Après 45 années passées au Provençal puis à La Provence, notre grand reporter spécialiste de l'OM prend sa retraite. Hier soir, le club marseillais et les champions d'Europe de 1993 l'ont honoré au Vélodrome
II a toujours exécré le mercato, le jeu de dupes des agents et les parties de poker menteur des dirigeants. Aujourd'hui, son nom est pourtant associé à cette rubrique, dans la case "départ". Mario Albano range le stylo après 45 années passées à commenter l'actualité du sport et du football, dont 39 essentiellement consacrées au suivi de l'OM, au Provençal puis à La Provence. Une page se tourne, donc, pour notre vénérable confrère âgé de 65 ans. Un amoureux du jeu, un connaisseur inégalable du club olympien qui, aux secousses régulières et dévastatrices des coulisses, a toujours préféré les belles histoires. Celles nées sur le terrain, qu'il a arpenté en couvrant notamment cinq coupes du monde et sept Euros, et dont il est l'un des plus éminents experts dans le monde des médias.
Comme un symbole, le club marseillais l'a distingué hier soir avant le match au Vélodrome, en lui offrant un maillot encadré, floqué de son patronyme et au nombre d'années écoulées en tant que suiveur de l'OM. Et qui d'autres que les héros de Munich, champions d'Europe en 1993, pouvaient lui transmettre ce présent ? Séquence émotions garantie, forcément. Notamment lorsque Didier Deschamps l'a enlacé.
Bonne retraite Mario !
II a toujours exécré le mercato, le jeu de dupes des agents et les parties de poker menteur des dirigeants. Aujourd'hui, son nom est pourtant associé à cette rubrique, dans la case "départ". Mario Albano range le stylo après 45 années passées à commenter l'actualité du sport et du football, dont 39 essentiellement consacrées au suivi de l'OM, au Provençal puis à La Provence. Une page se tourne, donc, pour notre vénérable confrère âgé de 65 ans. Un amoureux du jeu, un connaisseur inégalable du club olympien qui, aux secousses régulières et dévastatrices des coulisses, a toujours préféré les belles histoires. Celles nées sur le terrain, qu'il a arpenté en couvrant notamment cinq coupes du monde et sept Euros, et dont il est l'un des plus éminents experts dans le monde des médias.
Comme un symbole, le club marseillais l'a distingué hier soir avant le match au Vélodrome, en lui offrant un maillot encadré, floqué de son patronyme et au nombre d'années écoulées en tant que suiveur de l'OM. Et qui d'autres que les héros de Munich, champions d'Europe en 1993, pouvaient lui transmettre ce présent ? Séquence émotions garantie, forcément. Notamment lorsque Didier Deschamps l'a enlacé.
Bonne retraite Mario !
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00:00 Comment ils vont faire sans toi ?
00:02 Tu vas rester là, tu vas contrôler quand même un peu.
00:06 Peut-être.
00:07 Tu ne vas pas rester sans rien faire, ça ne se fait pas.
00:10 1er juillet 1976, ça a été mon premier jour de travail au Provençal.
00:23 Un stage d'été, puis un deuxième à l'été 78 et j'ai été embauché en novembre 78.
00:29 Donc voilà, ça fait à peu près 47 ans.
00:32 Une vie qui se termine et une autre qui commence.
00:34 Il y en a eu tellement. Jean-Pierre Papin évidemment, mais aussi Chris Waddell,
00:41 Eric Dimeco, Frank Soze, Didier Drogba, Fabrizio Gravanelli, Laurent Blanc, Mathieu Valbuena.
00:47 Pour moi, mon idole reste Josip Skoblar et j'ai eu la chance de le connaître et de devenir son ami.
00:54 Donc c'était parfait pour moi.
00:57 Il y en a eu beaucoup aussi, Gérard Gilly et Raymond Goutals, on va dire que ce sont mes préférés.
01:01 Mon plus beau match, ça reste sans doute France-Portugal, la demi-finale de l'Euro 84 à Marseille
01:10 avec cette action de dernière minute de Jean Tigana et le but de Michel Platini.
01:16 C'était ma première grande compétition.
01:18 C'est un moment extraordinaire, extraordinaire pour moi.
