qu'aujourd'hui on a des citoyens qui en ont marre d'être
00:14:39 passifs et témoins de ces agissements et qui veulent agir pour éviter de nouvelles
00:14:42 victimes et pour protéger leurs compatriotes.
00:14:43 Et ça, c'est à mettre au profit de l'altruisme, de la solidarité et de la fraternité qui
00:14:47 fait partie, je le rappelle, de nos valeurs républicaines.
00:14:49 Et quelle plus belle action que de faire vivre ces valeurs au quotidien plutôt que de les
00:14:52 citer à chaque cérémonie et de voir ce magnifique héros du quotidien, anonyme,
00:14:56 aujourd'hui, qui a un nom, qui va avoir sûrement un visage et qui, d'une certaine manière,
00:15:00 représente la France qu'on aime.
00:15:01 C'est celle, en fait, qui est fraternelle, qui est solidaire et qui aide et qui soutient
00:15:04 ses compatriotes dans les épreuves les plus dures et les plus dramatiques.
00:15:07 Et on reparlera de cette séquence d'arrestation également dans un instant, parce qu'il y
00:15:09 a quelque chose d'assez inédit à Maury et je reviendrai vers vous également là-dessus.
00:15:13 C'est que c'est assez inédit.
00:15:16 Je ne sais pas si c'est arrivé par le passé, mais l'attaque a été quasiment entièrement
00:15:21 filmée et à l'aune de ces images, on peut tirer d'ores et déjà des conclusions.
00:15:26 C'est à d'abord qu'on entend la Première ministre qui, rapidement, a décidé de prendre
00:15:30 la direction d'Annecy ce matin.
00:15:31 Une tragédie effroyable a eu lieu ce matin à Annecy.
00:15:39 Des petits-enfants ont été sauvagement attaqués par un individu dans un parc.
00:15:44 Nous sommes bouleversés par cet acte odieux, inqualifiable.
00:15:50 Quand ça touche des enfants, je pense qu'on est chacun touché au plus profond de nous-mêmes.
00:15:56 Aujourd'hui, c'est tout notre pays qui est sous le choc.
00:15:58 J'ai un moral, c'était important que la Première ministre choisisse rapidement de
00:16:03 faire le déplacement.
00:16:04 Bien sûr, parce que le politique a malgré tout un rôle là-dessus.
00:16:07 Il doit montrer qu'il est auprès des Français et que la situation est gérée.
00:16:10 Même si on reviendra sur les sous-basements de cette affaire, il n'est pas sûr que ce
00:16:13 soit si vigoreux.
00:16:14 Parce que les polémiques sont déjà nombreuses.
00:16:15 Les polémiques sont déjà nombreuses.
00:16:16 On verra s'il y a vraiment des problématiques de politique publique derrière.
00:16:19 On est quand même dans un cadre très particulier.
00:16:21 Après, ce qui est marquant, Kevin parlait tout à l'heure de décivilisation.
00:16:25 En réalité, là, je crois qu'on est sur une étape supplémentaire.
00:16:28 C'est une forme de déshumanisation.
00:16:30 Même chez l'Australopithèque, je ne pense pas qu'on tuait les bébés.
00:16:32 En tout cas, pas comme ça.
00:16:33 Donc, il y a malgré tout aujourd'hui, pour des raisons qu'on analysera peut-être,
00:16:36 une sorte de négation de l'humanité chez certains.
00:16:39 Et ça, c'est fondamentalement inquiétant.
00:16:41 Ce n'est pas inédit dans notre histoire, mais c'est quand même effrayant.
00:16:44 C'est vrai qu'il y a une émotion et une colère immense qui se dégagent.
00:16:47 Je crois que les uns, les autres, on a tous évoqué avec nos proches, nos collègues
00:16:51 aujourd'hui cette affaire et on est tous sidérés et en colère de voir que ça peut
00:16:56 arriver dans un pays comme le nôtre en 2023, Karim Abrik.
00:17:00 C'est extrêmement traumatisant et on a l'impression que c'est le règne en ce moment des pulsions
00:17:05 de mort qui se manifestent.
00:17:06 Et là, ça va tellement loin que c'est vraiment une attaque, même pratiquement contre le
00:17:11 principe de vie, parce qu'on va de plus en plus...
00:17:13 Donc, ce sont des victimes de plus en plus jeunes, littéralement dans une poussette.
00:17:17 Donc, pour moi, c'est vraiment une négation totale, une atteinte littéralement, une volonté
00:17:22 d'anéantir la vie et ça jusqu'à ses débuts, en fait, littéralement.
00:17:27 Donc, c'est extrêmement...
00:17:28 - Et on voit qu'il y a une volonté vraiment d'aller vers les plus fragiles, de s'attaquer
00:17:32 aux enfants.
00:17:33 - Et c'est pour ça que j'ai dit le symbole d'aller jusque dans une poussette où il y
00:17:37 a finalement, c'est l'innocence totale, la vulnérabilité totale, la vie qui commence.
00:17:42 Alors, extrêmement traumatisant et je pense aussi...
00:17:45 Donc, il y a aussi cette séquence, on l'a dit, on parle de décivilisation, on parle
00:17:49 même de déshumanisation, mais de ne pas s'habituer à cette horreur.
00:17:54 Et en ce moment, non pas qu'on s'habitue, mais on semble...
00:17:57 En fait, on dirait que la France est un peu impuissante face à cette multiplication de
00:18:03 ces actes sauvages, barbares, qui se produisent vraiment partout.
00:18:07 Et je remarquais aussi avec le contraste du lieu bucolique, le soleil, les montagnes.
00:18:12 Donc, tout est beau et on va gâcher tout.
00:18:15 C'est un moment d'innocence.
00:18:16 On veut tuer tout.
00:18:17 Exactement.
00:18:18 C'est vrai que c'est impensable d'imaginer le pire dans un cadre idyllique parce que
00:18:23 le cadre est idyllique.
00:18:24 On est au bord du lac d'Amcy, c'est un endroit ultra touristique, c'est le cœur de la ville,
00:18:27 c'est magnifique pour ceux qui ont la chance d'aller au bord du lac d'Amcy.
00:18:31 Et c'est vrai que ce décalage entre l'horreur totale et ce cadre merveilleux, là aussi
00:18:36 nous frappe.
00:18:37 Je le disais il y a un instant et on les voit tourner à l'image.
00:18:40 Évidemment, les images que nous vous montrons sur CNews sont tronquées.
00:18:44 Amaury Bucaud, comme certains d'entre nous dans le cadre de la rédaction, on a pu voir
00:18:49 l'entièreté de ces vidéos qui est donc monstrueuse.
00:18:54 C'est très difficile d'aller jusqu'au bout du visionnage de cette vidéo où on le voit
00:19:00 cibler ses enfants, porter ses fameux coups de couteau.
00:19:03 Qu'est-ce qu'elles nous disent précisément ces images, Amaury ?
00:19:06 Déjà, je pense qu'elles vont être très importantes pour le procès.
00:19:09 Effectivement, j'allais dire, il y a peu de doute sur la culpabilité de cet homme grâce
00:19:13 à ces images.
00:19:14 On sait ce qui s'est passé.
00:19:15 Donc, ce qui s'est passé, ça commence à 9h40 et à 9h46, vous avez les policiers
00:19:19 qui interviennent et qui parviennent à interpeller cet homme.
00:19:22 Et pendant ces six minutes, il y a ce qu'on appelle en termes policiers, une sorte de
00:19:27 périple meurtrier.
00:19:28 C'est-à-dire que cet homme va effectivement s'en prendre à des personnes vulnérables
00:19:31 dans un jardin d'enfants, mais aussi en dehors avec des personnes âgées.
00:19:34 Il y a effectivement un homme, cet homme assez courageux avec un sac à dos qui tente de
00:19:38 s'interposer, qui est lui-même visé par un coup de couteau.
00:19:43 On le voit, son acte est très courageux.
00:19:45 Mais cet acte courageux, évidemment, n'a pas empêché d'avoir des victimes puisqu'on
00:19:50 a quand même cinq blessés, cinq en urgence absolue et même six blessés en tout.
00:19:55 Et aujourd'hui, la question qui se pose...
00:19:57 On ne parle pas des blessures psychologiques de tous les témoins dont on parlera aussi
00:20:00 après, pardon Amaury.
00:20:01 Non, mais j'allais dire l'issue.
00:20:04 Maintenant, cet homme a été interpellé, il a été placé en garde à vue.
00:20:07 Son état psychiatrique est jugé compatible avec la garde à vue, son état médical aussi
00:20:10 puisqu'il a été vu par un médecin.
00:20:12 Et donc là, la question, les enquêteurs vont commencer à pouvoir lui poser des questions,
00:20:16 même si ce qu'on dit, c'est qu'il a eu un comportement assez difficile en garde à vue,
00:20:20 qu'il n'a pas coopéré, qu'il s'est montré assez agité.
00:20:23 Mais là, on va commencer à...
00:20:24 À quel point ? On a des détails sur son comportement en garde à vue ?
00:20:27 Voilà, très agité.
00:20:28 C'est pas le type calme qui reste sur sa chaise et qui répond aux enquêteurs.
00:20:32 C'est plutôt le type qui soit joue, si vous voulez, la crise de folie, soit qui a une
00:20:36 crise de folie ou de démence passagère.
00:20:38 Je ne sais pas.
00:20:39 En tout cas, ce qui frappe sur ces images, Mathieu Vallée, c'est aussi le détachement,
00:20:43 la froideur, le temps qu'il passe à scruter, regarder, chercher les cibles autour de lui.
00:20:49 Vous également, même question, qu'est-ce qu'elles vous disent, ces images ?
00:20:52 Ces images, c'est une erreur.
00:20:54 Après, je suis toujours étonné qu'on ait des gens qui aient le temps de filmer.
00:20:57 Parce que nos collègues se débattent au sol avec l'individu.
00:21:00 Je comprends votre...
00:21:01 Pardon, mais il y a une forme d'utilité aussi.
00:21:03 Il y a une forme d'utilité.
00:21:04 Il y a une forme de dignité à filmer les gens.
00:21:05 D'utilité pour la justice ensuite.
00:21:07 Oui.
00:21:08 Ces images-là, pourquoi pas ? Mais enfin, à un moment, il y avait une personne qui,
00:21:11 à quelques mètres des policiers, filmait l'intervention où nos collègues se débattaient
00:21:13 avec l'individu pour le maîtriser et être certain qu'il ne fasse plus victime.
00:21:17 En plus, il y a aussi des images...
00:21:18 Enfin, il faut être très précis.
00:21:20 Moi, j'ai l'effet précis du centre d'information et de commandement de la direction départementale
00:21:23 de la sécurité publique d'Annecy, en fait, à 9h41 et 14 secondes, vous avez un premier
00:21:29 rappel 17.
00:21:30 Vous savez, ce numéro de chiffre que toutes les Françaises et les Français connaissent
00:21:32 lorsqu'ils ont besoin des policiers et qui n'ont que eux pour être protégés.
00:21:35 Et à 9h45 et 24 secondes, l'individu est interpellé par le policier avec l'aide d'Henri,
00:21:40 ce témoin qu'on a évoqué justement il y a quelques minutes.
00:21:43 Et donc, effectivement, vous savez, être policier aujourd'hui, c'est côtoyer les
00:21:46 drames, l'horreur, l'absolu chaque jour, chaque nuit.
00:21:49 Et aujourd'hui, ce qu'elles me disent, ces images, c'est qu'on pense toujours avoir atteint
00:21:52 l'ignominy ou l'horreur absolue et finalement, on se rend compte qu'au fur et à mesure
00:21:56 d'effets d'insécurité et de ces crimes et de ces actes abjects et horribles, finalement,
00:22:01 on n'en touche pas le fond et on n'en voit pas finalement la fin.
00:22:04 Et c'est bien là aujourd'hui, ce qui nous inquiète, c'est que ce que disait Benjamin
00:22:08 Morel, c'est qu'effectivement, on ne sait pas dans cette déshumanisation jusqu'où
00:22:13 elle va s'arrêter et jusqu'où elle va aller.
00:22:15 C'est ça la réalité.
00:22:16 Nos collègues sont en première ligne bien modestement pour protéger les Françaises
00:22:20 et les Français, je le rappelle à chaque fois, pour un salaire dérisoire qui n'est
00:22:23 pas leur carburant.
00:22:24 Leur carburant, c'est d'éviter des victimes, c'est de protéger celles et ceux qui viennent
00:22:27 se réfugier dans les commissariats, dans les brigades de police secours, dans les véhicules
00:22:30 de police sans voie publique.
00:22:31 Et finalement, leur première arme de ces policiers, c'est le courage, c'est l'abnégation
00:22:35 et c'est la force de caractère qu'on paye souvent en péril de leur vie.
00:22:37 Je vous rappelle que là, ce n'est pas un attentat, mais que sur tous les attaques au
00:22:40 couteau ou en tout cas avec des armes, en tout cas avec une volonté de tuer ou malheureusement
00:22:45 des Français ont été tués, on a des policiers aussi qui se sont tombés pour la République
00:22:48 et rien que pour la République.
00:22:49 Vous avez entendu cette vidéo de l'ancien joueur de football Anthony Letalec ? Ça vous
00:22:55 parle Mathieu Vallée ?
00:22:56 Oui, vous savez…
00:22:57 On ne la diffuse pas, mais je voudrais juste vous dire, on l'a entendu s'étonner.
00:23:02 Il faisait son jogging ce matin autour du lac d'Adecy et assisté à cette scène et
00:23:07 il dit sur une vidéo, s'étonner de la lenteur de l'intervention, sans polémiquer.
00:23:11 Qu'est-ce qu'on peut lui répondre ?
00:23:12 Moi je ne réponds pas aux gens qui n'ont rien à dire.
00:23:15 Franchement, après une attaque aussi ignoble et abjecte, quand on a des commentaires à
00:23:19 faire pour se transformer et se muer en procureur, vous savez, des gens qui ont un avis sur la
00:23:23 police, j'en connais beaucoup.
00:23:24 Par contre, ceux qui connaissent les mêlchés, qui ont le courage de porter l'uniforme
00:23:27 et d'aller au front pour protéger les Françaises et les Français jour et nuit, je n'en
00:23:30 vois pas beaucoup.
00:23:31 Je voulais juste avoir votre avis là-dessus.
00:23:33 S'il y avait un uniforme, il viendrait aux côtés des policiers s'il est plus rapide
00:23:38 qu'eux et s'il a autant de courage que nos collègues sur la voie publique.
00:23:40 Bref, pour revenir à cette attaque, il n'y a aucun sens.
00:23:43 C'est le mal dans son expression la plus pure.
00:23:48 Oui, je pense qu'il n'y a pas de mobile ou d'excuses à chercher.
00:23:54 Ensuite, on essaie de se demander comment on en est arrivé là.
00:23:59 Parce qu'on l'a dit, il y a ce cas-là, mais il y en a eu de nombreux.
00:24:03 Rien qu'en 15 jours, on a une espèce de gradation dans l'horreur et on se demande
00:24:09 où va s'arrêter.
00:24:10 Il y a quand même à chercher les causes profondes de tout cela et comment arrêter
00:24:16 ce cycle infernal de la violence.
00:24:20 Je pense qu'il y a des réponses.
00:24:21 Je ne vais pas y venir tout de suite.
00:24:24 Mais malgré tout, cette affaire pose un certain nombre de questions et peut-être aurait pu
00:24:28 être évité.
00:24:30 Je voudrais qu'on entende ce jeune lycéen témoin de cette attaque aujourd'hui.
00:24:35 J'ai assisté ce matin à l'agression d'enfants par un homme pendant qu'on jouait avec des
00:24:49 camarades de classe.
00:24:51 On a vu cet homme arriver, agresser les enfants, puis essayer de prendre la suite avant que
00:24:58 la police et les secours ne l'interpellent et prennent en charge les blessés.
00:25:04 Moi, j'ai dans un premier temps reculé, pris de la distance avec l'assaillant, comme
00:25:12 le reste de notre groupe a essayé de se mettre à l'abri.
00:25:14 Et ensuite, avec trois autres camarades, nous sommes allés dans le parc voir si on pouvait
00:25:21 se rendre utile auprès des victimes.
00:25:24 Mais quand on est arrivé, il y avait déjà des adultes qui appliquaient les premiers
00:25:30 soins, donc on a laissé faire pour éviter de gêner.
00:25:34 On a retrouvé notre groupe pour se rassembler.
00:25:36 C'est rarissime s'en prendre à des enfants directement comme ça.
00:25:41 On le disait, une volonté meurtrière absolument insupportable.
00:25:44 On pense, et c'est normal à ces toutes jeunes victimes, mais il faut aussi imaginer les
00:25:51 années d'angoisse à suivre ces dommages irréparables qui sont désormais dans la tête
00:25:57 de ces jeunes ou moins jeunes qui ont assisté à la scène aujourd'hui.
00:26:00 Mais nécessairement, on pense aux plus jeunes, à ces groupes de lycéens notamment qui étaient
00:26:04 autour du parc cet après-midi ce matin pendant l'attaque.
00:26:07 Oui, parce qu'évidemment, dans le premier cercle, vous avez la famille, les proches,
00:26:12 les victimes, bien sûr.
00:26:13 Donc, ce cercle rapproché pour qui c'est extrêmement traumatisant.
00:26:17 Et en ce moment, il y en a qui luttent pour leur vie.
00:26:19 Et ensuite, plus largement, vous savez, il y a un traumatisme pour les gens qui assistent
00:26:24 à ce genre d'événement.
00:26:25 Certains vont le vivre, vont, disons, assimiler l'information et vont réussir à aller,
00:26:31 somme toute, assez bien à l'avenir.
00:26:33 Mais il y en a pour qui, des fois, ça a un effet à retardement.
00:26:37 Donc, aussi le choc de ne pas être intervenu.
00:26:40 On a vu dans certains cas, je vais vous donner un exemple un peu extrême, mais au Canada,
00:26:45 il y a eu une immense drame, une tuerie en 1989.
00:26:49 Un homme a tué 14 femmes dans une école d'ingénieurs, une école polytechnique, parce
00:26:55 qu'elles étaient des femmes.
00:26:56 Donc, ça, c'était vraiment des féminicides.
00:26:57 Et il y a des hommes, des étudiants qui étaient là, qui ont assisté impuissants au drame
00:27:04 et qui n'ont pas agi parce que, bon, ils étaient terrorisés ou parce que toute sorte
00:27:08 de raisons.
00:27:09 Et tout à fait, c'est tout à fait légitime, là.
00:27:12 Vous voyez ce que je veux dire?
00:27:13 Il n'y a pas de victimisation à faire là-dessus.
00:27:15 Mais il y en a plusieurs, quelques années plus tard, des mois plus tard.
00:27:19 Certains ont eu tellement des traumatismes de ne pas être intervenu, d'avoir vécu cette
00:27:23 chose-là et à retardement.
00:27:25 Dans certains cas, c'est allé très grave.
00:27:27 Il y a eu des cas, évidemment, je ne parle pas de ce cas précis de ce jeune étudiant.
