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Quel est le point commun entre JCVD, Street Fighter et Michael Jordan ? Ce sont des légendes ! 
Entouré d’experts triés sur le volet, Sébastien Abdelhamid vous invite Dans La Légende.

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue dans La Légende.
00:00:02 Dans La Légende, c'est l'émission qui retrace l'histoire de vos émotions.
00:00:06 On parle de cinéma, de jeux vidéo, de musique, de manga, de sport.
00:00:10 Et nous voilà réunis à nouveau pour la troisième et dernière partie, normalement,
00:00:16 de Zinedine Zidane, a.k.a. Zizou.
00:00:20 *Générique*
00:00:31 Et pour cette troisième et peut-être dernière partie de Zidane,
00:00:34 un casting toujours aussi clinquant avec Monsieur Roland Courbis, la légende, himself.
00:00:40 Bienvenue, t'es chez toi maintenant.
00:00:44 - Je suis venu. - Welcome back.
00:00:48 - J'ai mis la moitié du tank la dernière fois. - Voilà, maintenant tu connais la route.
00:00:50 Maxime, à côté de toi, pareil, t'as tes petites habitudes.
00:00:53 - J'ai mon rond de serviette, ouais. - Voilà, sauf foot, welcome back, pareil.
00:00:57 Mais on a un nouveau challenger avec nous, Thibaut, consultant RMC.
00:01:02 Tu connais un petit peu le bonhomme, donc bienvenue pour cette troisième
00:01:06 mais première partie pour toi. - Merci.
00:01:10 - On s'était arrêté à un moment assez incroyable dans la carrière de Zidane,
00:01:14 comme il y en a beaucoup, mais on s'était arrêté à Zidane, ses années réelles.
00:01:18 Et on a stoppé à un moment particulier, c'est 2006.
00:01:22 On va reprendre à ce moment-là.
00:01:23 Pour ceux qui n'ont pas vu les deux premières parties, allez-y.
00:01:27 Bon, même si on peut se les faire dans le désordre, c'est pas grave.
00:01:31 Il y a quelque chose qui fait que ça va être un vrai point d'orgue de la carrière de Zidane.
00:01:39 C'est notamment la carrière internationale, parce qu'en 2006, il y a une Coupe du Monde.
00:01:43 Sauf qu'à cette époque-là, Zizou, il n'est plus du tout en équipe de France.
00:01:48 Je vous laisse la parole. Qu'est-ce qui se passe ?
00:01:50 Comment Zidane revient et pourquoi ?
00:01:54 - Je crois qu'il a entendu une voix.
00:01:55 Il raconte qu'il a entendu une voix qui lui a dit de revenir en équipe de France.
00:02:00 Il ne l'a jamais vraiment trop expliqué, cette voix,
00:02:02 ou quand les gens l'interrogeaient, il n'a pas réussi à la décrire.
00:02:06 C'était une forme... - Une voix au téléphone ?
00:02:08 - Non, une voix dans la nuit. - D'accord.
00:02:09 - Je ne sais pas, en fait, ce qui est marrant, c'est...
00:02:11 - C'est un coup de fil dans la nuit.
00:02:13 - Non, je crois que c'est une voix pendant un rêve, je pense, ou...
00:02:15 C'est assez mystique, mais ce n'est pas plus mal que ça reste un mystère.
00:02:17 - C'est une interview qu'il donne à France Foot au moment où il revient.
00:02:22 Et il y a à ce moment-là une espèce de polémique qui s'instaure pour demander
00:02:29 est-ce que c'est une voix, est-ce que c'est son frère ?
00:02:32 Et lui, ensuite, il dit non, non, non, mais...
00:02:35 Il corrige, il dit non, non, mais en fait, c'est quelque chose que je voulais faire.
00:02:37 Et il revient sur le champ un peu du rationnel, si je puis dire.
00:02:40 Et en fait, il y a souvent ça chez Zizou dans son rapport à sa carrière.
00:02:45 Il y a toujours un côté un peu mystique que lui-même entretient.
00:02:48 Il y a toujours des...
00:02:52 Lui, il considère toujours, et Roland en parlera certainement mieux que moi,
00:02:55 mais lui, il considère toujours que c'est par son travail qu'il est arrivé, etc.
00:02:58 Il ne s'est jamais considéré comme un génie du football, Zizou, jamais.
00:03:02 Et donc, il a toujours considéré, je n'ose pas dire,
00:03:04 d'avoir le complexe de l'imposteur, mais quasiment.
00:03:06 C'est-à-dire que... - C'est pour ça qu'il est toujours discret.
00:03:08 - Toujours discret. Il répète toujours qu'il connaissait des joueurs bien plus talentueux que lui,
00:03:13 que lui n'était pas du tout le meilleur, mais qu'il était celui qui avait peut-être le plus de désir de réussite.
00:03:19 Et ce qui fait que toutes ces décisions comme ça, qui peuvent sembler un peu étranges dans sa carrière,
00:03:24 et c'est pareil quand il revient en réal, on se demande pourquoi il est parti, pourquoi il revient.
00:03:28 Et en fait, il y a une espèce de...
00:03:30 Dans sa grande interview dans l'équipe, il raconte ça aussi.
00:03:32 Il revient toujours sur son rapport un peu à sa carrière,
00:03:35 et il est toujours un peu dans l'interrogation de comment ça se fait que j'ai un destin comme ça.
00:03:41 - Oui, il n'a jamais été dans...
00:03:43 "J'ai voulu battre des records, j'ai voulu gagner ça..."
00:03:46 C'est vrai qu'il y a ce côté toujours sur la réserve.
00:03:50 Et c'est ce qui se passe pour le retour de 2006.
00:03:52 Alors, 2006...
00:03:56 J'aimerais qu'on revienne sur l'équipe de France sans Yizhou.
00:03:59 Qu'est-ce qui se passe ? Comment ça tourne ?
00:04:01 Il se qualifie pour la Coupe du Monde 2006.
00:04:04 Comment ça tourne à ce moment-là ?
00:04:06 Parce qu'il y a un échec de 2002 qui est énorme dans la tête de tout le monde,
00:04:12 où 2002, c'est...
00:04:14 - 2002, ce n'est même pas un échec, c'est un fiasco.
00:04:17 En 2002, on n'est pas mauvais, on est ridicule.
00:04:21 Ce n'est pas tout à fait pareil.
00:04:22 Et ça, un garçon discret mais fier comme Yizhou
00:04:28 n'a pas dû supporter ce qui s'est passé en 2002,
00:04:31 avec en plus lui qui se blesse dans un match...
00:04:36 Je ne dis pas un match qui ne sert à rien, mais...
00:04:39 - Un match à visée commerciale ? - Voilà, mais presque.
00:04:42 - Contre la Corée, donc un match amical avant la Coupe du Monde.
00:04:45 - Ça a dû lui rester en travers.
00:04:48 Et là, il a eu cette possibilité de pouvoir "réparer" ce mauvais souvenir.
00:04:55 Je pense que c'est pour ça qu'il revient.
00:04:57 - Mais il revient un peu avant la Coupe du Monde.
00:04:59 - C'est ça, parce qu'il est parti poser l'émilatoire.
00:05:01 C'est lui qui qualifie, il y a le match en Irlande
00:05:03 avec le canular de Gérald Dahan,
00:05:05 où il y a la fameuse histoire où il met la main sur le cœur.
00:05:07 Et c'est Gérald Dahan qui a appelé Zidane,
00:05:09 qui se fait passer pour Jacques Chirac.
00:05:11 Jacques Chirac était malade, elle a pité ses pétrières.
00:05:14 Donc Gérald Dahan en profite et se fait passer pour Chirac
00:05:18 et demande à Zidane de mettre la main sur son cœur
00:05:21 en signe de soutien.
00:05:23 Et donc c'est vraiment lui qui les qualifie.
00:05:26 - Il revient contre la Côte d'Ivoire et capitaine.
00:05:28 - C'était la première fois qu'il était capitaine
00:05:30 et c'était la première fois qu'il était intronisé capitaine
00:05:32 en équipe de France.
00:05:34 Et à lui tout seul, tout à coup,
00:05:36 il y a un souffle qui revient en équipe de France.
00:05:38 Et c'était une époque où...
00:05:40 - C'était poussif à l'époque.
00:05:42 - Il n'y avait pas vraiment de chef.
00:05:44 C'était une période où il y avait une espèce de vacance du pouvoir,
00:05:46 si je peux dire, en équipe de France.
00:05:48 Et il revient tel De Gaulle en 1958.
00:05:50 Il revient et tout le monde s'unit derrière lui.
00:05:52 Et il qualifie l'équipe de France.
00:05:54 Et après, il fait un magnifique parcours en Coupe du Monde en 2006.
00:05:56 C'était très poussif.
00:05:58 Et on avait l'impression que personne
00:06:00 n'avait les épaules pour reprendre cette équipe.
00:06:02 Malheureusement, c'est triste parce que
00:06:04 on a cherché un nouveau Zidane
00:06:06 et ça a fait du tort à beaucoup de joueurs.
00:06:08 Je pense notamment à Kamel Merrien.
00:06:10 Je me rappelle de certains...
00:06:12 - Y'en a eu Martin, Megni...
00:06:14 - Il revient après avoir arrêté combien de temps ?
00:06:16 Il revient en équipe de France ?
00:06:18 - Très bonne question.
00:06:20 - Il arrête en 2002,
00:06:22 il revient en 2004 ?
00:06:24 - En 2005 ?
00:06:26 - En 2004, je crois.
00:06:28 Et sur 2005,
00:06:30 il arrête...
00:06:32 - En 2004, il joue l'Euro au Portugal.
00:06:34 - Oui, il joue l'Euro.
00:06:36 - Il met le coup franc contre la langue notaire.
00:06:38 - Il arrête en 2004, c'est la tienne raison.
00:06:40 - Il s'arrête un an et il revient en 2005.
00:06:42 Il revient fin 2005, je crois.
00:06:44 - Pas plus.
00:06:46 - Il s'arrête, oui.
00:06:48 - Pendant un petit peu plus d'un an,
00:06:50 et je trouve qu'honnêtement,
00:06:52 c'est pas cool de se faire jeter le chiffon
00:06:54 au visage de qui que ce soit.
00:06:56 C'était pas cool dans la presse
00:06:58 de placer certains joueurs
00:07:00 tout de suite en disant "le nouveau Zidane",
00:07:02 etc. Il y avait une pression telle,
00:07:04 c'était impossible d'avoir un nouveau Zidane
00:07:06 et c'est toujours impossible aujourd'hui.
00:07:08 - Je pense même que c'est une erreur,
00:07:10 au niveau de la communication,
00:07:12 de toujours faire la comparaison
00:07:14 avec Zizou.
00:07:16 C'est Zizou, et puis après,
00:07:18 les autres, ils ont leur nom, leur prénom,
00:07:20 mais surtout pas comparé avec Zizou.
00:07:22 - Mais coach, il y avait,
00:07:24 à l'époque de Zizou, quand il arrive en 1994,
00:07:26 on cherchait le nouveau Platini.
00:07:28 - Oui, oui.
00:07:30 - Quand il est arrivé, il met les deux buts
00:07:32 contre la République tchèque, on cherche le nouveau Platini.
00:07:34 - On cherche le nouveau De Gaulle,
00:07:36 tu parles de De Gaulle, on cherche le nouveau De Gaulle.
00:07:38 - On cherche toujours ce qu'on connaît déjà.
00:07:40 Effectivement, tu cherches le nouveau Platini
00:07:42 et t'as Zidane.
00:07:44 Et là, tu cherches le nouveau Zidane et t'as Mbappé,
00:07:46 qui est encore des joueurs à chaque fois différents.
00:07:48 - Oui, entre les deux, il y a quelques années.
00:07:50 - Oui, mais en termes de leadership et en termes d'importance
00:07:52 dans le groupe,
00:07:54 et vraiment des joueurs capables, à lui seul,
00:07:56 quasiment de gagner un trophée,
00:07:58 il n'y en a pas 50.
00:08:00 - Oui, mais à contrario, je pense que la comparaison
00:08:02 entre Zidane et Mbappé,
00:08:04 on n'a pas intronisé Mbappé
00:08:06 avec une pression en disant "c'est le nouveau Zidane,
00:08:08 il doit porter l'équipe de France".
00:08:10 - Non, parce qu'il a eu de la chance, il ne joue pas au même poste,
00:08:12 et il n'a pas du tout les mêmes caractéristiques.
00:08:14 - Et pas la même période. - Il porte le numéro.
00:08:16 - Et du coup,
00:08:18 quand Zidane revient en équipe de France,
00:08:20 j'ai l'impression qu'il y a eu
00:08:22 une cassure en 2002,
00:08:24 2004 ça allait mieux,
00:08:26 mais là, après le retour de Zidane,
00:08:28 tout le monde est derrière l'équipe de France.
00:08:30 - Oui, mais si on regarde effectivement
00:08:32 ce qui se passe en 2002,
00:08:34 on vient d'en parler, je trouve qu'on est même ridicules,
00:08:36 mais en 2004,
00:08:38 on perd contre la Grèce,
00:08:40 - Le vainqueur quand même.
