• il y a 2 ans
Aujourd'hui, au Québec, c'est un peu moins de 5% des naissances qui sont faites en maison de naissance ou au domicile des familles, un phénomène qui reste encore assez marginal.

Beaucoup de questions se posent alors: est-ce que c'est dangereux pour la mère et le bébé d’accoucher à la maison ? Est-ce que c'est un service gratuit ? En quoi est-ce différent d'un suivi à l'hôpital ?

Notre vidéojournaliste Ismaël Koné en a fait le reportage.

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Transcription
00:00 Je vais bientôt devenir papa.
00:01 Et avec ma blonde, on a décidé d'avoir un suivi en maison de naissance et d'accoucher
00:05 à la maison de façon naturelle.
00:07 Ça, ça veut dire qu'on n'est pas suivi par des médecins ou des infirmières, mais
00:10 plutôt par des sages-femmes.
00:11 À moins que ma blonde change d'idée ou qu'il y ait des complications, l'accouchement
00:15 va avoir lieu chez nous, sans intervention médicale.
00:17 J'aurais sûrement fini par accoucher à l'hôpital si ma meilleure amie n'avait
00:23 pas accouché à la maison l'année dernière.
00:24 Elle m'a parlé de son expérience, puis j'ai trouvé ça formidable.
00:28 J'aime pas nécessairement les hôpitaux, comme beaucoup de monde, je pense.
00:34 Puis l'idée d'accoucher dans une pièce où il pourrait y avoir des personnes que
00:41 je connais pas, peut-être, me rendait pas super à l'aise.
00:45 Puis je trouve pas que les accouchements devraient nécessairement tous être médicalisés de
00:53 façon systématique.
00:54 Ils sont pas tous médicalisés à l'hôpital, mais je pense qu'il y a plus de chances
01:01 d'avoir des interventions médicales quand on accouche à l'hôpital par rapport à
01:06 la maison de naissance, où l'accouchement physiologique est vraiment mis de l'avant.
01:10 Je trouve ça génial qu'on apprenne à connaître nos deux sages-femmes avant l'accouchement.
01:15 Ça me donne plus de contrôle sur mon environnement, puis ça me permet d'être un peu comme
01:21 l'actrice principale de ma grossesse puis de mon accouchement.
01:24 Aujourd'hui, au Québec, c'est un peu moins de 5% des naissances qui sont faites
01:29 en maison de naissance ou au domicile des familles.
01:31 C'est donc un phénomène qui est encore assez marginal et on se fait poser beaucoup
01:35 de questions.
01:36 Est-ce que c'est pas dangereux pour la mère et le bébé d'accoucher à la maison?
01:39 Est-ce que c'est un service qui est gratuit?
01:40 En quoi c'est différent d'un suivi qu'on aurait eu à l'hôpital?
01:44 On offre des suivis de maternité complet.
01:46 Ça veut dire que dès le moment où vous êtes enceinte, jusqu'à ce que votre bébé
01:51 ait 6 semaines, on va faire le suivi complet en pleine autonomie de votre grossesse.
01:56 On est responsable aussi des accouchements et on fait le suivi de la mère et du bébé
02:00 jusqu'à 6 semaines.
02:01 Donc ça se traduit par des rendez-vous de grossesse qui sont vraiment globaux, donc
02:06 toute la portion médicale, les paramètres, mais aussi une portion qui est plus psychosociale
02:11 sur le vécu, l'information, la préparation.
02:13 On offre une gamme d'activités communautaires à la maison de naissance pour permettre le
02:18 réseautage entre les familles, mais aussi la préparation à l'accouchement, entre
02:21 autres par les cours prénataux.
02:23 Et évidemment l'accompagnement à l'accouchement.
02:25 Donc on est deux personnes à l'accouchement, deux sages-femmes, une aide natale, et cet
02:30 accouchement-là peut se passer dans le lieu de votre choix.
02:32 Donc ça, c'est spécifique à la pratique des sages-femmes.
02:34 C'est les seuls professionnels qui peuvent offrir le choix du lieu de naissance, donc
02:38 à domicile, à la maison de naissance ou à l'hôpital.
02:41 Et le suivi post-natal, qui est aussi très intense.
02:44 Donc dans la première semaine, on fait minimalement trois visites à domicile pour s'assurer
02:48 que maman et bébé récupèrent bien, mais aussi que l'allaitement, c'est le choix
02:52 de la famille, se met en route.
02:54 On fait un soutien très, très intensif à l'allaitement.