00:27:31 Dans certains cas, pour cet événement extrêmement grave, il y a même eu des suicides.
00:27:36 C'est juste pour vous dire que quand vous êtes...
00:27:38 - Chacun refoule et prolonge, se traumatise selon son...
00:27:40 - C'est pour vous dire que ça peut être...
00:27:42 Il peut y avoir un choc.
00:27:43 Donc, si jamais il y a des personnes qui ont assisté à ce drame, qui ne se sentent pas
00:27:48 bien, ça va être important aussi d'aller chercher de l'aide.
00:27:50 Comme je vous dis, il y en a qui vont bien vivre la chose, c'est-à-dire que c'est traumatisant,
00:27:54 mais ils vont être capables de l'exprimer et d'assimiler l'information.
00:27:57 Mais pour d'autres, c'est important d'aller chercher de l'aide parce que parfois, il y
00:27:59 a des syndromes de choc post-traumatique quand vous êtes témoin d'une attaque violente,
00:28:04 d'un meurtre ou quoi que ce soit.
00:28:05 - Amori, d'ailleurs, on rappelle, je ne sais pas si vous avez les infos, mais il y a une
00:28:09 cellule psy également très rapidement qui s'est mise en place.
00:28:12 Tous les témoins et les gens autour du drame ont été pris en charge.
00:28:16 - Oui, comme à chaque événement.
00:28:18 Et puis il y a aussi, c'est intéressant parce qu'apparemment, le parc n'a pas été fermé.
00:28:22 Le but de la ville, c'était de...
00:28:23 - Oui, c'est ce qu'on disait en ouverture d'émission.
00:28:25 C'est-à-dire qu'évidemment, qu'à l'heure où on se parle, il est fermé, comme n'importe
00:28:28 quel parc finalement.
00:28:29 Mais cet après-midi, les enfants sont retournés jouer dans le parc.
00:28:32 - J'allais dire comme n'importe quelle scène de crime aussi, parce que sur une scène de
00:28:35 crime, vous avez des indices.
00:28:36 Et donc finalement, le parc a été fermé, ce que je trouve quand même, au moins pour
00:28:39 le travail de la police, très important.
00:28:40 - Mais pourquoi il a été rouvert par une partie de la journée ?
00:28:43 - C'est une très bonne question.
00:28:44 J'ai été assez surpris.
00:28:45 En général, quand il y a un crime qui se passe, vous avez tout de suite, on fige les
00:28:48 lieux.
00:28:49 - L'idée, c'était de dire, il n'a pas gagné, il n'a pas...
00:28:52 - Voilà, c'était très bon.
00:28:53 - Il ne nous a pas figé.
00:28:54 - C'était un message symbolique.
00:28:55 Mais ce qui est vrai, c'est qu'en général, quand il y a des événements comme ça qui
00:28:58 se passent, évidemment qu'on fige les lieux.
00:29:00 Et le but, c'est que l'enquête avance et qu'on recueille tout de suite les éléments.
00:29:03 Les indices, ils périssent.
00:29:04 Donc le but, c'est de les obtenir tout de suite.
00:29:06 - La vérité, Mathieu Vallès, c'est que depuis 2015, on a basculé dans une autre
00:29:09 ère.
00:29:10 - Oui, alors en 2015, les policiers étaient bien désarmés.
00:29:13 Je parle de ceux du quotidien, face notamment au Bataclan, face à des terroristes qui avaient
00:29:17 des kalachnikovs, donc des armes de guerre.
00:29:18 Nous, on n'avait que des armes de 9 mm.
00:29:20 Donc je suis un peu technique, mais c'est pour dire qu'on n'était pas armes égales.
00:29:23 Depuis 2016, on a un schéma national d'intervention qui prévoit d'engager à différents niveaux,
00:29:28 trois, pour être précis, nos forces de sécurité intérieure.
00:29:31 On a les premiers intervenants qui sont les policiers du quotidien.
00:29:33 En deuxième niveau, on a notamment les BAC.
00:29:34 Et en troisième niveau, on a notamment la BRI, le RAID et le GIGN.
00:29:37 Donc on s'est préparé.
00:29:39 On a beaucoup d'entraînement.
00:29:40 Et après, effectivement, on a des policiers qui, de plus en plus, lorsqu'ils sont confrontés
00:29:45 à des situations similaires, sont formés, sont conditionnés.
00:29:48 Après, on n'est jamais habitués à ce genre de drame, à ce genre d'horreur absolue.
00:29:51 Et ce que je veux dire aussi, c'est que l'article 435-1 du Code de sécurité intérieure, vous
00:29:56 savez cet article qu'on connaît vulgairement sur les refus d'obtempérer, où on permet
00:29:59 aux policiers de tirer non pas pour se faire plaisir, mais pour protéger leur vie et celle
00:30:02 des autres, et bien c'est le même article qui prévoit dans un péridrme meurtrier, dans
00:30:05 le cadre d'un individu qui, dans sa course folle, s'il a déjà commis des tentatives
00:30:08 de meurtre ou d'assassinat ou des meurtres ou des assassinats, permet à des policiers
00:30:12 de ne pas poser ces questions, de neutraliser avec leurs armes, pour pouvoir éviter qu'il
00:30:15 y ait de nouvelles victimes, ce qui a été fait tout à l'heure.
00:30:17 Et effectivement, vous savez, on le dit toujours sur un plateau parce que c'est plus simple,
00:30:20 mais dans la vraie vie, c'est hyper difficile.
00:30:22 Moi-même étant en BAC de nuit dans le Val-de-Marne, on peut être amené à sortir son arme lorsque
00:30:25 on se considère que sa vie ou celle des autres est en danger.
00:30:28 On a un dixième de seconde pour savoir est-ce qu'on sort ou pas son arme, est-ce qu'on l'utilise
00:30:31 ou pas, comment on l'utilise ou comment on ne l'utilise pas, et ça va très vite.
00:30:34 On n'a pas le temps de faire une dissertation, une thèse d'antithèse synthèse pour savoir
00:30:37 si à la fin on utilise son arme.
00:30:39 Et c'est ça que les Françaises et les Français doivent comprendre, c'est qu'être policier
00:30:41 aujourd'hui, c'est une responsabilité juridique, administrative, personnelle.
00:30:45 Sortir son arme est une lourdeur administrative en soi.
00:30:48 Exactement.
00:30:49 Parce qu'il faut justifier…
00:30:50 D'ailleurs, elle l'a dit la procureure, vous avez une enquête de l'IGPN, de l'Inspection
00:30:53 Générale de la Police Nationale sur l'usage de l'arme à feu.
00:30:55 Alors effectivement, il y a un monsieur, je l'appelle le papi parce qu'il a 78 ans,
00:30:58 qui a été touché, mais sans l'usage des armes à feu par nos collègues, le périple
00:31:02 meurtrier de cet individu aurait pu continuer avec de nouvelles victimes.
00:31:04 Et que dans la voie publique, avec des conditions de stress et d'intensité telles qu'on
00:31:08 peut le comprendre sur une situation aussi dangereuse, on voit bien que nos policiers
00:31:12 n'ont pas hésité, ni pour leur vie ni pour celle des autres, à aller au contact
00:31:15 de cet individu pour l'intercepter.
00:31:16 C'est pour ça qu'on rappelle encore une fois qu'en moins de cinq minutes, vous l'avez
00:31:19 rappelé vous-même tout à l'heure, Mathieu, qu'entre 9h41, le premier appel, et 9h45,
00:31:25 l'interpellation, il y a donc à peine quatre minutes, et qu'on peut en effet tous saluer
00:31:29 la célérité des forces de l'ordre.
00:31:31 Et puis ce motif d'espoir dont on a parlé ensemble également il y a un instant, ce
00:31:35 jeune homme de 24 ans, pèlerin, et puis d'autres citoyens qui ont tenté à leur façon, comme
00:31:40 ils pouvaient, d'alerter les forces de l'ordre, d'empêcher ce monsieur, j'allais dire,
00:31:45 j'ai pas envie de l'appeler monsieur, cet individu, ce criminel, de faire plus de dégâts
00:31:51 qu'il n'en avait déjà fait.
00:31:53 Un peu plus de 22h31, toujours en édition spéciale bien sûr sur CNews, après ce drame
00:31:58 à Annecy ce matin, Célia Barod que l'on retrouve une nouvelle fois sur place devant
00:32:02 ce parc.
00:32:03 Célia, re-bonsoir avec Charles Baget à la caméra.
00:32:07 Vous êtes au bord de ce parc, donc avec un riverain qui a voulu venir se recueillir,
00:32:13 ému, on peut tous l'imaginer.
00:32:14 En effet, l'émotion est toujours palpable ce soir, les heures défilent et les anéciens
00:32:23 continuent d'affluer au bord du parc pour déposer des fleurs, des bougies, c'est le
00:32:28 cas d'Ilan.
00:32:29 Ilan, vous avez tenu à venir ce soir pour vous recueillir ?
00:32:32 Tout à fait, en étant ancien, c'est vrai que ce genre de situation qu'on connaît,
00:32:38 qu'on voit dans certaines villes comme Paris, Lyon, Marseille, on ne pouvait pas penser
00:32:43 que ça allait arriver à Annecy dans un lieu où il y a des enfants.
00:32:46 C'est vrai que ça fait du mal, moi étant venu souvent en paquet, souvent avec mes amis,
00:32:55 faire du volet là.
00:32:56 C'est vrai que ça fait très mal au cœur et il y a aussi le fait que dans les victimes
00:33:03 de cette attaque au couteau, il y avait une personne que connaissait des amis de ma mère
00:33:09 qui est actuellement en urgence, pas relative, urgence absolue.
00:33:15 Donc c'est vrai que c'est compliqué, c'est notre ville, on aime beaucoup notre ville.
00:33:21 Comment on se sent d'habitude ? C'est un endroit très fréquenté par les familles,
00:33:25 par les adolescents, dans des contextes très festifs.
00:33:28 Est-ce que vous aviez imaginé peut-être un contexte d'insécurité ici ?
00:33:33 Non, c'est vrai qu'on ne sent pas trop l'insécurité à Annecy.
00:33:38 Il y a toujours le trafic de drogue comme dans toutes les villes, mais on s'y sent bien.
00:33:44 On vit bien, les gens sont gentils.
00:33:48 On n'a jamais vécu des choses similaires à part les attentats qu'il y a eu à Bonlieu
00:33:54 il y a quelques années, quelques vingtaines d'années, trentaines.
00:33:57 Mais c'est vrai que non, on ne pensait pas que ça allait arriver ici.
00:34:02 Je vous sens très ému et ça a été le cas de plusieurs anéciens que l'on a rencontrés
00:34:07 ce soir.
00:34:08 Est-ce que vous avez l'impression que ça va marquer la ville pour plusieurs mois, plusieurs
00:34:13 années ? Je pense que ça va marquer la ville, mais
00:34:16 dans le positif parce qu'on est soudés et face à cette barbarie qu'il y a en France,
00:34:23 dans tous les pays européens, on ne se laissera pas faire.
00:34:26 En tout cas, c'est un énorme élan de solidarité et d'union qui est là ce soir à Annecy,
00:34:33 dans ce parc très populaire, très célèbre, et on apporte bien évidemment tout notre
00:34:37 soutien aux familles des victimes.
00:34:39 Bon courage, Ylan, et n'hésitez pas à transmettre tout notre soutien aux proches que vous connaissez.
00:34:44 Merci beaucoup.
00:34:45 Merci beaucoup, Célia.
00:34:46 On vous retrouvera toujours au cours de cette soirée spéciale.
00:34:50 L'homme nommé Abdalmasy Hache a déclaré être syrien, être né en 1991, demandeur
00:34:57 d'asile.
00:34:58 Il a fait une demande à l'Office français de protection des réfugiés et à Patrie,
00:35:01 le 9 pras, le 28 novembre dernier.
00:35:03 Il avait au préalable obtenu le statut de réfugié en Suède, où il vivait depuis
00:35:08 10 ans.
00:35:09 Il était donc présent au sein de l'Union européenne en situation régulière et était
00:35:12 entré légalement en France.
00:35:15 Mais sa demande d'asile avait été déclarée irrecevable au mois d'avril dernier, car
00:35:19 il bénéficiait déjà du statut de réfugié en Suède.
00:35:22 Comme je le disais, son profil un peu plus détaillé avec Vincent Faondès, et on commence
00:35:27 à s'intéresser donc à cet individu.
00:35:29 L'auteur de cette attaque au couteau s'appelle Abdalmasy Hache, de nationalité syrienne,
00:35:36 il est âgé de 31 ans.
00:35:38 Sans domicile fixe, il serait arrivé à Annecy à l'automne dernier.
00:35:42 Auparavant, il vivait en Suède.
00:35:45 Selon son ex-femme, il serait venu en France car il n'aurait pas réussi à obtenir la
00:35:50 nationalité suédoise.
00:35:51 Elisabeth Born a donné plus de détails sur son parcours migratoire en Europe.
00:35:57 A ce stade, il s'agit d'un Syrien qui a le statut de réfugié en Suède depuis 10
00:36:05 ans, qui a demandé l'asile en France, mais c'était sans objet puisqu'il a déjà
00:36:10 le statut de réfugié.
00:36:12 L'agresseur serait donc en situation régulière en France.
00:36:16 Selon les premiers éléments de l'enquête, l'homme n'aurait pas d'antécédent judiciaire
00:36:20 ni psychiatrique, il n'est pas non plus connu des services de renseignement.
00:36:24 Face aux policiers, il se serait présenté comme chrétien.
00:36:28 Il a été placé en garde à vue au commissariat d'Annecy.
00:36:31 Il a appris il y a 4 jours à Maury qu'il n'aurait pas le statut de réfugié en France
00:36:36 et on peut imaginer que l'enquête tentera d'établir un lien entre cette information
00:36:41 qu'il a reçue il y a 4 jours, qui pouvait décemment le décevoir, le frustrer, et l'acte
00:36:47 accompli aujourd'hui.
00:36:48 Oui Julien, d'autant que ce matin je me suis entretenu avec un glacier qui vend des glaces
00:36:53 juste à côté de l'endroit où ça s'est passé et qui me disait qu'en fait cet homme
00:36:57 il était là depuis plusieurs jours, qu'il regardait sans rien faire ce parc où jouaient
00:37:01 les enfants, qu'il avait l'air assez nerveux, qu'il portait toujours sur la tête cet espèce
00:37:06 de morceau de tissu à cause de la chaleur et du soleil.
00:37:08 Donc s'il était là depuis plusieurs jours, c'est-à-dire juste après effectivement
00:37:12 ce refus de la France de lui accorder son titre de séjour.
00:37:16 Alors sur le mobile, on n'a bien évidemment encore très peu d'éléments de compréhension.
00:37:22 Ce qu'on sait c'est qu'outre ce rejet de demande d'asile, il y a ce slogan qu'il a
00:37:27 créé, très étonnant, il a créé un "Au nom de Jésus-Christ" en anglais, embrandissant
00:37:32 un couteau au moment du passage de l'acte.
00:37:33 On le voit, on l'entend distinctement dans les vidéos.
00:37:36 Il se déclare chrétien de Syrie.
00:37:39 Exactement, ce qui corroborerait effectivement les déclarations qu'il a faites lors de sa
00:37:46 demande d'asile en novembre, où il a dit qu'effectivement il était chrétien de Syrie,
00:37:49 et ce qui corrobore aussi ce qu'on a retrouvé sur lui, c'est-à-dire au-delà du couteau,
00:37:53 une croix et un livre religieux chrétien apparemment.
00:37:56 Alors écoutons les précisions encore une fois sur son profil de la procureure d'Annecy
00:38:01 tout à l'heure.
00:38:02 On serait sur un réfugié, quelqu'un qui est réfugié, politique et qui serait actuellement
00:38:12 sans domicile fixe à Annecy, avec une arrivée à Annecy au courant de l'automne 2022.
00:38:17 Ce que je vous dis c'est qu'en l'état actuel, on a quelqu'un qui est en garde à vue depuis
00:38:20 10 heures, dont on est en train d'essayer de comprendre son mobile et la seule chose
00:38:24 dont on sait c'est qu'il n'est inconnu de service de police et de justice.
00:38:26 Les premières investigations qui ont été faites, les premières analyses, on était
00:38:29 quelqu'un qui n'était ni sous l'emprise de stupéfiants ni sous l'emprise d'alcool.
00:38:32 Un mot là-dessus ? Oui, pardon.
00:38:35 Alors Amaury qui lève le doigt et Karima tout de suite.
00:38:38 Allez-y, si t'as des infos.
00:38:39 Moi c'est plus le côté factuel, c'est qu'effectivement on sait qu'en fait il est arrivé il y a 10
00:38:45 ans en Suède, la Suède lui donne le statut de réfugié, lui veut se faire naturaliser,
00:38:51 veut devenir suédois, la Suède lui refuse cette nationalité et lui, ça c'est ce que
00:38:55 déclare son ex-femme qui a été contactée par plusieurs journalistes, son ex-femme raconte
00:39:00 que lui, du coup comme il ne pouvait pas avoir la nationalité, il a voulu quitter la Suède
00:39:04 et notamment aller en France pour demander l'asile.
00:39:07 Et ce qui passe c'est qu'effectivement, légalement, on ne peut pas avoir le statut de réfugié
00:39:11 dans plusieurs pays européens et donc tout à fait normal que la France ait rejeté sa
00:39:15 demande.
00:39:16 Alors elle a pris 8 mois pour le faire, c'est un peu la question et surtout Gérald Darmanin
00:39:20 a dit qu'il était en situation régulière sur le territoire, ce qui est vrai c'est qu'il
00:39:23 est rentré légalement puisque l'espace Schengen permet de se promener.
00:39:27 La question c'est comment une demande qui est faite au mois de novembre n'aboutit que
00:39:33 fin avril et l'individu lui-même n'apprend cette nouvelle qu'il y a 4 jours, il y a 8
00:39:38 mois qui se sont écoulés où il était sur le territoire français où il avait fait
00:39:43 cette demande et il a fallu donc 8 mois aux autorités françaises pour comprendre qu'il
00:39:48 avait déjà une demande de réfugiés d'asile qui a été faite en Suède.
00:39:52 Benjamin et Alexandre qui veulent réagir là-dessus.
00:39:54 Vous avez des administrations qui en la matière sont engorgées à la fois parce que vous
00:39:57 avez plein de demandes d'asile qui n'ont pas grand chose à voir avec les vraies demandes
00:40:00 d'asile mais malgré tout vous avez des gens qui sont là pour des raisons économiques
00:40:04 et qui tentent le coup.
00:40:05 Résultat vous avez des administrations qui sont surchargées, qui plus est doivent
00:40:08 mener des enquêtes, c'est compliqué quand les personnes n'ont pas de papier et qu'elles
00:40:11 prétendent être d'une origine mais qu'en fait elles n'en sont pas et au bout du compte
00:40:15 ça prend beaucoup trop de temps.
00:40:17 Le problème c'est qu'il faut se mettre à jour.
