Journaliste, Gérard Leclerc à propos du rôle des réseaux sociaux dans le harcèlement scolaire et une possible restriction de TikTok pour les mineurs, comme fait la Chine : «Sur le principe, je suis tout à fait d'accord, je crains que ce soit pas si simple que ça à faire».
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00:00 - Un sujet épouvantable dont on n'a quasiment jamais parlé pendant des années.
00:03 Il y a aujourd'hui un élève sur dix qui est harcelé.
00:08 Dans ce lycée en particulier, sur cette affaire en particulier, il y avait eu des sanctions
00:13 qui avaient été prises.
00:14 Il y a eu une élève qui avait été renvoyée.
00:15 Donc il faut quand même redire tout ça.
00:17 C'est n'empêche que ça n'a pas suffi puisqu'il y a ce drame épouvantable.
00:19 - Charlotte et après on parle de la radio.
00:20 - Mais il ne faut pas faire des procès uniquement à chat à chant comme ça.
00:24 Oui, alors quant à interdire TikTok, moi sur le principe, pas TikTok mais TikTok,
00:29 je suis tout à fait d'accord.
00:30 - TikTok, c'est bon pour...
00:31 - Sur le principe, je suis tout à fait d'accord.
00:35 Je crains que ce ne soit pas aussi simple que ça à faire.
00:38 - Dernier mot sur ce sujet.
00:41 - Il est interdit un réseau comme ça.
00:42 - Dernier mot sur ce sujet.
00:43 - Ça n'importe rien à la démocratie TikTok.
00:45 - Mais je suis d'accord avec vous sur le fond.
00:47 Je ne peux pas vous dire de mieux.
00:48 Je suis d'accord.
00:49 - Elle a raison.
00:50 Et c'est ça le courage.
00:51 - Mais je suis d'accord.
00:52 - Et bien si vous êtes d'accord, c'est ça le courage.
00:53 - Bon, ensuite, il faut voir parce que d'une part, c'est le courage.
00:56 - Alors pourquoi TikTok a amélioré depuis toujours la condition humaine et peut grandir
01:00 quiconque dans son humanité ?
01:01 - Je suis d'accord avec vous.
01:02 Je suis simplement...
01:03 - C'est ça le courage.
01:04 - Je ne suis pas sûr qu'il y ait d'exemple de démocratie qui est interdite comme ça
01:06 à la réseau social.
01:07 - On peut être d'accord.
01:08 - On peut peut-être commencer.
01:09 - Je ne suis pas sûr qu'il y ait d'exemple de démocratie qui fait le suicide d'un enfant
01:12 de 12 ans parce qu'ils sont harcelés à l'école.
01:14 - Dernier mot et après on parle de la radio.
01:15 - La question et l'ampleur du drame appellent une réponse qui est en effet radicale.
01:19 Alors qu'est-ce qu'on a eu comme réponse ?
01:20 Il y a deux ans, on a eu une loi.
01:22 La loi, elle prévoit quoi ?
01:23 Elle caractérise le délit de harcèlement scolaire.
01:25 Elle prévoit des peines qui vont de 3 à 10 ans de prison et de 45 000 à 150 000 euros
01:31 d'amende.
01:32 Donc on a voulu mettre des sanctions extrêmement lourdes.
01:34 Et la même année, vous révisez le Code de la justice des mineurs, enfin pas vous en
01:38 l'occurrence, mais le gouvernement, révise le Code de la justice des mineurs en précisant
01:42 quoi ?
01:43 Que les sanctions lourdes doivent être une exception absolue remplacée par des alternatives
01:47 éducatives.
01:48 Il n'y a jamais rien de cohérent, jamais, jamais.
01:51 Donc on fait une loi, c'était à la suite également d'un suicide d'enfant.
01:55 Et la deuxième chose, et là c'est en défense on va dire des directeurs d'établissement,
01:59 il faut leur donner les moyens de mettre dehors les éléments violents.
02:03 C'est aujourd'hui extrêmement difficile parce que la scolarité est obligatoire.
02:07 Donc vous ne les mettez pas en prison et vous êtes obligés de les scolariser, ils sont
02:10 dans l'école.
02:11 - Frank Lanou est avec nous, sous la direction de Frank Lanou, ce dictionnaire amoureux de
02:14 la radio.
02:15 Il a essayé de voir peut-être la spécificité entre la radio et la télévision, pourquoi
02:20 pas ?
02:21 Alors il y a un florilège évidemment de personnalités qui ont parlé de notre métier.
02:25 Alors animer par exemple, c'est Frank Ferrand qui dit "Animer est un don".
02:29 Je ne suis pas sûr, je pense que ça s'apprend pour tout dire.
