Sabrina a failli mourir d’un infarctus il y a un an. La raison : la méconnaissance des symptômes chez la femme. Ambassadrice de l’association Agir pour le Cœur des Femmes, elle témoigne pour la santé des femmes et milite pour plus de prévention
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00:00 Pendant qu'on est en train de parler aujourd'hui,
00:01 200 femmes en France vont mourir d'un problème cardiovasculaire.
00:04 Si je m'étais écoutée et je prenais un Doliprane,
00:06 je me recouchais et j'aurais fait ce qu'on appelle un infarctus silencieux,
00:10 c'est-à-dire qu'on décède pendant son sommeil.
00:12 Dans la nuit du 27 au 28 janvier 2021,
00:16 je suis réveillée par une douleur très lancinante entre les homoplates,
00:20 un inconfort intestinal à tel point que je réveille Jean-François,
00:24 mon mari, en fait, pour lui expliquer mon ressenti,
00:29 le fait que je ne me sentais pas bien du tout.
00:31 Si je m'écoute, je prends un Doliprane,
00:32 je repars me coucher parce que je me dis que
00:35 je me lève dans quelques heures pour le travail.
00:36 On se fait quand même un petit café en tête à tête à 3h30 du matin.
00:40 En fait, je vomis le café et Jean-François reconnaît les signes
00:44 d'un problème cardiovasculaire.
00:45 Il me dit "je pense que c'est ton cœur, tu me fais penser à ta sœur".
00:48 Sylvie est ma grande sœur et elle est décédée l'année de ses 36 ans
00:52 d'un infarctus du myocarde, 10 ans avant mon infarctus du myocarde.
00:56 À partir de l'appel du SAMU, on demande à Jean-François
00:58 est-ce que c'est quelqu'un de stressé, est-ce que c'est quelqu'un d'angoissé.
01:01 La première piste à laquelle on pense, c'est la crise d'angoisse
01:05 à tel point que même moi j'arrive à me dire
01:08 "c'est peut-être une crise d'angoisse".
01:10 Jean-François, qui est quelqu'un pourtant de très posé,
01:13 insiste très lourdement parce qu'il veut me mettre dans un plus petit hôpital.
01:18 En fait, Jean-François insiste en disant "non, non, enfin,
01:21 je reconnais tous les signes que ma belle-sœur a eus précédemment
01:25 et pour moi, c'est cardiaque, vous l'emmenez en cardiologie".
01:28 Jean-François, il a bien fait parce que dans le quart d'heure qui suit,
01:32 l'enzyme cardiaque qui prouve que ton cœur est en souffrance,
01:36 la tromponine, elle explose, c'est un infarctus du myocarde
01:39 et ma vie, elle est sauvée dans ce temps de réaction de 15-20 minutes.
01:44 Après ça, c'est de la réanimation, des soins intensifs et une convalescence.
01:48 C'est l'histoire de Sylvie, c'est son décès, c'est ça qui me sauve la vie.
01:53 À la base, Sylvie et moi, on est l'antithèse d'un infarctus.
01:56 Pour tous les préjugés, on n'est pas en surpoids, on ne fume pas,
02:02 allez, on fume une cigarette sociale en fait,
02:05 on ne boit pas, on n'a pas de cholestérol.
02:08 Sylvie venait de faire un check-up complet, tout allait bien.
02:11 Pendant qu'on est en train de parler aujourd'hui,
02:12 200 femmes en France vont mourir d'un problème cardiovasculaire.
02:15 C'est la première cause de décès chez la femme,
02:18 c'est dix fois plus que l'accident de voiture,
02:20 six fois plus que le cancer du sein,
02:21 sans avoir la prétention de comparer les maladies.
02:25 L'infarctus, déjà dans les préjugés, c'est une maladie masculine
02:30 qui touche les hommes hyper stressés d'une cinquantaine d'années.
02:33 J'avais moi-même ce préjugé-là en fait.
02:35 Et au final, les maladies cardiovasculaires, elles touchent tout le monde.
02:38 On attend d'une femme d'avoir le même symptôme d'un homme,
02:41 mais biologiquement, on n'a pas du tout le même corps,
02:43 donc on ne peut pas avoir les mêmes symptômes et vice-versa en fait.
02:46 Il n'y a aucun exemple type de symptôme, de toute façon,
02:49 il faut simplement qu'on se fasse confiance, les femmes.
02:52 Une des grandes initiatives de l'association Agir pour le cœur des femmes,
02:56 ça s'appelle les bus du cœur.
02:57 Les bus du cœur, c'est un superbe bus qui se promène de ville en ville.
03:02 Dans ce bus, on va trouver un cardiologue, un gynécologue, un médecin généraliste.
03:07 On va, en quelques examens, pouvoir rechercher des facteurs de risque
03:12 chez les femmes qui viennent se présenter au bus.
03:15 Une femme, en moyenne, s'est prouvée,
03:17 elle met 15 minutes de plus à appeler les secours quand il s'agit d'elle
03:20 que quand il s'agit d'un proche.
03:22 81% des femmes prennent davantage soin de la santé de leurs proches,
03:27 de leurs enfants, de leur mari, de leurs parents, que de la leur.
03:30 Si on appelle aux urgences quand on est une femme
03:32 et qu'on n'a pas la chance d'être mariée à Jean-François,
03:35 on assiste un petit peu plus.
03:37 On dit qu'on n'est pas hystérique, on se fait confiance en fait.
03:40 Si on a confiance en nous, on va réussir à persuader l'autre.
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