00:40:18 Peut-être que les effectifs qui gèrent ces choses-là il y a 30-40 ans où les demandes
00:40:24 d'asile étaient divisées par 10, par 20, par 50.
00:40:27 C'est toujours le même sujet.
00:40:29 Pourquoi ne nous mettons pas ?
00:40:30 On va encore avoir des débats sur le niveau des lois d'immigration mais vous avez donné
00:40:34 la réponse.
00:40:35 C'est un manque de moyens, une efficacité des administrations en la matière et des
00:40:39 contrôles des flux à l'entrée.
00:40:40 La question ensuite c'est est-ce qu'on fait droit d'asile directement dans les
00:40:43 ambassades ? Est-ce qu'on a des SASS ? Est-ce qu'on réarme Frontex ?
00:40:47 Mais en effet, je vous rejoins là-dessus, aujourd'hui il y a des dysfonctionnements
00:40:50 administratifs ce qui explique ça.
00:40:52 On verra exactement quel est le profil du tueur mais visiblement on a quand même quelqu'un
00:40:56 qui a subi plusieurs ruptures entre le fait de ne pas être accepté comme citoyen suédois,
00:41:01 de décider de venir en France.
00:41:02 Il a un gamin en Suède.
00:41:03 Il a passé dix ans en Suède avec une femme qu'il a rencontrée en Turquie, une Suédoise
00:41:10 qui elle a obtenu la nationalité suédoise.
00:41:12 Un enfant est né sur le sol suédois et suédois donc par définition et alors que la femme
00:41:19 et l'enfant avaient la nationalité suédoise, lui l'a demandé en vain.
00:41:22 Il a été débouté de cette demande de nationalité et c'est a priori à partir
00:41:26 de ce moment-là qu'il a quitté la Suède et sa femme avec l'enfant ont décidé de
00:41:30 rester parce que eux avaient le passeport suédois et une situation à logement.
00:41:33 Alors qu'il pouvait rester en Suède parce qu'il était encore titulaire du droit d'asile
00:41:37 en Suède.
00:41:38 Donc quoi que là il y a une rupture, il y a visiblement une rupture également mentale
00:41:41 ou psychologique lorsqu'il arrive en France et qu'on lui refuse ce droit d'asile, ce
00:41:44 qui apparaît absurde mais ce qu'on peut peut-être comprendre au vu de son parcours.
00:41:48 Et là, je crois que c'est la grande question, quelle est la part de motif idéologique d'un
00:41:52 côté et de folie dans le cas d'une rupture personnelle ? A ce stade-là, ça m'apparaît
00:41:57 trop tôt pour l'établir.
00:41:58 On l'établira dans un second temps je pense, mais moi je pense qu'il n'aurait pas dû
00:42:10 être sur le territoire malgré tout parce qu'il y a beaucoup de dysfonctionnements.
00:42:15 Il n'aurait pas dû, faisons attention.
00:42:18 Justement, je vais vous expliquer pourquoi si vous voulez.
00:42:21 Il n'aurait pas dû selon la version idéale d'Alexandre de Vécu.
00:42:26 Cet homme est totalement, non il est régulier.
00:42:29 Je vais vous expliquer pourquoi c'est plus compliqué que ça.
00:42:34 Il est légal.
00:42:35 Pas complètement.
00:42:36 Pas totalement.
00:42:37 C'est plus compliqué que ça.
00:42:41 Il y a quand même eu beaucoup de dysfonctionnements et au-delà du manque de moyens, il y a une
00:42:44 complexité du droit qui illustre cette affaire.
00:42:48 D'abord, il n'est pas réfugié politique.
00:42:50 Il bénéficie de la protection subsidiaire.
00:42:52 Parce que chrétien d'Orient en s'y lève.
00:42:55 On ne sait pas d'ailleurs pourquoi lui, il dit être chrétien.
00:42:59 Mais parce que Syrie, pays en guerre.
00:43:01 En réalité, le statut de réfugié politique jusqu'aux années 2000-2010, je ne sais plus
00:43:06 exactement la date, c'était très précis.
00:43:08 C'était vraiment pour les combattants de la liberté.
00:43:10 On l'a étendu avec la protection subsidiaire pour les pays en guerre.
00:43:14 C'est-à-dire, vous venez d'un pays en guerre.
00:43:16 Vous n'êtes pas forcément un activiste politique menacé par le régime.
00:43:20 Mais vous voulez vous protéger.
00:43:21 Et donc, on vous accorde le statut de réfugié.
00:43:24 Donc là, il y a une extension.
00:43:26 Il faudra peut-être réfléchir à savoir si on ne revient pas sur cette extension.
00:43:30 Parce que faire venir des gens de pays extrêmement violents, ça peut avoir des conséquences.
00:43:35 Ça, c'est la première chose où on peut se poser la question.
00:43:40 La deuxième, c'est qu'ils rentrent quand même en Europe de manière illégale.
00:43:45 Donc, on pourrait revoir le droit pour faire en sorte que ceux qui ne respectent pas la loi...
00:43:51 Parce qu'il y a une politique d'accueil en Suède qui n'est pas...
00:43:53 Non, mais en Suède...
00:43:54 Plus engagé à l'époque où il est entré en Suède aussi.
00:43:57 Il rentre sur le territoire de manière illégale.
00:44:02 Ensuite, son dossier est traité et la Suède lui reconnaît le droit d'asile.
00:44:07 Mais on pourrait se dire que les gens qui ne respectent pas les règles
00:44:12 n'ont pas le droit d'asile tout simplement.
00:44:13 Et puis peut-être qu'il faut le faire en amont.
00:44:17 Un peu de pédagogie.
00:44:17 Ce qui est une...
00:44:18 Et pas en aval entre l'asile et le statut de réfugié.
00:44:21 Ce que je vous disais tout à l'heure, c'est la protection aux subsidiares.
00:44:25 Et c'est une petite différence parce que ce n'est pas un réfugié politique réel.
00:44:31 C'est simplement qu'il fuit un pays en guerre.
00:44:35 Donc, toute la question qui va se poser maintenant, c'est est-ce qu'on fait les choses en amont en réalité ?
00:44:42 On n'attend pas que les gens soient sur le territoire, mais on décide avant.
00:44:45 Et s'ils viennent illégalement sur le territoire, les excuses.
00:44:47 Mais attendez, c'est un peu compliqué techniquement.
00:44:51 Mais ensuite, il n'a pas le droit théoriquement de se balader en France comme ça.
00:44:56 Une fois que vous avez le droit d'asile, il y a une autorisation.
00:44:58 - À Schengen ?
00:44:59 - Non, Schengen n'autorise pas tout.
00:45:02 Il y a une autorisation à avoir, à Maurit, je pense qu'on le confirmera, à avoir en Suède.
00:45:06 On ne sait pas s'il l'a eue.
00:45:08 Et ensuite, en France, il doit se signaler et il ne doit pas rester plus de trois mois.
00:45:12 Donc là, il est resté plus de trois mois.
00:45:14 - Oui, mais si dans les trois premiers huit mois à étudier son CA...
00:45:16 - Parce qu'après, il a fait une demande.
00:45:17 - C'est ça le problème aussi.
00:45:18 - Mais là, il aurait dû y avoir une procédure accélérée parce qu'il était télévisant.
00:45:21 - C'est une contradiction entre le temps qu'il peut rester sur le territoire
00:45:23 et le temps que l'administration française lui répond sur son statut.
00:45:25 - Et enfin, il y a quand même une question qui se pose.
00:45:28 C'est quand vous êtes réfugié et politique, que votre pays n'est plus en guerre.
00:45:30 Normalement, vous rentrez dans votre pays.
00:45:32 Et là, ça n'a pas été le cas.
00:45:34 En Danemark, c'est ce qu'on applique aujourd'hui avec les Syriens,
00:45:37 parce qu'on considère que la Syrie n'est plus un pays en guerre.
00:45:39 - On évoquait son ex-femme qui, elle, est toujours en Suède avec cet enfant de trois ans.
00:45:43 Nos confrères de l'AFP ont réussi à la joindre par téléphone tout à l'heure.
00:45:46 Je vous propose d'écouter ce qu'elle dit.
00:45:49 - Je ne sais pas ce qui lui est arrivé.
00:45:52 Ce que vous me dites, c'est terrible.
00:45:54 Mais je n'ai pas eu de contact avec lui, je ne sais pas où il vit,
00:45:56 ni comment il va psychologiquement.
00:45:58 Donc je ne peux pas en dire beaucoup.
00:46:00 Je ne sais pas grand-chose de lui depuis huit mois.
00:46:02 Nous nous sommes rencontrés en Turquie, nous sommes tombés amoureux
00:46:09 et nous sommes venus en Suède.
00:46:10 Après deux ans, nous nous sommes mariés,
00:46:12 mais il n'a pas pu obtenir la nationalité suédoise,
00:46:15 donc il a décidé de quitter le pays.
00:46:17 À ce moment-là, il est parti.
00:46:19 Nous nous sommes séparés parce que je ne voulais pas quitter la Suède.
00:46:22 - Voilà, pour ce que disait cette femme, il y a une incrédulité également.
00:46:29 Kevin Bossièque, on n'a pas entendu depuis un moment.
00:46:31 Il y a des faits qui font parfois douter du genre humain.
00:46:33 Et paradoxalement, finalement, à entendre cette femme,
00:46:36 à entendre tous les faits dont nous disposons pour l'instant,
00:46:39 notamment de la part du procureur de la République d'Annecy,
00:46:42 paradoxalement, rien dans le parcours de cet homme
00:46:44 ne peut laisser présager un acte comme celui-là,
00:46:46 un acte d'une telle horreur.
00:46:49 Ignomini.
00:46:50 - Oui, en effet, c'est incompréhensible.
00:46:52 Et quand on regarde la vidéo, on voit un homme qui agit de manière méthodique,
00:46:58 qui agit de manière froide, qui ne ressent absolument aucune empathie.
00:47:03 Et on essaie de rationaliser...
00:47:04 - C'est déroutant, il a un enfant, il est père de famille,
00:47:07 il s'accompagne, alors qu'on n'a pas tout entendu.
00:47:09 Mais elle a parlé notamment d'un homme qui était, lorsqu'il était avec elle,
00:47:13 aimant et plutôt un très bon père avec son enfant.
00:47:16 Il avait construit une vie en Suède.
00:47:19 Enfin, il ne rentre pas du tout dans les cases dans lesquelles on veut mettre parfois...
00:47:24 - Il faut arrêter de sombrer aussi dans la psychologie de bazar.
00:47:27 Vous savez, il y a des grands criminels qui faisaient des choses absolument bien,
00:47:31 qui portaient les petits sacs des petites mamies, etc.
00:47:33 Je crois qu'il ne faut pas rentrer là-dedans.
00:47:35 Nous, on essaie, si vous voulez...
00:47:37 - Là, ce n'est pas un malade mental,
00:47:38 c'est un animal qui a poignardé des enfants dans leur pouce.
00:47:41 - Je sais bien, mais c'est pour ça qu'on essaie de rationaliser les choses,
00:47:44 mais on n'y arrive pas à les rationaliser.
00:47:45 Moi, la première chose que je me suis demandé,
00:47:48 c'est quelle est la motivation de cet homme ?
00:47:50 Avec Mohamed Maïra, on savait que la cible, c'était des enfants juifs
00:47:54 parce qu'il y avait une haine antisémite.
00:47:56 Là, il n'y a aucune raison qui explique ce geste apparent.
00:48:00 Pourquoi ces enfants ? Pourquoi ces bébés ?
00:48:02 Pourquoi ce parc ? Pourquoi ce moment précis ?
00:48:05 On ne comprend absolument pas.
00:48:06 - Un parc dans lequel il a été aperçu depuis plusieurs semaines.
00:48:09 Je ne sais pas si Mathieu Vallée peut confirmer également tout cela.
00:48:11 Il y a beaucoup de témoins qui ont été entendus.
00:48:15 Ça fait plusieurs semaines qu'il semblait errer dans ce parc,
00:48:18 selon les témoignages parfois nerveux.
00:48:21 Là, ça peut donner de premiers indices en termes de préméditation
00:48:26 et pas un passage à l'acte qui aurait été décidé subitement.
00:48:31 Il y a cette enquête qui débute.
00:48:32 Elle va commencer par là, par le recueil de témoignages alentours,
00:48:36 des études ménicieuses de ces contacts en Suède.
00:48:39 Recouper, recroiser tous les fichiers, c'est comme ça que ça va commencer ?
00:48:43 - Oui, ça a déjà commencé dès ce matin.
00:48:44 On a la police technique et scientifique de Lyon,
00:48:46 qui est venue épauler les collègues de la police judiciaire d'Annecy.
00:48:48 On a la chance d'avoir une organisation policière
00:48:50 qui est basée sur la camaraderie et la fraternité.
00:48:52 Et donc, on a des enquêteurs dont c'est le cœur de métier
00:48:54 d'enquêter sur des crimes et sur des faits abjects et sordides.
00:48:57 Et là, effectivement, on rassemble le maximum d'éléments
00:49:00 durant la première tranche de 24 heures.
00:49:01 Je rappelle que sa garde à vue devrait être renouvelée
00:49:03 pour une deuxième tranche de 24 heures,
00:49:05 puisque le mobile terroriste n'est pas retenu.
00:49:06 Donc, on est sur du droit commun.
00:49:08 Et à l'issue des 48 heures, il y aura un déferlement
00:49:10 par le procureur de la République, la procureure d'Annecy,
00:49:12 devant l'autorité du juge d'instruction,
00:49:14 puisqu'en cas de crime, ce qui est le cas dans l'affaire
00:49:16 qui nous intéresse, il y aura l'ouverture d'une commission rogatoire.
00:49:19 Et par exemple, d'un examen psychiatrique qui se fait quand même
00:49:22 dans un temps relativement court, avec une expertise rapide,
00:49:26 il faudra une expertise plus longue lors de la commission rogatoire,
00:49:29 lors de l'instruction par un juge d'instruction indépendant
00:49:32 qui devra faire la lumière sur l'ensemble des faits.
00:49:35 - Et des interrogations, il y en a énormément.
00:49:38 D'abord, le mode opératoire, c'est vrai que ce matin,
00:49:41 avant qu'on ait les premiers éléments,
00:49:43 que les éléments de garde à vue nous parviennent,
00:49:46 c'est vrai que tout le monde a pensé à une attaque terroriste
00:49:49 parce que le mode opératoire le rappelait.
00:49:52 - Vous avez des actes, parce que malheureusement,
00:49:54 les gens oublient vite et la mémoire fait parfois défaut,
00:49:56 mais vous avez oublié l'attaque à Cannes de ces policiers
00:49:59 qui sortaient du commissariat où on avait un individu avec un couteau
00:50:01 et le mobile terroriste n'a pas été retenu.
00:50:03 Il y a eu ces gendarmes qui se sont fait tirer dessus,
00:50:05 près de membre par un individu qui avait agressé des policiers municipaux
00:50:08 dans un poste de police pour une histoire de carte grise.
00:50:10 Le mobile terroriste n'avait pas été non plus retenu.
00:50:12 Pour retenir un mobile terroriste, il faut d'abord que Jean-François Récart,
00:50:15 le procureur national antiterroriste, retienne l'infraction terroriste.
00:50:18 Ensuite, on s'est dit la sous-direction antiterroriste,
00:50:20 qui est aussi des policiers municipaux.
00:50:22 - Quel élément fait basculer le fait que le parquet social du SOUPAR...
00:50:24 - Je donne toujours cet exemple très simple et très flagrant.
00:50:26 C'est Samuel Paty, cet enseignant qui a été assassiné à Confluence-Saint-Honorin.
00:50:31 L'auteur qui était un Tchétchène et qui était en lien avec une organisation terroriste,
00:50:34 dont le commanditaire était à l'étranger, mais avec une idéologie terroriste.
00:50:38 Tous les éléments étaient établis pour dire qu'il y avait une préparation dans une logique terroriste.
00:50:41 C'est comme Kevin Boussuet évoquait par exemple Mohamed Merah.
00:50:44 Mohamed Merah, c'est pareil. Il y a eu des séjours à l'étranger,
00:50:46 il y a eu un indoctrinement, il y a eu des consultations de sites,
00:50:48 il y a eu des fréquentations d'établissements cultuels qui étaient radicalisées
00:50:52 et qui prenaient le djihan.
00:50:53 Tous ces éléments, en fait, permettent de rattacher l'idéologie terroriste
00:50:57 à l'acte terroriste qui va succéder à cette idéologie.
00:50:59 Et juste un dernier mot pour compléter ce que disait Alexandre Devecu.
00:51:03 Le problème pour les policiers et les gendarmes aujourd'hui, Julien Belsquet, en France,
00:51:06 c'est que l'Europe ne protège pas les Français.
00:51:08 Quand vous avez par exemple des extrémistes violents, notamment des Black Blocs,
00:51:10 qui vont à Saint-Sauline ou à Paris,
00:51:13 mais c'est des services de renseignement qui sont bien seuls pour lutter contre ce phénomène,
00:51:16 même s'ils coopèrent avec les pays, et s'en est heureux,
00:51:18 frontaliers notamment avec Europol ou même Interpol.
00:51:21 Quand vous avez la pression migratoire à Calais, à Perpignan, en Italie, à Vintimi,
00:51:26 c'est la police aux frontières bien seule qui limite les flux migratoires
00:51:29 avec l'appui des compagnies républicaines de sécurité
00:51:31 pour éviter que notre code d'entrée de séjour, d'entrée du droit d'asile, ne soit pas respecté.
00:51:35 Quand vous avez des terroristes, par exemple du 13 novembre,
00:51:37 qui se sont fuit des frontières de l'Europe,
00:51:39 la Belgique, l'Europe centrale, la France,
00:51:41 aussi par l'Empedouza et les voies migratoires,
00:51:44 on voit bien aussi que c'est la France seule qui affronte.
00:51:46 Donc l'Europe, elle est forte et elle facilite la délivrance de droits d'asile,
00:51:50 de documents de titre de séjour, c'est l'espace Schengen,
00:51:53 c'est 27 pays qui composent cet espace Schengen.
00:51:55 En revanche, les pays nationaux sont bien seuls pour lutter contre cette délinquance,
00:51:59 contre ces terroristes, contre ces extrémistes,
00:52:01 contre finalement toutes ces nouvelles menaces
00:52:03 qui font que nos pays nationaux, sous l'autel de la justice et de la police,
00:52:06 sont bien seuls à affronter ces menaces pour protéger les Françaises et les Français.
00:52:09 Encore un mot à Maury avant de vous donner la parole Karima.
00:52:12 On rappelle que la procureure a rappelé qu'il n'y avait aucun antécédent,
00:52:16 en tout cas pour le moment, judiciaire ou psychiatrique pour cet individu.
00:52:23 Mais quand même, les premiers éléments et le comportement de cet homme
00:52:27 laissent quand même entrevoir une piste psychiatrique.
00:52:32 Après, vous pouvez avoir un comportement fou
00:52:35 sans être cliniquement jugé, psychiatriquement dérangé.
