• l’année dernière
Quel est le point commun entre JCVD, Street Fighter et Michael Jordan ? Ce sont des légendes ! 
Entouré d’experts triés sur le volet, Sébastien Abdelhamid vous invite Dans La Légende.

Category

📺
TV
Transcription
00:00 Bonjour à tous et bienvenue dans La Légende.
00:02 Dans La Légende, c'est l'émission qui retrace l'histoire de vos émotions.
00:06 On parle de jeux vidéo, de cinéma, de manga, de littérature,
00:11 de musique et de sport.
00:13 Eh oui, on parle de sport.
00:14 Et bienvenue dans la deuxième partie de l'émission consacrée
00:19 au G.O.A.T. Zinedine Zidane.
00:21 (Générique)
00:32 Et pour cette deuxième partie du Dans La Légende
00:35 consacré à la légende Zinedine Zidane,
00:38 on a évidemment le même plateau incroyable d'invités.
00:42 Monsieur le légendaire Roland Courbis,
00:45 merci d'être là à nouveau avec nous.
00:48 Maxime Dessaufout, merci.
00:51 - Merci. - Et Paul.
00:52 Paul, on te cite comme humoriste, journaliste, quoi d'autre ?
00:56 - Humoriste. - C'est fini, journaliste ?
00:57 - C'est fini après 11 ans de carte de presse.
01:00 - T'avais ta carte de presse ? - Ouais, pendant 11 ans.
01:02 - Il y a certains journalistes qui sont des humoristes sans le savoir.
01:06 - Tu veux qu'on en parle ? Moi, ça me dérange pas.
01:09 - Non, mais attends. - Parce qu'il y en a beaucoup.
01:10 - Je te dis ça comme ça.
01:12 - Alors, on s'était... - Je suis pas mauvaise langue.
01:15 - Non, non, tu es juste observateur.
01:19 On s'était arrêté à la première année compliquée de Zizou à la Juve,
01:22 une transformation physique et une adaptation aussi tactique.
01:27 96-97, on peut, je pense, aller là.
01:31 Zizou fait pas du tout une saison catastrophique, loin de là,
01:34 c'est juste qu'il faut un temps d'adaptation.
01:36 Il va échouer avec la Juve,
01:39 mais nous, je dis "nous" parce que c'est mon club,
01:41 c'est une habitude, malheureusement, en finale de Ligue des Champions,
01:45 quoique à l'époque, au moins, on était en Ligue des Champions.
01:48 - C'est le Paris Saint-Germain de l'époque. - C'est fou, là.
01:51 Sauf qu'on a quelques finales en plus.
01:54 - On a dit "en finale", en huitièmes. - Ah, mais...
01:57 - J'ai pas compris. - Oui, oui.
01:59 Après, c'est une longue histoire, les finales perdues et nous.
02:02 Et ça va continuer, en fait.
02:05 Après, on a la saison 97-98,
02:07 qui va changer un petit peu l'histoire de Zidane.
02:11 Messieurs, 97-98,
02:14 on voit le véritable Zizou, à ce moment-là,
02:16 qui devient un monstre,
02:20 mais aux yeux du monde entier,
02:22 et qui s'est enfin adapté à la Juve.
02:24 Déjà, il a vomi à l'entraînement.
02:27 Il a appris ce que c'était de courir, de travailler,
02:30 et il a appris ce que c'était...
02:31 Roland, vous me coupez si je dis...
02:33 Il a appris ce que c'était de jouer un match uniquement
02:35 dans le but de le gagner.
02:36 Il n'y a pas d'autre solution quand t'es à la Juve.
02:38 En fait, tu dois gagner à la fin, c'est par toi que je vais apprendre ça.
02:41 - Oui, finir. - Donc, t'imagines,
02:42 tu prends Zizou et tu lui apprends tout ça,
02:44 ça devient le meilleur joueur du monde.
02:46 Et puis la tactique, c'est-à-dire que, véritablement,
02:48 à l'époque, on le disait dans la première partie,
02:50 c'est que la Serie A, le championnat italien,
02:53 c'est la Rolls de l'Europe,
02:56 c'est un championnat très tactique,
02:58 mais aussi physique,
03:00 pas comme l'Angleterre à l'époque...
03:02 - C'était qui, son coach ? Lippi ?
03:03 - Bien sûr, il a eu Lippi, il a eu pas mal de monde,
03:06 mais à l'époque, oui, c'était Lippi, si je dis pas de bêtises.
03:08 96-97, finale perdue...
03:11 Oui, il me semble.
03:13 Et puis 97-98, il va s'avérer que la Juve va repartir en finale.
03:20 - Mais je crois que c'est Albertini qui disait "on a créé un monstre",
03:22 en parlant de Zidane et Deschamps,
03:25 parce que Zidane et Deschamps et l'équipe de France 98,
03:28 c'est Albertini qui disait "on a créé un monstre",
03:30 parce qu'on a appris aux Français à jouer à l'italienne,
03:33 et c'est ce qui leur a permis de gagner cette fameuse Coupe du Monde en 98.
03:36 - Eh oui, parce qu'on va venir après sur la Coupe du Monde,
03:38 il y a l'échec de cette finale de Ligue des Champions,
03:42 perdue face au Real Madrid, 1-0, si je dis pas de bêtises,
03:46 et c'était bien Lippi, Marcelo Lippi, qui coachait.
03:49 Là, dans sa tête, qu'est-ce qui se passe à ce moment-là, Zizou ?
