Le porte-parole du syndicat national des professionnels infirmiers, Thierry Amouroux, à propos du manque d'infirmiers : «Les normes internationales, c'est 6 à 8 patients par infirmier. En France, c'est le double. On ne peut pas faire une prise en charge correcte dans de telles conditions [...] il y a une perte de sens».
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00:00 Écoutez, s'il y a autant de postes vacants dans les hôpitaux,
00:04 c'est parce qu'on demande à des professionnels d'exercer dans des conditions déplorables.
00:12 On a un métier formidable, mais on nous fait travailler dans de telles conditions
00:18 que de plus en plus de soignants s'en vont.
00:22 Il y avait 7 500 postes infirmiers vacants en 2020, on est passé à 34 000 en 2021,
00:28 et aujourd'hui c'est 60 000 postes infirmiers qui sont vacants dans les établissements de santé,
00:36 tout simplement parce qu'on nous fait travailler dans des conditions impossibles.
00:44 Les normes internationales, c'est 6 à 8 patients par infirmière.
00:49 En France, c'est aujourd'hui le double.
00:52 Donc on ne peut pas faire une prise en charge correcte des patients dans de telles conditions.
00:59 On n'a pas le temps de faire ce qui est important pour nous et ce qui est important pour les patients,
01:06 c'est-à-dire tout ce qui est l'accompagnement, l'éducation à la santé, l'éducation thérapeutique, la relation d'aide.
01:14 Nous, on veut être infirmière à l'hôpital,
01:18 et nous avons une technostructure qui veut des techniciennes spécialisées dans une usine à soins.
01:25 Donc ce qui les intéresse, c'est qu'on enchaîne des actes techniques,
01:29 injection, perfusion, transfusion, que surtout on les coche dans l'ordinateur
01:34 de façon à pouvoir les facturer ensuite à l'assurance maladie, ça s'appelle la tarification à l'activité.
01:40 Et donc il y a une vraie perte de sens parce que tout ce qui est notre cœur de métier,
01:45 et ce qu'attendent les patients, les patients n'attendent pas d'être simplement des objets de soins.
01:52 C'est des personnes qui ont besoin qu'on leur accompagne, qu'on leur explique la pathologie,
01:57 qu'on leur explique le traitement, qu'on les accompagne sur ce chemin de vie avec la maladie.
02:03 Et ça, on a de moins en moins de temps de le faire.
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