00:52:39 Je rappelle que souvent il y a un problème, et je vous rends tout de suite la parole,
00:52:42 il y a un problème de santé mentale de ces gens qui viennent de pays
00:52:45 où ils ont vécu dans des conditions de violence extrême
00:52:48 et qui se retrouvent parfois un peu déroutés par les environnements
00:52:52 et appliquent de façon inconsciente, quasi psychanalytique
00:52:56 des comportements qu'ils ont connus par le passé.
00:52:59 Bien sûr, mais je veux dire la question qui va être déterminante.
00:53:01 Et heureusement que tous les gens qui font des actes qui, pour nous, sont incompréhensibles,
00:53:05 qui paraissent fous, ne sont pas tous jugés psychiatriquement irresponsables,
00:53:10 parce qu'à ce moment-là, on ne jugerait plus personne.
00:53:13 Là, ce qui va être très important, effectivement,
00:53:15 c'est que pendant la première tournée de la gare d'Avus, les 48 heures,
00:53:20 probablement cet homme va recevoir une expertise psychiatrique assez rapide.
00:53:25 Et puis, dans un second temps, lors de l'information judiciaire,
00:53:27 lorsqu'il sera déféré devant le parquet
00:53:28 et qu'une enquête bien plus longue et plus poussée sera mise en œuvre,
00:53:32 eh bien, on va analyser vraiment son état de santé psychique.
00:53:37 Et là, effectivement, il y a trois options.
00:53:39 Soit on se dit qu'il était sain et en pleine possession de ses esprits au moment des faits,
00:53:44 et dans ces cas-là, il va être jugé comme n'importe quelle personne saine,
00:53:47 autour de ce plateau, par exemple.
00:53:48 Si on estime qu'il a son jugement partiellement altéré,
00:53:54 à ce moment-là, il n'aura que la moitié de la peine s'il est condamné.
00:53:57 Et puis, si on estime que son discernement est aboli,
00:54:01 à ce moment-là, on juge qu'il ne peut pas être jugé, tout simplement.
00:54:05 Donc là, on va partir sur des mois d'expertise, d'enquête.
00:54:07 Voilà, exactement. Et puis, à ce moment-là, il pourrait être interné et enfermé.
00:54:10 Que nos téléspectateurs comprennent bien,
00:54:11 quelles que soient d'ailleurs les motivations et les résultats que donneront cette enquête,
00:54:16 cet homme s'il doit se retrouver aux assises pendant 3 à 4 ans.
00:54:20 Déjà, en attendant, il est probable qu'il soit placé en détention provisoire,
00:54:23 parce que je rappelle qu'il est SDF, il n'est pas français,
00:54:25 donc il n'a a priori aucune garantie de représentation.
00:54:28 Il y a 0% de chance que...
00:54:30 Rassurez-moi, cher Amaury, on est d'accord,
00:54:32 et je parle également sous le contrôle de Mathieu Vallée,
00:54:35 qu'il y a 0% de chance que cet homme ressorte libre de sa garde à vue.
00:54:40 Tout le temps que ce n'est pas établi, moi, je ne serai pas à vous dire...
00:54:42 Non mais bien sûr, je viens.
00:54:44 Ce que je veux dire, c'est que moi, tant que ce n'est pas fait, je ne suis pas de la justice.
00:54:47 Oui, oui, non mais là, c'est...
00:54:48 Voilà, et effectivement, il est très probable, si vous voulez,
00:54:50 ça atteint les 100% bien sûr,
00:54:52 Oui, oui, j'ai même presque envie de dire qu'à 120% de chance,
00:54:55 cet homme sera en détention au terme de sa garde à vue
00:54:59 et après son éventuelle mise en examen à l'âge de 16 ans,
00:55:01 chose qu'on retient finalement aujourd'hui parce que les éléments sont peu nombreux
00:55:04 et on aura un débat politique parce que les questions de fourron,
00:55:07 il faut se les poser, quand bien même certains voudront parler de récupération politique.
00:55:11 À un moment, on ne peut pas éviter certains sujets à l'ombre de ce qui arrive dans ce pays.
00:55:16 Mais avant cela, on peut dire une chose,
00:55:19 Alexandre et si d'autres veulent réagir, c'est que cet homme a été accueilli par l'Europe
00:55:22 et voilà la réponse qu'il donne aux continents qui l'accueillent.
00:55:27 Il a été accueilli parce qu'on a été miséricordieux.
00:55:29 Et des hommes comme lui, on ne sait pas combien il y en a en France,
00:55:32 combien il y en a en Europe, combien il y en a...
00:55:34 On l'a accueilli pour protéger sa vie en plus et lui, il prend des vies innocentes.
00:55:38 C'est quand même une folie.
00:55:41 Après, moi, je pense que cette affaire pose plein de questions.
00:55:42 Tout à l'heure, on a parlé du terrorisme.
00:55:45 Le cas Mérat, le cas du Bataclan, c'était encore un terrorisme presque classique
00:55:50 avec effectivement des gens qui étaient en contact avec des réseaux terroristes.
00:55:55 - Faisons attention, c'est du droit commun pour le moment ce qui se passe.
00:55:58 - Pour l'instant, oui, mais on peut quand même se poser...
00:56:00 Je disais, je faisais un peu l'histoire du terrorisme de ces dernières années.
00:56:03 On est passé à autre chose que Gilles Kepel ou Mathieu Rougier
00:56:09 appellent le terrorisme Bernard Rougier, pardon, les islamologues,
00:56:14 le djihadisme d'atmosphère, donc des individus qui parfois peuvent être déséquilibrés
00:56:19 et qui agissent sans forcément appartenir à un réseau.
00:56:23 Je ne dis pas du tout que c'est le cas là, d'autant qu'il se présente comme chrétien.
00:56:25 Là encore, il faudra le vérifier puisque le fait qu'il ait une croix ne dit pas tout.
00:56:32 Sa parole ne dit pas tout.
00:56:33 Il a rencontré son épouse en Turquie.
00:56:35 Je pense que ce sera un témoin clé, aussi son épouse.
00:56:37 Mais donc, il y a encore beaucoup de questions en suspens.
00:56:40 Et simplement dire pour dire que le terrorisme avait évolué
00:56:45 et on n'est plus dans des schémas absolument classiques
00:56:48 où des individus sont téléguidés par des organisations très précises.
00:56:53 - Jean-Marc Moral.
00:56:54 - Oui, non, trois points.
00:56:54 Le premier point, c'est que je veux dire, oui, on l'a accueilli.
00:56:58 Et je crois que là dessus, il ne faut pas non plus en avoir honte.
00:57:01 Je rappelle qu'il y avait des campagnes pour accueillir les chrétiens d'Orient
00:57:04 et qu'on était tous d'accord à l'époque pour dire que...
00:57:06 - Il se déclare chrétien d'Orient.
00:57:08 - Exactement.
00:57:09 - L'enquête le vérifiera.
00:57:10 - A priori, si la Suède lui a accordé l'asile,
00:57:12 c'est qu'il y avait des raisons relativement fondées.
00:57:13 Mais je vais y revenir.
00:57:14 - Mais si les spécialistes aussi de ces questions-là nous disent
00:57:17 qu'il y a des éléments de langage pour certains réfugiés
00:57:20 qui veulent obtenir des droits d'asile,
00:57:22 notamment en disant qu'ils sont chrétiens d'Orient,
00:57:24 qu'ils sont homosexuels parce que persécutés,
00:57:26 enfin qu'ils sont persécutés parce qu'homosexuels, pardonnez-moi.
00:57:28 - Mais si je veux dire, si on part dans la stratégie Takia, etc.,
00:57:31 je vais quand même dire qu'il est resté sur le sol suédois sans agir.
00:57:34 - C'est vrai aussi.
00:57:35 - Il y a quand même des raisons de penser que c'est fondé.
00:57:38 Et donc, souvenez-vous, il y avait des campagnes
00:57:40 "Ouvrez votre maison aux chrétiens d'Orient", etc.
00:57:42 Je crois qu'il faut quand même être très prudent
00:57:43 et qu'il ne faut pas en faire un grand débat sur l'immigration, etc.
00:57:46 Ensuite, quand même, sur la question du droit d'asile,
00:57:48 le problème, encore une fois, il est au niveau européen.
00:57:51 Parce qu'à l'époque, je rappelle qu'Angela Merkel,
00:57:54 mais d'autres pays européens, disent "open bar, venez, il n'y a pas de problème".
00:57:57 Et qu'ensuite, c'est toute l'Union européenne qui paye l'addition.
00:58:01 Parce que quand vous donnez le droit d'asile dans un pays,
00:58:03 sans trop être regardant et sans trop faire attention,
00:58:06 ensuite, c'est toute l'Union européenne qui est contrainte d'accueillir.
00:58:09 Donc, depuis, on a signé des traités,
00:58:10 des traités qui sont fondamentalement bancals,
00:58:12 qui font qu'aujourd'hui, l'Italie a basculé dans les rangs de frères d'Italie
00:58:17 parce que, justement, on n'était pas solidaires avec l'Italie.
00:58:20 Donc, je crois que là-dessus,
00:58:21 l'Union européenne a justement une responsabilité qui est directe.
00:58:24 - Combien ils sont ? Comment les surveiller ?
00:58:27 Comment anticiper ?
00:58:29 - Mais c'est... - C'est impossible ?
00:58:31 C'est une question qui n'a pas de réponse.
00:58:33 - Pour faire très court, puisqu'en plus Alexandre Deneclu a évoqué le profil,
00:58:36 et notamment la mue du djihadisme et du terrorisme,
00:58:39 bon là, effectivement, on est sur du droit commun, je l'ai rappelé aussi au début.
00:58:42 En fait, c'est un véritable défi et challenge pour nos services de police et de renseignement.
00:58:45 Le problème, c'est que quand vous avez un individu
00:58:47 qui n'a pas d'antécédent judiciaire,
00:58:48 ou d'antécédent au niveau des services de police ou de gendarmerie avec l'otage,
00:58:52 ce traitement des antécédents judiciaires,
00:58:53 c'est compliqué de détecter un individu qu'on n'a jamais côtoyé,
00:58:56 qu'on n'a jamais finalement eu en garde à vue ou eu dans les procédures judiciaires.
00:59:00 Et pire, les services de renseignement dont je rappelle que chaque année,
00:59:03 la Direction Générale de la Sécurité Intérieure, le Renseignement Territorial
00:59:05 et le Renseignement de la Préfecture de Police de Paris,
00:59:07 déjouent plus d'une trentaine d'attentats par an.
00:59:09 Et que ces services de renseignement, que ce soit le Renseignement Territorial
00:59:12 par des signaux de proximité ou que ce soit la DGSI
00:59:14 pour traiter le haut du spectre du terrorisme,
00:59:17 sont en permanence sur le pont pour détecter,
00:59:20 pour ficher, pour tracer, pour identifier, pour interpeller
00:59:23 quand il y a des éléments en matériel judiciaire,
00:59:24 ces individus qui peuvent passer à des actes violents et subversifs.
00:59:28 Et donc ce que je veux vous dire Julien, c'est que quand ils passent à travers les radars,
00:59:31 c'est parce qu'en fait, on ne les a jamais captés
00:59:33 par des signaux que ces individus émettent habituellement.
00:59:35 Et c'est là le défi pour nos forces de sécurité intérieure maintenant.
00:59:38 L'impossible l'une est tenue.
00:59:40 S'il ne commet pas d'infraction, s'il ne se radicalise pas,
00:59:43 c'est compliqué de l'identifier, de le trouver,
00:59:45 et encore moins de le tracer et de le suivre.
00:59:47 Il est quasiment 23h sur l'antenne de CNews.
00:59:49 Merci à vous si vous nous rejoignez.
00:59:50 On est au cœur toujours de cette édition spéciale depuis ce matin,
00:59:53 après cette terrible attaque à Annecy.
00:59:57 Un document exclusif que nous allons vous proposer à l'instant,
01:00:00 maintenant, direction Trollhattan.
01:00:03 Trollhattan, c'est à une centaine de kilomètres de Göteborg.
01:00:06 C'est là que se trouve en Suède Régine Delfour depuis le début de journée.
01:00:10 Régine et les équipes de CNews sur place
01:00:13 qui ont pu retrouver la trace de l'ex-femme de cet individu et sa fille.
01:00:18 On va retrouver Régine dans une poignée de secondes.
01:00:20 Mais voici, je vais les découvrir avec vous.
01:00:22 On va tous découvrir ensemble ces images.
01:00:25 Voici les premières images de l'ex-femme et de la petite fille de cet individu
01:00:29 que Régine a tenté d'interroger il y a quelques minutes,
01:00:33 maintenant, dans cette ville de Trollhattan en Suède. Regardez.
01:00:36 - On ne peut pas parler à personne. - Non, on n'a pas d'informations.
01:00:41 - Vous avez quelque chose à dire ? - Non, non.
01:00:46 - Je vais vous parler. - Non, non, non.
01:00:55 - Allez, allez, allez. - Non, non, non.
01:01:00 Régine Delfour, vous êtes avec nous depuis Trollhattan en Suède.
01:01:04 On vient de voir la séquence que vous venez de tourner.
01:01:06 On voit évidemment cette femme avec sa petite fille entourée de cette famille fuyante,
01:01:11 plutôt agressive à votre égard.
01:01:12 On peut imaginer l'état d'esprit dans lequel elle se trouve.
01:01:15 Est-ce que vous pouvez nous raconter les conditions dans lesquelles vous avez tourné ces images ?
01:01:18 Est-ce que vous vous retenez des dernières heures que vous avez passées dans cette ville
01:01:21 et dans le quartier où se trouve l'ex-femme de cet individu et sa petite fille ?
01:01:26 - Oui, bonsoir Julien.
01:01:30 Ce que vous avez vu, c'était la deuxième tentative. On a essayé de l'approcher.
01:01:34 L'ex-compagne de l'agresseur présumé, ce n'est pas celle qui pousse la poussette,
01:01:40 mais c'est celle qui est à côté. Au début, je suis à côté d'elle.
01:01:42 J'avais déjà essayé de l'approcher près d'une demi-heure auparavant.
01:01:47 Je ne sais pas si c'est un membre de sa famille ou une amie qui a été extrêmement agressive à notre rencontre.
01:01:52 On sent cette ex-compagne qui est extrêmement terrorisée,
01:01:55 qui a appris ce qui s'était passé par des médias.
01:02:01 Elle s'est réfugiée ici parce que c'est dans cet immeuble que l'agresseur présumé
01:02:06 est supposé avoir vécu pendant au moins dix ans.
01:02:09 Elle habite depuis quelques mois dans un autre immeuble où nous avons pu rencontrer des voisins
01:02:14 qui nous ont dit qu'ils ne la connaissaient pas trop, puisqu'elle était toute nouvelle et très discrète.
01:02:19 On sent que c'est la panique, on sent que c'est la terreur.
01:02:23 Il y a cette petite fille de trois ans qui a le même âge qu'un des enfants qui a été gravement blessé.
01:02:30 Nous sommes arrivés ici, dans cette ville qui se trouve à 250 kilomètres d'Oslo,
01:02:35 où la plupart des Suédois avec lesquels nous avons échangé ont appris ce qui s'était passé en France.
01:02:41 La Suède est aussi citée.
01:02:47 Ils nous ont tous dit qu'ils étaient extrêmement choqués, qu'ils pensaient extrêmement aux Français
01:02:54 et qu'il y avait aussi ce problème.
01:02:56 Évidemment, comme on sait, il dit que c'est au nom de Jésus-Christ qu'il aurait attaqué ses enfants.
01:03:00 Certains disent que c'est un fou.
01:03:02 D'autres disent qu'il y a peut-être des problèmes qu'il a vécus, puisqu'on sait qu'il est Syrien,
01:03:07 lors de ses années en Syrie.
01:03:09 Mais tout le monde est plutôt sous le choc ici.
01:03:11 Les voisins avec lesquels nous avons pu échanger étaient quand même très choqués d'apprendre ça.
01:03:17 Régine, vous avez passé un peu plus de temps peut-être dans les rues de Suède
01:03:23 pour voir un petit peu quelle était l'atmosphère là encore,
01:03:27 puisque la France regarde la Suède également aujourd'hui avec beaucoup de questions.
01:03:32 Est-ce qu'il y a une émotion comparable à celle qu'on a pu vivre nous ici en France ?
01:03:37 Non, pas exactement.
01:03:40 Ce qui était assez frappant quand nous sommes arrivés dans l'immeuble où elle vit,
01:03:45 qui se trouve à plusieurs centaines de mètres ici,
01:03:47 c'est quand nous avons commencé à parler aux voisins qui nous ont dit
01:03:50 "Vous savez, nous les Suédois, nous ne sommes pas très proches des gens.
01:03:54 Quand on essaye de respecter la liberté de chacun, donc on ne se mêle pas aux autres gens
01:03:58 et ils n'ont pas pour habitude apparemment d'exprimer vraiment leurs sentiments.
01:04:02 Ils nous ont tous dit, on a pu rencontrer ces personnes, des Suédois dans la rue,
01:04:07 leur demander ce qu'ils en pensaient.
01:04:09 Ils ont une espèce de retenue, de pudeur.
01:04:12 Donc ils nous ont dit hors caméra qu'effectivement ils étaient choqués.
01:04:16 Mais voilà, ils ne sont pas encore dans l'émotion.
01:04:20 En plus, bon, alors il a le statut de réfugié suédois, mais il n'était pas suédois.
01:04:26 Ça pose aussi la question évidemment des réfugiés.
01:04:31 On le sait que la Suède avait accueilli énormément de Syriens
01:04:34 et qu'ils étaient aussi revenus sur cet accueil de réfugiés.
01:04:38 Alors ils sont un peu, on va dire, timorés.
01:04:42 Il n'y a pas évidemment la même émotion comparable en France
01:04:46 puisque évidemment ça ne s'est pas passé en France.
01:04:48 - Merci beaucoup, Régine, pour ces images.
01:04:51 Donc, et ces premières images de l'ex-femme et la fille de l'assaillant
01:04:57 qui ont par ailleurs été interrogées par téléphone aujourd'hui.
01:05:00 Et vous revenez vers nous si vous avez d'autres témoignages ou d'autres informations.
01:05:03 Merci pour la réactivité des équipes de CNews depuis la Suède.
01:05:08 Karima Brick, une réaction.
01:05:10 - Je pense que son ex-femme va être vraiment un témoin clé
01:05:13 parce que oui, on nous dit, il n'a pas de profil, pas d'antécédent psychiatrique ou quoi que ce soit.
01:05:17 Il est arrivé ici.
01:05:18 Mais ça fait quand même plusieurs mois, on parle de huit mois,
01:05:21 où elle n'avait pas vraiment de contact avec son ex-mari.
01:05:24 On sait que l'individu, donc le suspect, a un enfant d'à peu près trois ans,
01:05:28 donc pratiquement l'âge des victimes.
01:05:30 Et moi, ce qui m'interroge aussi, c'est ce fameux parcours, cette espèce de dérive.