00:08:42 - Avec son marquage individuel,
00:08:44 d'une équipe avec un profil
00:08:46 qui révolutionne un petit peu,
00:08:48 la période où on ne pense jamais
00:08:50 qu'une équipe
00:08:52 joue en "bêtement"
00:08:54 le marquage individuel,
00:08:56 c'est-à-dire je te suis n'importe où,
00:08:58 même si tu vas aller aux toilettes,
00:09:00 je te suis, ça on ne peut jamais penser
00:09:02 qu'une équipe peut gagner
00:09:04 un championnat d'Europe, et ça se passe.
00:09:06 Et ça, on pensait
00:09:08 que l'équipe de France
00:09:10 pourrait être à l'abri de ça,
00:09:12 ça fait à Zizou, pour moi,
00:09:14 un mauvais souvenir
00:09:16 de plus, donc finalement,
00:09:18 quand il revient,
00:09:20 il doit revenir avec dans sa tête
00:09:22 la possibilité de réparer
00:09:24 tout ça, et de finir avec
00:09:26 ce qui n'a pas été
00:09:28 loin, de finir
00:09:30 cette carrière internationale
00:09:32 de la meilleure façon possible, ce qui n'a pas
00:09:34 été le cas. - Non, on va y venir juste après,
00:09:36 il ne revient pas tout seul, qui plus est Zidane,
00:09:38 il revient avec des joueurs importants.
00:09:40 Claude Maquillenet,
00:09:42 Thuram,
00:09:44 et ce qu'il faut comprendre, c'est qu'à ce moment-là,
00:09:46 Zizou au Real,
00:09:48 le Real n'est pas bien.
00:09:50 C'est-à-dire que les matchs de haute compétition,
00:09:52 en 2003,
00:09:54 2004, le Real
00:09:56 ne va pas loin, le Real ne gagne pas de titres,
00:09:58 et donc, il y a aussi une dynamique
00:10:00 qui pour lui... - Il se fait éliminer de la Champions League
00:10:02 par la Juve, je crois. - Voilà, et
00:10:04 qui sont dans une dynamique
00:10:06 où lui a besoin aussi de haute compétition,
00:10:08 où il s'arrête et puis
00:10:10 il n'y a pas le souffle qu'il avait au début
00:10:12 quand il est arrivé au Real, où il va tout de suite
00:10:14 très loin. Il faut comprendre ça
00:10:16 dans un contexte où lui aussi a besoin,
00:10:18 d'avoir ce genre de match.
00:10:20 L'adrénaline, et se challenger,
00:10:22 sinon il coule tranquillement
00:10:24 vers la retraite.
00:10:26 - Pour toi, il avait peur, justement, de ça ?
00:10:28 D'aller vers quelque chose au final,
00:10:32 et peut-être en regardant derrière, se dire
00:10:34 "Ah, j'ai..." - Il l'a dit, il a dit
00:10:36 il voyait les autres partir
00:10:38 aux sélections internationales, au Real,
00:10:40 et lui il restait à faire des jonglages
00:10:42 à l'entraînement,
00:10:44 avec les jeunes
00:10:46 du Castilla.
00:10:48 Lui, ça l'ennuiait,
00:10:50 c'est un compétiteur, Zizou, ça a toujours été
00:10:52 l'homme des grands matchs.
00:10:54 Il n'est jamais
00:10:56 aussi à l'aise que quand il y a
00:10:58 un énorme match à jouer. - Et là, c'est Nobben
00:11:00 pour l'entraîneur, ou c'est...
00:11:02 - Domenech.
00:11:04 - Je dis l'entraîneur, c'est justement parce que c'est
00:11:06 Domenech. - C'est un peu aussi à cause de Domenech qu'il part.
00:11:08 - Voilà. - Et voilà,
00:11:10 - Et Avian, il prend le pouvoir, en 2006,
00:11:12 - C'est l'équipe de France de Zizou,
00:11:14 pas de Domenech. - Non, ils avaient le pouvoir,
00:11:16 c'est eux qui dirigeaient, qui faisaient leur équipe,
00:11:18 je pense qu'ils avaient un petit comité des anciens,
00:11:20 ils choisissaient, et puis ils ont fait la Coupe du Monde
00:11:22 - En autogestion. - En autogestion, ouais.
00:11:24 Et Domenech, il a eu
00:11:26 le mérite de moins de pas s'immiscer dedans.
00:11:28 - Il l'a redit encore dans un grand interview dans l'équipe,
00:11:30 ce qui est marrant, quand il parle de Domenech, il ne cite
00:11:32 jamais son nom, jamais. Il dit toujours
00:11:34 "le sélectionneur, l'entraîneur",
00:11:36 jamais de toute sa carrière, je l'ai entendu
00:11:38 prononcer le mot de Raymond Domenech. - C'est comme Voldemort.
00:11:40 - C'est dire, comme je crois,
00:11:42 il a une inimitié profonde
00:11:44 à l'égard de Domenech. Je crois que
00:11:46 c'est le seul qui ne cite jamais le nom.
00:11:48 Même Materazzi, il le dit, il a même cité son nom.
00:11:50 Mais Domenech, un coach, je crois qu'il
00:11:52 dit toujours "le sélectionneur".
00:11:54 À l'époque, et encore maintenant,
00:11:56 dans l'interview dans l'équipe, il cite
00:11:58 jamais son nom, c'est incroyable.
00:12:00 Il a une espèce de rougnasse, tu vois, contre Domenech.
00:12:02 - Disons que je pense aussi,
00:12:04 j'espère ne pas dire une connerie,
00:12:06 c'est que quand il revient,
00:12:08 il est persuadé,
00:12:10 et en plus c'est exactement ça,
00:12:12 que ce n'est pas Domenech
00:12:14 qui veut que Zizou
00:12:16 revienne, c'est au-dessus
00:12:18 de Domenech, donc ça n'a
00:12:20 rien à ranger
00:12:22 dans la relation
00:12:24 Zizou-Domenech, ce retour.
00:12:26 - Il se sélectionne, il sélectionne du coup les anciens,
00:12:28 et en fait, c'est pas un renouveau
00:12:30 finalement, c'est les anciens qui reviennent
00:12:32 au pouvoir, et c'est pour ça que cette coupe du monde-là
00:12:34 aussi, la France partait pas du tout favorite.
00:12:36 - Oui, mais elle est intéressante quand on dit "c'est pas un renouveau",
00:12:38 il y a quand même un petit nouveau en équipe de France
00:12:40 à ce moment-là, qui est aussi adoubé par Zizou.
00:12:42 - C'est Francky.
00:12:44 - On a Franck Ribéry qui va faire
00:12:46 un mondial quand même
00:12:48 incroyable, on se rappelle de certains matchs.
00:12:50 - Il y a Balouda aussi qui fait un bon mondial.
00:12:52 - Bien sûr, ouais ouais. Donc au final,
00:12:54 je le vois pas comme quelqu'un qui vient
00:12:56 prendre la place d'un autre, parce que personne
00:12:58 n'a pris sa place à lui, mais plus comme quelqu'un
00:13:00 qui vient vraiment... Je suis désolé, mais il vient
00:13:02 en sauveur en fait, il vient pas autrement Zidane.
00:13:04 - Ça c'est une vieille tradition
00:13:06 française, c'est le sauveur, l'homme providentiel,
00:13:08 on cherche ça tout le temps
00:13:10 dans notre histoire, et même encore maintenant
00:13:12 dans le sport, on cherche toujours
00:13:14 celui, le grand joueur, qui va nous faire
00:13:16 gagner des titres, on a pas du tout une
00:13:18 conception du sport
00:13:20 qui est faite à partir du collectif, c'est
00:13:22 le grand joueur qui vient
00:13:24 résoudre un peu tous nos
00:13:26 grands antagonismes, nos grands problèmes,
00:13:28 et Zizou, la grande qualité de
00:13:30 Zizou, il rentre parfaitement
00:13:32 et bien volontiers dans ce rôle d'homme providentiel,
00:13:34 et il ne parle pas. Donc
00:13:36 c'est une raison supplémentaire
00:13:38 pour le charger encore plus
00:13:40 d'une mission, que lui il accepte
00:13:42 sans le dire.
00:13:44 - C'est lui le capitaine, à l'époque ?
00:13:46 - Ouais ouais, c'est lui le capitaine, il arrive
00:13:48 comme capitaine. - Mais il est qualifié,
00:13:50 c'est ce qu'on disait tout à l'heure, mais la France
00:13:52 elle est mal en point, le déplacement en Irlande,
00:13:54 on sait pas encore si la France va passer
00:13:56 ou pas, donc il peut aussi se vautrer. - Le fameux
00:13:58 déplacement en Irlande.
00:14:00 - Il met
00:14:02 tout le monde d'accord à ce moment là.
00:14:04 - Donc il qualifie la France,
00:14:06 la France se qualifie avec Zidane,
00:14:08 arrive la Coupe du Monde, alors
00:14:10 on va prendre notre temps,
00:14:12 là on arrive sur la fin de...
00:14:14 Mais cette Coupe du Monde
00:14:16 de Zidane, elle est incroyable.
00:14:18 - Coach ?
00:14:20 - C'est plus la compétition avec
00:14:22 celle de 98, il y a même pas de
00:14:24 comparaison possible à faire.
00:14:26 Celle de 98,
00:14:28 elle est quand même
00:14:30 bizarre,
00:14:32 il fait cette erreur de se faire
00:14:34 expulser, donc
00:14:36 après il re-rentre, il fait
00:14:38 un match correct, et on
00:14:40 s'attend jamais à une finale
00:14:42 avec deux buts,
00:14:44 oui deux buts, mais deux buts de la tête.
00:14:46 Même si
00:14:48 son jeu de tête a pour moi été
00:14:50 méconnu par rapport
00:14:52 à la qualité qu'il pouvait avoir,
00:14:54 mais sur un coroner, on s'imagine
00:14:56 plutôt Zizou en train de le tirer le
00:14:58 coroner, que de le reprendre de la tête.
00:15:00 - Surtout qu'il l'a pris de la tête, vu qu'il l'a pris de la tête à 1m20.
00:15:02 La force de la calvitie,
00:15:04 on ne la connaîtra jamais assez.
00:15:06 - Si c'est le premier ou le deuxième, elle passe
00:15:08 entre les jambes du Brésilien
00:15:10 qui est au premier poteau. - C'est le deuxième je crois.
00:15:12 - Donc ça fait quand même...
00:15:14 - Même sans aller jusqu'à
00:15:16 98, par contre il reste sur
00:15:18 un euro 2004, on l'a dit,
00:15:20 quand même balèze.
00:15:22 - Le premier match.
00:15:24 - Et 2002 aussi, catastrophe.
00:15:26 - 2004, ils sont
00:15:28 doublés contre l'Angleterre, la France
00:15:30 perd contre la Grèce, mais c'est vrai qu'on
00:15:32 perd contre l'Angleterre, à la 89ème minute,
00:15:34 ils marquent le coup franc,
00:15:36 et après sur le coup d'envoi,
00:15:38 les Anglais choquent,
00:15:40 ils perdent le ballon, pénalty, là ils le tirent.
00:15:42 - Ça reste dans les mémoires.
00:15:44 - Le match est fou.
00:15:46 Même si le parcours est nul, parce qu'on perd contre la Grèce,
00:15:48 mais finalement c'est un match qui reste dans la mémoire.
00:15:50 - Je me souviens le premier match,
00:15:52 moi j'étais épuisé en fait,
00:15:54 c'est déjà...
00:15:56 C'est déjà fini en fait, c'est presque déjà fini.
00:15:58 Quand t'as vu un match comme ça,
00:16:00 tu sais que tu vas t'en souvenir.
00:16:02 Moi je me souviens, j'étais sur la place de Tel-Deville.
00:16:04 - Et 2006 finalement,
00:16:06 le début est compliqué
00:16:08 comme chaque début de compétition,
00:16:10 et après ça déroule quoi.
00:16:12 - C'est très compliqué,
00:16:14 tu joues un match, faut pas que tu pertes contre Togo,
00:16:16 - Ouais faut pas que tu pertes contre Togo ouais.
00:16:18 - C'est le dernier match.
00:16:20 - Le premier tour il est dur.
00:16:22 - Et Togo, il y a aussi le souvenir
00:16:24 d'une autre équipe africaine,
00:16:26 le Sénégal, donc il y a tout
00:16:28 qui est un petit peu
00:16:30 dans le même schéma.
00:16:32 - Une habitude que j'ai, je sais pas si c'est une bonne habitude,
00:16:34 mais bon, là c'est trop tard maintenant.
00:16:36 - C'est trop tard.
00:16:38 - C'est que j'essaie toujours de regarder
00:16:40 ce qui a pu se passer
00:16:42 avant le constat.
00:16:44 C'est à dire,
00:16:46 quand on regarde la finale,
00:16:48 ben moi je suis disons
00:16:50 aller, maniaque au point
00:16:52 de me dire,
00:16:54 dans cette finale, finalement,
00:16:56 qu'est ce que c'est qui est le plus important,
00:16:58 et qu'on va garder
00:17:00 encore aujourd'hui,
00:17:02 c'est le coup de tête de Zizou à Materazzi.
