Manifestations au Sénégal : Simon Kouka fait parler sa plume

Transcript

00:00 Loin de mon pays, le Sénégal, le cœur meurtri.

00:02 D'ici, je ressens la douleur qu'on nos pères, mères, frères et sœurs crie.

00:06 Nos jeunes meurent en toute impunité.

00:09 Apprenti comploteur, n'avez-vous pas un sentiment de culpabilité ?

00:13 C'est le cœur lourd que je clame haut.

00:15 Au Sénégal, on tue sa jeunesse.

00:18 On la malmène, on la maltraite, on fait entrave à sa vieillesse.

00:21 Les forces de l'ordre accompagnées de civils armés tirent sur la foule, utilisent des

00:26 jeunes comme boucliers avant de faire pleuvoir les douilles.

00:30 Ma plume délivre des mots qui affichent cette impunité, qui fait rage chez moi et que notre

00:35 État utilise avec ingéniosité.

00:37 Qui sera responsable de tous ces morts laissés sur le bas-côté de l'insouciance sans

00:41 remords ? Un opposant politique aimé de son peuple a été accusé de viol.

00:45 Reconnu non-coupable, on le condamne quand même pour corruption de la jeunesse, je dis

00:50 lol.

00:51 Les germes de l'insouciance font pleuvoir un jugement inédit, jamais vu auparavant,

00:56 sentence prononcée à crédit.

00:57 Il fallait coûte que coûte éliminer un adversaire politique.

01:01 Quand la colère gangrène les cœurs, c'est la danse des pensées plus que chaotique.

01:05 On aime ce pays, on se laissera pas faire.

01:08 Dite aux politiques véreux, partisans de la haine d'aller apprendre à se taire.

01:11 Il y a des heures pour tout artiste où devenir silencieux c'est être criminel.

01:15 On est complice du système quand on le laisse dérouler des actes irrationnels.

01:20 Se lever, écrire, faire bloc, en parler devient vital.

01:24 Surtout quand on voit nos mamans en chialer, c'est brutal.

01:27 Je ne suis pas adepte de la violence qui anime nos jeunes mais je la comprends.

01:31 Mon bonheur à moi c'est de savoir les faussoyeurs de la démocratie pas contents.

01:36 Je suis déçu, meurtri, plus que dégoûté et j'ai l'impression que la quasi-totalité

01:41 de nos dirigeants se sont laissés envoûter.

01:43 Par les biens matériels, les privilèges et autres postes, vous vous partagez les

01:47 biens de ce pays entre potes.

01:49 Mais sachez que l'engagement qui anime les cœurs viendra à bout.

01:52 De cette soif de pouvoir et de cette arrogance à laquelle vous avez pris goût.

01:56 Fortes pensées et prières pour toutes ces âmes qui nous ont quittés.

02:00 Arrachées à la vie par des bourreaux, avares d'équité.

02:03 Mes pensées vont à leurs familles, à leurs amis et proches.

02:07 A ceux qui laissent faire quand on assassine la jeunesse.

02:10 Le soleil ne connaît pas l'utilité d'une torche.

02:13 Le soleil ne connaît pas l'utilité d'une torche.

02:16 Demain il fera jour.

02:18 (Applaudissements)