02:56 C'est pour ça qu'on a des taux d'allaitement très élevés aussi.
02:58 On se revoit deux semaines, six semaines.
03:00 Et pendant tout ce continuum, les sages-femmes sont disponibles pour vous 24 heures sur 24,
03:05 7 jours sur 7.
03:06 Les sages-femmes sont intégrées au réseau de la santé, donc si vous avez une carte
03:09 d'assurance maladie ou des assurances médicales, c'est couvert.
03:12 Là, on est en 2023.
03:14 On n'est plus à l'époque de « on a des doutes sur la sécurité ».
03:17 Ça a été largement démontré et c'est soutenu par toutes les sociétés savantes,
03:24 par la Société des autochthoriciens gynécologues du Canada notamment, qui reconnaît la pratique
03:29 sages-femmes comme étant une approche totalement valable et sécuritaire.
03:33 Ce qui est démontré, en fait, c'est que c'est au moins aussi sécuritaire d'accoucher
03:39 à l'extérieur de l'hôpital quand on a une grossesse normale et qu'on est en santé.
03:44 Puis la raison derrière ça, c'est qu'on le sait que la pratique des sages-femmes permet
03:48 de diminuer les interventions et que c'est beaucoup ces interventions-là qui vont créer
03:52 des complications.
03:53 Quand on se prépare à faire un accouchement physiologique à la maison, c'est super
03:56 important d'être ouvert à la possibilité que ça ne se passe pas comme prévu et qu'on
04:00 doive se rendre à l'hôpital.
04:01 Si c'était le cas pour nous, c'est à l'hôpital Sacré-Cœur qu'on irait.
04:05 J'ai eu la chance de rencontrer Sophie Turcotte, qui est infirmière là-bas.
04:08 À l'unité mère-enfant de l'hôpital du Sacré-Cœur, on a déménagé dans nos nouveaux
04:13 locaux le 15 juin dernier.
04:14 Donc, nous sommes passés d'un modèle plus standard où on accouchait dans une chambre
04:18 puis on transférait ensuite dans une chambre postpartum avec plusieurs familles, vers un
04:22 modèle où on a 26 chambres uniques du modèle TARP qu'on appelle pour travail accouchement-récupération-postpartum.
04:30 Tout se fait dans la même chambre.
04:32 Puis à travers cette unité-là, on a inclus des espaces pour le soulagement de la douleur
04:37 non pharmacologique, comme nos deux grandes salles de bain avec des bains thérapeutiques
04:42 format géant.
04:43 Puis chaque chambre est munie de sa salle de bain unique.
04:46 On a accès à des ballons, des coussins de positionnement, des barres de suspension,
04:53 tout ça pour encourager la mobilisation des patientes puis le confort des familles pendant
04:58 l'accouchement.
04:59 En fait, souvent pendant le suivi de la grossesse, les patientes vont questionner sur ce qui
05:04 est possible de faire à l'hôpital.
05:06 Ils vont parler aux médecins de leur préférence, de ce qu'ils ont envie de faire, puis les
05:09 médecins vont exposer un peu ce qui est possible de faire à l'hôpital.
05:13 Un accouchement physiologique à l'hôpital, ça se fait.
05:16 Ça se fait tous les jours.
05:17 C'est juste que les patientes ici sont conscientes qu'elles ont des options différentes de
05:21 ce qui est offert à la maison de naissance, comme par exemple la péridurale ou toutes
05:25 les autres gestion de la douleur pharmacologique.
05:28 C'est quelque chose qui est offert à l'hôpital.
05:29 Les patientes le savent.
05:30 Elles vont s'en prévaloir si elles ont envie d'en avoir ou pas.
05:33 Puis elles vont nous signifier parfois par des plans de naissance c'était quoi leur
05:37 idéal d'accouchement.
05:38 Puis après, on voit comment ça évolue.
05:40 Avec sa nouvelle unité mère-enfant, on voit que l'hôpital Sacré-Cœur met les besoins
05:45 de la famille au premier plan et se rapproche de la philosophie qui est mise de l'avant
05:49 en maison de naissance.
05:50 Par contre, quand on a un suivi sage-femme, ça veut dire qu'on a décidé que pendant
05:55 l'accouchement, il n'y aura aucun soulagement pharmacologique de la douleur comme l'épidurale.
06:00 Pourquoi choisir la douleur?
06:01 C'est ce que je vous explique dans la prochaine vidéo.
06:03 Ciao!
06:07 ♪ ♪ ♪

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