00:17:04 Alors que pour moi, la chose la plus importante,
00:17:06 c'est la sortie de Vieira
00:17:08 qui est énorme
00:17:10 à ce moment là,
00:17:12 et qui est d'une...
00:17:14 d'un niveau extraordinaire,
00:17:16 et je pense
00:17:18 que je reviens
00:17:20 jusqu'au match de Poules,
00:17:22 ce dernier match contre le Togo,
00:17:24 au lieu justement de pouvoir
00:17:26 souffler et de mettre
00:17:28 Vieira au repos
00:17:30 tranquillement en s'étant qualifié,
00:17:32 ben non, on est pas qualifié,
00:17:34 impérativement, battre le Togo.
00:17:36 Et cette essence qui est
00:17:38 dépensée par Vieira,
00:17:40 on le paye en finale.
00:17:42 Parce que quand Vieira sort, je sais pas
00:17:44 si on se rappelle, et qu'on est pas aveuglé
00:17:46 par toujours ce coup de tête,
00:17:48 l'équipe de France est en train
00:17:50 de dominer l'Italie,
00:17:52 et je pense que, en ce qui
00:17:54 concerne les changements,
00:17:56 Raymond Dominec, il peut être inspiré,
00:17:58 on peut ne pas être inspiré,
00:18:00 remplacer
00:18:02 Patrick Vieira par Diarra,
00:18:04 je pense qu'il y avait autre chose à faire,
00:18:06 un joueur un peu plus offensif,
00:18:08 pour moi on serait pas allé
00:18:10 au tir au but contre eux.
00:18:12 Alors, il n'y a aucune preuve dans ce que je dis,
00:18:14 mais en ce qui concerne
00:18:16 le souvenir,
00:18:18 pour moi, pardon, le souvenir,
00:18:20 et la précision de ce souvenir,
00:18:22 oui, le coup de tête, d'accord,
00:18:24 mais la sortie de Vieira, pour moi,
00:18:26 est catastrophique. Si on revoit cette finale,
00:18:28 et j'ai eu le temps, pendant le confinement,
00:18:30 de regarder certains matchs, au lieu de regarder
00:18:32 uniquement le résumé, je les ai regardés
00:18:34 de A à Z,
00:18:36 mais si vous avez le temps,
00:18:38 regardez la finale,
00:18:40 regardez dans quel état
00:18:42 l'Italie, au moment où
00:18:44 Vieira sort,
00:18:46 c'est abominable
00:18:48 de perdre ce match.
00:18:50 - Justement, dans ce match-là, parce que je l'ai revu récemment,
00:18:52 l'impression que ça m'a donné,
00:18:54 c'est que, et même sur la demi-finale
00:18:56 contre le Brésil, où on a Zidane
00:18:58 qui marche sur le Brésil,
00:19:00 - C'est la quart de finale.
00:19:02 - Quart de finale contre le Brésil,
00:19:04 où on a gardé le souvenir
00:19:06 d'un Zidane qui marche
00:19:08 sur le Brésil,
00:19:10 et en fait, quand tu regardes le match,
00:19:12 effectivement, il est stratosphérique techniquement,
00:19:14 le truc, c'est qu'il est déconnecté complètement de l'équipe.
00:19:16 C'est-à-dire qu'il y a plein de fois, la fameuse
00:19:18 séquence où il part
00:19:20 en passement de jambe,
00:19:22 tu sais ce qu'il fait après ?
00:19:24 Il la met dans l'espace, personne ne suit.
00:19:26 Il a trois occasions comme ça, à chaque fois, il part,
00:19:28 et en fait, il est en décalage avec l'équipe,
00:19:30 parce que l'équipe, à ce moment-là,
00:19:32 et on le voit sur la finale contre l'Italie,
00:19:34 la stratégie de l'équipe,
00:19:36 c'est chandelle derrière,
00:19:38 parce que tu as Gallas, Thuram, Vieira et McKelley,
00:19:40 où ils sont monstrueux les quatre,
00:19:42 physiquement, il n'y a personne qui passe,
00:19:44 mais il n'y a pas de volonté véritablement d'aller vers l'avant.
00:19:46 - Je rajoute une précision à ce que tu dis.
00:19:48 - Tu vois que Zidane est assez déconnecté,
00:19:50 il y a des séquences où il ne touche pas le ballon pendant 2-3 minutes.
00:19:52 - Ce France-Brésil,
00:19:54 avec le souvenir que tout le monde dit,
00:19:56 y compris moi,
00:19:58 que c'est peut-être le meilleur,
00:20:00 voire l'un des meilleurs matchs de Zizou,
00:20:02 quand je le revois pendant le confinement,
00:20:04 je vois un Zizou brillant
00:20:06 par certains moments,
00:20:08 mais je ne vois pas
00:20:10 le Zizou avec une note 9/10,
00:20:12 je vois un Zizou avec une note 7/10,
00:20:14 ce qui est déjà pas mal.
00:20:16 Et ensuite,
00:20:18 il y a un truc qu'il faut constater aussi
00:20:20 dans cette période-là,
00:20:22 quand Zizou revient
00:20:24 en équipe de France,
00:20:26 nous avons quand même
00:20:28 Ribéry, ok, mais il y a Thierry Henry.
00:20:30 Normalement, on s'imagine
00:20:32 une relation complémentaire
00:20:34 entre Thierry Henry et Zizou,
00:20:36 je ne dirais pas que c'est tout le contraire,
00:20:38 mais presque.
00:20:40 Zizou-Thierry Henry, je ne savais pas,
00:20:42 je l'ai entendu et je l'ai lu,
00:20:44 en ce qui concerne les stats
00:20:46 de la place décisive,
00:20:48 oui, si on peut appeler ça une place décisive,
00:20:50 c'est un coup franc que, justement,
00:20:52 Thierry Henry reprend
00:20:54 au deuxième poteau.
00:20:56 Ça aussi,
00:20:58 c'est le hasard du coup de bol.
00:21:00 - Ou le mauvais coaching
00:21:02 de l'entraîneur aussi,
00:21:04 tu ne penses pas ?
00:21:06 On se parle franchement,
00:21:08 est-ce que pour vous, il y a un manque de liant
00:21:10 entre différents secteurs de jeu,
00:21:12 alors que tu as un Zizou
00:21:14 qui est au top de sa forme
00:21:16 et que tu n'arrives pas à faire les transitions,
00:21:18 à te projeter vers l'avant ?
00:21:20 - Le football de 2006,
00:21:22 ce n'est pas le football de maintenant,
00:21:24 où tu avais encore un football qui était...
00:21:26 - Très compartimenté.
00:21:28 - L'idée de jeu, c'était toujours
00:21:30 avoir une grosse défense et puis on donne
00:21:32 un ballon à Zizou qui va temporiser
00:21:34 et après on part dans l'espace.
00:21:36 C'était un peu ça le système de jeu.
00:21:38 La grosse force de l'équipe de France en 2006,
00:21:40 c'est son milieu de terrain,
00:21:42 ces quatre milieux de terrain qui sont infranchissables,
00:21:44 qui sont tous au top de leur carrière à ce moment-là.
00:21:46 Et donc Zizou, lui,
00:21:48 il intervient un peu comme le Deus ex machina,
00:21:50 celui qui va te mettre à la pointe
00:21:52 de technique, sauf que le problème,
00:21:54 et on va en parler,
00:21:56 le problème que ça engendre,
00:21:58 la finale de 2006, il y a des séquences de jeu
00:22:00 parce que les ballons... Tu as Pirlo d'un côté
00:22:02 et Zidane en face.
00:22:04 Sauf que Pirlo, il ne joue pas, même pas.
00:22:06 Zidane, il joue un peu plus avancé,
00:22:08 Pirlo, il joue vraiment juste devant la défense.
00:22:10 Donc ce qui se passe, c'est que Pirlo,
00:22:12 il met des chandelles par-dessus Zizou
00:22:14 et il va éviter, évidemment, des séquences de jeu
00:22:16 où il ne touche pas le ballon pendant 2, 3, 4 minutes.
00:22:18 On n'imagine pas maintenant,
00:22:20 même un Iniesta,
00:22:22 ne pas toucher le ballon pendant 3, 4 minutes.
00:22:24 Tu as ton meilleur joueur qui ne touche pas le ballon.
00:22:26 Donc ça veut dire que lui, il se déconnecte du jeu.
00:22:28 Et comme il se déconnecte du jeu avec la pression,
00:22:30 avec le peu de fois où il touche le ballon,
00:22:32 il suffit qu'il y en ait un
00:22:34 qui arrive pour le faire péter les plombs.
00:22:36 Et je pense que c'est pour ça qu'il pète les plombs,
00:22:38 c'est parce qu'il est déconnecté
00:22:40 sur des séquences trop longues pendant le match.
00:22:42 Il n'est plus concentré sur le ballon
00:22:44 mais il est sorti du jeu.
00:22:46 Oui, parce que de fait,
00:22:50 c'était la stratégie des Italiens,
00:22:52 c'est de l'éviter à tout prix qu'il touche le ballon.
00:22:54 Donc ça va passer par-dessus.
00:22:56 Tu passes par-dessus le milieu
00:22:58 et de fait, c'est le cas.
00:23:00 Il touche assez peu le ballon en réalité.
00:23:02 Évidemment, comme c'est Zizou, quand il le touche,
00:23:04 c'est brillant, on s'en souvient.
00:23:06 Je t'en souviens aussi parce que dès la 7ème minute,
00:23:08 il y a la Panenka.
00:23:10 Donc en fait, il a déjà fait son match.
00:23:12 C'est déjà le héros du match.
00:23:14 C'est déjà le héros du match.
00:23:16 À ce moment-là.
00:23:18 Parce qu'en plus, il faut le rappeler qu'en 2006,
00:23:20 on se dit à chaque fois que c'est peut-être son dernier match.
00:23:22 C'est un scénario incroyable.
00:23:24 Parce que les 8e de finale,
00:23:26 la presse espagnole,
00:23:28 il y avait toute la séquence avant le match,
00:23:30 on va l'envoyer à la retraite,
00:23:32 et finalement, il marque le but et il les envoie.
00:23:34 Et quel match ? Ribéry.
00:23:36 Avant la finale,
00:23:38 on ne se pose même pas la question
00:23:40 si c'est le dernier match.
00:23:42 Moi, ce que je me rappelle dans les débats
00:23:44 que j'ai pu entendre, voire même participer,
00:23:46 c'est qu'on allait vivre quand même
00:23:48 quelque chose d'extraordinaire.
00:23:50 C'est le dernier match
00:23:52 d'un grand joueur comme Zizou,
00:23:54 une finale de coupe du monde,
00:23:56 mais je crois que ça n'a jamais existé.
00:23:58 Qu'un gars puisse se dire
00:24:00 "je vais participer
00:24:02 au dernier match
00:24:04 officiel de ma carrière
00:24:06 dans ma sélection,
00:24:08 c'est la finale de la coupe du monde".
00:24:10 Après un retour qui est plus vende.
00:24:12 Parce qu'il n'y a aucun joueur qui va considérer
00:24:14 qu'une finale de coupe du monde puisse être un début de déclin.
00:24:16 Tous les joueurs vont considérer
00:24:18 que c'est l'apexe
00:24:20 de leur carrière,
00:24:22 le sommet de leur carrière.
00:24:24 Ou alors on peut penser aussi que c'est
00:24:26 une finale,
00:24:28 pas faire de jeu de mots, extraordinaire.
00:24:30 Un jubilé.
00:24:32 Et je ne sais pas si justement,
00:24:34 inconsciemment,
00:24:36 le fait qu'on peut me dire
00:24:38 "non mais il était concentré".
00:24:40 Non, il est concentré, évidemment.
00:24:42 Jusque là j'arrive à suivre.
00:24:44 Mais que Zizou
00:24:46 puisse péter
00:24:48 un boulon comme ça
00:24:50 en mettant un coup de tête
00:24:52 à un joueur qui l'insulte
00:24:54 dans une finale de coupe du monde,
00:24:56 je pense que là
00:24:58 il était dans un état second.
00:25:00 Et la preuve de cet état second,
00:25:02 si je peux me permettre,
00:25:04 c'est quand
00:25:06 Zizou tire un pénalty,
00:25:08 un pénalty en coupe du monde
00:25:10 faire une paninka
00:25:12 qui a failli être ratée.
00:25:14 - Parce que c'était pas n'importe qui
00:25:16 dans les buts.
00:25:18 - Mais le commentaire de Zizou, ça ne ressemble pas.
00:25:20 Quand il dit "je voulais marquer
00:25:22 la finale
00:25:24 d'un geste".
00:25:26 Pour te dire qu'il est
00:25:28 vraiment dans un état second
00:25:30 d'un grand joueur qui fait son dernier match
00:25:32 une finale de coupe du monde.
00:25:34 Il est là pour moi,
00:25:36 la construction du coup de tête,
00:25:38 elle est là,
00:25:40 on le voit dans la paninka,
00:25:42 c'est pas Zizou qui fait une paninka
00:25:44 face à un gardien
00:25:46 qui est son ancien
00:25:48 coéquipier.
