William Nuytens , sociologue et spécialiste des violences dans le sport, est revenu sur CNEWS sur la multiplication des actes de violence dans le monde du football amateur.
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00:00 Oui. La Fédération française de football a créé un observatoire en 2006.
00:04 J'étais à l'origine de la création avec des collègues.
00:07 Par an, il y a un million de matchs.
00:08 Il y a 13 000 matchs au cours desquels il y a des faits de violence avérés.
00:12 Donc il y a sûrement un chiffre noir qui est très important, peut-être le double.
00:16 La moitié des faits sont des faits de violence physique
00:20 et l'autre moitié correspond à des faits de violence verbale.
00:24 La plupart du temps, les joueurs sont les agresseurs et les victimes.
00:30 Et dans une moindre mesure, les arbitres sont parfois aussi les victimes des faits de violence.
00:35 Est-ce que tout ça est en augmentation ?
00:38 Parce que c'est ça qui nous intéresse.
00:39 Est-ce que la pente est mauvaise, si j'ose dire ?
00:44 Alors, la pente se stabilise aux alentours de 13 000 matchs par an.
00:49 Donc c'est-à-dire que vous avez une stabilité.
00:51 Alors il faut interroger l'instrument de mesure.
00:54 Ce sont des fiches qui sont remontées.
00:56 Elles sont remontées notamment par des dirigeants ou des arbitres.
01:00 Mais vous savez qu'il y a une déliquescence de la vocation des arbitres.
01:06 Il y a 4-5 ans, il y avait 25 000 arbitres.
01:08 Aujourd'hui, il y en a 22 000.
01:10 Ce qui veut dire qu'il y a moins de personnes qui sont en capacité de faire remonter les faits.
01:14 Donc il y a une stabilité officielle selon les statistiques dont on dispose.
01:18 Mais comme je vous l'ai dit, il y a un chiffre noir qui, à mon avis,
01:23 renvoie à une réalité qui confine avec une forme de dégradation des faits
01:29 accentuée sûrement par la crise sanitaire.
01:31 [Musique]