01:05:35 - Je précise juste, Karima, pour que nos téléspectateurs comprennent bien,
01:05:39 c'est la dame aux chaussures orange fluo,
01:05:41 c'est notre journaliste qui est aux pantalons blancs.
01:05:44 Et la dame aux chaussures orange fluo qui porte un sac en bandoulière
01:05:48 est l'ex-femme, la voici sur le bord droit de l'écran, à les chaussures orange.
01:05:53 Voilà, pour que nos téléspectateurs comprennent bien qui est qui sur cette image.
01:05:57 Pardon de vous avoir coupé.
01:05:58 - Non, mais c'est ça, ça sera important.
01:06:00 Et j'imagine dans l'enquête, elle sera un témoin clé
01:06:03 pour en apprendre un petit peu plus sur le profil du suspect.
01:06:06 Parce que ce que je disais, donc moi, ce qui m'interroge, c'est cette situation d'errance.
01:06:10 Donc, on a l'impression qu'il est vraiment dans une dérive.
01:06:14 Il ne donne pas signe de vie pendant pratiquement huit mois à son ex-femme,
01:06:17 selon les informations toujours qu'on a maintenant, on verra avec l'enquête.
01:06:21 Et donc, cette lenteur aussi, on le disait, la lenteur administrative,
01:06:24 qu'est-ce que ça crée aussi?
01:06:26 Ça accentue ses parcours de marginalité.
01:06:29 Et on disait tout à l'heure de pouvoir retracer les gens.
01:06:33 Écoutez, il a fait sa demande il y a huit mois, le 4 juin,
01:06:37 donc ça fait quelques jours de ça, où il a eu la réponse comme quoi
01:06:40 il n'aurait pas le statut de réfugié en France.
01:06:43 Mais est-ce qu'on pose des questions dans quel environnement il vit en ce moment?
01:06:46 On dit qu'il est SDF. Il fait quoi?
01:06:49 Une fois qu'il a reçu cette fameuse réponse, quelles sont les prochaines étapes?
01:06:54 C'est un peu ça.
01:06:55 - Il aurait dû quitter la France.
01:06:56 - Il aurait dû quitter, mais on voit que manifestement,
01:06:58 on est encore dans une situation où vous avez une réponse.
01:07:01 On a souvent parlé des OQTF non exécutés.
01:07:04 C'est un petit peu, ça me fait penser un peu à ce schéma.
01:07:06 - D'autant que moi, ce qu'on m'a dit, c'est que probablement cet homme,
01:07:09 s'il n'était pas parti et qu'il était passé dans les radars de la police
01:07:12 sans avoir quitté le territoire, il aurait reçu sous peu une obligation
01:07:15 de quitter le territoire français puisqu'il n'avait plus rien à faire en France.
01:07:18 - Je voudrais qu'on avance vers un autre chapitre, celui des réactions politiques
01:07:22 et des questions qui ressurgissent de façon assez terrible à l'aune de cette affaire.
01:07:29 Jean-Luc Mélenchon, d'abord on va faire un panel de léventail politique
01:07:34 avec des tweets quand même assez cimères et assez dingues.
01:07:39 Comment est-ce possible d'attaquer des petits, les frapper avec un couteau,
01:07:42 notre cœur étant miette à devoir le vivre aux enfants,
01:07:45 notre affection douloureuse aux parents, toute notre compassion affligée.
01:07:50 Marine Le Pen, chef de file du Rassemblement national,
01:07:53 c'est avec effroi et horreur que nous apprenons l'agression de jeunes enfants
01:07:56 ainsi par un individu armé d'un couteau.
01:07:58 Mes pensées accompagnent les victimes et leurs proches.
01:08:01 Du côté de la droite, Éric Ciotti également fait part de son immense émotion
01:08:05 et de sa grande colère. L'horreur absolue avec cette attaque.
01:08:07 Tout mon soutien aux familles et aux victimes.
01:08:11 Le Premier secrétaire du Parti socialiste, qui lui aussi parle de cette tragédie à Annecy.
01:08:17 Toutes nos pensées pour ces enfants qui luttent pour leur survie et pour leur famille.
01:08:21 Marion Maréchal, puis Sandrine Rousseau, deux derniers tweets.
01:08:25 Le sommet de l'horreur pour Marion Maréchal.
01:08:27 Des enfants en bas âge ont été attaqués au couteau dans un parc.
01:08:30 Le terroriste serait un demandeur d'asile syrien.
01:08:32 Mon soutien et mes prières pour ces enfants et leur famille.
01:08:35 Leur décompte viendra. Enfin, je vous le disais.
01:08:37 Sandrine Rousseau également d'Europe Écologie Les Verts.
01:08:39 Les maux sont impuissants quand des enfants sont attaqués.
01:08:42 Notre solidarité, nos pensées, notre soutien, les plus forts vont aux familles et aux proches.
01:08:48 Beaucoup ont commencé à dire ce matin, Kevin, je vois que vous me regardez avec intérêt.
01:08:53 C'est gentil. Certains disent que ce n'est pas le moment de parler de politique,
01:08:59 de parler des questions qui fâchent, à savoir la politique migratoire de notre pays,
01:09:04 les règles européennes. Mais il y a un moment, il faut tirer des leçons.
01:09:09 Et il y a une grande colère qui est partagée, je pense, par énormément de Français aujourd'hui.
01:09:14 Non, mais si on écoute certains, ce n'est jamais le moment.
01:09:18 Attention à l'emballement, a dit Elisabeth Borne ce matin également.
01:09:21 Oui, mais attention à l'emballement. D'accord, quand il y a eu l'affaire Lola,
01:09:24 c'est exactement la même chose. Quand il y a des drames dans notre pays,
01:09:27 on dit ce n'est jamais le moment, c'est le temps du recueillement.
01:09:30 Évidemment, il y a un temps du recueillement qui est nécessaire.
01:09:32 Il y a un hommage qui est nécessaire. Mais derrière, il y a des questions qui se posent,
01:09:36 des questions sur le droit d'asile. Qu'est-ce que cet individu faisait sur notre sol ?
01:09:41 Des questions sur l'immigration, sur la porosité de nos frontières.
01:09:45 Voilà, c'est des questions qui se posent et aussi le lien entre immigration et évidemment sécurité.
01:09:51 Mais dans ce cas, même si Alexandre a voulu démontrer à juste titre qu'il y avait certainement des failles dans sa présence,
01:09:57 il y a quand même quelque chose d'assez nouveau dans cette affaire par rapport à toutes les autres.
01:10:01 C'est que là, quasiment tout est légal, il est connu, il est en règle.
01:10:05 C'est la nouveauté et c'est ce qui fait que l'on doit se saisir absolument de cette politique migratoire.
01:10:13 Parce que finalement, les règles, même si quand même elles sont respectées, n'empêchent pas le pire.
01:10:20 Et le fait de voir des ressortissants étrangers qui parfois sèment le chaos autour d'eux.
01:10:25 Oui, bien sûr, il est en situation régulière. Il faut s'interroger sur ce droit d'asile.
01:10:30 Les demandeurs d'asile sont de plus en plus importants en France.
01:10:32 Aujourd'hui, on est autour d'un peu plus de 100 000 demandeurs d'asile, alors qu'en 2012, on était autour de 61 000.
01:10:39 Donc il y a une augmentation des demandeurs d'asile avec un dévoiement des demandes d'asile.
01:10:45 Mais ce qui est choquant finalement, c'est qu'il y a des individus qui arrivent sur notre territoire de manière irrégulière.
01:10:51 Il suffit qu'ils demandent le droit d'asile pour que finalement leur séjour soit pérennisé.
01:10:58 Il faut quand même s'interroger là-dessus. Et tout à l'heure, Benjamin disait quelque chose de très juste.
01:11:02 Il y a une forme de solidarité européenne. Pendant il y a quelques années, la Suède avait accueilli beaucoup d'étrangers.
01:11:10 Et aujourd'hui, avec les règles communautaires, quelqu'un qui a été accueilli par la Suède est capable de circuler partout en Europe.
01:11:20 C'est la conséquence également de la politique menée dans les autres pays.
01:11:25 À un moment donné, les Républicains ont mis en avant une solution, c'est-à-dire remettre en cause les règles européennes.
01:11:33 Il y a quelques pays en Europe qui réussissent finalement à serrer la vis au niveau des demandeurs d'asile et au niveau de l'immigration.
01:11:42 C'est le Danemark, parce que tout simplement, ils ont un régime dérogatoire.
01:11:47 Ou alors c'est par exemple la Hongrie. Mais la Hongrie accepte de subir des sanctions économiques et des sanctions financières.
01:11:54 Mais à un moment, il faut agir, parce qu'il y a une montée d'extrême droite en Europe.
01:11:57 Et si on n'agit pas là-dessus, vous allez voir que l'Europe va basculer complètement.
01:12:01 On va continuer cette conversation dans un instant.
01:12:03 Je voudrais juste qu'on repasse en direct par Annecy, avec Célia Barotte et Charles Balget.
01:12:07 Cette fois, Célia, vous êtes devant le commissariat où la garde à vue de l'individu se poursuit.
01:12:17 Effectivement, arrêtée par les forces de l'ordre à 9h45, l'homme a été placé en garde à vue et se trouve toujours au commissariat d'Annecy.
01:12:25 Selon nos informations, la garde à vue est assez compliquée, car l'individu est confus, incohérent dans ses propos.
01:12:31 Il se serait roulé par terre, par exemple devant les enquêteurs.
01:12:35 Selon la première ministre Elisabeth Borne, son nom ne figurait dans aucun fichier de police.
01:12:40 Il n'était connu d'aucun service de renseignement et n'a pas d'antécédent psychiatrique identifié.
01:12:46 C'est ce que nous constate la procureur.
01:12:50 La ville d'Annecy n'est en aucun cas en danger actuellement.
01:12:54 Pas de raison de penser qu'il y avait un deuxième hauteur d'effet.
01:12:58 Il n'était pas sous l'emprise de stupéfiants ni sous l'emprise d'alcool.
01:13:02 Plusieurs habitants nous ont confié avoir croisé l'assaillant ces derniers jours aux abords du lac.
01:13:08 Une information confirmée par Gérald Darmanin qui a indiqué que des policiers avaient contrôlé cet homme le 4 juin dernier.
01:13:16 Il est tenté de se laver dans le lac d'Annecy.
01:13:19 Une cellule de crise a été installée à la préfecture de Haute-Savoie.
01:13:23 Les abords du parc ont été bouclés pour plus de sécurité par un important dispositif de police.
01:13:30 Merci beaucoup, Sylvia Barotte.
01:13:33 Gérald Darmanin, que vous évoquiez, était au 20h de TF1.
01:13:38 On écoute le ministre de l'Intérieur.
01:13:40 Cet homme était régulièrement sur le territoire national puisqu'il était réfugié en Suède depuis 10 ans.
01:13:46 C'est un Syrien qui, en 2013, a obtenu l'asile et une carte de résidence en Suède.
01:13:53 Puis, pour des raisons qu'on ne s'explique pas bien, en Suisse, en Italie et en France, il a fait une demande d'asile.
01:13:59 La France a étudié, comme le droit lui permet et l'oblige, la demande d'asile, qui a été déposée en octobre, fin octobre de l'année dernière.
01:14:07 Dimanche dernier, le 4 juin, la notification lui a été faite qu'il ne pouvait pas avoir l'asile en France.
01:14:12 C'est effectivement une coïncidence troublante que dimanche dernier, il connaît la réponse de l'administration française en 6 mois, pas d'asile,
01:14:20 puisque vous l'avez déjà en Suède, et qu'il passe à l'acte dans cette crime absolument ignoble.
01:14:25 C'est l'échange de quelqu'un qui, depuis 10 ans, est régulièrement en Europe, qui n'a aucun antécédent judiciaire,
01:14:29 qui n'a aucun antécédent des services de renseignement et qui était régulièrement sur le sol national.
01:14:35 Effectivement, la question se pose de ce qu'il faut faire davantage pour protéger les Français.
01:14:39 Alexandre de Vecchio, un commentaire sur ce qu'on vient d'entendre de la part du ministre.
01:14:45 Il faudrait que les politiques comprennent ce que les populations ont, elles, compris depuis longtemps.
01:14:50 Les règles existent, mais il faudrait peut-être les changer.
01:14:54 Je décris les faits, maintenant on attend effectivement qu'ils changent les règles.
01:14:58 Ce n'était peut-être pas le moment de promettre des choses qui seraient de toute manière difficiles de tenir.
01:15:05 Mais il y a quand même une solution.
01:15:08 Là, il a obtenu le droit d'asile, mais à partir du moment où les gens viennent irrégulièrement sur le territoire, c'est pas difficile.
01:15:15 Il l'a obtenu en Suède.
01:15:17 Ce que rappelle Gérald Darmanin, c'est cette concomitance entre le fait qu'il apprenne qu'il ne l'a pas en France
01:15:22 et cette action insupportable qu'il a commise aujourd'hui.
01:15:25 Ce qui pose quand même la question de quoi qu'il arrive, il vient quand même d'un pays qui a été en guerre,
01:15:31 où il a sans doute vu des violences, peut-être qu'il y a participé.
01:15:35 Donc quand on accueille des personnes de pays en guerre, on prend malgré tout un risque.
01:15:41 Ce sont des pays qui ont été brutalisés et il peut y avoir une forme, un mélange de déracinement, de violence importée
01:15:48 qui crée ce genre de dérive.
01:15:52 C'est pour ça qu'il faut peut-être appliquer une forme de principe de précaution.
01:15:55 Et encore une fois, on a une extension du droit d'asile, où maintenant toute personne venant d'un pays en guerre
01:16:01 peut obtenir une forme de droit d'asile.
01:16:04 Alors je crois que ça devrait être destiné simplement aux réfugiés politiques.
01:16:08 Et ensuite, c'est très difficile, une fois que les gens sont sur le territoire de manière irrégulière,
01:16:13 de les surveiller, de les contrôler ou de les faire revenir chez eux.
01:16:16 Donc la solution, c'est tout de même à mon avis, c'est ce que fait le Danemark,
01:16:20 c'est que leur dossier soit examiné en amont dans leur pays d'origine, peut-être dans les ambassades,
01:16:27 peut-être dans un pays tiers, ce que d'autres pays pratiquent, et pas une fois qu'ils sont sur le territoire.
01:16:33 Une fois qu'ils sont sur le territoire, s'ils sont rentrés de manière irrégulière,
01:16:36 il faut que la règle soit claire et qu'ils soient jugés illégaux et expulsés immédiatement.
01:16:40 Parce que c'est vrai que dans ces cas-là, Karim Abrik, il y a toujours l'émotion,
01:16:43 le « plus jamais ça ». Et puis l'émotion, elle passe et on trouve rarement des solutions,
01:16:49 alors qu'on est passé à autre chose.
01:16:52 - Mais je reviens donc au profil, pour l'instant, aux informations qu'on a.
01:16:56 On voit qu'il était quand même dans un processus en lien avec les politiques migratoires.
01:17:01 Veuillez pas, il demandait pour être réfugié en France et on voit que, bon, ça dure depuis des mois.
01:17:07 Et plus largement, justement, je me dis que ce laxisme, si vous voulez, migratoire qu'on a aujourd'hui,
01:17:13 c'est pas une générosité, c'est une fausse générosité, en fait.
01:17:16 Parce que j'ai l'impression que c'est vraiment un paradoxe et il y a une hypocrisie.
01:17:19 Je regardais par exemple la mairie de Paris qui se veut une mairie solidaire et c'est très bien tout ça.
01:17:24 On est pour ses principes, mais dans les faits, il n'y a pas de véritable générosité
01:17:28 parce qu'il y a des services qui sont en pleine surcapacité,
01:17:32 qui n'arrivent plus justement à fournir des services.
01:17:34 On voit qu'il y a des migrants qui arrivent ici, qui se retrouvent à vivre sous les ponts
01:17:38 et on voit qu'à l'arrivée des Jeux olympiques, qu'est-ce que la mairie fait, qu'est-ce que la ville fait
01:17:43 où des autorités décident que finalement on va peut-être les chasser, on va chasser des SDF,
01:17:48 on va chasser des migrants, on va les envoyer dans les campagnes, on va les mettre, on sait pas trop où,
01:17:51 sur des bords de route. Je trouve ça extrêmement troublant, extrêmement choquant.
01:17:55 Et c'est ce qu'on voit. Donc, on se dit oui, les politiques, sur le principe, sont extrêmement généreuses,
01:18:00 mais dans les faits, ce laxisme entraîne une pression psychologique, j'allais dire, sur les migrants eux-mêmes
01:18:06 qui vivent des situations extrêmement difficiles.
01:18:08 Quand ça fait des mois que vous êtes peut-être SDF, que vous avez perdu vos repères,
01:18:13 vous avez perdu vos racines, vous ne parlez peut-être pas la langue,
01:18:17 vous êtes dans une situation où peut-être vous allez, pardonnez-moi l'expression, péter les plombs,
01:18:21 c'est un risque pour vous-même, ça peut être un risque pour la société aussi.
01:18:25 Donc, je pense effectivement qu'il faut sortir, simplement dire le beau principe est là,
01:18:30 concrètement, il y a des lois à changer, et concrètement, il faut sortir de cette fausse générosité.
01:18:35 Et je rappelle aux téléspectateurs qui nous rejoindraient, que Régine Delfour et les équipes CNews,
01:18:40 sur place à Trollatan, en Suède précisément, ont retrouvé l'ex-femme et la petite-fille de la Saillon.
01:18:49 Sur les images, l'ex-femme de la Saillon porte les chaussures orange fluo,
01:18:55 elle a refusé de répondre à notre question, protégée par plusieurs membres de sa famille.
01:19:01 On peut imaginer la tension également qui règne autour de cette femme et de cette petite-fille,
01:19:08 alors qu'elle a appris par voix de presse, j'imagine, comme chacun d'entre nous,
01:19:12 puisqu'elle dit ne plus avoir de nouvelles de lui depuis plusieurs mois, qu'ils sont séparés.
01:19:17 On peut imaginer la sidération de cette femme et de cette petite-fille,
01:19:24 si les informations dont nous disposons autour de cette famille et de cette femme sont là encore avérées.
01:19:31 Il était légalement en France, Benjamin Morel, on le répète, plusieurs fois depuis le début de cette soirée,
01:19:36 au regard de l'Union Européenne, comment ne pas s'interroger sur une telle situation,
01:19:41 quand bien même les mieux pensants d'entre nous parleraient de récupération ce soir ?
01:19:48 Le problème c'est qu'en effet il est dans une situation de légalité,
01:19:52 que cette situation de légalité, un, on ne peut pas lui enlever, et que deux, elle est pas scandaleuse.
01:19:55 Non mais elle est problématique.
01:19:56 Pas forcément, enfin, elle est problématique parce qu'on met, comme on l'a dit tout à l'heure,
01:19:59 huit mois pour traiter son dossier alors qu'a priori il est assez simple à traiter.