03:53 - Les Italiens, qui sont très compétents sur le plan tactique,
03:58 parce qu'en plus, ce sont des passionnés,
04:00 n'oublions pas quand même que pour qu'ils signent à la Juve,
04:04 il a quand même fallu arriver à les convaincre
04:07 que c'était au départ un numéro 8 qui pouvait être un numéro 10,
04:12 puisqu'il ne voulait pas que Zizou puisse jouer dans la même équipe que Del Piero,
04:17 ce qui était pour moi une énorme erreur,
04:20 parce que Del Piero pouvait premièrement se blesser,
04:23 ça peut arriver à tout le monde,
04:25 et deuxièmement, Zizou pouvait jouer avec Del Piero,
04:30 un petit peu en retrait,
04:32 dans un rôle de 8 qui devient 10, quand son équipe a le ballon,
04:36 et aussi à la place de Del Piero,
04:39 si Del Piero avait un petit problème physique,
04:42 ce qui a été le cas.
04:44 - Ce que tu nous disais en première partie.
04:45 - Et donc là, je pense que cette zone-là,
04:50 qui est devenue sa zone de prédilection,
04:52 c'est quand même quelqu'un, on a tendance à regarder
04:55 et à se rappeler de son ciseau, de son but de 50 mètres,
05:00 de ce qu'il a pu faire dans tel ou tel match
05:04 en ce qui concerne le plan offensif,
05:07 mais le côté malin, comme le sont les grands joueurs,
05:12 anticiper les choses, intercepter un ballon et une passe
05:17 qui a été faite par un joueur talentueux d'en face,
05:21 ces qualités-là de Zizou, on les découvre à l'aïeau,
05:26 ce qui est regrettable peut-être pour nous français,
05:30 mais à Bordeaux, on s'était quand même aperçu
05:32 qu'un Zizou en numéro 8, ça pouvait être redoutable aussi.
05:36 Surtout qu'à l'époque, à la Juve, il est épaulé avec un milieu,
05:40 donc on le dit, à Deschamps, il y a aussi Edgar Davids,
05:42 qui est sympathique, entre autres.
05:45 Mais en attaque, surtout, on a Delpillon,
05:48 mais on a aussi Inzaghi, qui a besoin de ballon,
05:51 parce que c'est le renard des surfaces par excellence.
05:54 Et Zizou, il va aussi, à cette époque-là,
05:58 vraiment, pour moi, être...
06:01 commencer à être 100 % techniquement parlant.
06:04 Roland, tu parlais de la vision de jeu.
06:06 Je sais pas ce que tu en penses, Maxime,
06:08 mais c'est à cette époque-là où on voit la roulette de Zizou
06:11 se démocratiser, qui va tellement se démocratiser
06:14 qu'elle va apparaître dans les jeux vidéo également.
06:16 -Ouais, elle va apparaître dans les jeux vidéo,
06:18 mais en fait, pour les gens qui veulent aller voir sur YouTube,
06:21 quand nous, on a fait le livre, on est retombés sur une vidéo
06:23 de Zidane, justement, à la Juve, où il explique la roulette,
06:27 et pendant... Il explique sur une vidéo de 10 minutes
06:30 comment faire la roulette. -Mais oui, c'est la cassette vidéo
06:33 où il est habillé tout en noir. -Ouais, il est habillé tout en noir.
06:35 Il est là, l'entraînement, sur le terrain.
06:36 -On l'a regardé, petit. On l'a regardé.
06:38 -Aller voir sur YouTube. -Je me suis entraîné, quoi.
06:41 J'ai essayé de faire ce qu'il m'expliquait, mais j'ai pas...
06:43 -Ce qui est plus la roulette russe, tu vois, c'est devenu un truc bizarre.
06:47 Mais du coup, c'est là, je pense que...
06:49 Et comme le dit Roland, c'est aussi à ce moment-là
06:51 qu'on voit à quel point il arrive à rendre les autres meilleurs
06:55 aussi autour de lui.
06:56 C'est vraiment le joueur qui rend les autres meilleurs autour de lui.
06:58 -Pour répondre à ta question initiale sur les deux finales perdues
07:01 avec la Juve, il y a une anecdote sympa
07:03 où, en fait, il commence à se dire "Est-ce que c'est pas moi, le chat noir ?"
07:07 -Oui !
07:08 -Et il arrive ensuite au Real, je fais un petit saut dans le temps, désolé,
07:11 et il gagne face à l'Evercouzen, 2-1, il met sa reprise,
07:14 il gagne la finale des Champions.
07:15 Et il va voir Florentino Perez après et il lui dit "Presidente, no soy gafo".
07:21 Ça veut dire "Je ne suis pas le chat noir, vous avez vu",
07:24 comme s'il en doutait, comme s'il s'est dit
07:26 "Mais en fait, c'est pas pour moi, les finales.
07:27 Toutes les finales de ligue des Champions, je vais pas les gagner
07:30 et j'ai peur que mon président croie ça."
07:32 Et le premier réflexe de Zizou après avoir gagné,
07:34 c'est aller voir Perez et lui dire "Florentino, c'est pas moi,
07:37 t'as vu, c'est pas moi, je suis pas chat noir, je peux gagner les finales."
07:39 -Même s'il anticipait beaucoup de choses sur le plan football,
07:43 dans un match de football,
07:44 il a jamais pensé, quand il était allé voir son président,
07:48 ce qu'il allait se passer quand il allait devenir entraîneur.
07:50 Donc l'entraîneur, c'était pas le chat noir du tout.
07:53 -Ah bah non, on va le voir après, bien au contraire.
07:55 Mais c'est vrai, parce qu'avant qu'il arrive,
07:57 la Juve est championne d'Europe,
08:00 et après, il y a un enchaînement qui fait que jamais il sera consacré
08:05 avec la Juve, mais c'était pas lui, le chat noir,
08:06 puisque depuis, la Juve n'a jamais gagné la Ligue des Champions
08:10 après de multiples finales.
