“Être capable de dupliquer à l’identique une personne ou un animal, c’est quelque chose que j’adore faire.” Stephane Barret Sculpteur fabrique les statues de cire pour le musée Grévin. Pour neo, il partage son expérience et ses motivations.
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00:00 Il suffit qu'il y ait un petit détail dans le nez, dans la bouche, dans les joues,
00:03 pour que la ressemblance ne soit pas là.
00:04 Donc tout est compliqué dans l'hypér-réaliste.
00:06 Je suis un faussaire.
00:09 Je suis quelqu'un qui crée du faux dans tout,
00:11 personnages, animaux,
00:12 et vraiment, c'est quelque chose que j'adore.
00:15 Mon principal client, c'est quand même le musée Grévin.
00:17 Je travaille pour eux depuis pratiquement un peu plus de 20 ans d'ailleurs.
00:21 Je suis Stéphane Barré, je suis créateur plasticien.
00:28 Je suis spécialisé en hypérréalisme humain animalier.
00:31 Vous avez ici Edith Piaf,
00:35 Stéphane Bern,
00:36 Brad Pitt.
00:37 J'en suis aujourd'hui à plus de 60 personnages humains
00:41 et pas mal de personnages fictifs,
00:43 comme le petit Nicolas, Sophie la girafe,
00:46 Antoine Griezmann.
00:47 Voilà, son masque en cire.
00:50 Soit je rencontre la personnalité, soit je ne la rencontre pas.
00:55 C'est vrai que quand on la rencontre, c'est beaucoup plus intéressant.
00:57 On fait énormément de photos,
00:59 on scanne le corps,
01:00 on fait une empreinte des mains.
01:02 Mon principal travail, c'est le travail sur la tête,
01:04 sur la ressemblance.
01:05 Alors là, je suis sur une nouvelle création pour Grévin.
01:08 Malheureusement, je ne peux pas vous la montrer de face.
01:12 Je viens travailler en plastiline,
01:13 c'est une pâte à modeler qui ne sèche jamais.
01:15 Et l'avantage, c'est qu'elle est retravaillable en permanence.
01:18 C'est un gros travail qui va me prendre entre 5 et 8 semaines à peu près.
01:22 C'est une personnalité que je n'ai pas rencontrée.
01:23 Là, il y a un vrai travail de création
01:25 parce que je crée la totalité des choses.
01:27 Quand on scanne une personnalité que l'on rencontre,
01:32 on a déjà la forme du crâne,
01:34 la position des oreilles, la forme des oreilles,
01:36 des choses comme ça.
01:37 Mais là, je travaille avec les photos de presse.
01:40 Je prends mes mesures, je regarde par rapport aux photos,
01:43 les largeurs d'oreilles, les hauteurs de crâne, etc.
01:47 C'est un personnage qui est très, très grand.
01:48 Je suis aussi en train de travailler sur son corps.
01:51 C'est vrai que je ne suis pas très grand,
01:52 donc c'est vraiment des dimensions un peu hors normes.
01:55 J'ai travaillé longtemps dans l'industrie.
02:02 Je me suis dit que ce n'était pas possible.
02:03 Je ne peux pas passer ma vie à travailler le jour pour gagner de l'argent
02:08 et à travailler le soir et la nuit pour ma passion.
02:11 Donc, j'ai décidé d'arrêter l'industrie pour reprendre des études de design.
02:15 Grévin, c'est une opportunité un peu bizarre.
02:19 En 2000, ils ont cherché des sculpteurs.
02:22 Je me suis présenté pour passer un test.
02:25 On m'a demandé si j'avais déjà fait de l'hypéralisme.
02:27 J'ai dit oui, bien sûr, alors que je n'en avais jamais fait.
02:30 J'ai fait Bruce Willis en premier test.
02:32 Je ne suis pas super satisfait.
02:33 C'était ma première création, mais on le reconnaît.
02:36 Le musée était content.
02:37 Il est toujours au musée Grévin, d'ailleurs.
02:39 Ça fait 23 ans.
02:40 Je fais de la création personnelle.
02:41 Donc, maintenant, je fais aussi des créations que j'ai imaginées.
02:46 Mais c'est vrai que pendant presque 30 ans,
02:49 je travaillais que pour les autres.
02:52 L'hypéralisme, pour moi, je trouve ça magique.
02:54 C'est-à-dire être capable de dupliquer à l'identique
02:57 une personne ou un animal.
02:59 C'est quelque chose que j'adore faire.
03:02 Sous-titrage Société Radio-Canada
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03:06 [Sonnerie de fin]
03:08 [SILENCE]