01:20:03 Est-ce que le fait que, par exemple, cette règle veuille qu'un réfugié qui a obtenu l'asile dans un pays de l'UE
01:20:08 soit en libre circulation dans l'espace Schengen, est-ce que tout cela est encore d'actualité ?
01:20:15 Le problème, encore une fois, il est au niveau européen.
01:20:17 Qu'est-ce qui se passe en 2015 ?
01:20:18 En 2015, vous avez Angela Merkel qui dit "écoutez, voilà, je suis outré par ce qui se passe en Syrie,
01:20:23 donc c'est open bar".
01:20:24 Et là, en effet, vous avez des flux de réfugiés.
01:20:26 Et ces flux de réfugiés, le problème c'est qu'ils touchent toute l'Europe.
01:20:29 Et qu'à l'époque, forcément, c'est toute l'Europe qui trinque.
01:20:32 Donc tant que vous n'avez pas une régulation au niveau européen,
01:20:35 ou que vous n'avez pas ce qu'on a fait à l'époque, c'est-à-dire une fermeture des frontières nationales
01:20:40 avec une remise en coffre de l'espace Schengen, on ne peut pas se plaindre de ça.
01:20:44 Aujourd'hui, avec les accords de Dublin, de l'autre côté,
01:20:47 avec la manière dont on conçoit justement le droit des étrangers au niveau européen,
01:20:51 si jamais vous avez un État qui a une politique relativement laxiste en matière de droit d'asile,
01:20:56 eh bien c'est toute l'Union européenne qui, d'une certaine façon...
01:20:59 Vous n'avez pas le sentiment qu'on touche les limites d'un système
01:21:01 et que l'affaire de ce jour est une sorte de goutte d'eau qui fait...
01:21:07 Et pardon, il est très malheureux parce que c'est loin d'être une goutte ce qui est arrivé aujourd'hui,
01:21:11 mais vous avez bien compris le sens de ce que je veux dire.
01:21:13 C'est-à-dire que c'est l'événement de trop.
01:21:15 La question, elle est double.
01:21:17 Soit on a une vraie politique d'immigration au niveau européen.
01:21:20 Moi, je veux bien, mais c'est le pendant de l'Europe sociale à gauche.
01:21:22 C'est-à-dire on lit toujours, mais modifier les traités à 28, ça paraît extrêmement compliqué.
01:21:27 Soit on a là-dessus une régulation au niveau national.
01:21:30 Et on dit si jamais la Suède fait une bêtise, si jamais l'Allemagne fait une bêtise,
01:21:34 eh bien on est dans une stratégie qui est une stratégie d'opt-out à la danoise et on se met de côté.
01:21:38 Là, en l'occurrence, malgré tout, et malgré tout ce qu'on peut dire sur le sujet en matière de droit d'asile,
01:21:43 vous avez des règles qui sont relativement strictes.
01:21:45 Certes, il avait le droit de voyager, mais il n'avait pas le droit de rester sur le territoire français.
01:21:49 Oui, mais vous savez très bien que 99% des étrangers, et là je parle même des illégaux,
01:21:54 qui entrent sur le territoire n'en ressortent jamais.
01:21:58 Pour répondre à votre question, il y a un problème européen du point de vue des traités,
01:22:01 mais il y a également un problème franco-français, on y revient.
01:22:04 Si jamais l'administration française avait fait son travail et l'avait fait à temps,
01:22:07 eh bien il ne serait pas resté 8 mois sur le territoire national.
01:22:09 Donc qu'est-ce qu'on est en train de dire ?
01:22:11 Que l'administration française a une responsabilité dans ce qui s'est passé aujourd'hui ?
01:22:16 Pas l'administration française, parce qu'en réalité elle paye les conséquences du politique.
01:22:20 On le disait, mais une administration sous-financée avec un alourdissement des procédures à outrance,
01:22:27 elle n'a pas les moyens de traiter les dossiers.
01:22:28 Il y a aussi un élément, je ne sais pas du tout dans ce cas-là,
01:22:30 a priori ce n'est peut-être pas un élément qui a joué, mais qui peut jouer,
01:22:33 je vous invite d'ailleurs à lire la tribune de Philippe Fontanat dans notre journal,
01:22:38 et surtout son livre qui s'appelle "La vérité sur le droit d'asile" qui est très détaillé.
01:22:43 Il explique le rôle des associations.
01:22:45 Ces personnes-là, quand elles arrivent en France, qu'elles sont pour certaines sans domicile fixe,
01:22:51 on pourrait imaginer qu'elles ne connaissent pas très bien le droit français,
01:22:54 or elles sont prises en charge par des associations qui en plus touchent des subventions par l'État
01:22:59 et qui s'amusent à faire durer les procédures.
01:23:03 Donc là il y a aussi quelque chose à revoir, à couper les subventions de ces associations-là,
01:23:09 qui ne rendent pas au final service aux migrants,
01:23:12 parce qu'effectivement arriver dans un pays, être sous une tente, être sans domicile fixe,
01:23:15 complètement déraciné, heureusement ça ne fait pas ça à chaque fois,
01:23:20 mais ça fait quand même des individus souvent borderline.
01:23:23 Ajoutez ça à la question du krach, on sait que c'est souvent le cas,
01:23:27 vous avez une situation totalement explosive.
01:23:29 Écoutez Tibor Neubrial sur ce sujet, écoutez son sentiment,
01:23:33 il est président du Centre de réflexion de sécurité intérieure,
01:23:36 je voudrais qu'on commente ce qu'il disait tout à l'heure dans Punchline avec Yoann Usaï.
01:23:40 Moi je pense qu'on en est déjà à un point où il faut prendre des mesures radicales,
01:23:44 mais en réalité on est d'accord sur le fond.
01:23:47 Je pense que si l'on souhaite préserver une construction européenne
01:23:51 au sein de laquelle on puisse continuer ces échanges économiques
01:23:55 et ces échanges transfrontaliers le plus souple possible,
01:23:58 il faut drastiquement fermer autour, parce que sinon ce qui est en jeu,
01:24:02 ce qui est à risque, c'est que tout s'effondre.
01:24:04 Vous savez que les effondrements de civilisations sont extrêmement rapides,
01:24:07 ça peut être un enchaînement de faits qui peut prendre quelques semaines,
01:24:10 c'est des choses qui sont possibles, qui se sont déjà vues dans l'histoire,
01:24:13 et qui peuvent arriver parce que nous avons une population,
01:24:16 et la nôtre n'est pas la seule, qui est de plus en plus dégoûtée,
01:24:25 c'est le mot qui me vient, par ce qui se passe.
01:24:27 Moi je reçois des messages de partout, de gens qui sont dans les forces de l'ordre,
01:24:30 des gens qui ne sont pas dans les forces de l'ordre, qui me disent "maintenant ça suffit,
01:24:33 j'entends dire qu'il y a un rassemblement à Annecy de gens qui voudraient
01:24:36 se livrer à des violences etc.", je ne sais pas s'il faut en parler,
01:24:39 mais c'est une réalité. Et si on ne réagit pas politiquement en disant
01:24:42 "maintenant nous vous entendons, nous allons vous protéger,
01:24:45 si on ne puisse conserver le système civilisationnel qui est le nôtre,
01:24:48 on va le protéger", et bien ce système risque de ne pas survivre aux prochaines années.
01:24:53 C'est fort ce qu'il dit Thibault de Montbréal, je répète cette question
01:24:57 que j'ai posée à l'un d'entre vous il y a un instant,
01:24:59 est-ce qu'on touche les limites d'un système ?
01:25:01 C'est vraiment ce qui semble poindre avec cette affaire.
01:25:05 Mais évidemment on touche les limites d'un système,
01:25:07 on voit bien que ça ne fonctionne plus, regardez les populations européennes,
01:25:12 ces populations veulent de la fermeté sur la question migratoire.
01:25:15 Quand on accueille des migrants à l'appel qui n'arrivent pas à s'intégrer,
01:25:20 qui sont dans une pauvreté incroyable, on les retrouve porte de la chapelle,
01:25:25 sous craque, ça crée de l'insécurité, il y a de la mendicité agressive dans le métro,
01:25:30 est-ce que ces gens sont heureux ? Évidemment non, l'intégration a été ratée.
01:25:34 En outre les populations qui sont sur place ressentent du ressentiment,
01:25:38 un sentiment d'insécurité, un sentiment d'être dépossédés véritablement de son territoire.
01:25:43 Ça fait des années qu'on nous dit qu'il faut lutter contre l'extrême droite,
01:25:47 la fameuse extrême droite, mais si on ne prend pas en considération cette question,
01:25:51 l'extrême droite monte, on l'a vu en Italie, on l'a vu dans les pays du Nord,
01:25:56 regardez en Danemark, au Danemark ce qui s'est passé,
01:25:58 on a la gauche danoise qui a pris cette question à bras le corps
01:26:02 et l'extrême droite a considérablement diminué.
01:26:05 Moi je n'aime pas que l'on dise que finalement la lutte contre l'immigration
01:26:10 et l'insécurité générée par l'immigration c'est une question de gauche.
01:26:14 Non c'est une question populaire, il faut la résoudre, regardez les sondages en France,
01:26:18 même à gauche on considère qu'il y a trop d'immigrés en France et trop d'immigrés en Europe.
01:26:25 Donc c'est bien beau d'avoir des trémolos dans la voix, de dire qu'on a un devoir d'accueil,
01:26:30 en effet le droit d'asile c'est quelque chose d'important,
01:26:33 mais à un moment donné il faut aussi sécuriser la population sur place,
01:26:36 il faut aussi en finir avec ces carences systémiques
01:26:41 et proposer une immigration choisie pour que les Européens se disent
01:26:46 on est en sécurité sur notre sol, il n'y a aucun trouble identitaire,
01:26:49 donc on peut recevoir des étrangers en toute quiétude,
01:26:52 c'est ça le défi du XXIème siècle pour l'Union Européenne.
01:26:55 On est en train d'entendre les différentes réactions politiques
01:26:58 et de se poser la question de la politique migratoire,
01:27:00 écoutez Eric Zemmour qui lui aussi a réagi sur CNews tout à l'heure.
01:27:04 Oui il y a un problème de frontières au sein de Schengen,
01:27:08 mais on le sait depuis le début qu'il y a ce problème là,
01:27:11 alors il faut absolument trouver une solution,
01:27:14 soit on ferme les frontières dans le cadre de Schengen,
01:27:17 soit on trouve des solutions entre pays européens,
01:27:20 je comprends très bien qu'on continue cet accord entre nos pays européens de Schengen,
01:27:27 mais dans ce cas là il faut garantir toutes les mesures de sécurité.
01:27:31 Si les mesures de sécurité ne sont pas prises,
01:27:33 il faut prendre les conclusions politiques et protéger d'abord notre peuple.
01:27:40 Réaction Mathieu Vallée ?
01:27:42 Il nous rappelle que tout le monde circule librement dans l'espace Schengen.
01:27:45 En fait je vais vous donner trois exemples précis rapides.
01:27:47 Lorsqu'il y a eu les attaques du 13 novembre 2015,
01:27:49 ce qui a été l'une des premières décisions du président François Hollande
01:27:51 c'est de fermer les frontières du pays avec la Belgique,
01:27:53 avec l'Allemagne, avec l'Italie, avec l'Espagne.
01:27:55 Quand vous avez eu la crise migratoire à Calais,
01:27:57 les Anglais ont pris la poudre et les scampettes.
01:28:00 On demande à Calais de gérer toute la politique migratoire de la Grande-Bretagne
01:28:03 parce qu'on a sous prétexte que la Grande-Bretagne donne des millions à la ville de Calais, à l'Etat français.
01:28:09 Quand vous avez à la frontière espagnole à Perpignan,
01:28:11 ou à la frontière italienne à Batimi, la police aux frontières, etc.
01:28:14 qui sont seuls pour lutter contre l'immigration irrégulière,
01:28:16 c'est bien parce qu'il faut respecter notre droit français.
01:28:18 L'Europe est absente.
01:28:20 Qu'est-ce qu'on fait Mathieu ?
01:28:22 C'est un constat. Cette liste n'est pas exhaustive.
01:28:25 Vous pourriez continuer comme ça longtemps.
01:28:27 On revient sur ce droit fondamental de la libre circulation dans l'espace Schengen.
01:28:31 On remet des vraies frontières.
01:28:33 Ce n'est pas une question de revenir ou pas revenir.
01:28:35 C'est une question que quand on met des règles communes pour le droit d'asile,
01:28:37 pour les titres de séjour et pour la politique d'accueil migratoire sur l'Europe,
01:28:40 il faut qu'on se donne des moyens aussi de faire respecter nos loins et de protéger le continent.
01:28:44 Vous savez ce que c'est que Frontex ?
01:28:46 C'est une agglomération de policiers nationaux des États membres Schengen, des 27 États membres.
01:28:51 Ils vont notamment par exemple à l'Ampedusa, c'était le cas, ou à la frontière italienne.
01:28:55 Ils vont enregistrer des personnes qui rentrent sur l'Europe,
01:28:58 prendre des photos, prendre l'identité et à l'issue assurer une traçabilité très éphémère
01:29:03 puisqu'ils n'ont pas les moyens de leur lutte contre l'immigration irrégulière.
01:29:07 On voit que les outils dont dispose actuellement l'Europe sont quasiment nuls ou très limités.
01:29:10 On n'a pas de garde frontière européenne.
01:29:13 On n'a pas d'outils européens à proprement dit pour lutter contre ces sujets importants.
01:29:18 Vous avez Europol, cette organise qui coordonne les polices européennes
01:29:22 sur des sujets de criminalité et d'organisation criminelle.
01:29:25 Vous avez Interpol à Lyon aussi qui permet de faire la même chose au niveau international.
01:29:29 Aujourd'hui, on a des règles européennes communes pour accueillir et gérer toute l'immigration,
01:29:35 mais on n'a pas des règles et des outils opérationnels communs
01:29:39 pour lutter contre toutes les dérives et les menaces qui sont présentes.
01:29:42 C'est dommage que je ne vous ai pas laissé finir sur ça.
01:29:44 Je suis désolé, mais là on parle du droit commun sur un crime.
01:29:47 Quand on oublie, on recommet les mêmes erreurs.
01:29:51 Quand vous avez à Sainte-Soline des Black Blocs italien, espagnole, catalan
01:29:55 qui peuvent circuler d'un pays à l'autre sans être inquiétés, sans être arrêtés,
01:29:58 et qu'il a fallu attendre qu'un policier soit brûlé à Paris,
01:30:00 et que finalement lors de la dernière manifestation,
01:30:02 on a enfin fait ce que nous on propose des syndicats de police depuis des mois,
01:30:05 c'est pour ça que je parle de Schengen.
01:30:07 L'interdiction administrative de territoire permet à un étranger
01:30:11 qui vient d'étranger évidemment et qui vient sur le territoire national
01:30:14 avec des exactions violentes de l'interdire de territoire
01:30:16 et de donner un outil efficace, opérationnel, concret pour les policiers,
01:30:19 de pouvoir le contrôler et de dire "vous n'avez rien à faire là"
01:30:21 et donc du coup on peut vous interpeller.
01:30:22 Ça c'est un exemple concret.
01:30:24 Vous voyez, on a fait 17 interdictions administratives de territoire
01:30:26 pour la manifestation de mardi, mais pourquoi ne l'a-t-on pas fait avant ?
01:30:29 Sachant que les services de renseignement sont compétents,
01:30:31 ils sont excellents, ils sont bons, et ils connaissent les individus
01:30:34 à la fois nationaux et étrangers par la coopération européenne,
01:30:36 des services de renseignement, pour lutter contre par exemple ces extrémistes violents.
01:30:40 Vous voulez des exemples ? Je vous en ai donné, je viens.
01:30:41 - Bravo, quelle direction on doit prendre Alexandre ?
01:30:43 - Bravo, si on pouvait imiter, ça serait bien.
01:30:45 - C'est très juste et je vous remercie.
01:30:48 Est-ce qu'on arrive à un stade Alexandre de Vecchio
01:30:50 où il faut faire de l'Europe une forteresse, à défaut d'être une passoire ?
01:30:55 - Oui, évidemment.
01:30:56 - Et comment on fait de l'Europe une forteresse dans les conditions dans lesquelles nous sommes aujourd'hui ?
01:31:00 - Je suis bon depuis longtemps sur le...
01:31:02 - Et c'est ce que disait Thibault Mondrial, pardon d'aller au bout de cette question,
01:31:05 plus on attend, plus il faudra prendre des mesures radicales
01:31:08 parce que le risque, si l'on entend son analyse qui semble assez de bon sens,
01:31:12 c'est que tout s'effondre du jour au lendemain.
01:31:14 - Les sociétés européennes sont résilientes, mais on voit bien qu'elles sont très malades.
01:31:19 La France, encore une fois, il y a des cas de violences liées à l'immigration,
01:31:25 tous les mois, voire toutes les semaines, voire peut-être tous les jours,
01:31:29 moins grave que celui-ci.
01:31:31 Donc effectivement, il y a une forme de dégoût,
01:31:33 pour reprendre le terme de Mondrial, des populations.
01:31:37 Il y a, je crois, de multiples solutions.
01:31:39 Personnellement, je ne suis pas contre la reprise en main de notre souveraineté
01:31:43 et de nos frontières, une stratégie à la danoise.
01:31:47 Le Danemark est dans l'Europe, mais avec un certain nombre de dérogations.
01:31:52 Ils avaient voté non à Maastricht la première fois.
01:31:55 - Pourquoi est-ce qu'ils n'arrivent pas à le faire, nous ?
01:31:56 - Parce qu'ils ont opiné des dérogations depuis le début.
01:31:58 - Parce qu'ils ont été intelligents à l'origine.
01:32:00 Quand on a négocié le traité, ils ont négocié des exceptions.
01:32:02 - En réalité, l'été, ils ont voté non à Maastricht une première fois,
01:32:04 puis une deuxième fois.
01:32:06 - Oui, on pourrait les renégocier avec un peu de volonté politique,
01:32:09 d'autant plus que les majorités en Europe changent.
01:32:13 Bientôt, l'Espagne sera à droite, l'Italie avec l'Union...
01:32:17 - Ce n'est pas comme si on était un petit pousset de l'Union européenne.
01:32:19 - C'est quand même sidérant.
01:32:22 - Donc, il y a la question des frontières, mais il y a la question,
01:32:27 on pourrait se mettre d'accord, je le redis, pour faire que cette question
01:32:31 de l'asile soit traitée, encore une fois, en amont dans les pays d'origine,
01:32:34 avant que les personnes soient sur le territoire.
01:32:37 - Les Français ne veulent pas des agents de sécurité devant les parcs d'enfants.
01:32:40 Ils veulent des frontières sûres et l'assurance que des individus comme ça
01:32:44 ne soient pas en liberté, et en liberté d'agir aux quatre coins de notre pays.
01:32:49 - Pour répondre à votre quatre-entons, dans les traités européens,
01:32:52 vous avez cette disposition, cette clause qui est extrêmement importante,
01:32:55 qui dit que l'Union est sans cesse plus étroite.