00:25:50 - Il a expliqué pourquoi il a fait la paninka.
00:25:52 - Ils n'ont pas joué ensemble,
00:25:54 je crois, là, Jules Bouffon et...
00:25:56 - Non, c'est le transfert
00:25:58 de Zidane qui permet d'acheter...
00:26:00 - C'est peut-être moi qui fais une erreur,
00:26:02 avec Trezeguet,
00:26:04 qui tout après rate la pénalité.
00:26:06 - Parce que le transfert de Zizou permet d'acheter
00:26:08 Bouffon, Thuram
00:26:10 et Nedved.
00:26:12 - En tout cas, ce qu'il explique,
00:26:14 il explique que
00:26:16 Bouffon le connaissait très bien, c'est vrai que
00:26:18 Zidane, il tirait toujours à droite des gardiens,
00:26:20 donc il tirait à gauche, et en fait, il dit
00:26:22 "Bouffon, il sait où je vais tirer".
00:26:24 Il explique, on est la 7ème minute,
00:26:26 il reste 83 minutes pour rattraper sa bourde
00:26:28 s'il se loupe. Et donc il dit
00:26:30 "C'est pas fou de faire une paninka", alors que la personne
00:26:32 en face, et aucun gardien
00:26:34 ne va se dire que
00:26:36 tout Zidane qu'il est, on va tenter une paninka
00:26:38 en finale de Coupe du Monde. - C'est vrai que
00:26:40 la mentalité d'un grand joueur,
00:26:42 d'un grand champion, c'est pas de se dire
00:26:44 "Ah, quel stress, je suis en finale de Coupe du Monde".
00:26:46 Non, c'est "Enfin, je suis en finale de Coupe du Monde,
00:26:48 je vais enfin pouvoir être celui
00:26:50 que je suis vraiment", et peut-être que c'est ça.
00:26:52 Peut-être que le vrai Zizou, c'est celui de la finale de Coupe du Monde.
00:26:54 - C'est possible. - Pourquoi ? Parce que c'est le dernier match,
00:26:56 c'est comme le dernier jour d'école,
00:26:58 tu peux faire ce que tu veux en fait.
00:27:00 - Tu sors les jeux de société. - Tu t'amuses.
00:27:02 - Ce qui est marrant, c'est qu'il a été suspendu,
00:27:04 et après le match, il a pris une suspension.
00:27:06 - Tu es toujours en vigueur. - Et Materazzi aussi
00:27:08 a pris une suspension. Et Materazzi, il est outré.
00:27:10 Je le lisais une interview avant de venir, il est outré du fait que
00:27:12 c'est peut-être la première fois, et il a raison
00:27:14 en fait, quand tu prends du recul, c'est la première fois qu'il y a quelqu'un
00:27:16 - C'est la vare avant l'heure. - Parce qu'il a provoqué,
00:27:18 et ce qu'il a provoqué, c'est que c'est fait suspendre
00:27:20 parce que tu provoques, mais tu as le droit de provoquer, depuis quand tu n'as pas le droit
00:27:22 de provoquer dans des matchs ? Il n'a rien fait en fait.
00:27:24 - Alors tu vas t'attirer les foudres
00:27:26 de beaucoup de gens, mais je suis d'accord
00:27:28 dans les faits. - Et après coup, avec beaucoup de recul,
00:27:30 - C'est pas répréhensible, oui. - Ah oui ?
00:27:32 Il n'y a rien de répréhensible ? Et il a pris une
00:27:34 suspension pour ça, parce que la FIFA voulait
00:27:36 laver un peu... - Bien sûr.
00:27:38 Oui, parce que ça a été un scandale, on va y venir juste après.
00:27:40 Mais là où je suis d'accord, c'est que ce geste-là
00:27:42 de Zizou qui intervient en finale,
00:27:44 c'est là où ça ne lui ressemble pas dans l'absolu,
00:27:46 parce que ce genre de geste, on l'a dit,
00:27:48 il en a eu plusieurs, je me rappelle
00:27:50 en Ligue des Champions avec l'AEUV,
00:27:52 je crois que c'était Ancelotti d'ailleurs,
00:27:54 l'entraîneur à l'époque,
00:27:56 je me rappelle en championnat,
00:27:58 Zizou, c'était quand même, il y a eu des coups de sang
00:28:00 à de multiples reprises.
00:28:02 - 14 ans, je crois. - Mais là,
00:28:04 en finale... - Dans cette recherche
00:28:06 intéressante,
00:28:08 essayons de rechercher aussi,
00:28:10 dans toute sa carrière, il en a quand même tiré
00:28:12 des pénaltis, des coups de sang,
00:28:14 mais je parle des pénaltis.
00:28:16 Zizou a fait une panéka. - Non, jamais.
00:28:18 - Moi, celui que je me rappelle qui a tenté
00:28:20 une panéka dans un tournoi majeur
00:28:22 contre toute attente, c'est
00:28:24 Totti avec l'Italie.
00:28:26 C'était en 2000. - D'ailleurs, il tirait assez peu
00:28:28 les pénaltis dans ses clubs, parce qu'il y avait toujours,
00:28:30 même au Real, c'était Figo et Beckham.
00:28:32 Et lui, il n'était pas...
00:28:34 Il n'y a qu'en équipe de France où il était le numéro 1.
00:28:36 - En équipe de France, il tirait. - Parce qu'à la Juve, c'était Del Piero.
00:28:38 - En 2000, il tire contre le Portugal
00:28:40 en demi-finale.
00:28:42 - Mais c'est vrai qu'en équipe de France,
00:28:44 il n'en tirait pas beaucoup des pénaltis.
00:28:46 - Contre l'Italie, 0-0,
00:28:48 il le tire, le pénalti ?
00:28:50 - Contre l'Italie ? - En 98.
00:28:52 - 98, à la fin ?
00:28:54 - Bonne question. Il y a Lizarazu qui tire.
00:28:56 Tu as Henry, tu as Trezeguet. - Je crois qu'il le tire.
00:28:58 Je crois qu'il tire le troisième, effectivement.
00:29:00 - Je pense qu'il tire. - Et pareil, c'est pas une détaille.
00:29:02 - Je peux dire qu'il manque, mais je peux pas le dire.
00:29:04 - Je me rappelle. - Non, je crois qu'il le tire
00:29:06 parce qu'il est pas remplacé.
00:29:08 C'est la logique absolue qu'il tire.
00:29:10 - Il y a Di Biagio qui le rate.
00:29:12 Albertini, derrière Lizarazu.
00:29:14 Lizarazu le rate et Albertini,
00:29:16 je crois qu'il rate
00:29:18 le premier pénalti de sa carrière.
00:29:20 On était quand même
00:29:22 à peine réussis dans cette coupe.
00:29:24 - Oui. Bon. Je ne vais pas
00:29:26 m'exprimer.
00:29:28 - 2006, du coup. - 2006 !
00:29:30 Ben oui, oui. Moi, j'ai le cœur partagé
00:29:32 entre l'Italie et la France, donc c'était un moment
00:29:34 très particulier pour moi.
00:29:36 Du coup, 2006,
00:29:38 scandale incroyable,
00:29:40 tout le monde le sait, c'est même pas
00:29:42 un événement sportif.
00:29:44 Ça devient un événement politique.
00:29:46 Le coup de tête de Zidane,
00:29:48 il...
00:29:50 Pour le grand public,
00:29:52 on a l'impression, d'après certains commentateurs,
00:29:54 et c'est compréhensible, qu'il annihile
00:29:56 tout ce qu'il a fait auparavant, en fait.
00:29:58 Ce coup de tête va limite gommer
00:30:00 toute sa carrière.
00:30:02 C'est l'exemple qu'il donne
00:30:04 à la jeunesse,
00:30:06 au monde du sport.
00:30:08 On a un retentissement médiatique
00:30:10 et politique qui est incroyable.
00:30:12 Moi, je suis...
00:30:14 J'ai un certain âge,
00:30:16 mais de mon âge, je ne crois pas
00:30:18 avoir connu un fait de jeu footballistique
00:30:20 en France. - Il y a eu la main tirée Henri.
00:30:22 - La main tirée Henri, oui, c'est vrai.
00:30:24 Mais, voilà, ça...
00:30:26 - On s'en souviendra plus dans quelques années.
00:30:28 - C'est ce coup de tête qui fait que ce match est inoubliable aussi.
00:30:30 C'est le duo
00:30:32 Pannenka-coup de tête.
00:30:34 - Du meilleur au pire.
00:30:36 - Ils se répondent.
00:30:38 Parce que le match, ce n'est pas un grand match.
00:30:40 Sportivement, ce n'est pas...
00:30:42 Il y a des très beaux corners, très bien frappés.
00:30:44 - Il y a beaucoup de tension.
00:30:46 - Il se connaissent les deux équipes très bien.
00:30:48 Et puis, ça joue quand même pas mal en chandelle.
00:30:50 Il n'y a pas une grosse intensité. Enfin, il y a une intensité émotionnelle.
00:30:52 Mais en termes de football,
00:30:54 ce n'est pas un grand match.
00:30:56 - Très tactiquement, défensivement, côté Italie, c'est fort.
00:30:58 - Oui, mais ce que je veux dire,
00:31:00 ce n'est pas un match brillant.
00:31:02 - Ce n'est pas spectaculaire.
00:31:04 - En revanche, la tension est telle
00:31:06 qu'effectivement, ça en fait un match inoubliable.
00:31:08 - Et puis, tu es départagé au tir au but.
00:31:10 Quand tu perds un match au tir au but,
00:31:12 quelque soit la compétition,
00:31:14 tu as toujours le commentaire.
00:31:16 - Et pour 10 centimètres, en plus.
00:31:18 - Tu as toujours le commentaire.
00:31:20 C'est-à-dire, oui,
00:31:22 on a perdu sans perdre.
00:31:24 C'est comme ça.
00:31:26 Le match s'est terminé par un match nul.
00:31:28 Mais les tirs au but,
00:31:30 c'est le règlement.
00:31:32 Donc, tu as perdu au tir au but.
00:31:34 - Mais coach, au-delà du résultat,
00:31:36 le traitement médiatique sur l'affaire du coup de boule,
00:31:38 après, qu'est-ce que tu en penses ?
00:31:40 Quand tu vois Zizou qui pète les plombs,
00:31:42 qui fait ce coup de boule,
00:31:44 et après, tout ce qui se dit,
00:31:46 on ne parle que de ça, comment...
00:31:48 - Qui après doit intervenir dans les médias avec Denis Zou pour...
00:31:50 - Il doit s'excuser, il ne s'excuse pas.
00:31:52 - Je trouve que c'est tout simplement exagéré.
00:31:54 Je ne le dis pas par sympathie
00:31:56 et par affection pour Zizou.
00:31:58 Oui, OK,
00:32:00 il y a ce réflexe,
00:32:02 qui est un mauvais réflexe.
00:32:04 - C'est un bon réflexe, bien sûr.
00:32:06 - Mais bon, ça va.
00:32:08 Celui qui a le mauvais réflexe
00:32:10 parce qu'il vient de se faire insulter,
00:32:12 si on parle de concours de circonstances,
00:32:14 oui, plutôt circonstances atténuantes,
00:32:16 alors là, je ne suis pas
00:32:18 dans le sens du mot
00:32:20 "concours de circonstances".
00:32:22 Alors, je lui accorde
00:32:24 sans aucun problème
00:32:26 parce que la question qu'il faut poser
00:32:28 à tous ceux qui l'ont critiqué,
00:32:30 à sa place,
00:32:32 est-ce qu'ils auraient fait pareil ou pas ?
00:32:34 - Après, c'était des débats d'époque,
00:32:36 on disait c'est un professionnel,
00:32:38 c'est du sport, quel exemple pour les enfants ?
00:32:40 Même internationalement,
00:32:42 quel exemple pour la France ?
00:32:44 Etc.
00:32:46 On a eu des émissions, des JT,
00:32:48 tu le disais, Thibault,
00:32:50 on a sommé Zizou de s'excuser.
00:32:52 - Je suis plus tolérant
00:32:54 que la moyenne.
00:32:56 - On l'a excusé, je trouve, globalement.
00:32:58 - Ça a mis du temps, quand même.
00:33:00 - Ça a mis un peu de temps,
00:33:02 mais c'était sur le moment,
00:33:04 c'était l'émotion du moment.
00:33:06 - Et puis, il y a des théories.
00:33:08 Qu'est-ce que Materazzi a dit à Zidane
00:33:10 pendant longtemps ?
00:33:12 - C'est la première chose qu'on se dit,
00:33:14 je me souviens, dans le direct.
00:33:16 - Qu'est-ce qu'il lui a dit ?
00:33:18 - Il a dû lui donner un nom.
00:33:20 - Oh, Zinedine !
00:33:22 Oh, Zinedine, pas toi !
00:33:24 Pas ça, pas maintenant !
00:33:26 - C'est marrant, parce que j'ai relu
00:33:28 les commentaires italiens,
00:33:30 c'était "Quelle indécence !"
00:33:32 et "À la douche, à la douche, à la douche !"
00:33:34 Sur la Sky,
00:33:36 il parlait d'indécence.
