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Invitée de l'After Foot ce lundi sur RMC, Karine Shebabo donne des nouvelles de Lucas Buades, le joueur de Rodez agressé lors du match à Bordeaux et qui a subi par la suite des menaces.

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Transcription
00:00 Prenons d'abord des nouvelles de Lucas Boenès, ce joueur de Rodez qui donc était la victime
00:05 vendredi soir lors du match. Nous avons avec nous son avocate Karine Chebabo qui est avec nous en direct.
00:11 Bonsoir maître.
00:12 - Bonsoir.
00:15 - Bonsoir.
00:16 - Alors déjà des nouvelles de Lucas Boenès. Comment va-t-il aujourd'hui, trois jours plus tard ?
00:21 - Il ne va pas très bien. Je suis au regret de devoir vous dire qu'il ne va pas très bien pour plusieurs raisons.
00:29 D'abord parce qu'il a été la victime d'une double infraction alors que lui n'avait fait que marquer un but et célébrer ce but.
00:37 Donc déjà, il y a un problème à mon sens de sécurité et de violence qui débordent sur l'enceinte du match.
00:45 Et puis parce qu'on a après des réactions, un renversement de haine, de...
00:52 - Ah, une coupure. Est-ce que vous nous entendez ?
00:58 On va retrouver Karine Chebabo qui allait nous parler des suites et notamment des nombreuses menaces qu'a reçues Lucas Boenès depuis trois jours.
01:07 On va la retrouver dans quelques instants. Est-ce que vous nous entendez ? Vous nous entendez ? C'est bon.
01:14 - Oui, oui, je vous entends.
01:15 - Vous nous parliez de menaces suite à ce qui s'est passé vendredi ? On a été coupable.
01:21 - Tout à fait. Donc énormément de menaces et puis de menaces de mort, de menaces de violence sur lui, sur son entourage.
01:30 Mais également la remise en cause de ce qu'il a vécu.
01:32 Alors, je voudrais juste préciser quand même qu'il a eu un coup sur le larynx, donc un traumatisme laryngé qu'il a fait tomber par terre.
01:39 Il est tombé sur la tempe gauche et il y a eu là une amnésie traumatique.
01:44 Donc, moi, je ne suis pas médecin.
01:46 Je ne m'investis pas médecin, mais les médecins qui l'ont vu ont considéré que c'était suffisamment grave pour qu'il ne reprenne pas le match.
01:53 Et puis, la situation de mon client est évolutive.
01:55 Donc là, aujourd'hui, on voit partout qu'on nous dit qu'il n'aurait qu'un jour d'ITT.
01:59 Ben, tout ça, on le saura le jour du jugement parce que cette situation est évolutive.
02:04 Et puis, surtout, ce n'est pas lui qui a décidé d'arrêter le match.
02:08 Il y a eu tout un protocole qui a été respecté, qui a été suivi.
02:11 Et c'est l'arbitre qui décide d'arrêter définitivement le match.
02:15 - Oui, donc quand on parlait de commotion, en fait, c'est ce qu'il faut comprendre.
02:18 Parce que beaucoup de gens ont dit "oui, mais attendez, d'où on parle de commotion alors qu'il a été poussé au niveau du torse ?"
02:22 En fait, c'est au moment de la chute.
02:24 - Exactement.
02:25 C'est parce qu'en fait, il est poussé au niveau du larynx, ça lui coupe la respiration et il tombe.
02:32 Et là, à ce moment-là, il a même un étourdissement, c'est-à-dire qu'on ne sait pas vraiment s'il n'a pas perdu connaissance pendant une petite minute.
02:37 En tout cas, il a eu une amnésie, c'est sûr, post-traumatique.
02:40 Et c'est à ce moment-là qu'a eu lieu la commotion, c'est la chute, en fait.
02:44 - Bon, au niveau de la prise en charge, parce qu'on a aussi entendu différentes versions.