01:32:57 Et la jurisprudence de la CGE, d'ailleurs, était logique.
01:33:00 - L'Union est sans cesse plus étroite.
01:33:01 C'est-à-dire qu'on va toujours en avant en matière de politique européenne.
01:33:04 Cameron, lorsqu'il négocie pour éviter le Brexit, dit qu'il faut supprimer ça
01:33:08 et qu'il faut que l'Angleterre se retire de certaines politiques.
01:33:12 Mais Cameron arrive avec un plan clair.
01:33:14 Il dit soit le Royaume-Uni s'en va, soit j'ai ce que je veux obtenir.
01:33:18 Si jamais vous n'êtes pas dans une stratégie "soit on s'en va,
01:33:20 soit j'ai ce que je veux obtenir", vous n'obtiendrez rien.
01:33:23 - Qu'est-ce qui empêche la France d'avoir le droit de faire ?
01:33:25 - Parce qu'en réalité, vous rompez ce qui fait la logique de l'Union européenne,
01:33:27 cette intégration croissante. Et ça, l'Union européenne n'y est pas prête.
01:33:30 Et beaucoup de nos partenaires n'y sont également pas prêts.
01:33:32 Ce qui nous manque, là-dessus, c'est du courage politique
01:33:34 et le sentiment qu'on pourra aller jusqu'au bout.
01:33:36 - Alexandre ?
01:33:39 - Oui, du courage politique.
01:33:40 Et puis même, il faut s'interroger sur quelle est l'idéologie de l'Union européenne,
01:33:44 des personnes qu'on a placées aujourd'hui à la tête de la Commission.
01:33:48 Je n'ai pas l'impression qu'Ursula von der Leyen ait pris conscience
01:33:51 de l'importance de ces questions migratoires pour les peuples européens.
01:33:55 J'ai plutôt l'impression qu'elle a une vision de l'Europe
01:33:57 comme une société post-nationale, où chacun pourra venir comme il le souhaite.
01:34:04 - A minima.
01:34:05 - Donc là, il y a une contradiction fondamentale.
01:34:06 Donc, il faut tout remettre à plat depuis le début.
01:34:09 Mais pour le faire, il faut effectivement que des voix fortes s'élèvent.
01:34:13 Et ça, c'est au chef d'État de le faire.
01:34:14 Et singulièrement au chef d'État français,
01:34:16 parce que la France est un acteur central, en réalité, en Europe.
01:34:18 Il y a la France et l'Allemagne.
01:34:19 Le jour où la France tape du poing sur la table,
01:34:21 normalement, il y a un changement de système qui doit se mettre en place.
01:34:24 - Mais à minima, cette affaire doit avoir des répercussions,
01:34:27 au moins sur ce projet de loi immigration qui sera proposé à l'été.
01:34:31 Karima Brick et à Maurice, si vous voulez réagir.
01:34:34 Karima, d'abord.
01:34:35 - Oui, la pression.
01:34:36 - Pour changer quoi ?
01:34:37 C'est-à-dire, qu'est-ce que le projet de loi pourra aider en la matière ?
01:34:39 - Restons comme ça, alors.
01:34:40 - Non, mais je suis bien d'accord.
01:34:41 - Vous n'êtes plus compétents que moi.
01:34:42 J'entends, il n'y a pas de problème.
01:34:44 - Le problème...
01:34:45 - Mais dans ce cas-là, on continue.
01:34:46 Et puis, on attend de la date du prochain.
01:34:48 - Le problème, c'est que ça ne relève pas de la loi.
01:34:50 Ça relève du droit européen, on l'a évoqué.
01:34:52 Ça relève des budgets qu'on donne aux administrations, on l'a évoqué.
01:34:55 Ça relève des bras de fer qu'on a avec les pays qui sont les pays d'origine
01:34:58 dans le cadre de l'exécution des occultés.
01:35:00 - Mais c'est ça, il faut montrer les muscles, en fait.
01:35:01 Il faut montrer les muscles à Bruxelles.
01:35:02 - Il faut avoir une nouvelle loi, la 20e législature.
01:35:04 - Si vous ne montrez pas les muscles à Bruxelles, il y a un moment, c'est ça,
01:35:06 c'est ça l'action.
01:35:07 Et c'est peut-être ça qui doit découler de cette loi immigration
01:35:09 et des mesures radicales qu'il faut montrer aux Français.
01:35:13 C'est de montrer qu'on accepte plus cette réalité.
01:35:15 - Ce ne sera pas dans la loi.
01:35:16 - Et qu'il faut en sortir ou à moins faire des dérogations,
01:35:20 obtenir des dérogations comme les Danois les ont obtenues.
01:35:22 Pardon, Karima.
01:35:23 - Mais je pense aussi que le peuple français,
01:35:25 quand on regarde aussi les sondages d'opinion,
01:35:27 en a marre de ce laxisme, en a marre aussi de cette impuissance.
01:35:30 Il faut aussi l'écouter.
01:35:31 Je comprends, ça c'est vrai, de dire que peut faire l'État,
01:35:34 mais quand on écoute Thibault de Mondrial
01:35:39 qui parle de cet effondrement de civilisation,
01:35:41 plus largement de cette crainte,
01:35:43 en disant que parfois ça peut prendre quelques mois,
01:35:45 quelques semaines, et on voit qu'il y a un basculement.
01:35:48 Et quand je regarde plus globalement,
01:35:50 on a parlé de ces actes de barbarie, de sauvagerie,
01:35:52 de ces attaques au couteau,
01:35:54 il y avait des chiffres même en 2017, maintenant ça doit être plus,
01:35:57 je regardais, on était à 44 000 agressions à l'arme blanche.
01:36:01 Donc c'est plus que 120 par jour.
01:36:04 C'est qu'il y a aussi un message qu'on envoie
01:36:06 que l'État ne peut plus rien faire,
01:36:08 qu'il y a un abandon total.
01:36:09 Donc quand vous avez l'impression que l'État ne peut plus,
01:36:12 disons, ne peut plus réaliser sa première tâche
01:36:15 qui est d'assurer la protection de sa population, de son public,
01:36:19 comme on dit, mais pas la population, mais de ses citoyens,
01:36:21 on est vraiment à une étape, on a franchi,
01:36:23 on est à cette étape un peu d'effritement,
01:36:25 je ne sais pas si c'est effondrement,
01:36:27 mais effritement certainement, civilisationnel.
01:36:29 Donc pour ce qui est du projet de loi immigration,
01:36:31 évidemment on ne peut pas tout faire,
01:36:33 mais c'est déjà à la base de dire, bien écoutez,
01:36:35 non, il faut organiser cette rencontre avec les États européens
01:36:38 et changer le paradigme,
01:36:40 il y a plusieurs pays qui le font aussi aujourd'hui,
01:36:42 ce qu'on appelle des opting out,
01:36:44 d'avoir des clauses où on se dit, bien écoutez, oui, on va sortir.
01:36:47 Je pense qu'on est rendu là aussi,
01:36:50 et j'ai l'impression qu'on a vu avec,
01:36:52 vous avez dit qu'ils ont été intelligents au Danemark,
01:36:55 peut-être qu'on peut l'être aussi, pas juste au Danemark.
01:36:58 - Ce qu'on comprend vraiment ce soir, depuis longtemps,
01:37:01 mais peut-être encore plus ce soir,
01:37:03 c'est qu'on ne peut plus, à Maurébuco,
01:37:05 avoir un débat strictement français sur l'immigration.
01:37:09 Si ça ne passe pas par Bruxelles,
01:37:11 si ça ne passe pas par une entente européenne,
01:37:14 et le président de la République lui-même
01:37:16 rappelle les dangers de l'immigration non maîtrisée,
01:37:18 c'est un discours officiel,
01:37:20 ce n'est pas des lubies d'extrême droite,
01:37:23 c'est quelque chose qui est partagé par les Français,
01:37:26 qui ont revendiqué par le président de la République lui-même
01:37:28 les dangers de l'immigration non maîtrisée,
01:37:30 et pourtant, les actes ne sont pas en corrélation
01:37:33 avec ces dangers présentés.
01:37:35 - Alors là, ce qui est compliqué, moi, je trouve, dans cette affaire,
01:37:38 c'est que, comme cette personne n'avait pas d'antécédent judiciaire,
01:37:40 il aurait eu des antécédents judiciaires,
01:37:42 on aurait pu légitimement dire que ce n'est pas normal,
01:37:44 cette personne, on savait qu'elle était dangereuse,
01:37:46 pourquoi on ne l'a pas renvoyée tout de suite ?
01:37:48 - Il n'aurait pas passé huit mois à attendre des œuvrées en France ?
01:37:50 Est-ce qu'il aurait fait ça ?
01:37:52 - Et là, il faut rendre honneur à Gérald Darmanin,
01:37:54 qui, depuis qu'il est ministre de l'Intérieur,
01:37:56 a fait en sorte que les centres de rétention,
01:37:58 il faut dire qu'ils sont saturés,
01:38:00 donc il ne peut pas mettre tout le monde dedans.
01:38:02 Donc, il a choisi de mettre les profils à risque,
01:38:04 forcément, comme il y a un nombre de places limitées,
01:38:06 il met les profils à risque pour les expulser,
01:38:08 en priorité, vers leur pays d'origine.
01:38:10 Le problème, et ça c'est capital,
01:38:12 c'est qu'il n'y a que 1800 places en centres de rétention administrative
01:38:15 pour des centaines de milliers de personnes
01:38:17 en situation irrégulière en France.
01:38:19 Donc ça, c'est un énorme problème à régler.
01:38:21 Une fois qu'on a mis ces personnes dans les centres de rétention administrative,
01:38:24 il faut encore qu'on obtienne le laissé-passer consulaire,
01:38:26 et là, c'est un bras de fer avec les pays,
01:38:28 notamment les pays du Maghreb,
01:38:30 qui sont, parfois, l'Algérie, ces derniers mois,
01:38:32 qui étaient très réticentes à prendre ces ressortissants
01:38:35 pour des raisons diplomatiques.
01:38:37 Et l'autre aspect, là, pour le coup,
01:38:39 qui est présent dans cette affaire,
01:38:41 c'est effectivement le délai de traitement
01:38:43 de ces demandes d'asile,
01:38:45 puisque, effectivement, le temps est trop long,
01:38:48 et c'est dans ce temps long...
01:38:50 Amoury, vous savez que ça fait trois ans que...
01:38:52 D'ailleurs, Gérald Darmanin était à Luxembourg aujourd'hui
01:38:54 avec les ministres de l'Intérieur de l'Europe.
01:38:56 Ça fait trois ans que l'Europe discute d'un pacte
01:38:59 sur les migrations et l'asile.
01:39:02 On arrivera probablement à se mettre d'accord dans un an,
01:39:04 dans deux ans, j'en sais rien, mais d'ici là...
01:39:06 C'est toujours le sanction, répartition, sanction, répartition.
01:39:09 C'est le problème des décisions collégiales.
01:39:11 Non, mais c'est le problème des décisions collégiales.
01:39:13 Quand vous avez, je sais pas, tant de pays autour de la table,
01:39:15 ça prend un temps fou, alors que quand,
01:39:17 j'allais dire, si ça se faisait au moins
01:39:19 à l'échelle française et nationale, ça irait plus vite, j'espère.
01:39:22 Qu'est-ce que serait la meilleure solution,
01:39:24 en tout cas, la meilleure approche, l'européenne,
01:39:26 ou revenir au chacun pour soi ?
01:39:28 Là, à ce stade, je pense qu'au moins...
01:39:30 Enfin, je pense que ce qui est le plus rapide,
01:39:32 ce serait d'abord que la France prenne des mesures pour elle,
01:39:34 et puis après, qu'elle s'attende...
01:39:36 Alors, j'ai promis la parole à Mathieu Vallée,
01:39:38 et je reviens tout de suite vers vous, ensuite, Alexandre.
01:39:40 Alors, si Mathieu le permet, je vous laisse rebondir.
01:39:42 Très, très court, non, mais pour rebondir
01:39:44 sur ce qu'a dit Amaury, il y avait un principe
01:39:46 aux origines de l'Europe, qui était celui de subsidiarité.
01:39:49 Ce que l'Europe ne peut pas faire à 27,
01:39:52 ou à plusieurs, le pays peut reprendre sa souveraineté
01:39:55 sur ces points-là, et là, on voit bien qu'à 27,
01:39:58 on n'arrive pas à gérer cette question migratoire.
01:40:00 Donc, on pourrait dire qu'on va avancer à 27,
01:40:03 mais on avance de notre côté en attendant.
01:40:05 C'est ce que fait l'Italie, par exemple.
01:40:07 Exactement.
01:40:08 En fait, le conseil dont vous parliez,
01:40:09 parce que c'est vrai que les acronymes de l'Europe
01:40:11 la rendent encore plus technocratique et éliministe,
01:40:13 c'est le CJAE, le Conseil de justice des affaires intérieures
01:40:15 de l'Union européenne, qui est censé être le 3e pilier
01:40:17 de l'Union européenne.
01:40:18 En fait, pour être très pratique, par exemple,
01:40:20 sur cet individu, on a vu qu'il avait déposé
01:40:22 une demande d'asile acceptée par la Suède,
01:40:23 il en avait déposé une en Italie, il en avait déposé une en France.
01:40:26 Il y en a eu une en Suisse, c'est ça, la bière à mort.
01:40:28 En Suisse, oui.
01:40:29 Et en fait, on se rend bien compte qu'on n'a pas de logiciel
01:40:31 ou d'outil informatique pour référencer ces demandes d'asile.
01:40:34 Ça a pris 8 mois ?
01:40:35 Et puis, s'apercevoir qu'il y a une demande qui a été déposée.
01:40:37 Oui, mais par exemple, on a le système d'information Schengen.
01:40:39 Dans ce système-là, on a été intelligents au niveau de l'Europe.
01:40:42 On s'est rendu compte que les délinquants faisaient fil
01:40:44 des frontières administratives des pays,
01:40:46 et qu'un délinquant qui s'est vissé en France
01:40:48 pouvait faire la même chose en Allemagne.
01:40:49 S'il est recherché pour une procédure en France,
01:40:51 on a notre fichier des personnes recherchées
01:40:53 qui permet de le référencer au niveau européen.
01:40:55 Et quand il passe par exemple une frontière,
01:40:57 d'aéroportuaire, terrestre, navale,
01:40:59 on a les policiers qui, lorsque le contrôlent,
01:41:01 que ce soit des policiers danois, suédois, ou allemands, ou français,
01:41:04 peuvent consulter ce fichier.
01:41:05 On a les accords de prune, par exemple,
01:41:07 qui permettent de partager les fichiers des empreintes,
01:41:09 par exemple, digitales.
01:41:11 Donc, vous avez ces empreintes qu'on relève lors des gardes à vue
01:41:13 qui permettent après de référencer, de ficher les gens,
01:41:16 ce qui facilite, par exemple, l'élucidation des enquêtes
01:41:18 par la police technique et scientifique.
01:41:19 Et tout ça, on voit bien qu'en Europe, on en avait besoin.
01:41:21 Vous savez, moi, je viens de l'île.
01:41:22 Eh bien, les délinquants, ils ne s'arrêtent pas à la frontière belge.
01:41:25 Les délinquants qui s'évitent à Bruxelles, à Courtret,
01:41:27 à Menin, à Gant, à Ostende,
01:41:29 ils s'évitent aussi à Lille, Roubaix, Tourcoing.
01:41:31 Et on voit bien que, par exemple, le droit de poursuite,
01:41:32 quand vous démarrez, par exemple, une chasse
01:41:34 sur un refus d'autopérie à Tourcoing,
01:41:35 qu'elle termine en Belgique, il faut aussi des règles.
01:41:37 Et c'est là où, moi, je vous donne des exemples très pratiques
01:41:39 où, en échangeant les informations, les fichiers, les pratiques,
01:41:43 pour terminer, dites-vous bien, par exemple, pour le terrorisme,
01:41:45 le droit belge n'a rien à voir avec le droit français.
01:41:47 Là où nous, sur du droit dérogatoire en terrorisme,
01:41:50 on peut faire des perquisitions de nuit
01:41:51 par la facilité des enquêtes que le Code des procédures pénales fait,
01:41:55 c'est l'une des rares facilités que le Code nous donne,
01:41:57 en Belgique, c'est autrement fonctionnant que ce qu'on a connu.
01:42:00 Vous prenez Abdeslam, par exemple,
01:42:02 ça fonctionnait, la procédure, différemment qu'en France.
01:42:04 Donc vous voyez bien que, moi, je donne des exemples très concrets,
01:42:06 en harmonisant, ou en tout cas en...
01:42:08 Oui, on se met, nous-mêmes, des bâtons dans les roues,
01:42:11 des roues européennes pour harmoniser les mesures.
01:42:14 En Belgique, pardon, je presse pour ma paroisse, mais en Belgique...
01:42:16 Allez-y.
01:42:17 Je presse pour ma paroisse et j'en terminerai, là,
01:42:19 mais en Belgique, ils n'ont pas la direction générale de la sécurité intérieure.
01:42:21 C'est chaque commissariat local, puisque vous savez que
01:42:23 c'est des bourgmestres qui sont à la tête des policiers en Belgique,
01:42:26 l'équivalent des maires.
01:42:27 Tout à fait, qui, en fait, recueillent les renseignements
01:42:29 et les transmettent à un juge judiciaire
01:42:31 lorsqu'il y a une enquête contre le terrorisme.
01:42:33 En France, vous avez la partie administrative
01:42:35 de la direction générale de la sécurité intérieure
01:42:37 qui trace, qui identifie, qui suit, qui écoute des individus
01:42:40 sans pour autant qu'ils passent à l'acte.
01:42:41 Et quand on a des preuves, à ce moment-là,
01:42:43 on a l'autorité judiciaire qui est saisie
01:42:45 et là, on a les petits camarades de la même direction générale
01:42:48 qui, de l'administratif, ce qui ne sont pas les mêmes,
01:42:50 en judiciaire, ouvrent une enquête
01:42:51 et permettent souvent d'interpeller une personne
01:42:53 avant qu'elle ne passe à l'acte.
01:42:54 C'est la fierté d'un outil julien,
01:42:56 parce qu'on est souvent dans l'autofagélation,
01:42:57 que le monde entier nous en vit.
01:42:59 La DGSI à la française, c'est quelque chose qui est unique au monde.
01:43:02 On gère à la fois la partie administrative et judiciaire
01:43:05 avec des policiers mais aussi des contractuels,
01:43:07 c'est quasiment plus d'un chair des personnes
01:43:09 qui travaillent à la DGSI,
01:43:10 qui luttent activement contre ces menaces protéiformes.
01:43:14 Et pour terminer, la sous-direction anti-terrorisme
01:43:16 de la police judiciaire, qui d'ailleurs
01:43:17 a été en observation dès ce matin.