08:12 -Ça reviendra. -Malheureusement.
08:13 J'espère !
08:14 On est en Europa League.
08:16 Du coup, oui, techniquement parlant,
08:20 est-ce qu'on peut dire que, justement,
08:23 cette saison 97-98,
08:27 c'est l'aboutissement de...
08:31 On va dire que c'est le Zidane parfait.
08:33 -Moi, je suis pas d'accord. -Moi non plus.
08:35 -Peut-être que c'est une question de génération et que Roland va te dire oui,
08:38 mais moi, le Zidane parfait... -C'est 2000 ?
08:40 -Je le vois en 2006. -Ah, 2006 !
08:42 -Ah, c'est fou ! -Je dirais 2000, moi.
08:44 -Moi aussi, je suis obligé. -Il y a pas photo.
08:46 Là, je sais pas pourquoi tu me dis que je serais pas d'accord,
08:50 mais évidemment que je suis d'accord.
08:51 -Ah, merci. -2006, pour toi ?
08:53 -Bah oui. -Ah, merci.
08:55 -Le Jisoo... -Parce que vous, vous aimez les jeux vidéo,
08:57 vous aimez le football.
08:58 -Le Jisoo 98, c'est le Jisoo qui rate,
09:01 par la faute d'un accident de voiture, en 96, l'Euro,
09:06 où je pense que la France peut être championne d'Europe
09:09 dans cet Euro qui se joue en Angleterre.
09:13 Et après, il y a une Coupe du monde en 98,
09:16 où évidemment, qu'on se rappelle, comme on se rappelle toujours,
09:19 de comment se termine une Coupe du monde,
09:22 et qu'on ne pense qu'au début de la tête de Jisoo contre le Brésil,
09:28 mais la Coupe du monde, par elle-même, avec une expulsion...
09:32 -Contre l'Arabie saoudite. -...qui aurait pu être évitée,
09:35 des matchs qui se sont joués limite-limite,
09:39 les deux buts de Thuram, dont un du gauche,
09:43 là, nous avons quand même Jisoo
09:48 qui répare sa Coupe du monde moyenne
09:52 avec ses deux buts extraordinaires...
09:54 -Ah, je suis pas d'accord !
09:55 -...qui restent dans la tête de tous les joueurs.
09:59 -Il joue Afrique du Sud, on gagne 3-0.
10:01 Il se fait expulser contre l'Arabie saoudite, derrière.
10:03 Il joue pas Danemark, on s'en fout, on est déjà qualifiés.
10:05 Il joue pas Paraguay, il revient pour Italie,
10:08 on fait 0-0, on passe au Pénau, il met son Pénau,
10:10 et il fait un bon match contre l'Italie, mais...
10:12 -Il fait un très bon match contre l'Italie.
10:13 -Ensuite !
10:15 -Où je peux te dire, j'ai pleuré,
10:16 donc je peux te dire, il fait un très bon match.
10:18 -Crois-ci, c'est Thuram qui met un doublé, dont un du gauche,
10:20 comme le dit si bien le coach.
10:21 -Ah, mais...
10:23 -Le débat, c'est 96, nous, c'était...
10:25 2006, nous, c'était... On se dit juste que 2000, nous.
10:27 On dit que son prime, c'était 2000.
10:28 -Pour moi, je suis d'accord sur 2000.
10:30 Mais pour moi, 98, c'est pas le meilleur Jisoo,
10:33 mais c'est le modelage, en tout cas, du meilleur Jisoo qu'on va avoir.
10:36 -Bah oui, si le débat, il est sur Jisoo
10:40 qui termine une Coupe du monde avec ses deux buts de la tête
10:43 et Jisoo qui termine une Coupe du monde avec un coup de tête,
10:46 donc c'est pas tout à fait la même chose.
10:50 -La même conclusion.
10:51 -Pour revenir au coup de tête, puisque c'est d'actualité à cette époque-là,
10:54 c'est que Jisoo est exclu en Ligue des champions par la suite
10:57 avec la Juve, parce qu'il met déjà un coup de boule.
11:00 Et d'ailleurs, c'est la démission par la suite de Lippi
11:04 sur cette campagne-là, l'année suivante.
11:06 Mais pour revenir à la Coupe du monde 98,
11:08 donc on disait, il échoue en finale de Ligue des champions,
11:12 cette Coupe du monde, personne croit en la France à ce moment-là.
11:15 Très honnêtement, moi, je suis... -Ah ouais ?
11:18 -Oui. -L'équipe, ils défendent Jaquet.
11:20 -Ah oui, non, mais je suis trop jeune, moi.
11:21 -A l'époque, on se dit pas "c'est à domicile, c'est chez nous"...
11:24 -Ah non ! -Personne dit ça.
11:25 -Moi, j'ai 16 ans. 16 ans.
11:26 À cette époque-là, dans tous les jeunes,
11:29 personne voyait la France.
11:31 Personne. Aimé Jaquet était considéré comme un grand quignole.
11:36 Et on ne... Enfin, vraiment, c'était...
11:40 La Coupe du monde en France, c'était pas pour l'équipe de France.
11:42 On croyait... C'était le projet.
11:45 Coupe du monde, c'était la fête, etc.
11:47 -Brésil, les Pays-Bas... -Voilà.
11:49 Les Pays-Bas, quand même, qui sont...
11:52 T'as une équipe de foot, menée par Bergkamp,
11:55 t'as l'Italie, t'as encore Baggio, t'as Del Piero, Vieri...
11:58 -Et je pense que ça fait partie de ce sport,
12:00 ça fait partie du sport, et pas seulement du sport, de la vie,
12:04 c'est-à-dire qu'on a besoin d'une certaine réussite,
12:07 cette fameuse chance, qu'il faut quand même aller chercher.
