«Tous les moyens sont nécessaires pour lutter contre les extrêmes», assure Sarah El Haïry

  • l’année dernière

Le Rassemblement national demeure l'"héritier de Pétain" selon la Première ministre. Si ces termes sont peu convaincants et sortent "des années 90" pour Emmanuel Macron, il reste important de combattre l'extrême droite, tout comme l'extrême gauche, pour Sarah El Haïry, secrétaire d'État chargée de la jeunesse et du Service national universel et invitée d'Europe 1 ce matin.


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Transcript
00:00 la secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et du Service National Universel.
00:04 - Bienvenue sur Europe 1 et bonjour Sarah Elhéry.
00:07 - Bonjour.
00:07 - Elle vous dit merci.
00:08 - Qui dit merci ?
00:10 - Un grand merci.
00:11 - Qui dit merci ?
00:13 - Vous ne voyez pas ?
00:14 Qui peut dire merci ce matin ?
00:16 Marine Le Pen bien sûr, elle vous remercie tous et en particulier le Président de la République
00:22 de reconnaître publiquement que le cordon sanitaire n'existe plus.
00:25 Elle a raison de vous dire merci ?
00:27 - Franchement, ça c'est des anathèmes, des petits coups de manchette.
00:31 Moi ce que je vois c'est que notre gouvernement est assez pragmatique.
00:35 Aujourd'hui, c'est quoi notre priorité ?
00:37 C'est le quotidien des Français.
00:39 - Là vous nous faites de la lampe de bois.
00:40 - Absolument pas.
00:41 - Clairement Emmanuel Macron a acté du fait que les arguments moraux font pchit
00:44 et que le fameux cordon sanitaire a cédé depuis longtemps, vous êtes d'accord ?
00:47 - Nous soyons très clairs, comment on lutte contre le Front National ?
00:50 - Le Rassemblement National.
00:51 - Comment on lutte contre l'extrême droite dans notre pays ?
00:53 Eh bien en allant chercher des solutions.
00:56 Quand on installe des usines, quand on réindustrialise,
00:59 quand on va chercher 8000 emplois supplémentaires,
01:02 1,2 million d'emplois, ça aide qui ?
01:04 Les ouvriers, les employés, sur les terres où l'extrême droite perdue.
01:07 - Donc le président de l'imperdu, a raison.
01:09 - Mais vous savez, moi je veux dire, lutter aujourd'hui contre les extrêmes,
01:12 parce que pour moi lutter contre l'extrême droite,
01:14 comme lutter contre l'extrême gauche...
01:16 - Vous mettez sur le même plan ?
01:17 - Moi j'ai toujours mis sur le même plan, la lutte contre les extrêmes
01:20 parce que les deux fractures, chacun à sa manière, chacun à sa méthode, c'est vrai.
01:24 Mais dans le fond, lutter contre ces extrêmes,
01:26 c'est aller chercher l'essence même de qu'est-ce qu'être français.
01:29 Être français, c'est avoir foi dans le mérite,
01:31 c'est avoir une politique qui va chercher de la justice.
01:32 - Mais vous mettez sur le même plan, ça aurait l'air pour ce que je suis bien d'accord,
01:36 extrême gauche et extrême droite.
01:38 - Je vous l'ai dit, ce qui fracture...
01:39 - À vos yeux, Rassemblement National et France Insoumise.
01:41 - Moi je veux dire, ce qui fracture notre pays, je lutterai toujours contre.
01:44 Quelle que soit la forme, quelle que soit la forme.
01:45 - Pourquoi ?
01:46 - Parce que je suis profondément universaliste,
01:48 parce que je crois que la politique, elle apporte des solutions.
01:50 Ces solutions, elles doivent avoir deux piliers.
01:52 Le mérite, l'effort, la foi dans nos institutions.
01:55 Et de l'autre côté, l'espérance.
01:57 Pour ses enfants, pour son travail, pour sa famille, pour sa santé.
02:01 Et ces deux piliers, on a des mesures concrètes.
02:03 - On va en parler.
02:04 Quelle est la définition pour vous ce matin du mot "désaveu",
02:06 "recadrage" ou bien même "humiliation" ?
02:09 - Vous savez, moi je ne suis pas agrégée de langue moderne.
02:11 - C'est l'illustration de ce qu'a fait hier en Conseil des ministres Emmanuel Macron,
02:14 en rappelant à l'ordre Elisabeth Borne,
02:16 quand à sa sortie sur le RN,
02:18 et pétain, reprendre ainsi publiquement sa première ministre.
02:21 Comment vous appelez cela ?
02:22 - Alors, je ne sais pas où est-ce que vous avez vu que c'était public.
02:25 Moi, il se trouve qu'on m'a toujours appris,
02:26 et c'est le fruit de l'éducation qui a été la mienne,
02:28 de ne jamais commenter des propos quand tu n'as pas été témoin de ces propos.
02:31 Il se trouve que hier matin...
02:32 - Tout le Conseil des ministres en a été témoin.
02:34 - Oui, mais moi j'étais en Italie.
02:35 - Vous pensez que le président de la République n'a pas prononcé ces mots ?
02:37 - Vous savez, moi je ne fais pas de supputations.
02:40 Hier, moi je m'occupais des jeunes.
02:42 - Le fonctionnaire des synonymes, recadrage, blâme, prise de distance, humiliation,