02:31 Animer est un don, peut-être un métier sans doute, mais c'est assurément un sacerdoce.
02:35 Peut-être pas exagéré.
02:37 Gratifiant le plus souvent.
02:38 Je veux dire, il ne faut peut-être pas exagérer, c'est pas animer, c'est pas un sacerdoce,
02:44 c'est plutôt du plaisir en fait.
02:45 C'est plutôt du plaisir.
02:47 Au moment difficile de la vie, la mission se mue en une épreuve infinie.
02:50 Sourire avec la voix, dispenser de la bonne humeur alors qu'on se sent qu'on se sait
02:54 effondré en soi-même.
02:55 Ce n'est pas sans noblesse.
02:56 Je suis sur terre pour faire quelque chose d'utile, a déclaré un jour mon cher Stéphane
02:59 Bern.
03:00 Il faut faire le job, jouer au bon petit soldat, jouer encore, jouer toujours animateur.
03:04 Anima en latin, ça veut dire l'esprit d'ailleurs.
03:06 C'est quoi la radio ? C'est quoi un animateur ? C'est quoi faire vivre un plateau ?
03:12 La radio, c'est un terrain de jeu, c'est un endroit magnifique parce que la technologie
03:17 est très simple, la radio est très simple, consommer la radio c'est très simple.
03:21 Il y a maintenant des moyens magnifiques avec le digital, on fait exactement ce qu'on
03:25 veut, où on veut, quand on veut.
03:26 Votre smartphone, il vous envoie autant de radio qu'il y en a dans le monde.
03:29 Et donc, toute cette facilité-là, elle est mise au service de l'homme, de l'être
03:33 humain et donc il fait ce qu'il veut.
03:35 Donc la radio, c'est tout.
03:37 On m'interrogeait toujours sur une radio idéale.
03:39 La radio idéale, c'est précisément parce qu'il y en a plusieurs et qu'on peut passer
03:43 d'une à l'autre.
03:44 Il n'y a pas de radio vraiment idéale.
03:45 Il y a des radios qui informent, il y a des radios qui distraient.
03:48 Et donc, c'est ça qu'il faut utiliser.
03:50 Et tout ça a une dimension très humaine.
03:53 C'est l'homme tout seul avec une technologie très simple.
03:56 Il y a des jeunes gens qui nous écoutent peut-être qui ont 15 ans, 16 ans, 17 ans.
04:00 Quel conseil vous donneriez à quelqu'un qui veut faire de la radio et quels paramètres
04:07 vous paraissent indispensables pour y réussir ?
04:10 Écoutez, moi, j'ai écouté la radio, j'étais enfant.
04:13 J'allais en téléstudio, principalement d'Europe 1 à l'époque.
04:17 Et donc, je suis tombé dedans à 20 ans.
04:19 J'ai eu la chance de pouvoir surfer sur la vague FM et de rencontrer un des grands patrons
04:22 de radio quand j'avais 20 ans.
04:23 Et donc, j'ai tout arrêté pour ça.
04:24 Pourquoi lui aussi, quelque part, il a dû voir en moi un truc qui brillait peut-être
04:29 un peu plus qu'ailleurs dans le secteur ? C'est parce que j'étais tombé dedans quand
04:34 j'étais petit.
04:35 Donc, je serais tenté de vous dire, pour être très bon dans un métier, il faut le
04:38 consommer, le pratiquer.
04:40 J'étais un très grand auditeur, enfant.
04:43 Et donc, bien évidemment, derrière, j'ai pu être peut-être un bon professionnel dans
04:47 la foulée.
04:48 Donc, le conseil pour la radio, c'est tellement facile à consommer.
04:51 Est-ce qu'il y a des mauvaises voies ? Est-ce qu'il y a des bonnes voies ? Ou est-ce qu'il
04:53 faut se servir de tout ? La première fois que Jouvet, paraît-il, est intervenu, effectivement,
04:58 les gens lui ont dit, ce n'est pas possible, vous n'allez pas réussir avec cette voie.
05:01 Et puis, il a fait de cette voie, qui était un handicap, une qualité.
05:04 Non, la voie, elle dit beaucoup de choses.
05:06 C'est merveilleux pour ça, d'ailleurs, parce que comme il n'y a que la voie, l'absence
05:10 d'image, nous, aujourd'hui, on est en train de…
05:12 Même s'il y a de l'image, maintenant, à la radio, vous avez vu, il y a beaucoup
05:14 de gens qui la regardent sur Internet.
05:15 Elle est filmée, etc.
05:17 Et même, parfois, on est capable de produire en même temps la radio et la télévision.