12:11 -Provoquer. -Pour qu'elle...
12:12 Mais quand on regarde ce qui se passe dans cette Coupe du monde,
12:19 n'oublions pas, et je m'en rappelle,
12:21 parce qu'on avait déjà la réflexion de se dire
12:25 "ça sera quand même une mission impossible",
12:28 -parce que dans les probabilités... -Tu le confirmes, Roland.
12:30 Non, mais je t'explique aussi pourquoi.
12:31 Dans les probabilités d'une certaine logique,
12:35 normalement, on tombait dans un groupe
12:38 qui est un groupe quand même assez facile,
12:40 pour permettre de faire tourner tout le monde lors d'un 3e match,
12:45 même en le perdant contre le Danemark, tu terminais premier,
12:48 ce qui est quand même très important dans une poule,
12:51 de terminer premier plutôt que deuxième.
12:53 Tu devais rencontrer l'Espagne, tu devais rencontrer l'Italie,
13:00 tu devais rencontrer l'Allemagne, et tu devais terminer par le Brésil.
13:05 Donc, simplement, même que c'est chez toi,
13:08 quand on te dit "bon, allez, on a fait un petit peu les calculs,
13:13 s'il n'y a pas trop de surprises, que les matchs sont logiques",
13:17 donc, je répète, on a l'Espagne d'entrée,
13:22 on a l'Italie après, on a l'Allemagne après,
13:26 -au final, tu as la Croatie. -donc finalement,
13:28 on a la Croatie qui remplace l'Allemagne,
13:31 on a le Paraguay qui remplace l'Espagne,
13:34 malgré qu'on soit content que le Paraguay remplace l'Espagne,
13:37 -C'est dur. -Sichyllavert se retrouve
13:41 dans les buts du Paraguay, dans une séance de tir au but,
13:45 heureusement que nous avons Laurent Blanc et Pires qui marquent ce but,
13:52 derrière ça, la qualification contre l'Italie se passe avec un tir
13:59 qui frise le montant gauche,
14:03 tir au but, nous assistons quand même à un tir au but
14:05 avec le joueur français qui est Lizarazu,
14:09 qui est pourtant habitué à marquer les pénaltis à Bordeaux,
14:12 je peux témoigner, rate le sien en premier,
14:16 derrière Lizarazu, nous avons quand même un exploit qui nous tombe du ciel,
14:21 c'est Albertini qui rate le premier pénalty de sa carrière,
14:26 -Bon joueur, hein, il est branché. -et derrière ça, nous avons...
14:30 -DiBiagio. -DiBiagio qui frappe sur la transversale.
14:35 On souffle, derrière ça, la Croatie plutôt que l'Allemagne,
14:40 et la ouverture du score de la Croatie, égalisation...
14:45 Allez, devinez qui ? Non.
14:49 Djorkaeff, Zidane... Non, Thuram.
14:51 -Pierre Zéguet, Henry, Petit, Alain Ligott. -Non, tu comprends rien.
14:55 -De Saïd Lafayette, Laurent Blanc. -Arrête tes conneries.
14:59 Donc Thuram. Et après, il faut un but de la victoire.
15:02 Bon, Thuram l'a déjà égalisé, c'est déjà un exploit qu'on ne pensait pas.
15:07 Qui c'est qui va marquer le but de la qualification ?
15:10 Thuram, enfin ! Ou Goumane, Thuram.
15:13 Il a marqué du droit, ce point, il va essayer du gauche.
15:17 Donc ça, et derrière ça, France-Brésil que tout le monde attend.
15:23 -On attend Ronaldo. -Et Zizou,
15:25 qu'on s'imaginait plutôt être habile pour frapper les corners fort et lifter,
15:31 eh bien non, il ne frappe pas les corners, il marque de la tête deux fois.
15:36 J'étais devant ma télé, j'ai dit...
15:39 -Tu n'étais pas au stade ? -Non, c'était extraordinaire.
15:43 On était en stage avec Marseille,
15:47 à côté d'Andaï, chez...
15:51 -Pays basque. -C'est bizarre, non ?
15:53 Non, oh zut !
15:57 À côté de chez lui, en tout cas.
15:59 Et le rugbyman numéro 15.
16:03 -Blanco ? -Oui.
16:06 -Serge Blanco. -Excusez-moi, Serge.
16:08 -La légende aussi. -Et donc, on assistait à ça,
16:12 on se regardait et on se demandait si c'était vrai ce qui se passait,
16:17 parce que c'était extraordinaire pour l'équipe de France
16:20 et pour tout le football français.
16:21 -Et puis il y a le malaise de Ronaldo, aussi. -Bien sûr.
16:23 -C'est ça qui est fou. -Ronaldo,
16:26 il marche sur l'eau, à cette époque-là, et c'est incroyable,
16:29 c'est un phénomène.
16:31 Une année à Barcelone, mais complètement folle,
16:34 moi, j'avais jamais vu ça à cette époque-là.
16:36 Après, bon, c'est l'Inter,
16:38 mais c'est un peu plus compliqué pour d'autres raisons.
16:41 Mais le facteur X, Ronaldo, est vraiment important.
16:45 Malgré tout, l'équipe du Brésil, ça reste du solide.
16:49 Et pour revenir sur ce que je disais précédemment,
16:52 à l'époque, personne ne croyait en la France.
16:54 À l'époque, l'équipe de France
16:57 était considérée comme une équipe de losers.
16:59 -Oui, mais voilà, donc pour revenir à notre débat,
17:01 moi, je vais pas me faire que des amis,
17:03 mais c'est pas Zidane qui nous fait gagner la Coupe du monde 98.
17:05 -Pour moi, Zidane est essentiel.