00:33:38 - Sachant que Zizou a eu
00:33:40 une cote de popularité énorme en Italie.
00:33:42 C'est quelqu'un qui aimait.
00:33:44 - Bien sûr, mais bon,
00:33:46 il est toujours le goût du monde.
00:33:48 - Il faut être partisan.
00:33:50 - Le fait qu'on la perde,
00:33:52 si on la gagne,
00:33:54 tu oublies ce carton rouge.
00:33:56 - Le football français
00:33:58 change complètement
00:34:00 si on gagne ce match sans Zidane.
00:34:02 - Change en bien ou en mal ?
00:34:04 - En bien.
00:34:06 Derrière, tu as une nouvelle génération
00:34:08 et tu t'instaures un nouveau cycle
00:34:10 où tu sais gagner des grands matchs
00:34:12 sans un grand joueur, sans un grand leader.
00:34:14 Je pense vraiment que ça change.
00:34:16 C'est pareil, c'est une dystopie.
00:34:18 Peut-être, tu vois.
00:34:20 Je crois vraiment qu'il y a à ce moment-là
00:34:22 un virage dans le football français.
00:34:24 - Complètement.
00:34:26 - Et on se dit qu'on ne peut pas gagner sans Zizou.
00:34:28 - Les commentaires,
00:34:30 ça aurait été
00:34:32 "Malgré le dérapage
00:34:34 de Zizou, l'équipe de France
00:34:36 gagne quand même." Je ne fais pas une leçon de français,
00:34:38 mais on souligne "malgré" et "quand même".
00:34:40 Alors que là,
00:34:42 pratiquement,
00:34:44 le responsable, on n'a pas
00:34:46 comme réflexe de dire "c'est peut-être grâce à lui
00:34:48 qu'on est en finale." Non, non.
00:34:50 C'est à cause de lui qu'on perd
00:34:52 au tir au but.
00:34:54 - Il passe de sauveur à coupable.
00:34:56 - Oui, même celui qui rate le tir au but
00:34:58 de chez nous, on s'en fout.
00:35:00 - Mais de là à penser que...
00:35:02 - Ok, pourquoi pas.
00:35:04 - On n'irait pas une Aix-Navre ?
00:35:06 - Peut-être.
00:35:08 - C'est là où tu veux en venir, Thibault.
00:35:10 - Je me fais pas courir après, moi.
00:35:12 - Je viens de connecter les fils, là.
00:35:14 - Dans le sens où tu gagnes un match
00:35:16 aussi important malgré
00:35:18 le coup de sang de son capitaine.
00:35:20 Et ça serait passé uniquement comme un phénomène
00:35:22 qui aurait pu être intéressant,
00:35:24 mais qui reste accessoire à côté de l'essentiel.
00:35:26 Là, le problème, c'est que ça devient le centre
00:35:28 de ce match-là et de toute l'interprétation.
00:35:30 Il faut bien penser que les finales
00:35:32 de la Coupe du Monde, c'est des matchs dont on se souvient toute sa vie.
00:35:34 Donc, ça a une importance considérable.
00:35:36 - Et surtout, quand c'est un final, c'est justement
00:35:38 le final de ce grand joueur.
00:35:40 - Et on revient sur Domenech.
00:35:42 Si la France gagne,
00:35:44 est-ce que Domenech, il part pas justement
00:35:46 sur la victoire ?
00:35:48 - Ça, c'est la seule chose qui m'a rassuré.
00:35:50 Je me suis dit, ah, fou !
00:35:52 - Oui, mais tu le vois encore.
00:35:54 Et puis après, on sait ce qui se passe.
00:35:56 Les mensonges ou les non-dits
00:35:58 qui vont provoquer des choses incroyables,
00:36:00 des demandes en mariage,
00:36:02 des bannissements de joueurs
00:36:04 qui n'ont pas mérité.
00:36:06 - Le fait que Domenech reste à la tête
00:36:08 de l'équipe de France,
00:36:10 pour moi, l'anomalie,
00:36:12 c'est pas là.
00:36:14 C'est après 2008.
00:36:16 Mais que derrière une finale
00:36:18 de la Coupe du Monde, le sélectionneur reste en place.
00:36:20 - Non, mais ce que je dis, c'est s'il gagne,
00:36:22 s'il gagne, il gagne. - Et s'il part pas, s'il gagne.
00:36:24 - Voilà. Et s'il part pas, j'ai gagné la Coupe du Monde,
00:36:26 je m'en vais. Et donc, puisqu'on parlait de changement...
00:36:28 - Non, il crache encore. - Là, je m'imagine...
00:36:30 - Même pas quand t'as encore...
00:36:32 - Bon, c'était un rêve.
00:36:34 - On peut passer à ça. Donc, 2006,
00:36:36 voilà, grand chambardement.
00:36:38 Zizou quitte l'équipe de France.
00:36:40 Non pas comme on l'aurait
00:36:42 tous souhaité, ou presque.
00:36:44 Mais, en fait, ça a un côté
00:36:46 dramatique. - C'est extraordinaire
00:36:48 comme histoire. - Voilà.
00:36:50 C'est un peu du romantisme aussi.
00:36:52 C'est-à-dire que c'est une histoire d'amour qui se termine...
00:36:54 - Les grands films, les grandes histoires,
00:36:56 elles finissent toujours mal.
00:36:58 Parce que quand elles finissent mal, tu regrettes,
00:37:00 tu dis "Mais pourquoi il a fait ça ?"
00:37:02 - C'est le "cliffhanger" ultime, là.
00:37:04 - Voilà, et tu te dis...
00:37:06 C'est comme ça que tu le gardes en toi.
00:37:08 Parce que si ça terminait bien, c'est gentil,
00:37:10 ça finit un peu à l'eau de rose.
00:37:12 Il a gagné la Coupe du monde,
00:37:14 il est parti, c'est formidable. - C'était prévisible.
00:37:16 - C'est prévisible. C'est un peu chiant, en fait, comme histoire.
00:37:18 C'est beaucoup plus marrant d'avoir une histoire
00:37:20 où le meilleur joueur, qui était revenu,
00:37:22 on savait pas s'il était en retraite, il revient
00:37:24 et tu te rends compte, il les amène jusqu'en finale,
00:37:26 lui tout seul. Il met une palenca,
00:37:28 en plus, on se dit "ça y est, il est arrivé en haut"
00:37:30 et au dernier moment, il lui parle de sa soeur
00:37:32 et boum. - Surtout, il met une tête
00:37:34 après, qui est sortie dans les quêtes.
00:37:36 Juste avant la fin du match, il met une tête sortie
00:37:38 par Bouffon. - Incroyable.
00:37:40 - La raie, il est fou.
00:37:42 Ça se joue juste avant, en fait.
00:37:44 - Justement, comment
00:37:46 Zizou arrive à reprendre
00:37:48 sa carrière en main
00:37:50 après ça ? - Il coupe, déjà.
00:37:52 Il coupe pendant 2-3 ans. Il fait plus que des pubs.
00:37:54 Vraiment, il...
00:37:56 - Il fait Limoges, là. Je crois qu'il part à Limoges.
00:37:58 - Il part à Limoges un peu après, je crois. - Donc après, plus de foot.
00:38:00 - Il coupe vraiment pendant 2 ans.
00:38:02 Je crois qu'il se consacre à sa famille, parce que
00:38:04 un de ses grands regrets, il est très proche de sa famille,
00:38:06 de sa femme, de ses enfants. - Une fois de plus,
00:38:08 il fait les choses,
00:38:10 même s'il y a eu ce mauvais réflexe.
00:38:12 Par contre, au niveau de la réflexion,
00:38:14 je fais pas de jeu de mots.
00:38:16 Je le trouve extraordinaire, ce qu'il fait.
00:38:18 Alors que ça reste quand même
00:38:20 "zinezinezidane" dit Zizou
00:38:22 et qu'il peut quand même se permettre
00:38:24 aussi d'avoir certains avantages
00:38:26 pour devenir
00:38:28 déjà un entraîneur,
00:38:30 avant même de penser à un grand entraîneur.
00:38:32 - Mais il va mettre du temps
00:38:34 avant de dire qu'il veut être entraîneur.
00:38:36 - Justement, pour éviter qu'on puisse
00:38:38 le critiquer
00:38:40 une fois de plus,
00:38:42 il va à Limoges, il passe son
00:38:44 diplôme de management,
00:38:46 il passe tous ses diplômes,
00:38:48 il s'occupe de la réserve
00:38:50 pour faire son apprentissage
00:38:52 d'entraîneur.
00:38:54 Il y a aussi, on en parlait avant l'émission,
00:38:56 je sais pas ce qu'on peut en penser,
00:39:00 mais j'entends toujours
00:39:02 que Zizou a gagné
00:39:04 trois Champions League
00:39:06 dans sa carrière d'entraîneur,
00:39:08 ce qui est déjà extraordinaire.
00:39:10 Mais moi, c'est pas par sympathie,
00:39:12 je lui en rajoute une quatrième.
00:39:14 Quand on est adjoint d'un entraîneur,
00:39:16 ce qui a été le cas avec Ancelotti,
00:39:18 et qu'on est sur le banc en tant qu'adjoint,
00:39:20 dites-moi si je dis une connerie,
00:39:22 je me vexerai pas.
00:39:24 Mais on gagne la Champions League, non ?
00:39:26 - Bien sûr.
00:39:28 - Il y a bien, et je sais qu'ils sont sympathiques,
00:39:30 certains joueurs
00:39:32 de notre équipe de France
00:39:34 qui n'ont pas joué une minute en Coupe du Monde
00:39:36 et qui sont les champions du monde.
00:39:38 Je ne l'ai pas quand même inventé.
00:39:40 Et tant mieux pour eux.
00:39:42 - Il faut pas une minute de jouer pour être sacré champion, justement ?
00:39:44 - Ben, j'ai pas l'impression.
00:39:46 Ou alors...
00:39:48 - On peut penser même à Ronaldo.
00:39:50 - Adil Rami est champion du monde de 2018.
00:39:52 Il n'a pas joué une seule minute.
00:39:54 Je crois que c'est plus en Ligue des champions ou en Coupe d'Europe.
00:39:56 - C'est pour la sélection qu'il faut...
00:39:58 - Pour la sélection, il faut jouer une minute.
00:40:00 - Mais Jésus, je veux dire ça, pourquoi ?
00:40:02 Parce que, il a même été aussi adjoint.
00:40:04 - Bien sûr, et il a gagné.
00:40:06 - Il était donc dans le vestiaire,
00:40:08 il devait certainement dire certaines choses,
00:40:10 il devait donner son avis à Ancelotti,
00:40:12 et ça, ça ne fait pas partie
00:40:14 de son CV d'une Champions League.
00:40:16 - Ce qui est intéressant, si on part sur le Zidane entraîneur,
00:40:18 la différence entre le Zidane adjoint
00:40:20 et le Zidane entraîneur,
00:40:22 je me souviens moi très bien de la différence
00:40:24 où, tout à l'heure,
00:40:26 on a quelques images en tête de la première finale
00:40:28 où il est adjoint,
00:40:30 et tu vois un Zizou
00:40:32 très nerveux.
00:40:34 Très nerveux, très tendu, qui fait des grands gestes,
00:40:36 même qui parfois, entre parenthèses,
00:40:38 c'est le seul adjoint qui est en costard aussi,
00:40:40 au même titre que l'entraîneur principal.
00:40:42 C'est la seule fois dans l'histoire du football où tu avais deux types en costard.
00:40:44 Normalement, l'adjoint n'est pas en costard.
00:40:46 Zidane, il est aussi en costard parce que c'est Zidane.
00:40:48 C'est illégal, il n'a pas le droit,
00:40:50 l'adjoint doit être habillé comme les autres.
00:40:52 Mais Zidane, c'est différent.
00:40:54 Donc, je fais la parenthèse,
00:40:56 il est très nerveux.
00:40:58 Il donne des indications
00:41:00 parfois de manière un peu intempestive
00:41:02 parce qu'il n'est pas censé donner des indications.
00:41:04 Un adjoint n'est pas censé se lever.
00:41:06 - Il va devant Ancelotti.
00:41:08 - L'année suivante, il devient entraîneur,
00:41:10 il change complètement.
00:41:12 Ultra calme, sérénité,
00:41:14 main dans les poches.
00:41:16 Peut-être qu'il surjoue même le mec calme.
00:41:18 Parce que tu le vois quand on ça le connaît,
00:41:20 quand il est un peu tendu, etc.
00:41:22 Mais il apporte cette sérénité
00:41:24 qui est liée à son éducation,
00:41:26 qui est liée au rapport à son père,
00:41:28 mais qui je crois est une sérénité qu'il a appris à avoir,
00:41:30 mais que sur le fond,
00:41:32 les gens qui le connaissent,
00:41:34 il est beaucoup plus nerveux que ce qui semble apparaître.
00:41:36 Il ressemble plus à sa mère.
00:41:38 La mère est un peu plus nerveuse
00:41:40 que son père.
00:41:42 Donc lui, c'est un espèce de mélange.
00:41:44 Et le fait de passer d'adjoint
00:41:46 à entraîneur principal,
00:41:48 en quelque sorte, il est passé de la mère au père.
