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00:00 Comment savoir ce qui traverse un grand champion à l'heure de vivre ses dernières émotions ?
00:12 Quand une dernière fois bercée par cette atmosphère si particulière, on se rappelle que tout a commencé il y a bien des années.
00:20 Novembre 2006, c'est avec le maillot de Bourgoin que Morgan Parra dispute ses premières minutes. Il est alors identifié comme un jeune surdoué, lancé trois jours seulement après ses 18 ans.
00:33 Une précocité qui fait écho à un talent hors norme. En quelques matchs, celui qui est alors affectueusement surnommé le "merdeux" s'impose comme titulaire et devient le relais sur le terrain de son premier entraîneur, un certain Christophe Furios.
00:49 Morgan Parra prend son envol et quitte alors rapidement Bourgoin pour rejoindre Clermont. L'ascension est fulgurante, logique, mais la période d'adaptation s'avère en réalité compliquée, mettant à l'épreuve un caractère déjà bien trempé.
01:08 L'époque où je parle avec Vern, je lui demande à partir en cours d'année et après il me dit que ça va venir. Bien sûr, Vern aussi pour beaucoup le fait de vouloir y croire et de me dire que ça va venir, de travailler.
01:22 Incité à persévérer, Parra finit par s'affirmer jusqu'à jouer les premiers rôles, même en dehors du terrain.
01:31 - Je me cherche ? - Ouais. - De quoi ? - Je parie que vous avez été recruté spécialement pour un gros coup, le brinus. - C'est vrai, commissaire, faut pas s'envaler.
01:40 Une réplique à l'intemporalité évidente, parfait reflet d'un joueur toujours posé, calme, même quand l'enjeu monte d'un cran.
01:48 Du haut de ses 33 matchs de phase finale, il s'assoit hier pour la première fois sur le banc, remplaçant au coup d'envoi d'un match coupé, lui qui en a tant disputé.
01:59 Dès sa première saison avec Clermont, Parra découvre en effet les joies d'une grande finale.
02:05 La vie de gagné de ce jeune demi-tumélé de Londres promit un très, très grand avenir.
02:12 A tout juste 20 ans, il permet alors à Clermont de remporter le premier bouclier de brinus de son histoire.
02:18 Imperméable à la pression, Parra savoure et rêve déjà de revenir comme s'il était programmé pour gagner.
02:26 J'ai eu la chance, voilà, l'année là d'être champion en 2010, c'est sûr. Je me suis dit putain, en fait, je suis dans le bon club et c'est facile et ça peut...
02:36 Je suis sur les générations où ça va enchaîner. En fait, l'année d'après, rien. Deuxième, troisième, quatrième, rien.
02:44 Un succès fulgurant qui laisse place à de nombreux échecs. A chaque saison, son lot de désillusions, Parra échoue dans sa quête de nouveaux trophées.
02:53 Avec Clermont comme avec le maillot bleu, l'histoire semble se répéter. Au Grand Chlem 2010, succède la finale de Coupe du Monde, perdue en 2011 face à la Nouvelle-Zélande.
03:03 Une période faste avant des années galères.
03:07 Un vécu et une expérience qui font de Morgane Parra un joueur à part. Un coéquipier particulièrement écouté.
03:17 Dans les temps faibles, c'est encore lui, hier, malgré son chasuble de remplaçant, qui vient rassurer, conseiller, motiver.
03:27 Dans un costume de leader qu'il a toujours supporté.
03:32 Le tempérament d'un joueur qui sait comme personne fédérer autour de sa personnalité.
03:40 Lui, le guide naturel pour ses coéquipiers avec lesquels il aime tisser des liens particuliers.
03:47 -Merci les gars.
03:48 Notamment ce paquet d'avant, qui l'éprouve le besoin de fréquenter au quotidien, sans jamais rien forcer.
03:56 Un meneur d'hommes hors pair, suivi et respecté.
04:07 -Si ça tue pas mon crépi là.
04:11 -Si on fait pas d'efforts, ils vont pas péter. Par contre si on fait des efforts, ils pètent trop avant nous.
04:16 -Je vous jure, ils vont péter. Il faut qu'on y croit.
04:19 -Si on y croit pas, ça sert à rien. On le met pas ce putain de pied sur le terrain.
04:24 -Qu'est-ce que c'est bon d'être au milieu et de se faire insulter.
04:27 -Qu'est-ce que c'est bon d'être au milieu et de se faire insulter. N'oubliez pas ça.
04:31 -Il a un tempérament de feu, mais il a aussi un mental de compétiteur et de gagnant.
04:36 -En tant que joueur, tu le sens quand il est là et quand il est pas là.
04:40 Même au crépuscule de sa carrière, même sur un dernier quart d'heure, Morgan Parra est un joueur qui peut tout changer.
04:47 Le Stade français est mené quand le demi de mêlée entre et sonne comme si souvent la révolte.
04:54 Lui qui a déjà su faire basculer des finales, comme sur cette dernière action, il y a 6 ans.
05:02 -C'est par un puliberce fini. Clairement un champion.
05:07 -C'est Morgan qui ce soir-là, en plus hauteur d'un match exceptionnel, nous permet d'exploser le jeu.
05:13 -Vous allez en profiter. Vous savez, tous les 7 ans, c'est long.
05:20 Jamais vraiment rassasié, Morgan Parra est un homme de défi qui rejoint cette année le Stade français avec pour seule idée, gagner encore.
05:28 -Les ambitions, c'est que le Stade français ait eu un standing avant et aujourd'hui, c'est de retrouver ce standing et de recoller dans les 6 premières places et de jouer ses phases finales et d'être champion de France.
05:39 Un dernier objectif, finalement inachevé, soldé par une défaite en barrage qui met un terme soudainement à 17 années de carrière au plus haut niveau.
05:50 -C'est quelque chose que j'ai connu toute ma vie, pratiquement, de jouer sur le terrain. Donc bien sûr, ça reste quelque chose.
05:59 -Maintenant, ça va être différent, mais j'ai pris énormément de plaisir et ça, ça a été une chance.
06:04 17 ans de souvenirs qui s'entremêlent alors, s'échappent, se raniment aussi à l'heure des derniers au revoir.
06:12 Comme autant de moments qui auront façonné la carrière d'un joueur définitivement à part.
06:19 ...
06:22 ...
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