17:08 En 98, il est essentiel à la victoire de la...
17:10 -Il est le numéro 10 de l'équipe.
17:11 -Non, mais au-delà d'être le numéro 10...
17:13 -Non, mais je pourrais ajouter, Paul, si je peux me permettre,
17:19 c'est que quand on a un joueur comme Zizou,
17:23 même un Zizou, allez, pas en grande forme,
17:27 un Zizou qui peut...
17:29 Allez, ça peut lui arriver d'être moyen,
17:33 simplement d'avoir ce joueur-là dans ton vestiaire,
17:37 que ce soit pour ses coéquipiers ou que ce soit pour l'adversaire,
17:43 ça rassure ses coéquipiers et ça fait peur à l'adversaire.
17:49 Et ça, cette présence-là,
17:51 pas tout le monde l'a.
17:53 Et Zizou fait partie des grands joueurs qui peuvent être présents
17:58 sans être extraordinaires, mais qui peuvent être importants.
18:01 -Non, mais je pense que là où je vous rejoins,
18:04 c'est qu'il a été peut-être moins en vue sur certains matchs,
18:08 mais il a, pour moi, été essentiel tout de même
18:11 par l'apport qu'il a fourni dans ces matchs-là.
18:15 Maxime, tu...
18:17 -Rétrospectivement, en fait, on se dit...
18:18 Je pense que c'est une pensée qu'on a eu rétrospectivement,
18:21 parce qu'on s'est dit, la finale, il marque deux buts,
18:23 et donc après, on s'est refait le rewind et on se dit,
18:25 "Qu'est-ce qu'il a fait avant ?"
18:27 Mais je pense que, comme dit Roland, au-delà,
18:29 même si dans le vestiaire, il a un dispensable,
18:31 sur le terrain, c'est quelqu'un qui rend les autres meilleurs.
18:33 C'est lui qui donne la passe, si je me trompe pas,
18:34 à Dugarry sur le but pour l'Afrique du Sud,
18:36 il rend vraiment les autres meilleurs.
18:38 -Je suis d'accord avec vous, mais tu vois, tu me dis...
18:40 Ton argument, c'est que c'est lui qui donne la passe à Dugarry
18:42 pour l'Afrique du Sud.
18:43 En fait, évidemment que Zidane, pour moi, c'est mon GOAT ultime,
18:46 mais tu peux pas t'empêcher de comparer avec 2006.
18:50 Tu te dis qu'contre l'Espagne, il est phénoménal,
18:53 contre le Brésil, il est stratosphérique,
18:55 contre le Portugal, c'est lui qui marque le pénau.
18:58 Tu vois, il fait une Coupe du monde de A à Z,
19:00 où c'est le meilleur joueur de la Coupe du monde.
19:02 En 98, il rate la moitié des matchs de la Coupe du monde.
19:06 -Il a ballon d'or en 98 et il l'a pas en 2006.
19:08 -Exactement. -C'est fou.
19:09 -Mais j'ai quand même le droit d'apporter cette petite précision.
19:11 -Non, mais je suis d'accord avec toi, mais peut-être aussi
19:13 parce que tu as peut-être le côté des souvenirs
19:16 qui est plus proche en 2006.
19:17 -Même en 2000, il est plus fort.
19:19 -Mais bien sûr !
19:20 Mais c'est là, pour moi, 2000, justement, on a le meilleur Zidane.
19:24 Mais on va y venir.
19:25 Donc Coupe du monde, tu l'as dit, ballon d'or.
19:28 On n'avait pas eu un ballon d'or depuis Français,
19:30 depuis papa, donc ça faisait quand même quelques années.
19:35 Il est impensable que ce soit quelqu'un d'autre qui l'ait en 98,
19:39 le ballon d'or.
19:40 -On aurait pu mettre Cannavaro aussi, peut-être, comme en 2006.
19:43 -Ecoute, il a mérité son ballon d'or en 2006.
19:45 Moi, j'assume. J'assume, j'assume.
19:47 -98, je sais plus qui gagne la Ligue des champions,
19:49 c'est quoi la saison...
19:51 De toute façon, le ballon d'or, à cette époque,
19:52 il est vraiment déterminé par les compétitions internationales,
19:56 donc la Coupe du monde.
19:57 -Il échoue en finale de Champion's League.
20:00 -Donc le mec qui met deux buts en finale, tu lui donnes, en fait.
20:01 -Et pour moi, il est toujours aussi stupide,
20:02 puisque je sais pas combien de temps je vais rester sur cette planète,
20:06 mais j'aimerais quand même qu'on arrive à me faire comprendre
20:10 comment on peut donner un ballon d'or à une équipe de football
20:16 en mélangeant dans le même ballon d'or les attaquants,
20:20 les gardiens et les défenseurs.
20:21 Donc ça, ça m'a...
20:23 -C'est pour ça que je dis que Cannavaro, il a mérité son ballon d'or.
20:26 Il a mérité. Tu vois, 2006, la saison qu'il fait.
20:29 Il gagne la Coupe du monde.
20:30 -C'est pas le débat. -Il gagne le championnat.
20:32 Mais il gagne la Coupe du monde.
20:33 Le championnat, il est incroyable dans ce qu'il fait sur le terrain.
20:38 Non, je suis désolé.
20:39 -On pourrait en parler mille ans.
20:41 -On pourrait faire une émission.
20:42 -Ca dépend des critères que tu donnes.
20:43 Si tu donnes le meilleur joueur de football,
20:45 pour moi, tu le donnes pas à Cannavaro.
20:47 -Ca a jamais été le meilleur joueur de football.
20:49 -On va pas en parler maintenant, mais en vrai,
20:50 ça dépend de ce que veut dire le ballon d'or, tout simplement.