00:41:50 Il a changé son costume.
00:41:52 Il a gardé le même costume,
00:41:54 il a changé sa manière d'être.
00:41:56 Il a réussi à le maintenir
00:41:58 avec cette espèce de calme et de sérénité
00:42:00 qu'il a transmis à ses joueurs.
00:42:02 - Ce constat que tu fais est très intéressant.
00:42:04 Je pourrais rajouter
00:42:06 qu'on s'aperçoit que c'est un bon comédien
00:42:08 et que ça fait partie
00:42:10 de la qualité d'un entraîneur.
00:42:12 - On l'a vu dans sa pub Leader Tracks.
00:42:14 - D'être un bon comédien.
00:42:16 C'est-à-dire de donner l'impression
00:42:18 que tu es calme, alors qu'en vérité,
00:42:20 à l'intérieur, ça bouillonne.
00:42:22 Ça fait partie
00:42:24 de ses qualités.
00:42:26 Et même dans une conférence
00:42:28 de presse,
00:42:30 je le trouve assez habile.
00:42:32 Il a la chance d'être charmant.
00:42:34 En plus, il est souvent souriant.
00:42:36 - Il ne dit pas grand-chose.
00:42:38 - Il ne dit pas grand-chose.
00:42:40 Mais dans la façon
00:42:42 qu'il a de parler,
00:42:44 je m'imagine
00:42:46 que si j'avais été
00:42:48 un de ses joueurs,
00:42:50 et que je vois mon entraîneur
00:42:52 qui parle comme ça,
00:42:54 je me sens costaud.
00:42:56 Et les adversaires,
00:42:58 c'est tout le contraire.
00:43:00 Quand tu vois Zizou tout à fait calme,
00:43:02 décontracté, souriant
00:43:04 dans une conférence
00:43:06 de presse,
00:43:08 tu te grattes la tête
00:43:10 et tu vas dire "Ouf, ce Réal,
00:43:12 il va falloir être bon pour
00:43:14 les éliminer."
00:43:16 Et ça, ça fait partie, pour moi,
00:43:18 de ses qualités.
00:43:20 - Alors, question, il a fait adjoint, entraîneur,
00:43:22 on va venir sur ces titres
00:43:24 qu'on a évoqués, mais sur
00:43:26 justement ce moment de flottement
00:43:28 entre sa carrière de joueur et d'entraîneur,
00:43:30 il y a parfois des doutes sur ce qu'il va
00:43:32 faire après, parce qu'on le voit pas forcément
00:43:34 en tant qu'entraîneur. - Personne ne le voit
00:43:36 entraîneur. - Personne ne le voit entraîneur.
00:43:38 - On a cette facette de lui où on se dit
00:43:40 "Zidane, il est trop
00:43:42 discret, réservé..."
00:43:44 - Alors qu'il reste dans le football, ça, on en est
00:43:46 pratiquement sûr, et ça serait
00:43:48 dommage que ce soit pas le
00:43:50 cas. Mais devenir
00:43:52 entraîneur, et je parle
00:43:54 même pas entraîneur tout court,
00:43:56 du Real Madrid,
00:43:58 en plus, et
00:44:00 avoir, c'est même pas ce changement,
00:44:02 cette métamorphose
00:44:04 qui fait que, autant
00:44:06 en communication que dans
00:44:08 ses choix, il est souvent quand même
00:44:10 inspiré, il sent les choses
00:44:12 dans la lecture d'un match,
00:44:14 que le grand joueur qu'il a été
00:44:16 lui permette de
00:44:18 voir, sincèrement,
00:44:20 il y a toute une liste, puisque j'ai
00:44:22 quand même eu le plaisir de faire pendant
00:44:24 30 ans ce métier
00:44:26 d'entraîneur, qui est aussi
00:44:28 passionnant que compliqué,
00:44:30 mais si je dois faire
00:44:32 une liste de joueurs que j'étais sûr
00:44:34 qu'ils allaient être
00:44:36 entraîneurs, mais je ne
00:44:38 le mets pas
00:44:40 du tout en tête
00:44:42 de liste, oui, peut-être entraîneur,
00:44:44 mais jamais un entraîneur de haut niveau
00:44:46 comme ça, je ne m'en imagine pas
00:44:48 une seconde, et comme quoi,
00:44:50 même avec mon expérience, je peux me tromper.
00:44:52 - Mais je pense qu'il est pas né entraîneur, il est devenu entraîneur,
00:44:54 et c'est aussi pour ça qu'il a pris autant de temps,
00:44:56 il a été conseiller d'abord de Florentino Pérez,
00:44:58 il a été aussi directeur sportif,
00:45:00 il a pris les jeunes, il a pris la réserve,
00:45:02 il a été adjoint dans ce métier,
00:45:04 il a tout observé,
00:45:06 il a tout observé avant de devenir entraîneur,
00:45:08 donc je pense qu'il est devenu entraîneur. Il se posait
00:45:10 la question au début, je crois qu'il ne voulait pas
00:45:12 le devenir, c'est ce que Guy Lacombe nous
00:45:14 le racontait dans le livre sur Zidane, il disait
00:45:16 au début, il ne se voit pas du tout entraîneur, Zidane, pas du tout.
00:45:18 - Tu t'imagines ce qu'il a réussi
00:45:20 quand même, parce que si je me
00:45:22 rappelle bien, il remplace
00:45:24 Benitez, mais Benitez il le remplace
00:45:26 après 6 mois,
00:45:28 Benitez fait quand même 6 mois,
00:45:30 Benitez, c'est
00:45:32 Benitez, c'est quand même
00:45:34 l'entraîneur
00:45:36 qui fait ce 3 à 3
00:45:38 mémorable dans Liverpool
00:45:40 Milan,
00:45:42 et Zizou, après avoir
00:45:44 connu Ancelotti,
00:45:46 connaissant Ancelotti,
00:45:48 il a maintenant Benitez,
00:45:50 ça lui permet encore de voir
00:45:52 ce que Benitez fait, ce qu'il ne fait pas,
00:45:54 ce qu'il aurait peut-être dû faire,
00:45:56 et quand on dit qu'il gagne 3 Champions League
00:45:58 en 3 ans,
00:46:00 même pas, en 2 ans et demi,
00:46:02 il gagne 3 Champions League,
00:46:04 c'est encore plus
00:46:06 extraordinaire, c'est même impensable.
00:46:08 - C'est impensable parce que
00:46:10 déjà, un bon joueur ne fait pas
00:46:12 forcément un bon entraîneur, on le sait,
00:46:14 - C'est l'inverse vraiment.
00:46:16 - Et qui plus est, on a un parcours
00:46:18 quand un joueur devient entraîneur
00:46:20 où typiquement,
00:46:22 il va se faire les mains sur des clubs
00:46:24 un peu moins prestigieux,
00:46:26 des plus petits clubs pour
00:46:28 un peu prendre de l'expérience.
00:46:30 Mais là,
00:46:32 on le voyait à Bordeaux d'ailleurs à un moment donné,
00:46:34 on se disait, il pourrait être entraîneur de Bordeaux.
00:46:36 - La grande particularité de Zidane, c'est qu'il est
00:46:38 toujours extrêmement lucide sur lui-même.
00:46:40 Ça c'est une très grande qualité qu'il a eu toute sa carrière.
00:46:42 Il ne pète pas plus haut que son cul, si je puis dire.
00:46:46 Et c'est une phrase qu'il répète tout le temps.
00:46:48 - C'est lucide.
00:46:50 - Il répète toujours ça, c'est genre "fais ce que tu sais faire".
00:46:52 "Fais pas plus, fais ce que tu sais faire".
00:46:54 C'est des phrases qu'il répète souvent.
00:46:56 - C'est une qualité ça.
00:46:58 - Il l'avait dit dans une interview
00:47:00 avant qu'il devienne entraîneur, il a dit "si je suis entraîneur,
00:47:02 je serai un entraîneur atypique".
00:47:04 Et il avait parfaitement conscience qu'il n'était pas
00:47:06 un Mourinho, un Gordiola, que c'était pas un théoricien du jeu.
00:47:08 Par contre, il avait une sorte de
00:47:10 charisme naturel qu'il savait très bien utiliser.
00:47:12 Moi je l'ai interviewé plusieurs fois,
00:47:14 c'est un type avec qui tu peux discuter
00:47:16 normalement, c'est un type très normal, très équilibré,
00:47:18 mais dès que tu mets la caméra, il sait qu'il est Zidane.
00:47:20 Et à ce moment-là, il se met ses
00:47:22 robinets d'eau tiède, tu sais pas trop, etc.
00:47:24 Donc, quand il devient entraîneur,
00:47:26 il sait qu'il a cette capacité,
00:47:28 mais il sera pas entraîneur
00:47:30 normal,
00:47:32 c'est-à-dire que c'est pas entraîneur qui va entraîner tous les clubs.
00:47:34 Ce sera l'entraîneur de certains clubs.
00:47:36 Des clubs qu'il connaît déjà,
00:47:38 qui est un peu dans sa zone de confort, si je puis dire.
00:47:40 Il connaît déjà l'entourage, et c'est toujours,
00:47:42 c'est Zizou, ce sera toujours la Juve,
00:47:44 le Real, éventuellement Bordeaux, t'as bien fait de le dire,
00:47:46 et l'équipe de France. Il ne fera
00:47:48 jamais rien d'autre, parce qu'il a pas envie d'apprendre
00:47:50 l'anglais, parce que la première, lui, il connaît pas,
00:47:52 il ira pas. Par contre, il sait qu'il est un excellent
00:47:54 entraîneur du Real Madrid.
00:47:56 Et ça, s'il y retourne, et certainement s'il y retourne,
00:47:58 il va regagner la Ligue des Champions.
00:48:00 - La question, on est un petit peu dans l'actu,
00:48:02 on parle de lui à la Juve
00:48:04 déjà depuis des années,
00:48:06 c'est quelque chose, voilà, et lui-même
00:48:08 l'a dit qu'il aimerait bien...
00:48:10 - Pour cette raison-là, parce qu'il connaît l'environnement,
00:48:12 il a joué, il est déjà aimé.
00:48:14 - C'est un joueur mythique de la Juve, on va pas se mentir.
00:48:16 Là, aujourd'hui, on parlait beaucoup de lui
00:48:18 à la Juve, et
00:48:20 retentissement dans le monde des rouleurs,
00:48:22 on dit que finalement,
00:48:24 il y aurait un petit truc déjà signé
00:48:26 avec le Real, ou un accord en tout cas.
00:48:28 - Un préaccord, oui, un préaccord avec
00:48:30 le Real. - Si Ancelotti part.
00:48:32 - Si Ancelotti part. - Et ne gagne pas, donc,
00:48:34 de trophée. - Voilà, ne gagne pas de trophée. - Parce que si Ancelotti gagne la Ligue des Champions,
00:48:36 ou même la Coupe du Roi,
00:48:38 Ancelotti va rester, normalement.
00:48:40 Sauf si après, il veut partir pour le Brésil,
00:48:42 la sélection brésilienne. - Mais à votre avis,
00:48:44 il pourrait prendre la tête de la Juve, s'il va pas
00:48:46 au Real, cette année ?
00:48:48 - Je pense, mais je pense qu'il a quand même
00:48:50 une préférence pour le Real Madrid. Sa femme,
00:48:52 Véronique, adore le Madrid.
00:48:54 Elle aimait pas Thurin à l'époque, je vois pas pourquoi
00:48:56 elle aimerait Thurin aujourd'hui. - Et Dieu sait que Véronique
00:48:58 est importante dans la carrière de Zizou. - Bien sûr.
00:49:00 - Extrêmement importante, dans ses choix. Donc moi, je le vois plus
00:49:02 aussi au Real Madrid, ou à l'équipe de France.
00:49:04 En fait, il aurait dû aller
00:49:06 en équipe de France, là, maintenant. Mais
00:49:08 Deschamps est arrivé, encore une fois, en finale.
00:49:10 Il a faim. - On va pas lui enlever ça. - Non, mais c'est
00:49:12 pour ça. Et c'est normal. - Et puis, ils s'entendent pas
00:49:14 non plus hyper bien, les deux. - Ils sont pas très potes,
00:49:16 non. - Ouais. - Donc... - Donc c'était plutôt
00:49:18 l'équipe de France qui aurait été la suite logique. Donc il se dit...
00:49:20 - Moi, j'ai encore envie de rêver, en tant que
00:49:22 Juventino. Moi, je rêve
00:49:24 de voir dégagé à l'aigri pour n'importe qui,
00:49:26 ça c'est une chose. Mais de voir Zidane
00:49:28 à la Juve, et pourquoi pas Del Piero
00:49:30 dans le staff, reformer ce duo
00:49:32 iconique, ça serait magique.
00:49:34 Mais je pense qu'à un moment donné, de toute manière,
00:49:36 il va avoir besoin d'un nouveau challenge, comme on se disait.
00:49:38 Et même pour le Real, ils vont pas...
00:49:40 Enfin, est-ce qu'à un moment donné, ça va pas
00:49:42 être la fois de trop ? C'est ça
00:49:44 la vraie question. - Ça, c'est la question
00:49:46 que j'allais poser.