01:43:19 C'est pareil, un outil spécialisé des enquêteurs
01:43:21 qu'on veut préserver dans le cadre de la réforme
01:43:22 de la police nationale,
01:43:23 parce que vous avez bien vu que sur des réseaux criminels,
01:43:25 sur des réseaux d'organisation européenne ou internationale,
01:43:27 il faut qu'on ait des enquêteurs qui ne soient pas dans le quotidien,
01:43:29 les œillères, malheureusement si j'ose dire,
01:43:31 de nos collègues qui sont submergés par les dossiers au quotidien,
01:43:34 mais réellement par cette plus-value qu'ils apportent,
01:43:35 par l'expertise judiciaire qu'ils ont.
01:43:37 C'est complexe.
01:43:39 Et on a franchement l'impression que...
01:43:40 J'essaie d'y arriver.
01:43:41 Non mais à travers toutes ces strates,
01:43:43 qu'elles soient européennes ou franco-françaises,
01:43:47 on se dit qu'on est face à quelque chose qui nous dépasse,
01:43:50 qui est plus grand que nous en fait, tout simplement.
01:43:53 Et qu'en effet, s'il n'y a pas ce renversement de la table,
01:43:57 cette bascule radicale, on sera submergé,
01:44:01 et puis on n'arrivera pas au bout,
01:44:02 et puis arrivera ce qui devra arriver ou pas.
01:44:04 Mais en tout cas, on se soumet à une forme de fatalité.
01:44:08 Il y a des petits détails qui sont proposés ici et là,
01:44:12 par certains politiques, je pense notamment au fait
01:44:14 de délocaliser les demandes d'asile,
01:44:17 ce que font les Danois d'ailleurs, je crois.
01:44:19 Ce que font les Danois...
01:44:20 C'est des petites mesures comme ça dont on se dit,
01:44:23 tiens, c'est du bon sens, tel pays le fait,
01:44:25 tel autre pays propose ça.
01:44:28 Et on se dit, oui, ce sont peut-être des petits pions
01:44:30 qui sont avancés favorablement,
01:44:32 et nous nous figeons et attendons.
01:44:35 On a parlé du droit européen, de l'Union européenne,
01:44:37 il y a un deuxième droit européen,
01:44:38 qui est le droit de la Convention européenne des droits de l'homme,
01:44:40 et la CEDH, et pour l'instant,
01:44:42 il va falloir voir ce que ça donne,
01:44:43 mais pas tout à fait extrêmement heureuse
01:44:46 de cette idée de délocaliser.
01:44:48 Bref, il y a quand même des questions qui se posent.
01:44:51 Oui, mais...
01:44:52 Vers qui on se tourne, vers la CEDH ou vers les Français ?
01:44:55 C'est toujours pareil.
01:44:56 Si vous voulez, c'est toujours la grande question,
01:44:58 c'est-à-dire que souvent, la réponse magique,
01:44:59 on a eu ça lors de la présidentielle,
01:45:00 c'était de dire, on va faire un référendum sur l'immigration.
01:45:03 Moi, je veux bien, mes juristes vous répondrant
01:45:04 qu'une loi votée par référendum,
01:45:05 elle est toujours soumise à la hiérarchie des normes,
01:45:07 et il y a toujours la Constitution
01:45:08 et les traités européens au-dessus.
01:45:09 On peut aussi dire que la Constitution
01:45:11 est au-dessus des traités européens,
01:45:12 c'est ce qu'il est proposé par certains aujourd'hui.
01:45:16 La Constitution est au-dessus des traités européens,
01:45:18 aujourd'hui, quand on fait de la hiérarchie des normes.
01:45:19 Mais le Conseil constitutionnel,
01:45:21 quand il y a un traité européen,
01:45:22 dit, regardez, c'est la CGE qui s'en occupe,
01:45:24 moi, grosso modo, sauf si ça touche
01:45:26 un principe relatif à l'identité constitutionnelle de la France,
01:45:29 pour l'instant, qu'il vide, je ne fais rien.
01:45:31 Donc, il y a tout un jeu, en réalité.
01:45:33 Mais le problème, c'est que,
01:45:34 que ce soit la CEDH ou l'Union européenne,
01:45:36 c'est des ordres juridiques, c'est pas des États.
01:45:38 Et ça ne vit que parce que ce sont des ordres juridiques.
01:45:40 Vous avez deux stratégies par rapport à ça.
01:45:42 Soit celle qu'on évoquait, qui est celle de l'opting out.
01:45:45 Vous dites, voilà, moi, je sors de certaines clauses des traités
01:45:48 et, ce faisant, je ménage à nouveau un espace de liberté.
01:45:52 Soit vous dites, je change l'Europe de l'intérieur
01:45:54 et je fais la révolution par le droit européen.
01:45:57 Le problème, c'est qu'il faut être d'accord.
01:45:59 Il faut que l'ensemble des États soient d'accord
01:46:01 pour modifier le traité.
01:46:02 Et ça devient très rapidement un serpent de mer.
01:46:04 Vous évoquiez Emmanuel Macron.
01:46:06 C'est la stratégie d'Emmanuel Macron en matière d'immigration.
01:46:08 À voir, pour l'instant, il y a quand même très, très, très loin de la coupe aux lèvres.
01:46:12 On est surtout très loin de les régler, les problèmes à chambre morale.
01:46:16 C'est la Cour européenne du Radam qui a condamné la France
01:46:18 parce qu'on ne rapatrie pas les familles de djihadistes
01:46:20 sur le territoire national qui sont partis faire la guerre
01:46:22 dans des territoires ennemis.
01:46:24 C'est quand même bizarre qu'une Cour européenne
01:46:26 qui est censée protéger le droit des honnêtes citoyens
01:46:28 nous explique qu'il faut rapatrier des gens
01:46:29 qui vont être un énorme souci pour les services de renseignement.
01:46:31 Quand on sait qu'il faut au moins 15 policiers
01:46:33 pour surveiller H24 des personnes qui sont susceptibles de repasser à l'acque,
01:46:37 parce qu'évidemment on n'a aucune certitude d'un désendoctrinement
01:46:40 lié à l'idéologie, par exemple, de l'islamisme radical,
01:46:42 on voit bien que, par exemple, cette CODH ne protège pas finalement
01:46:45 contre des menaces qui ont déjà fait, malheureusement, leur preuve
01:46:47 sur notre territoire national, de ces personnes qu'on ne voulait absolument pas rapatrier.
01:46:50 Il y a quelque temps, Julien, puisqu'on parlait de la CODH,
01:46:52 la Cour européenne du Radam, c'est ça aussi que les gens ne comprennent plus.
01:46:54 Ils attendent de l'Europe de la protection,
01:46:56 ils passent simplement des règles assez technocratiques
01:46:58 qui, malheureusement, s'occupent parfois de sujets
01:47:00 dont on n'a pas grand-chose à faire et plutôt des sujets importants
01:47:02 comme celle de la sécurité des Français.
01:47:04 Surtout que l'afflux de demandeurs d'asile, a priori,
01:47:06 dans le monde dans lequel nous vivons, ne fait que commencer.
01:47:10 Chacun peut imaginer que...
01:47:12 Il faut quand même dire que le droit d'asile, c'est important,
01:47:14 mais que justement, si on veut le sauver, si on veut le maintenir,
01:47:16 il faut qu'il soit donné à un bon escient.
01:47:18 Le problème, c'est qu'il est dévoyé, c'est ça le problème,
01:47:21 et qu'il est justement utilisé à mauvais escient
01:47:24 par des individus qui le dévoient.
01:47:28 Je voudrais qu'on profite des...
01:47:32 Vous me faites un signe ? Pardon.
01:47:34 J'ai cru avoir un petit appel.
01:47:37 Je voudrais qu'on profite des dernières minutes
01:47:39 de cette édition spéciale, avant de faire un point complet
01:47:41 avec Simon Guillin également, dans l'édition de la nuit tout à l'heure,
01:47:44 qu'on se réserve ces six dernières minutes
01:47:48 pour revenir sur l'émotion, l'effroi dans la ville d'Annecy,
01:47:52 parce qu'encore une fois, tout au long de la journée,
01:47:54 on a pu récolter énormément de témoignages
01:47:57 de la part de ceux qui ont vu de près cette scène d'effroi,
01:48:01 ou tout simplement ces habitants qui n'imaginaient
01:48:04 évidemment pas une demi-seconde de l'horreur
01:48:06 qui frapperait près de chez eux.
01:48:09 Aujourd'hui, retour en image sur cette journée d'effroi
01:48:11 et quelques témoignages avec Karine Boutelou.
01:48:14 Annecy et son lac, quadrillé, surveillé,
01:48:18 sécurisé par des dizaines de policiers et militaires.
01:48:21 Une ville habituellement si paisible,
01:48:24 devenue en quelques minutes le théâtre d'une effroyable attaque.
01:48:28 Jamais les habitants n'auraient imaginé ici
01:48:30 un tel acharnement de violence.
01:48:32 C'est un effet de sidération,
01:48:36 parce qu'on ne s'imaginait pas que ça puisse être possible
01:48:39 dans un environnement aussi bucolique, paisible, Annecy.
01:48:44 Après avoir appris l'attaque à l'arme blanche,
01:48:46 certains habitants se sont rendus sur les lieux du drame.
01:48:49 Une marque de soutien aux victimes et à leurs proches.
01:48:52 Pendant quelques minutes,
01:48:54 eux aussi ont eu très peur pour leur famille.
01:48:56 Je suis venu, la première chose que j'ai fait,
01:48:58 j'ai appelé mon ex-belle-fille pour savoir où était mon petit-fils.
01:49:01 Et puis j'ai vite mis sur les réseaux pour savoir
01:49:03 si des gens que je connaissais étaient dedans.
01:49:05 Mais c'est malheureux que ça arrive à Annecy.
01:49:07 Mais ça peut arriver partout.
01:49:09 Donc la sécurité, il y a un moment, il faut que l'État fasse son boulot.
01:49:11 Un sentiment d'insécurité partagé par Robert,
01:49:14 un autre habitant, lui aussi sidéré.
01:49:17 Mais maintenant, des choses comme ça,
01:49:19 ça va se répéter dans des endroits où personne ne s'y attend.
01:49:21 Tout le monde s'attend à ce que ça se passe dans des grandes villes
01:49:23 comme Marseille, Paris, Lyon, j'en sais rien.
01:49:25 Maintenant, on va shipper des endroits où personne ne s'y attend
01:49:29 pour donner un...
01:49:31 Justement, pour faire peur aux gens.
01:49:34 À Annecy, il y a désormais un avant et un après l'attaque.
01:49:37 Un traumatisme qui pourrait marquer la ville à tout jamais.
01:49:41 Évidemment que ce traumatisme, il va marquer la ville à tout jamais, Kevin Bossuet.
01:49:45 Évidemment.
01:49:46 C'est un traumatisme qui est important.
01:49:48 Comme Nice est marqué à tout jamais, comme d'autres villes.
01:49:50 Ça a touché des enfants.
01:49:51 Mais moi, ce qui me marque aussi, c'est que tout cela devient banal.
01:49:54 Là, il y a un caractère exceptionnel parce qu'évidemment, ce sont des enfants.
01:49:58 Ce sont des nourrisseaux qui ont été pris pour cibles.
01:50:00 Mais regardez, ce matin, quand on a entendu parler d'une attaque au couteau,
01:50:04 qu'est-ce qu'on a dit ? Encore une attaque au couteau.
01:50:07 On est dans un pays où on a égorgé, on a décapité, pardon, un professeur.
01:50:12 Un pays où on a tué un prêtre dans une église.
01:50:15 Un pays où il y a eu des attentats dans une salle de spectacle.
01:50:19 Un pays où on a poignardé des enfants dans des poussettes.
01:50:22 On a tué des enfants juifs devant une école.
01:50:26 Il y a une forme de banalisation de tout ça.
01:50:29 Et on vit avec cela.
01:50:31 Je crois qu'on a tendance à l'oublier.
01:50:32 On est dans une forme d'insécurité permanente.
01:50:35 N'importe où sur le territoire, on peut subir ce genre de choses.
01:50:39 Même dans l'exercice de notre fonction.
01:50:41 Je pense à ce personnel soignant au CHU de Reims, par exemple.
01:50:46 La décivilisation est là.
01:50:47 Et Benjamin avait raison, c'est une déshumanisation.
01:50:50 Amouré Blouko, peut-être qu'il y a des téléspectateurs
01:50:53 qui nous rejoignent seulement tardivement.
01:50:55 On peut rappeler que selon les premiers éléments,
01:50:58 la procureure d'Annecy a expliqué qu'il n'y avait aucun mobile terroriste apparent.
01:51:03 Est-ce qu'on peut, en quelques secondes, en une petite minute,
01:51:06 résumer les faits importants, marquants, autour de cet individu
01:51:10 arrêté ce matin aux alentours de 9h45 ?
01:51:13 Et cette garde à vue qui va durer 48 heures ?
01:51:17 Bien sûr, on ne connaît pas pour l'instant le mobile.
01:51:20 Il ne serait pas terroriste, c'est ce que pensent les autorités à ce stade.
01:51:25 On sait que l'homme a eu une demande d'asile rejetée
01:51:30 quatre jours avant de commettre cet acte.
01:51:33 Qu'il a crié au nom de Jésus-Christ en anglais lors de son passage à l'acte.
01:51:37 Qu'il était là depuis plusieurs jours, qu'il a 31 ans,
01:51:39 qu'il est de nationalité syrienne, qu'il est père de famille.
01:51:42 Il a été placé en garde à vue.
01:51:44 Son état de santé était compatible avec la garde à vue.
01:51:48 Cette garde à vue va durer 24 heures.
01:51:50 Elle va probablement être renouvelée 24 heures encore.
01:51:53 A l'issue de cela, cet homme va être déféré.
01:51:56 Une information judiciaire va être ouverte.
01:51:58 Et là, tout le travail des enquêteurs, c'est d'essayer de comprendre
01:52:01 pourquoi il a commis cet acte, comment il l'a commis.
01:52:05 Le couteau a été choisi sur place.
01:52:07 Et ce qu'on sait aussi, c'est que cet homme s'est montré très agité
01:52:10 lors de sa garde à vue, qu'il ne s'est montré pas du tout coopératif.
01:52:13 Voilà pour les premiers éléments.
01:52:15 Et puis, bien sûr, on vous tient au courant.
01:52:17 On pense aux victimes.
01:52:19 On a pris l'antenne à 22 heures, en commençant par s'intéresser à elles, évidemment.
01:52:24 J'imagine que sur les deux heures qui viennent de s'écouler,
01:52:27 pas de nouvelles informations qui pourraient nous rassurer.
01:52:31 Les informations sont disposées là, aux alentours de 22 heures.
01:52:35 Alzéter, appelez-nous.
01:52:37 C'était que malheureusement, sur les six victimes,
01:52:40 trois ont été blessées plus gravement et elles sont toujours...
01:52:43 Les mineurs.
01:52:44 Non, deux mineurs et un adulte sont très grievement touchés.
01:52:47 Il y a six victimes, cinq victimes qui ont été sévèrement touchées.
01:52:51 Et parmi elles, quatre jeunes enfants âgés d'environ deux à trois ans
01:52:56 qui sont effectivement toujours en urgence absolue selon le parquet d'Annecy.
01:53:00 On a passé beaucoup de temps, grâce à vous Mathieu Vallée également,
01:53:03 à interpeller les policiers du quotidien,
01:53:06 ces policiers que l'on appelle quand on fait le 17,
01:53:09 pour réagir.
01:53:10 On rappelle qu'à peine plus de quatre minutes se sont passées
01:53:13 entre le moment où le premier appel au 17 a été fait
01:53:16 et a été effectué, le moment où cet homme a été interpellé.
01:53:20 On a beaucoup parlé, juste titre des forces de l'ordre,
01:53:23 je voudrais peut-être qu'on prenne aussi cette dernière minute ensemble
01:53:26 pour parler du seul motif d'espoir,
01:53:30 la seule image qui peut nous réjouir,
01:53:33 nous faire croire un peu en l'humanité aussi autour de ce drame.
01:53:37 C'est cet homme, on met désormais un prénom
01:53:40 et certains peuvent voir aussi sur les réseaux sociaux
01:53:43 à quel point il est mis en avant et salué.
01:53:46 C'est ce jeune homme au sac à dos, Henri, 24 ans,
01:53:49 que l'on aperçoit sur ce montage avec son sac à dos
01:53:52 qui tente de gêner, même d'empêcher cet assaillant.
01:53:55 Cet homme qui a 24 ans, qui est un pèlerin,
01:53:58 qui a fait le tour des cathédrales de France pendant plusieurs mois,
01:54:01 qui s'est trouvé à cet endroit et qui n'a pas hésité
01:54:04 à mettre sa propre vie en jeu pour tenter d'empêcher
01:54:08 et d'atténuer en tout cas cette course folle,
01:54:11 ce périple meurtrier, comme disent les policiers.
01:54:14 Peut-être quelques secondes pour dire un mot de ce jeune homme
01:54:17 et de ses citoyens qui sont encore capables de venir en aide
01:54:20 et de penser à autre chose qu'à eux-mêmes.
01:54:23 La première arme des citoyens, de toute façon,
01:54:26 c'est de faire le 17 polices secours.
01:54:29 Ces deux chiffres permettent aux policiers d'intervenir rapidement
01:54:32 et aux gendarmes également.
01:54:35 Ensuite, vous avez des citoyens qui font plus que les autres
01:54:38 puisqu'au-delà d'attendre l'arrivée des policiers de gendarmes,
01:54:41 qui, rappelons-nous, s'est fait en 4 minutes,
01:54:44 on a des citoyens qui interviennent, comme Henri,
01:54:47 et qui, au péril de leur vie, sans réfléchir à leur intégrité,
01:54:50 viennent au contact pour éviter qu'ils fassent des victimes supplémentaires.
01:54:53 - Merci beaucoup d'avoir participé à cette édition spéciale.
01:54:56 On reste avec vous et on vous accompagne encore sur CNews
01:54:59 puisque dans quelques instants, Simon Guillain vous présentera
01:55:02 l'édition de la nuit et fera de nouveau un point
01:55:05 et vous donnera tous les éléments et tous les témoignages,
01:55:08 les interviews qui sont à notre disposition.
01:55:11 On va se quitter un instant en revoyant une grande partie
01:55:14 de la conférence de presse de la procureure d'Annecy
01:55:17 qui a donné les premiers détails, les premiers éléments factuels.
01:55:20 Merci à vous de nous avoir suivis, merci à Loubna Daoudi,
01:55:23 toutes les équipes en régie dès la matinale et lors des pros
01:55:26 avec Pascal Pro, bien sûr, et toutes les émissions de demain.
01:55:29 On reviendra en longueur et on vous donnera toutes les informations
01:55:32 et les derniers développements.
01:55:35 Merci également à Régine Delfour et aux équipes de CNews en Suède
01:55:38 qui nous ont permis également de pouvoir vous proposer des images
01:55:41 de l'ex-épouse de cet assaillant.
01:55:44 Très bonne soirée sur CNews et à demain.
01:55:47 merci à bientôt !

Recommandations