02:45 qu'est-ce que vous choisissez ?
02:46 - Aucune.
02:47 - C'est un prélude à sa sortie définitive de main.
02:49 - Moi, ce que je choisis, c'est action collective,
02:51 pour le quotidien des Français,
02:53 pour retrouver la fierté de notre pays,
02:56 pour rester dans le concert des nations.
02:57 - Ça m'a l'air.
02:58 - Quand rien ne va plus, quand une première ministre s'exaspère ainsi un président,
03:01 qu'attend-il pour la remplacer ?
03:02 Pourquoi l'user ainsi jusqu'à la corde ?
03:04 - Mais la confiance est là.
03:05 - Aujourd'hui, la confiance est là entre le président de la République et la première ministre.
03:09 - Aujourd'hui, elle est la chef de notre gouvernement.
03:11 - En le disant, vous n'y croyez même pas.
03:12 - C'est faux.
03:13 Aujourd'hui, elle est la chef de notre gouvernement.
03:15 C'est elle qui siège aux questions au gouvernement.
03:17 C'est la chef de notre gouvernement.
03:19 - Oui, factuellement.
03:19 - Factuellement, c'est la nôtre.
03:20 - Et demain, le sera-t-elle encore longtemps ?
03:22 - Vous savez, ça, c'est la prérogative du président de la République,
03:24 et exclusivement de la présidente de la République.
03:26 Et vous savez, moi, je suis tellement gaulliste que j'adore notre Constitution.
03:28 Il se trouve que les rôles et les responsabilités sont rappelés noir sur blanc.
03:33 Mais jamais je m'amuserais à rentrer dans des débats.
03:35 Ça fait trois minutes qu'on commente ça.
03:37 - Le président de la République qui a prononcé ces mots.
03:39 - Mais ça fait trois minutes qu'on commente des mots potentiellement dits
03:42 pendant un Conseil des ministres.
03:43 Moi, ce que je vous dis, c'est qu'au quotidien, les Français, ils me disent quoi ?
03:46 Je veux un métier, je veux accéder au logement, je veux accéder aux soins,
03:49 je veux que mes enfants aient un avenir.
03:52 - Donc, sur le fond, il faut arrêter les arguments moraux contre le RN.
03:55 Vous dites oui, il faut répondre.
03:56 - Tous les moyens sont nécessaires pour lutter contre les extrêmes.
03:58 - Tous les moyens, y compris de dire que c'est l'héritier de Pétain.
04:01 - Mais vous pensez que les repères historiques ne sont pas nécessaires ?
04:03 - Alors, dites-nous.
04:04 - Est-ce que vous pensez que le RN est l'héritier de Pétain ?
04:06 - Moi, je pense qu'aujourd'hui, plus que jamais,
04:09 nous avons besoin d'avoir conscience de notre histoire,
04:12 des courants historiques qui ont bâti notre histoire.
04:14 Parce qu'on ne peut pas bâtir un avenir si on n'a pas conscience de ses repères.
04:17 - Ce n'est pas ma question, ça va arriver.
04:19 - Mais c'est ma réponse, madame Mamouk.
04:20 - Vous avez dit tout à l'heure que vous n'étiez pas historienne.
04:22 - Non, je ne le suis pas.
04:23 Et c'est pour ça que, très basiquement, en tant que citoyenne,
04:25 je pense qu'il faut muscler l'esprit de nos citoyens
04:28 avec, évidemment, toutes les idéologies qui ont pu traverser notre pays,
04:32 mais surtout répondre aux besoins maintenant, en ce moment,
04:35 et dénoncer les facéties.
04:37 Ça veut dire quoi ?
04:38 Quand le RN ne vote pas, au niveau européen,
04:41 un certain nombre de soutien pour les Français.
04:44 - Mais il faut le dire, ça va arriver.
04:45 - C'est gonflé quand même, de la part d'un gouvernement
04:47 qui a salué, il y a encore quelques semaines,
04:48 l'attitude républicaine du RN lors du débat sur la réforme des retraites.
04:52 Et aujourd'hui même, il y a quelques jours,
04:54 la première ministre qui dit que c'est l'héritier de Pétain
04:57 a avoué que, en même temps, est-ce qu'il n'a pas des limites ?
04:59 - Madame Mabrouk, nous avons toujours combattu
05:01 et l'extrême droite et l'extrême gauche
05:04 de manière assez ferme, pour plein de raisons.
05:06 La première, c'est parce que les deux veulent fracturer notre pays.
05:09 L'extrême droite, c'est le fruit,
05:11 ça a été une des raisons qui a fait que je me suis engagée en politique.
05:14 Pourquoi ? Parce qu'ils ne me regardent pas
05:16 de la même manière qu'un autre Français.
05:17 Donc je ne veux pas qu'on me juge sur mon degré de Français.
05:20 Ça, ça a été un des enjeux qui a été le mien.
05:22 Pourquoi ? Parce que moi, je crois au mérite,
05:24 je crois à la force de cette France qui te regarde
05:26 simplement par l'effort qu'est le tien et tes actes.
05:28 Ça, c'est important pour moi.
05:30 Et de l'autre côté, une extrême gauche
05:32 qui appelle à l'anarchie, au désordre
05:34 et finalement à détruire tout ce qu'on a
05:37 comme grand pilier d'autorité dans notre pays.
05:40 Et ça, c'est aussi mon combat.

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