00:49:48 Et j'allais donner une précision que
00:49:50 je donne systématiquement,
00:49:52 parce que j'ai l'impression
00:49:54 qu'on fait pas la différence qu'on doit faire
00:49:56 entre les deux métiers.
00:49:58 Le métier d'entraîneur, le métier de sélectionneur.
00:50:00 Et donc, quand tu as été
00:50:02 entraîneur
00:50:04 du Real Madrid,
00:50:06 et que tu as eu ces résultats,
00:50:08 mais peut-être que tu as pris ta décision,
00:50:10 en famille aussi,
00:50:12 de se dire, bon,
00:50:14 il est terminé maintenant. Les matchs tous les 3 jours,
00:50:16 j'ai eu le plaisir,
00:50:18 si on peut appeler ça du plaisir,
00:50:20 de connaître ces calendriers.
00:50:22 C'est tout simplement horrible.
00:50:24 Quand on pense
00:50:26 qu'on peut avoir le métier
00:50:28 de sélectionneur, une dizaine
00:50:30 de matchs par an,
00:50:32 tranquillement,
00:50:34 avoir donc
00:50:36 une situation familiale
00:50:38 où tout le monde est content.
00:50:40 Quand tu as ces matchs
00:50:42 tous les 3 jours, le soir même
00:50:44 du match, tu es déjà au match
00:50:46 d'après, que tu as déjà préparé,
00:50:48 c'est tout simplement
00:50:50 inimaginable
00:50:52 comment ça peut être difficile.
00:50:54 Et je pense que Zizou
00:50:56 avait, puisque maintenant il a peut-être
00:50:58 changé d'idée,
00:51:00 avait mis une croix sur la carrière
00:51:02 d'entraîneur. Ça allait être
00:51:04 un entraîneur, et si,
00:51:06 c'est comme vous le dites, qu'il retourne au Real Madrid,
00:51:08 finalement, on va toujours lui dire
00:51:10 que ça sera l'entraîneur
00:51:12 du Real Madrid qui n'aura jamais
00:51:14 été dans un autre club
00:51:16 que le Real Madrid, en attendant
00:51:18 l'équipe de France
00:51:20 qui peut-être va être
00:51:22 libérée dans une quinzaine
00:51:24 de mois, ou dans
00:51:26 deux ans
00:51:28 de plus. Et ça,
00:51:30 je pense que c'est
00:51:32 son idée
00:51:34 numéro 1.
00:51:36 Donc, d'être sélectionneur.
00:51:38 Là, je vous écoute
00:51:40 et je l'ai appris, je ne sais pas
00:51:42 qu'il y avait un pré-contrat qui était
00:51:44 prévu avec un retour au Real.
00:51:46 Ça ne veut pas dire que du côté du Real,
00:51:50 c'est très difficile
00:51:52 de trouver un entraîneur
00:51:54 qui vient, il y a quelques mois,
00:51:56 de gagner tout simplement
00:51:58 la Champions League et d'être champion
00:52:00 d'Espagne. Là, ils peuvent gagner
00:52:02 encore la Coupe du Roi
00:52:04 et ils sont en demi-finale
00:52:06 de la Champions League.
00:52:08 - Et ils marchent sur la Champions League.
00:52:10 - Passer derrière
00:52:12 Ancelotti,
00:52:14 je ne dis pas que
00:52:16 je ne vois que Zizou,
00:52:18 mais je ne la vois pas
00:52:20 beaucoup. - Et la foi de trop,
00:52:22 le truc, c'est que Zidane, à chaque fois,
00:52:24 on se disait que le costume était trop large. En fait, non,
00:52:26 le costume n'est pas trop large d'entraîneur.
00:52:28 Il gagne une première fois, il choisit quand il part.
00:52:30 Ça, c'est la grande spécificité de Zidane.
00:52:32 Il a choisi la fin de sa carrière en 2006,
00:52:34 son contrat, il devait continuer normalement au Real Madrid
00:52:36 en tant que joueur. Il choisit la sortie,
00:52:38 il choisit après ces deux ligues des champions
00:52:40 de partir. - Il démissionne, il ne prend pas la dernière année.
00:52:42 - Non, mais il démissionne à chaque fois, donc lui,
00:52:44 il choisit le timing.
00:52:46 - Et quand il part la dernière partie du Real,
00:52:48 il part, il envoie une lettre, et là, pareil,
00:52:50 il envoie une lettre un peu
00:52:52 publique, où il se permet
00:52:54 de critiquer le club
00:52:56 qu'il n'a pas soutenu dans les moments
00:52:58 difficiles, parce qu'il rate la Liga,
00:53:00 etc. - C'est vrai qu'on n'a pas parlé de cette
00:53:02 lettre, je viens de m'en rappeler. - Qui a mis
00:53:04 Jorentino Pérez dans une colère
00:53:06 terrible,
00:53:08 d'ingratitude. - C'était très surprenant.
00:53:10 - C'est mal fini, la deuxième fois.
00:53:12 - Il ne s'est jamais fait virer.
00:53:14 C'est quelqu'un qui ne s'est jamais fait virer.
00:53:16 - Qui peut virer Zizou, de toute manière ?
00:53:18 - Ben...
00:53:20 - Là, aujourd'hui,
00:53:22 il n'a aucun résultat qui fait, de toute manière,
00:53:24 qu'on aurait pu le virer à un moment ou à un autre.
00:53:26 Donc, au-delà du nom,
00:53:28 du passif, et de la légende qu'il est,
00:53:30 il l'a prouvé.
00:53:32 C'est-à-dire qu'il prouve à chaque fois.
00:53:34 - C'est pour ça que, même s'il revient,
00:53:36 on a toujours beaucoup de doutes.
00:53:38 - On a des craintes,
00:53:40 ce n'est pas des craintes...
00:53:42 Pour moi, les craintes, ce ne sont pas...
00:53:44 C'est limite des craintes émotionnelles pour lui.
00:53:46 Je me dis que ça me ferait mal au cœur.
00:53:48 - Il sait qu'en partir à chaque fois,
00:53:50 quand il est joueur, entraîneur,
00:53:52 il sait revenir.
00:53:54 Il ne va pas le faire pour rien.
00:53:56 Mais je pense aussi qu'au fond de lui,
00:53:58 il se dit... Pourquoi il revient maintenant ?
00:54:00 Je pense que ça doit le démanger quand même un peu.
00:54:02 Comme c'est quelqu'un de grand match,
00:54:04 comme disait Thibaut tout à l'heure,
00:54:06 c'est un immense compétiteur.
00:54:08 - C'est pour ça que je vois bien aussi
00:54:10 qu'il revient à la juve, au-delà du fait
00:54:12 qu'il l'ait dit aussi publiquement
00:54:14 plusieurs fois qu'il aimerait bien un jour.
00:54:16 Parce que je me dis qu'il y a un défi
00:54:18 à relever aussi pour lui,
00:54:20 et c'est de se dire qu'il arriverait
00:54:22 à gagner au Real et à la Juve.
00:54:24 Là, il y a une ouverture de nouveau cycle,
00:54:26 etc. Mais je suis d'accord sur le fait
00:54:28 que pour moi, il aura toujours la priorité
00:54:30 au Real.
00:54:32 - Il vit à Madrid, il est moitié espagnol.
00:54:34 Ses enfants sont là-bas.
00:54:36 Sa vie est là-bas.
00:54:38 Après, effectivement, il peut se dire
00:54:40 "je me fais une sorte de démon de midi".
00:54:42 Je me fais un retour à la juve,
00:54:44 quitte à y aller tout seul,
00:54:46 sans sa famille, en plan
00:54:48 "j'y vais deux ans,
00:54:50 sans Véronique".
00:54:52 - Je pense qu'il veut prouver aussi
00:54:54 que s'il gagne avec la juve,
00:54:56 toutes les critiques vont attendre.
00:54:58 Il a l'air d'être imperméable aux critiques,
00:55:00 ou de ne pas lire, mais typiquement,
00:55:02 dans l'interview qu'il nous avait donnée,
00:55:04 par rapport au fait qu'il s'était critiqué
00:55:06 parce qu'il n'y avait aucune passe décisive
00:55:08 entre Zidane et Thierry Henry,
00:55:10 il raconte que la première chose qu'il a fait
00:55:12 une fois qu'il allait donner la passe,
00:55:14 c'est qu'il a dit à Thierry Henry
00:55:16 "ça y est, je t'ai fait une passe".
00:55:18 Comme ça, les journalistes vont arrêter de parler.
00:55:20 Je pense qu'il aimerait bien aussi prouver...
00:55:22 Parce qu'il y a quand même toujours des critiques
00:55:24 sur Zidane. - Il y a des doutes.
00:55:26 - Le fait qu'il ne parle pas,
00:55:28 le fait que c'est un robinet d'eau tiède,
00:55:30 après, je pense que Zidane,
00:55:32 c'est une icône, c'est une légende,
00:55:34 mais je pense que malgré tout,
00:55:36 tout homme a de l'ego.
00:55:38 Il faut faire la différence pour moi
00:55:40 entre l'ego et l'orgueil.
00:55:42 Je pense que Zidane, c'est plus de l'ego
00:55:44 que de l'orgueil, c'est-à-dire que c'est pas
00:55:46 quelque chose de mal placé, mais c'est aussi
00:55:48 à un moment donné, en tant que compétiteur,
00:55:50 bien sûr, quand t'entends des critiques,
00:55:52 tu sais ce que tu vaux,
00:55:54 tu veux appliquer ce que t'as.
00:55:56 - Il ne faut pas le prendre
00:55:58 comme un faux modeste, c'est un faux modeste.
00:56:00 Tu peux pas avoir une carrière comme ça,
00:56:02 et être juste modeste ou être gentil.
00:56:04 Il y a eu des conflits,
00:56:06 il y a eu des...
00:56:08 - C'est un humain.
00:56:10 - Non, mais c'est drôle d'être obligé
00:56:12 de le rappeler, que c'est un humain.
00:56:14 C'est quelqu'un qui a parfaitement conscience
00:56:16 de l'aura qu'il dégage
00:56:18 chez les autres et qui sait parfaitement
00:56:20 l'utiliser. C'est marrant,
00:56:22 quand t'as Zidane dans une pièce,
00:56:24 ça t'est arrivé quand vous avez fait l'interview,
00:56:26 c'est quand on se met à parler à voix basse.
00:56:28 "Il est Zizou."
00:56:30 Ça m'est arrivé plein de fois, des deux, trois fois,
00:56:32 à chaque fois, c'est "attention, il est Zizou."
00:56:34 Et lui, il est très sympa, c'est pas du tout un type...
00:56:36 Il est accessible, etc., mais simplement,
00:56:38 il a une telle aura, et puis il est grand,
00:56:40 il est beau gosse, il a les yeux verts,
00:56:42 il est taré, et tu te dis, c'est comme un peu
00:56:44 quand tu rentres dans les églises, quoi,
00:56:46 "attention, il est Zizou."
00:56:48 Il y a une espèce de truc qui se dégage
00:56:50 qui fait que lui le sait, il le voit bien,
00:56:52 et il sait parfaitement jouer avec les joueurs.
00:56:54 - Ça fait que ça marche très bien, ça.
00:56:56 - Mais il est obligé.
00:56:58 - Il y a un documentaire sur Kroos,
00:57:00 il y a des rushs qui ont été mis sur le site d'Arte,
00:57:02 il raconte qu'il était entraîneur
00:57:04 juste pour voir Kroos contrôler le ballon.
00:57:06 - Ah oui, c'est vrai. - Tu sais, j'adore.
00:57:08 Et quand il parle de foot, il est incroyable,
00:57:10 il en parle assez peu, mais quand il en parle, c'est génial.
00:57:12 Et vraiment, il s'arrête sur des détails, tu vois.
00:57:14 Et sur Kroos, il disait... Moi, ce que j'adore chez Kroos,
00:57:16 c'est son contrôle, sa capacité à se retourner,
00:57:18 sa capacité à voir le jeu.
00:57:20 C'est ça qui me manquait, en fait.
00:57:22 C'est l'époque où il était entre ces deux trucs,
00:57:24 il dit ce qui me manque, c'est ça, en fait.
00:57:26 C'est pas les matchs, en fait. Je pense que les matchs,
00:57:28 c'est secondaire, il y a le côté compétition,
00:57:30 mais c'est le côté entraînement, et puis continuer à jouer,
00:57:32 parce que quand il entraîne, il joue.
00:57:34 C'est lui qui met les centres, c'est lui qui met...
00:57:36 - T'as souvent des vidéos
00:57:38 où on montre les entraînements du Real Madrid
00:57:40 où il est meilleur que les joueurs.
00:57:42 Et il les bat sur les petits jeux, il les bat au taureau,
00:57:44 il met des reprises de volée exceptionnelles,
00:57:46 des frappes exceptionnelles.
00:57:48 C'est quand même quelqu'un qui aime le jeu.
00:57:50 Ce qu'il aimait, c'était jouer en bas,
00:57:52 sur le bitume, à la Castellane, avec ses copains.