20:53 -Après, je rejoins Roland.
20:55 De toute façon, c'est complètement bête comme système,
20:57 et je trouve qu'il l'est encore plus maintenant
20:59 et que ça a perdu de sa valeur.
21:00 Mais à l'époque, le ballon d'or, pour en revenir à 98,
21:02 le ballon d'or, c'est quelque chose de grandiose.
21:06 C'est vraiment quelque chose de grandiose.
21:08 Et on voit Zizou avec le ballon d'or, je m'en rappelle encore.
21:11 Post-98, Zizou, rappelez-vous, sur les Champs-Elysées,
21:17 on veut Zidane président, quand même.
21:19 Alors, pour qu'en France, on veuille un arabe président,
21:23 il faut y aller, quand même.
21:24 C'est pas arrivé depuis Zidane.
21:26 Il y a vraiment...
21:27 Zidane, il a cristallisé quelque chose dans le cœur des Français.
21:31 Et c'est un tout, mais c'est avant tout pour ses qualités footballistiques.
21:36 Et 98, ça va être aussi, maintenant, après 98,
21:40 la France, pour moi, elle va être supportée par son pays
21:43 et par ses supporters.
21:45 -Pour ce qui est des ballons d'or, je ne dis pas une connerie,
21:48 de Zizou à Karim, il n'y en a pas eu au milieu.
21:52 -Il n'y en a eu aucun, aucun Français.
21:54 -Zidane n'a pas eu, il n'y l'a eu qu'une fois.
21:55 -Entre Zizou et Benzema, il n'y a pas de ballon d'or français.
21:59 Donc c'est quand même... Vous vous rendez compte ?
22:01 Il y a plus de 20...
22:04 On est en 98 jusqu'à... On est en 2023.
22:07 -C'est surtout le début...
22:09 Ça a été soutenu par toute la France, en fait,
22:11 et tout le mouvement Black Bamber.
22:14 Cette France-là, Zidane président sur les Champs-Elysées,
22:17 et c'est à partir de ce moment-là où tout le pays s'est mis,
22:19 grâce à Zidane et grâce à cette équipe de France,
22:21 à aimer un peu son équipe de France et le football.
22:24 Parce qu'avant ça, la France, c'était...
22:26 C'est toujours pas un pays de foot, c'est de culture foot.
22:28 Le pays a commencé à y croire, à ce moment-là,
22:31 après la victoire contre le Paraguay,
22:34 où il y avait une France italienne, on se disait,
22:35 "Maintenant, pourquoi pas nous ?"
22:38 Et ça s'est joué là,
22:42 puisque Zizou, au moment de France-Paraguay,
22:46 on n'imagine pas un ballon d'or,
22:48 on n'imagine pas la France qui va gagner cette Coupe du Monde.
22:52 Et évidemment, quelques jours après,
22:56 on se retrouve en train de rêver.
22:59 -Tu crées une génération, en fait.
23:02 Moi, je commence à m'intéresser...
23:05 J'ai 6 ans et demi au moment de la Coupe du Monde,
23:07 je commence à m'intéresser au foot parce que Zidane.
23:10 Et après, pendant 15 ans, le poster au-dessus de mon lit,
23:13 c'est Zidane.
23:14 En fait, tu crées, et je parle de moi pas parce que c'est intéressant,
23:16 mais parce qu'en fait, tu crées des millions de mecs comme ça.
23:19 Il faudrait regarder le chiffre des licenciés en 97.
23:23 -Ça explose. -Le chiffre des licenciés en 99,
23:25 ça fait des... -C'est le cas, ça explose.
23:26 -Ça doit être un truc de malade mental.
23:27 -Il y avait des clubs qui vous pouvaient plus accueillir...
23:30 -On devait y avoir plus ou moins un pays de football à ce moment-là,
23:32 parce qu'on n'est pas du tout avant.
23:33 -On n'est toujours pas un pays de football.
23:35 -Je suis d'accord avec toi. -Un pays de footballeurs,
23:36 c'est pas un pays de football.
23:38 Ça dépend, parce que le pays du gauche,
23:39 celui qui est vers le sud-est, c'est quand même un pays de football.
23:43 -Voilà. Et c'est parce que c'est au sud-est.
23:45 Mais vraiment, pour moi, c'est un changement sociétal, en fait.
23:49 -Sociétal, ouais.
23:51 -Nous, on s'amusait, pour le livre,
23:53 à recenser le nombre de Zidane qui sont nés,
23:55 qui ont été prénommés en... -Zinedine.
23:58 -Zinedine, pardon. Zinedine, entre l'année 97...
24:01 -Ils se sont pas appelés Zizou. -Non, pas Zizou.
24:03 -Il y en a qui se sont appelés Zidane !
24:04 -Tout le monde a des droits d'auteur.
24:05 -Il y en avait 49 en 97, et en...
24:09 Enfin, l'année d'après, en tout cas, il y en a eu 200, quoi.
24:12 Ils ont multiplié par 4 le nombre de Zinedines en France.
24:15 -Mon coach a appelé son fils Zinedine.
24:17 -Voilà, c'est pour dire l'impact déjà.
24:20 -Et t'as eu plein de deuxièmes prénoms, aussi.
24:21 En deuxièmes prénoms, Zinedine, t'en as eu énormément.
24:24 -Non, mais c'est marrant, parce que tu passes d'une équipe d'outsider,
24:27 voire considérée d'une équipe de looser, ringard,
24:30 ou qui gagnera jamais la Coupe du monde...
24:32 La France a gagné la Coupe du monde.
24:34 Tout le pays, maintenant, est derrière son équipe.
24:36 Tout le pays ! -Mais derrière le symbole, c'est ça.