01:24 Le plus beau but pour moi, c'est celui de Basile Boli contre le PSG le 29 mai 1993 au Stade Vélodrome.
01:31 Un but irréel, impossible à répéter.
01:35 Mon pire souvenir, c'est évidemment Furiani le 5 mai 1992 avec tous ces morts, tous ces blessés,
01:46 tous ces gens qui sont restés paralysés, beaucoup d'amis qui ont été gravement touchés.
01:51 Moi j'ai eu la chance de l'être peut-être un petit peu moins.
01:54 J'ai toujours des problèmes de dos mais bon, je suis là, contrairement à d'autres.
01:59 J'ai eu tellement de beaux souvenirs dans ma carrière avec 5 Coupes du Monde et 7 Euros.
02:06 Ma dernière finale de Coupes du Monde, quand j'ai regardé au Maracana le Cris du Corcovado,
02:11 je sentais que j'étais privilégié.
02:13 Mais les autres, ça reste quand même, évidemment le 26 mai 1993, la victoire de l'OM en Coupe d'Europe.
02:20 Évidemment le 12 juillet 1998, la France qui gagne la Coupe du Monde.
02:25 Pour moi c'était totalement irréel.
02:27 Et puis le doublé de l'OM en 1989, aussi bien le titre de champion
02:30 que cette fantastique finale de Coupe de France contre Monaco.
02:33 J'ai couvert à peu près 2000 matchs officiels, mais c'est difficile.
02:42 Bon, 180 je crois de Coupes d'Europe de l'OM, environ 220 de l'équipe de France.
02:47 Le reste, je suis très imprécis parce qu'il y a beaucoup de matchs aujourd'hui,
02:51 je ne me souviens plus si j'y étais ou pas.
02:53 Donc voilà, j'ai eu cette chance.
02:56 Je voulais faire ce métier quand j'étais enfant et j'ai réalisé mon rêve.
03:01 Voilà, merveilleux.
03:04 Non voilà, on ne va pas faire les vieux combattants, mais c'était une autre période.
03:09 Et bon, après il y a malheureusement les aléas de la vie qui ont fait que,
03:14 notamment avec ce qu'on a pu malheureusement vivre à Furiani,
03:18 où Mario a été évidemment beaucoup impacté d'être là.
03:22 Il n'y a pas question de journaliste.
03:25 Voilà, il fait partie de la famille et dans ces moments-là,
03:30 ça reste un mauvais souvenir, mais ça reste toujours
03:33 et ça marque évidemment humainement les personnes.
03:37 Après il a repris sa route, avait sa plume aussi brillante, acide,
03:42 très acide des fois, mais bon, c'est comme ça, c'est Marseille.
03:45 Moi, sans trop y croire, je souhaite à tous mes confrères les plus jeunes
03:49 que dans 30 ans, ils puissent avoir les mêmes rapports avec des joueurs d'aujourd'hui.
03:53 Mais je n'y crois pas trop.
03:55 C'est plus compliqué.
03:56 Je n'y crois pas trop.
03:57 Allez, on tire le rideau.
03:58 Pas complètement quand même.
04:01 C'est tout simplement une des mémoires de l'OM qui s'en va.
04:05 C'est le grand spécialiste de l'histoire du club.
04:08 Il connaît l'histoire de ce club depuis des années.
04:13 Je suivais particulièrement ses rubriques sur les anciens matchs,
04:18 les compos des années quand j'étais gamin, quand je suivais l'OM.
04:23 C'est toujours dommage quand un journaliste comme ça,
04:29 qui représente l'histoire et la mémoire du club, s'en va
04:32 parce qu'on se dit que c'est un peu du club qui s'en va aussi.
04:35 Qu'est-ce qui m'a trouvé ?
04:38 Je ne suis pas mort.
04:39 Non, mais c'est surtout le fait que les jeunes,
04:44 on va arriver à des gamins qui n'auront pas connu notre génération.
04:48 Et c'est normal, c'est l'histoire de la vie.
04:51 On est content parce qu'il part à la retraite en pleine forme.
04:54 Il va pouvoir faire de la musique.
04:56 Et il va pouvoir profiter de ses petits-enfants.
04:58 [Musique]
05:05 [Musique]