05:20 Donc, c'est ça.
05:21 C'est possible.
05:22 Par contre, à l'évidence, la radio, il n'y a pas d'image à l'origine.
05:25 Et il y a encore des très bonnes émissions de radio qui se passent de l'image, heureusement.
05:30 Donc, la voie, pour revenir à votre question, c'est un véhicule formidable parce que tout
05:34 passe par la voie.
05:35 Il n'y a pas de bonne et de mauvaise.
05:37 Tout le monde se souvient d'Albert Simon, en particulier, qui faisait la météo.
05:41 Le tour de France, il fera beau aujourd'hui.
05:43 Elle n'est pas mal, voilà.
05:44 Il fera 12 degrés à Brest, 13 degrés à Strasbourg.
05:47 Mais on ne lui faisait pas faire non plus une tranche de trois heures, ce qui n'aurait
05:50 pas été possible avec sa voie.
05:51 Une voie formidable.
05:52 Alors, moi, je vous ai sorti quelques voies, justement, anciennes.
05:55 Donc, on va commencer, d'ailleurs, je le dis pour Marine Lançon, qui est avec nous
06:00 ce matin.
06:01 On va commencer par une ancienne voie d'Europe 1.
06:03 Alors, on aurait pu citer...
06:05 Moi, j'aurais adoré André Arnault, qui faisait une page en couleur, que j'adorais, le 12h30
06:09 d'Europe 1.
06:10 Mais là, vous allez entendre Frédéric Poitier, qui parle de Marie Bénard, qui parlait de
06:15 la justice.
06:16 Donc, c'est une grande voie.
06:17 Les plus jeunes ne se souviennent pas ni de Marie Bénard, ni de Frédéric Poitier.
06:21 Elle a été jouée depuis à la télévision.
06:24 - Marie Bénard.
06:25 - Exactement.
06:26 Alors là, écoutez Frédéric Poitier, sa voix, son style inimitable et vous serez saisi
06:33 par le charisme.
06:34 - Eh bien oui, j'ai retrouvé Marie Bénard telle que nous l'avions laissée en 1954.
06:42 Elle est arrivée au palais dans son manteau de fourrure, avec un petit col de fourrure
06:49 plus clair, très correct, très net, très poli, très précis, avec cette espèce de
06:55 petite voix d'enfant et avec ce teint terreux, ce teint gris.
06:59 Marie Bénard est véritablement le type même de la femme de la terre.
07:04 C'est la femme de la campagne.
07:05 Le président Lucie Saint-Saëns l'a interrogée fort longuement sur toutes sortes de points,
07:11 car on reprend l'acte d'accusation qui a été dressé à Poitier avant le premier
07:17 procès, c'est-à-dire celui de 1952, dans lequel il est question de 12 victimes à charge
07:24 de Marie Bénard.
07:25 C'est dire qu'on ne nous a pas épargné le moindre des rabauts qui avaient été recueillis
07:31 par les juges de Poitier avant 1952.
07:34 Il ne faudrait pas pour autant croire que Marie Bénard, qui est aujourd'hui âgée
07:38 de 65 ans, elle ne faiblit pas du tout.
07:40 Elle n'a pas faibli, car si ce n'est pas une femme très intelligente, c'est une femme
07:45 de tête.
07:46 Vous voyez, c'est un journaliste qui a disparu.
07:48 Pourquoi ? Parce qu'il dit par exemple, cette femme n'est pas très intelligente.
07:50 Personne n'oserait dire ça aujourd'hui de quelqu'un.
07:52 Et il incarne, il donne des détails.
07:55 Il n'est pas basé par une école de journalisme, il incarne absolument son histoire.
08:01 Et c'est vrai que ce journalisme-là a été lissé, peut-être par les écoles, par la
08:06 société, par le temps, je n'en sais rien.
08:07 Et on ne retrouve plus cela aujourd'hui, cette sincérité, cette authenticité.
08:12 Je suis assez d'accord avec vous.
08:13 C'est vrai que le métier journaliste, il linearise un petit peu tout.
08:16 Il a tendance à fédifier, je ne sais pas si ça se dit, mais un petit peu les faits.
08:20 L'époque aussi veut ça, parce que dès qu'on sort un peu du bois, ça devient compliqué.
08:24 On parlait des réseaux sociaux tout à l'heure.
08:26 Et donc ça, c'est vrai que c'est une difficulté.
08:28 Là encore, on est forcé de voir une image aussi qui n'est pas très silencieuse.
08:31 Il fallait entendre.
08:32 Ça, c'est ça.
08:33 Ça a hanté.
08:33 Ça a hanté.
08:34 [Musique]
08:37 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]