00:57:54 - Et ça s'est toujours ressenti dans son toucher de balle,
00:57:56 de toute manière. Donc c'est un joueur,
00:57:58 au sens premier du terme.
00:58:00 Coach, tu peux nous confirmer...
00:58:02 Voilà, il aime le ballon.
00:58:04 - C'est vrai qu'il est quand même particulier,
00:58:06 parce qu'on m'en vient de le dire,
00:58:08 il a sa personnalité,
00:58:10 tout en étant calme
00:58:12 et en ne parlant pas très fort.
00:58:14 Quand il est dans les investisseurs
00:58:16 et quand il prend la parole,
00:58:18 je peux te dire qu'il y a tout le monde qui écoute.
00:58:20 - Comment ce serait possible, autrement,
00:58:22 quand tu vas dans le vestiaire du Real,
00:58:24 avec un parterre de stars,
00:58:26 qui peut se faire respecter
00:58:28 à part un grand entraîneur ?
00:58:30 Coach, tu as été coach.
00:58:32 Tu peux nous dire, tu as coaché des grands joueurs,
00:58:34 tu es obligé de t'imposer...
00:58:36 - Je n'ai pas été coach du Real.
00:58:38 - Non, mais quand bien même.
00:58:40 Tu as quand même coaché Zizou, entre autres.
00:58:42 - Oui.
00:58:44 - Donc voilà.
00:58:46 - D'accord, mais c'est vrai que...
00:58:48 Ta question et ta remarque,
00:58:50 être dans le vestiaire du Real Madrid
00:58:52 avec ses joueurs,
00:58:54 et notamment, maintenant,
00:58:56 il n'y a plus un Ronaldo,
00:58:58 un Benzema, maintenant,
00:59:00 c'est sûr que pour arriver
00:59:02 à dominer
00:59:04 ce vestiaire-là,
00:59:06 c'est sûr que
00:59:08 Zizou y arrive,
00:59:10 mais ce n'est pas évident pour tout le monde.
00:59:12 - Il est dur, quand Cébaios le critique,
00:59:14 quand il parle la première fois du Real
00:59:16 et qu'il dit qu'il est content, qu'il est soulagé
00:59:18 qu'il parle du Real, quand il revient,
00:59:20 le premier truc qu'il fait, c'est qu'il l'envoie
00:59:22 en prêt ou il le venge, je ne sais plus s'il le vend ou il le prête,
00:59:24 mais Zidane, il est intraitable
00:59:26 sur son autorité,
00:59:28 elle s'exerce, ce n'est pas du tout,
00:59:30 simplement, ce n'est pas dans le conflit.
00:59:32 - Ce n'est pas un tyran non plus,
00:59:34 c'est un homme qui a besoin d'asseoir son autorité.
00:59:36 - Il a besoin d'allégeance, il faut faire allégeance quand même.
00:59:38 - C'est un homme qui prend ses idées
00:59:40 et elles sont payantes, ses idées.
00:59:42 - C'est quelqu'un qui n'est pas juste un...
00:59:44 C'est pour ça que plein de grands entraîneurs se sont cassés la gueule.
00:59:46 Ce n'est pas juste parce que c'est un grand nom
00:59:48 que le vestiaire le respecte.
00:59:50 - Tu penses à Mourinho ?
00:59:52 - Oui, mais Mourinho, c'est plus qu'il n'a pas été un grand joueur,
00:59:54 mais tu as tellement de grands joueurs qui ont été des très mauvais entraîneurs
00:59:56 et qui ne se sont pas arrivés.
00:59:58 C'est que lui, il se fait respecter
01:00:00 parce que ça a été Zidane,
01:00:02 mais aussi parce qu'il se met à la place des autres,
01:00:04 il est humble et je pense qu'en tant que joueur,
01:00:06 tu es quelqu'un qui a fait briller ses coéquipiers.
01:00:08 Ce n'est pas juste le joueur YouTube
01:00:10 qui va faire que des highlights,
01:00:12 c'est quelqu'un qui sait faire briller les autres.
01:00:14 Je pense qu'en tant que joueur,
01:00:16 ça s'est transposé quand il était entraîneur.
01:00:18 C'est quelqu'un qui sait faire briller les autres
01:00:20 et qui sait aussi prendre sa place.
01:00:22 Il disait, "Moi, je n'aime pas les grands discours,
01:00:24 je n'aime pas faire des longs discours, je donne toujours deux consignes
01:00:26 à des joueurs." Je pense qu'il sait
01:00:28 prendre sa place et aussi se mettre en retrait.
01:00:30 C'est-à-dire qu'à un moment, un Cristiano Ronaldo,
01:00:32 un Benzema dans le vestiaire, tu imposes, tu as un discours
01:00:34 et après, tu les laisses faire, tu te mets en retrait.
01:00:36 Même si, je pense qu'en tant qu'adjoint, il avait envie
01:00:38 d'être interventionniste, je pense qu'il a compris
01:00:40 que ça ne servait à rien une fois que les clés du match, après,
01:00:42 elles ne lui appartiennent plus. - C'est peut-être ce switch-là
01:00:44 entre adjoint et... - C'est cet équilibre-là
01:00:46 qu'il a su comprendre. Et je pense qu'il maîtrise
01:00:48 totalement l'institution
01:00:50 Real Madrid, le vestiaire,
01:00:52 la communication, les journalistes,
01:00:54 l'équilibre des forces, le jeu de pouvoir.
01:00:56 Je pense qu'il le maîtrise très bien et que
01:00:58 je ne suis pas sûr qu'il le maîtrise
01:01:00 autant à la juve ou qu'il le connaisse autant à la juve.
01:01:02 Je pense qu'au réel, il connaît tout. - Oui, c'est normal.
01:01:04 Là, il est dans
01:01:06 cette institution, maintenant, dans un autre rôle
01:01:08 depuis bien longtemps, maintenant.
01:01:10 Messieurs, on va terminer l'émission.
01:01:12 Juste un mot pour vous. On est juste
01:01:14 au début
01:01:16 de la carrière d'entraîneur
01:01:18 / sélectionneur de Zizou.
01:01:20 Coach, pour toi, c'est
01:01:22 juste le début de sa carrière ou c'est peut-être,
01:01:24 ça y est, il a déjà fait le plus gros et...
01:01:26 - Bah, sa carrière d'entraîneur,
01:01:28 il peut très bien
01:01:30 prendre la décision
01:01:32 de l'arrêter
01:01:34 et de se dire
01:01:36 "Mais maintenant,
01:01:38 je trouve trop fatiguant
01:01:40 cette carrière d'entraîneur
01:01:42 et j'insiste sur le fait,
01:01:44 imaginez-vous, dans votre réflexion,
01:01:46 tu es le Real Madrid,
01:01:48 tu termines un match
01:01:50 le lendemain matin avec une nuit
01:01:52 que tu as gagnée, match nul
01:01:54 ou perdu, une nuit qui a peut-être
01:01:56 été extraordinaire
01:01:58 et que le lendemain, tu es déjà à la veille
01:02:00 d'un autre match
01:02:02 et que tu es critiqué sur le moindre
01:02:04 truc que tu peux
01:02:06 faire ou avoir oublié,
01:02:08 il y a cinq changements maintenant,
01:02:10 tu as été bon uniquement que dans quatre changements,
01:02:12 le cinquième changement, quand même,
01:02:14 il n'était pas extraordinaire,
01:02:16 celui que tu as fait rentrer, il a raté
01:02:18 trois passes, donc ça,
01:02:20 ce métier-là,
01:02:22 peut-être, il en a ras-le-bol
01:02:24 et il peut le comprendre et donc,
01:02:26 on va voir dans les semaines à venir,
01:02:28 dans les mois à venir, s'il continue
01:02:30 à attendre avec
01:02:32 une certaine patience
01:02:34 la possibilité d'être
01:02:36 sélectionneur, mais de notre côté,
01:02:38 il doit commencer à se dire aussi
01:02:40 ça fait
01:02:42 quelques mois, ça fait quand même
01:02:44 maintenant une grosse
01:02:46 période, est-ce qu'on va
01:02:48 toujours me faire confiance
01:02:50 dans un an et demi, deux ans ou trois ans
01:02:52 si je ne prends pas
01:02:54 un club et ce
01:02:56 retour au Real Madrid,
01:02:58 c'est vrai que s'il
01:03:00 existe et s'il se concrétise,
01:03:02 peut-être qu'il va
01:03:04 accepter, mais c'est très délicat
01:03:06 d'accepter après avoir
01:03:08 réussi, parce que
01:03:10 ça voudrait dire, si des fois,
01:03:12 il ne gagne pas la Champions League,
01:03:14 tu t'imagines, quand un gardien là, il n'a toujours pas
01:03:16 gagné, on va être sévère
01:03:18 avec Zizou en disant
01:03:20 "il ne gagne même plus la Champions League"
01:03:22 - On dirait qu'il est moins bon qu'avant
01:03:24 - Oui, tu seras obligé
01:03:26 de me mettre
01:03:28 à sa place, c'est impossible
01:03:30 mais je
01:03:32 préfère justement ne pas
01:03:34 être à sa place, parce que
01:03:36 je ne sais pas sincèrement ce que je prendrai comme
01:03:38 décision - Maxime ? - Moi je pense que
01:03:40 comme dit Thibault, c'est un compétiteur et
01:03:42 il ne va pas arrêter tout de suite, tu as continué
01:03:44 aussi jusqu'à là, encore récemment,
01:03:46 à être entraîneur, à être sélectionneur, donc
01:03:48 tu es un compétiteur comme lui, et je ne pense pas
01:03:50 que tu te serais arrêté à son âge,
01:03:52 je ne le vois pas aller à la retraite ou devenir juste
01:03:54 ambassadeur pour les marques qu'on connaît
01:03:56 pour moi il va vouloir continuer, et puis
01:03:58 après, si on fait le comparatif avec la carrière
01:04:00 de joueur, en fait la carrière
01:04:02 de joueur, ça s'est fini avec un
01:04:04 cliffhanger qui est le coup de boule
01:04:06 on peut dire que ça s'est mal fini, donc
01:04:08 finalement dans sa carrière d'entraîneur, pour l'instant tout est beau
01:04:10 donc est-ce qu'il n'y aurait pas une fin un peu
01:04:12 similaire dans la carrière d'entraîneur avec un cliffhanger
01:04:14 où ça se finit mal ? - Avant
01:04:16 que l'on entend mis dans son avis, je vous pose
01:04:18 une question, en ce
01:04:20 qui concerne
01:04:22 les choix
01:04:24 de Zizou
01:04:26 est-ce que
01:04:28 justement, il va faire
01:04:30 le choix en se disant
01:04:32 je vais quand même être
01:04:34 critiqué si je vais au Réal
01:04:36 parce qu'on va me dire finalement il va
01:04:38 qu'au Réal, ou
01:04:40 vous l'imaginez en train
01:04:42 d'attendre et d'avoir
01:04:44 fait une croix sur le métier d'entraîneur
01:04:46 - Moi je pense qu'il ne peut pas s'empêcher
01:04:48 de revenir au football, c'est à dire qu'il
01:04:50 essaye, il essaye
01:04:52 de s'éloigner, au début il voulait être manager
01:04:54 et puis finalement non, et c'est l'appel du terrain
01:04:56 c'est un peu comme l'odeur du sang
01:04:58 c'est qu'il y a un compétiteur et qu'il aura
01:05:00 beau dire oui je veux m'éloigner, je ne veux pas faire
01:05:02 à chaque fois il revient parce qu'à chaque fois il ne peut pas s'empêcher
01:05:04 d'y retourner, et que même
01:05:06 il aime pas être critiqué, oui mais en même temps il aime bien
01:05:08 aussi qu'on lui dise qu'il est formidable et qu'il en s'en sait
01:05:10 si on n'aime pas les critiques c'est qu'on aime bien être en s'en sait
01:05:12 il ne s'en fiche pas
01:05:14 et c'est normal quand tu es à ce niveau de performance
01:05:16 quand tu es à ce niveau de personnage
01:05:18 je crois qu'il reviendra
01:05:20 de toute façon - Il y aura toujours cette voix
01:05:22 - Il y aura toujours cette voix qui va l'appeler, il y aura toujours
01:05:24 cet appel
01:05:26 du terrain
01:05:28 - C'est un peu l'appel du destin j'ai envie de dire
01:05:30 - Oui oui, lui il le sent, mais quand tu as une passion
01:05:32 comme ça, ça arrive
01:05:34 à tous
01:05:36 c'est là où il est le meilleur
01:05:38 - Je suis d'accord
01:05:40 - Et en plus le mec dès qu'il se penche sur quelque chose
01:05:42 il gagne avec des champions
01:05:44 - On va être patient et on verra ce que l'avenir nous réserve
01:05:46 Messieurs, merci beaucoup
01:05:48 pour cette troisième et dernière partie
01:05:50 - Merci à toi - Ça y est
01:05:52 on a terminé le chapitre
01:05:54 Zizou, trois parties incroyables
01:05:56 c'est la première fois qu'on fait trois parties
01:05:58 et j'espère que
01:06:00 vous avez kiffé, et nous on se retrouve
01:06:02 très bientôt pour un nouvel épisode de
01:06:04 Dans la Légende
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