• l’année dernière
‍ Ancienne professeure, Hélène a tout quitté pour créer une école HPI à Lille.

À l’école Arborescence, de la maternelle au collège, les méthodes d’enseignements sont différentes. Les 39 élèves scolarisés ne sont pas dans des classes par tranches d’âge, mais plutôt par compétences et les professeurs s’appuient sur la ludopédagogie.

Loin des clichés de la série @hpitf1 avec @audrey.fleurot, Hélène, elle-même maman de 2 enfants HPI, a trouvé un mode d’éducation adapté et épanouissant.
Transcription
00:00 Moi, la série HPI qui passe, je me refuse à la regarder
00:03 parce qu'elle me semble un tas de clichés.
00:04 Ils ne sont pas tous bons en maths.
00:05 Le mot surdoué, on l'oublie tout de suite.
00:07 Les parents qui arrivent à l'école fiers d'eux, la tête haute,
00:11 tels des jeunes coques et qui disent "mon enfant est au potentiel",
00:14 souvent l'enfant ne l'est pas.
00:15 On ne se vante pas quand on a vraiment un enfant au potentiel,
00:17 en fait, on se bat.
00:19 Bonjour, Pita !
00:21 Je suis Hélène, directrice et fondatrice de l'école Arborescence de Lille,
00:24 dédiée aux enfants au potentiel.
00:25 [Musique]
00:36 J'en avais parlé au collège où je travaillais,
00:38 j'avais dit "moi, je voudrais un collège que par compétence
00:40 et mon travail par projet, etc."
00:43 Ça m'avait fait rire.
00:44 Il existe, voilà.
00:46 Bonjour, bonjour !
00:48 Ça va, Eliott ?
00:50 [Musique]
00:57 Là, on est dans les maternelles,
00:59 donc de la toute petite section à la grande section.
01:02 Alors, c'est de manière large parce qu'en fait,
01:04 on va de non-lecteur à lecteur.
01:06 Là, le lapin, il est derrière l'armoire.
01:09 C'est des enfants qui étaient, pour certains, en régression
01:13 quand ils sont entrés à l'école maternelle
01:14 par rapport à leurs compétences d'avant l'entrée
01:17 et qui, du coup, étaient en souffrance.
01:18 On peut avoir 4 ans et passer en élémentaire
01:20 parce qu'on sait lire.
01:21 On n'est pas sur les classes classiques,
01:23 on est sur les compétences, toujours.
01:25 On les prend d'où ils sont, on les emmène où ils peuvent aller.
01:28 [Musique]
01:34 On a eu des enfants qui ont vécu des choses terribles
01:36 avant d'arriver ici et maintenant, ils revivent.
01:38 Alors, qu'est-ce que tu fais, toi, Victor ?
01:40 - Je colorie des objets qui sont sur la table.
01:44 - Pourquoi tu colories la girafe ?
01:48 - Je ne suis pas professeur, donc je ne suis pas capable de la nourrir
01:50 au niveau qu'elle demande.
01:51 Depuis qu'elle est ici, on est tranquille à la maison.
01:54 - Oui, il est mieux parce que c'est vrai que c'est vraiment
01:56 un programme adapté pour eux en fonction de leur niveau.
01:58 On voyait un petit garçon malheureux
02:00 et là, c'est tout l'inverse.
02:01 Content d'aller à l'école, d'avoir des copains.
02:04 [Musique]
02:08 - Pourquoi pas présenter ça ?
02:09 [Musique]
02:12 C'est un outil pour enlever,
02:14 parce qu'on a fait un faveur à l'école télé-culture.
02:17 - Par exemple, les petits grains de blé qui restent.
02:20 - Donc ici, on est sur le temps d'agora.
02:22 Le temps d'agora, c'est une demi-heure où les enfants
02:24 peuvent remonter leur week-end, ramener un objet.
02:27 L'idée, c'est d'apprendre à s'exprimer
02:29 et c'est aussi qu'ils apprennent à s'écouter
02:31 pour interagir, etc.
02:33 Et nous, de pouvoir rebondir après sur leurs intérêts,
02:37 leurs passions, etc.
02:38 pour adapter aussi notre enseignement par rapport à tout ça.
02:42 [Musique]
02:48 - C'est le roman de Jules Verne
02:51 qui raconte l'histoire de Phileas Ford
02:54 qui a fait un pari de faire le tour du monde en 80 jours.
02:59 - On est quand même beaucoup sur l'entraide, la coopération,
03:02 s'aider les uns les autres, être en multiniveau.
03:05 Surtout, on part des compétences
03:06 pour arriver aux connaissances, c'est pas l'inverse.
03:08 [Musique]
03:12 - On est inspecté par l'Education nationale
03:15 et c'est vrai qu'à chaque fois, les inspecteurs
03:16 nous ont donné des conseils vraiment avisés
03:18 qu'on a suivis avec plaisir.
03:20 Encore une fois, on ne va pas mettre la poubelle
03:22 à l'Education nationale et le but, c'est que les enfants,
03:25 une fois qu'ils se sentent bien, puissent y retourner
03:27 parce qu'on n'est pas chez les bisonons non plus,
03:28 on est dans la vie réelle.
03:30 Donc ici, effectivement, on est dans la partie collège d'arborescence.
03:33 [Musique]
03:38 - On travaille beaucoup par le jeu au collège.
03:40 On essaie beaucoup de faire tout ce qui est français
03:42 et mathématiques en utilisant la ludopédagogie.
03:45 Enfin, on s'adapte à chacun.
03:46 On a des enfants qui ont 8-9 ans
03:49 qui commencent aussi au collège parce qu'ils ont besoin de ça.
03:53 Certains qui sont plus matures, donc ils ont besoin de voir autrement.
03:55 D'autres qui ont un niveau vraiment au-delà.
03:58 - Oui, je peux dire quand est né et mort Marguerite Dura, par exemple.
04:02 - C'est quand ?
04:03 - Née en 1914, morte en 1996.
04:06 - Edith Cresson, née en 1934.
04:08 [Musique]
04:10 - Ce n'est pas comme dans les écoles classiques, par exemple,
04:12 où on reste, on suit le cadre de la classe,
04:16 qu'on soit en 6e ou en 3e.
04:19 On peut travailler sur le niveau qui nous convient.
04:24 Je me réveille tous les matins, je suis de bonne humeur
04:26 en pensant que je vais arriver ici.
04:29 Et c'est une joie de travailler à l'école arborescente.
04:33 C'est les plus belles récompenses, c'est ce qu'on disait.
04:37 - Je t'avais fait pleurer, Nathalie.
04:38 [Rires]
04:41 [Musique]
04:46 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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