24:37 C'est tout le pays est derrière...
24:39 -Et l'aspect sociétal dont tu parlais, notamment,
24:42 la France black, blanc, beurre, elle vient de là.
24:44 Et c'est à ce moment-là où, avant,
24:47 des gens d'origine X ou Y supportaient leur pays d'origine X ou Y,
24:53 vont se mettre à dire "Non, non, maintenant, je supporte la France".
24:56 Il y a un véritable changement.
24:58 Comme je le disais, j'avais 16 ans,
25:00 c'est pas non plus intéressant de savoir mon histoire,
25:02 mais à travers mes yeux, c'est ce que beaucoup ont vécu,
25:05 et véritablement, ce qu'on a vécu, c'est ce glissement vers une France...
25:11 Voilà, c'est ces années-là qu'on a appelées "black, blanc, beurre",
25:13 les années Chirac, etc.,
25:15 et là, au bout, il y a un pays qui va aussi s'unir un petit peu plus.
25:18 -Ce qui est vrai par rapport à ce qu'il disait,
25:20 c'est que je pense que s'il marque pas ces deux buts en finale,
25:22 il devient pas le symbole...
25:23 -On est d'accord. -Si on gagne,
25:25 si la France gagne et qu'il y a pas cette doublée de Zidane,
25:27 il devient pas ce symbole-là.
25:28 -Et il gagne pas le ballon d'or. -Il gagne pas le ballon d'or.
25:30 C'est une toute autre histoire.
25:31 Donc quand même, ces deux buts de la tête,
25:33 c'est ça qu'ils propusent ailleurs.
25:35 -Ouais, on est d'accord.
25:37 -Alors qu'ils marquaient jamais de la tête,
25:38 ils savaient pas jouer de la tête, tous ces coachs en jeunes,
25:40 ils disaient que ça servait à rien.
25:41 Et c'est Emme Jacké qui lui a conseillé, juste avant le match,
25:44 il lui a dit qu'ils sont nuls au premier poteau,
25:46 "Mets-toi au premier poteau, vas-y",
25:47 et il marque deux buts de la tête et il l'explique pas.
25:49 -Ouais.
25:51 -Donc il y a un véritable changement.
25:52 Maintenant, on arrive à l'après-Coupe du monde,
25:55 donc on va aller 99-2000,
25:58 des années plus compliquées avec la juve en Ligue des champions,
26:02 il y a plus de finale encore.
26:03 Championnat, ça va, Supercoupe, Coupe d'Italie, etc.
26:08 Il s'impose au milieu, c'est une équipe qui...
26:11 -En fait, il arrive avec le statut de "Je suis le meilleur joueur du monde".
26:14 -Complètement. À cette époque-là, c'est simple.
26:16 Il y avait Zizou et Ronaldo, sauf que Ronaldo se blesse.
26:20 Il est absent très longtemps à l'Inter et c'est compliqué pour lui.
26:24 -Quoiqu'il était donc dans le même championnat, dans le même pays.
26:27 -Exactement. Championnat d'Italie.
26:30 Qui peut dire, à cette époque-là, "Je suis un meilleur joueur que Zizou" ?
26:34 Franchement. Pourtant, attention,
26:36 on parle d'une époque où on a du Figo, on a du Beckham,
26:39 on a du Del Piero, on a encore Baggio...
26:42 -En fait, t'as raison, t'avais Ronaldo.
26:45 -Mais oui. Il n'y a que lui qui pouvait contester ce titre ultime
26:50 de meilleur joueur.
26:51 On a du Bergkamp, vraiment, c'est une époque...
26:54 On a du Henry, attention.
26:56 Même en France, on a un vivier de joueurs incroyables.
26:59 Henry, qui est une légende incroyable pour moi.
27:01 -Mais Zizou, il aura quand même un peu plus de ses qualités
27:04 qui sont des qualités de grand joueur,
27:07 c'est-à-dire des qualités exceptionnelles.
27:09 Cette élégance que n'ont pas tous les joueurs,
27:13 la façon, déjà, de courir,
27:15 et les gestes de Zizou.
27:17 Quand Zizou fait un contrôle,
27:20 t'as l'impression que le ballon est un chewing-gum.
27:22 Et de le voir jouer, hormis le fait, après,
27:26 qu'il y a aussi cette passe au bon moment,
27:28 ces qualités de dernier repasse, d'avant-dernier repasse,
27:33 débuteur aussi, que ce soit du pied droit ou du pied gauche,
27:38 et avec, en plus, les progrès qu'il devait faire de la tête,
27:41 il les a fait, il a retrouvé de mieux que d'en manquer deux
27:46 dans le même match,
27:48 qui est tout simplement une finale de Coupe du monde.
27:51 -Contre le Brésil.
27:52 -Donc c'est difficile de... -De faire mieux.
27:56 -De faire mieux, pour ne pas dire,
27:58 c'est tout simplement, pour moi, impossible.
28:01 -De cette époque-là, on ne peut pas trouver un joueur au-dessus.
28:05 -On parle de l'élégance de Zizou et de son empreinte,
28:07 dès ce moment-là.
28:09 Moi, je me rappelle du match d'inauguration du Stade de France.
28:12 -Contre l'Espagne. -Exactement, contre l'Espagne,
28:14 où je crois que Zizou marque à ce match-là.
28:18 Et là, il y a un truc qui me saute aux yeux,
28:21 parce que j'étais déjà supporter de la Juve,
28:23 mais je ne pouvais pas regarder les matchs toutes les semaines,
28:25 c'était une autre époque, et voilà.
28:28 Et quand je vois...
28:29 Il y a un truc dans ma tête où je me dis...
28:32 Il a la classe, en fait.