02:49 Dans un premier temps, on a entendu "il va être emmené par le samedi à l'hôpital",
02:52 puis après, on a appris qu'il n'a pas été à l'hôpital.
02:55 Donc certains ont dit "oui, mais attendez, quelle est la vraie vérité ?"
02:59 Parce qu'évidemment, dès qu'il y a différentes versions, ça serait plus flambant.
03:02 - Parce que les images ont été décortiquées et que beaucoup ont joué là-dessus,
03:06 alors que moi, je fais partie de ceux qui pensent que de toute façon,
03:10 peu importe ce qu'il a eu, de tout ça, l'acte ne devait pas avoir lieu.
03:14 Et l'agression, quelle qu'elle soit, quelle qu'elle soit sa gravité,
03:17 de toute façon, ne devait pas avoir lieu.
03:18 Donc le reste m'importe presque peu.
03:20 Mais néanmoins, j'ai quand même envie de savoir
03:23 et de m'intéresser aux abrutis qui ont tout décortiqué.
03:27 Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui ont décortiqué les images ?
03:31 Et c'est ce que va faire Bordeaux.
03:32 Le club Gérard Lopez, en personne, veut décortiquer les images
03:35 pour montrer que ce n'est peut-être même pas l'ultra qui a poussé le joueur,
03:42 que la chute ne peut pas avoir occasionné ça.
03:46 Bref, qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent qu'il a fait du cinoche ?
03:50 - Vous parliez tout à l'heure d'une période assez sombre de notre histoire.
03:53 Je crois qu'il y a des gens qu'on appelle les faussaires de l'histoire.
03:55 Je ne veux pas faire des raccourcis un petit peu approximatifs,
03:59 mais là, vraiment, je ne comprends pas du tout quel est le débat.
04:02 Mon client a été frappé, ça c'est évident.
04:05 On essaie maintenant de faire dire aux images une autre réalité.
04:09 Donc il a été agressé.
04:11 Le PV de match parle bien d'une agression d'un joueur,
04:15 parle bien d'une sécurité qui est menacée.
04:17 Donc c'est bien ça qui est menacé, c'est la sécurité des joueurs,
04:21 c'est le déroulement de l'événement sportif.
04:24 Donc il n'y a pas de débat là-dessus.
04:25 Si vous voulez, ce que j'aurais aimé de la plaire du club recevant,
04:29 c'est peut-être d'abord un coup de fil à mon client
04:32 pour peut-être présenter ses excuses, savoir comment il va.
04:35 Ça, j'aurais quand même apprécié, j'aurais trouvé que c'était fair play,
04:37 que c'était sport.
04:38 - Alors, ce n'est pas le genre de la maison à Bordeaux en ce moment
04:40 avec ces dirigeants-là et avec ce qu'il y a autour de ce club en ce moment.
04:44 - A votre avis, d'où vient la confusion qui a régné un peu à l'issue du match ?
04:49 On ne savait pas exactement si le joueur était parti à l'hôpital,
04:52 pas parti à l'hôpital, si le protocole commotion avait été engagé ou pas.
04:54 D'où vient-elle cette confusion ?
04:56 - Je pense, comme d'habitude, vous savez,
04:58 quand il se passe un événement comme ça qui perturbe,
05:00 parce qu'il y a eu une vraie perturbation du fait de cet acte de violence
05:03 qui était inattendu.
05:04 Et d'ailleurs, on a tous un peu du mal à comprendre
05:06 comment cette personne est arrivée là.
05:09 Et bien, après, il a été vu par plusieurs médecins.
05:12 C'est-à-dire que quand il est tombé par terre,
05:14 apparemment, il y a eu une bombe artisanale ou agricole
05:17 qui est tombée à côté de lui.
05:19 Donc, il y a eu un deuxième traumatisme
05:20 et c'est là qu'il a été décidé de l'évacuer vers les vestiaires.
05:23 Donc, un premier médecin l'a vu et puis ensuite un second.
