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00:00 vous est peut-être arrivé d'aller cueillir des abricots, des fraises chez les producteurs, sans parler des vendanges,
00:05 des moments de partage, de souvenirs, et bien tout ça, ça appartient au passé.
00:09 Après l'hôtellerie-restauration, les agriculteurs sont touchés à leur tour par la pénurie de saisonniers. Au moins 15 000 ont disparu des listings selon le
00:17 syndicat Légumes de France. Faute de bras, certaines exploitations en sont réduites à détruire leur production.
00:23 Reportage Adorly Saïm, près de Strasbourg, Mélina Fachin.
00:27 C'est le coeur lourd que Pierre Maurer, producteur de légumes, accepte de nous emmener dans l'une de ses parcelles
00:32 asséchées, laissées à l'abandon. Là on est sur le champ d'asperges qui a été éliminé
00:36 trois semaines trop tôt, parce qu'on n'a pas assez de main d'oeuvre pour les ramasser, mais moi je peux pas rester là parce que
00:41 j'en suis balade. Cette année, faute de saisonniers, il est obligé de laisser presque un tiers de sa production d'asperges pourrir sur place.
00:48 On pourrait vendre par mois jusqu'au double, mais malheureusement il n'y a pas assez de bras. Cette pénurie de main d'oeuvre, elle est très simple,
00:53 3% de chômage dans le secteur, et donc on ne trouve pas localement. Et après pour faire venir de la main d'oeuvre étrangère, il faut y loger.
00:59 C'est des bons salaires, mais bon il faut être là tous les jours.
01:02 Des gens qui veulent travailler le samedi,
01:05 localement on ne trouve plus personne. On a tous les jours des gens qui viennent,
01:08 mais lui il en a besoin de travail et le lendemain il ne se présente pas. Là, aujourd'hui, à ce jour-là, j'en
01:12 ferais au minimum 40 de plus si je les avais.
01:14 Pour tenter de limiter les dégâts, Pierre Maurer autorise la cueillette en libre service dans ses champs, mais cela est loin d'être
01:21 suffisant pour écouler toute sa production.