05:27 Et c'est eux qui étaient avec lui pendant des heures
05:30 pour voir quelle était la situation,
05:32 comment il se portait, etc.
05:34 Donc, c'est peut-être de là qu'est venu le trouble,
05:37 en pensant qu'au début, on allait peut-être l'emmener à l'hôpital.
05:39 Puis finalement, on a décidé de ne pas le bouger à ce moment-là
05:43 parce qu'il valait mieux justement qu'il soit sous observation
05:46 et pour voir l'évolution de son état.
05:47 C'est peut-être ce qui s'est passé.
05:49 Mais je crois que surtout, il y avait une grande désorganisation
05:51 liée déjà à cet acte de violence qui n'était pas du tout anticipé
05:56 et pas du tout prévisible.
05:59 - Pour conclure, Maître Chibabou,
06:02 je rappelle que vous êtes l'avocate de Lucas Bouadès,
06:04 le joueur de Rodès, donc agressé vendredi soir.
06:07 Est-ce que vous allez engager, vous, des suites judiciaires ?
06:11 Va y avoir une plainte contre le juge d'entendre la part de joueurs ?
06:14 - Oui, oui, la plainte, elle a déjà eu lieu.
06:16 Elle émane de la part de mon client, mais également de son club.
06:18 J'ai cru comprendre que le club de Bordeaux aussi allait déposer plainte.
06:23 Il va y avoir... L'auteur des faits a été cité en correctionnel
06:27 pour la fin du mois de novembre.
06:28 Donc, évidemment, il y aura un procès.
06:30 Et j'espère vraiment que ce genre de comportement
06:35 sera réprimé comme il se doit.
06:36 - Maître, j'étais ce matin sur BFM avec l'avocat de l'agresseur
06:41 qui disait, en gros, il se servait du délai pour dire que ce n'était pas grave
06:45 et pour alimenter l'idée du chiquet.
06:49 Il disait, s'il comparait en novembre,
06:51 c'est bien que tout ça n'est pas très grave.
06:54 - Ah, non, pas du tout.
06:54 Ça, c'est une décision de la part du parquet qui décide par rapport d'abord
06:59 au fonctionnement de son propre tribunal,
07:02 mais aussi par rapport aux faits,
07:03 mais aussi par rapport à la situation de l'individu qui est considéré,
07:07 donc, c'est-à-dire effectivement son client.
07:09 Mais on peut très bien être envoyé en correctionnel par le parquet
07:12 avec une ITT qui va être importante.
07:14 C'est pour ça que je vous disais que la situation de mon client, elle est évolutive.
07:18 On a parlé d'un jour d'ITT, mais ça, c'était avant-hier.
07:22 Et à mon avis, on aura beaucoup plus.
07:24 Et ça, le tribunal peut toujours requalifier.
07:26 - Mais quand est-ce que l'ITT est fixée ?
07:28 C'est ça que je ne comprends pas.
07:29 Je crois que l'ITT est fixée au moment de l'examen par un médecin, non ?
07:32 - Oui, alors on va voir justement l'unité médico-judiciaire
07:36 qui va nous donner un chiffre pour savoir
07:40 à combien on peut quantifier, si vous voulez, l'incapacité.
07:45 Et puis, si la situation n'est pas consolidée,
07:48 comme là, ça semble être le cas,
07:49 puisque là, pour l'instant, il est totalement arrêté.
07:51 On parle d'une reprise éventuelle, peut-être début juillet.
07:54 Donc, on n'est pas du tout ni sur du chiquet,
07:57 ni sur une situation où on pense que
07:59 mon client va pouvoir recommencer à faire une activité sportive demain.
08:03 Pas du tout.
08:04 Et donc, dans ce cas-là, l'ITT, elle va suivre la situation de la victime.
08:07 C'est-à-dire que tant que la personne n'est pas consolidée,
08:09 on ne va pas pouvoir l'apprécier.
08:10 Et le tribunal pourra requalifier.
08:14 Merci.
08:15 Merci à tous !
08:17 Merci à tous !

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