28:33 Il a la classe, il a une habilité technique,
28:36 il a repris encore de l'avance par rapport à avant.
28:40 Et donc ça, c'est...
28:41 -En fait, c'est un des premiers où on le voit, tu sais, faire ses...
28:45 -Oui, les glissements, un petit peu.
28:47 -Ses espèces de pas chassés, comme un patineur artistique,
28:52 avec le ballon entre les pieds.
28:53 J'ai du mal à le montrer.
28:55 -Non, mais moi, je visualise tout à fait.
28:57 -Tu vois ce que je veux dire ? -Oui.
28:58 -C'est un des premiers où tu vois ce truc un peu comme ça.
29:00 -C'est une élégance. -Avec les jambes marquées, là.
29:03 -C'est un petit chat.
29:04 Un chat...
29:05 -Et t'as envie de mettre de la musique classique derrière,
29:07 et de le voir faire ces trucs comme ça.
29:09 -T'aurais beaucoup qu'il compare à un danseur de musique,
29:11 un danseur de ballet, quoi.
29:12 Parce que c'est vrai qu'il a des mouvements qui sont...
29:14 Tu peux pas les reproduire, en fait, tu peux pas les répéter, personne.
29:16 Et en fait, c'est tellement fluide.
29:17 En fait, c'est surtout la fluidité,
29:18 c'est que ça se marie très bien avec le rythme du match,
29:20 avec le rythme du jeu, alors qu'un Ronaldo, c'est très...
29:22 En puissance, c'est cassé, c'est découpé.
29:24 -C'est l'impact. -Alors que lui, c'est fluide, quoi.
29:26 Et t'as très... Je vois pas d'autres joueurs...
29:28 Peut-être un Bergkamp, mais...
29:31 -Pour moi, la comparaison avec Bergkamp sur cet aspect...
29:36 Moi, il y a un aspect danse, félin, quelque chose de très...
29:39 C'est difficile à retranscrire par des mots,
29:43 mais je suis d'accord pour la comparaison avec Bergkamp.
29:45 Et la comparaison, elle vaut aussi
29:48 dans la qualité technique du contrôle, notamment.
29:51 On retrouvait dans Dennis Bergkamp
29:53 cette qualité de contrôle, cette gestuelle, etc.
29:56 Mais Izou, il avait un temps d'avance.
29:59 Et on arrive à 2000.
30:00 2000, il y a une échéance qui arrive pour la France.
30:03 Comme on l'a dit, désormais, c'est tout un pays qui est derrière la France.
30:06 En 2000, la donne a changé.
30:09 On pense que la France va être championne d'Europe.
30:12 Là, ça va être aussi un périple.
30:15 Pour moi, à cette époque-là, on va assister,
30:17 et c'est mon avis, mais à la meilleure version de Izou.
30:20 Après, ça va être...
30:22 Attention, Izou va être très fort aussi.
30:23 -Je pense savoir pourquoi,
30:25 et je vais voir si vous allez me démentir ou pas.
30:26 C'est parce qu'en fait, en 98, Albertini disait,
30:29 "On joue à l'italienne."
30:31 En 2000, nos adversaires savent comment on va jouer.
30:35 On doit jouer différemment, on doit faire le jeu,
30:36 on doit avoir le ballon, ils vont nous laisser le ballon.
30:38 Du coup, on joue beaucoup plus comme une équipe de possession,
30:41 comme une équipe offensive.
30:43 Et quand tu joues comme une équipe offensive et qu'as le ballon,
30:46 ton numéro 10, qui aime bien avoir le ballon,
30:48 je pense qu'il est dans de meilleures conditions pour briller.
30:51 Je pense que c'est une des explications.
30:52 -Et surtout, il assure, en fait.
30:53 Tu le vois dès le début de la compétition.
30:55 Et le seul match où il joue pas, on perd 3-2,
30:57 c'était le dernier match de poule, on perd 3-2 contre les Pays-Bas.
30:59 C'est le seul match où il joue pas, c'est Yohann Nicou qui joue à sa place.
31:02 Et après... -Contre le Portugal.
31:04 -Il torpille le Portugal. C'est son meilleur match, je crois.
31:05 -C'est incroyable. -Son tir au but...
31:08 -Le Portugal, pour moi, le match de Izou face au Portugal,
31:12 il y a un truc limite...
31:16 Il est hors du temps.
31:17 C'est-à-dire que j'ai l'impression que c'est comme dans "Matrix".
31:19 Il voit tout avant tout le monde, il exécute à la perfection,
31:23 il sait où tous ses coéquipiers sont placés,
31:26 les anticipations, les appels...
31:29 -Et puis coach, derrière lui...
31:30 -C'est là qu'il y a ce but que, malgré qu'il y ait pas la VAR,
31:35 l'arbitre arrive à le voir, c'est ça ?
31:38 -Avoir la main, ouais. -Ouais.
31:39 -C'est quand même incroyable.
31:42 -Ouais. Et puis rendons aussi à César ce qui appartient à César,
31:45 c'est que derrière Zidane, à cette époque-là,
31:48 t'as Emmanuel Petit, qui est un des meilleurs 8 du monde,
31:52 Patrick Vieira, qui est un crack international...
31:55 -C'est difficile de faire mieux comme duo.
31:58 -Tu vois, donc t'as une espèce de milieu de terrain puissant, technique...
32:03 En fait, t'as les meilleurs joueurs du monde à tous les postes.
32:04 -Bien sûr.
32:06 -On dit Zidane, mais c'est la meilleure équipe.
32:08 -Devant, t'as Enric et Henri, t'as Trezeguet qui est très aigué...
32:11 -Henri qui fait un passage à Naju, je me rappelle.
32:13 -Et puis, à la suite de cette campagne, qui est la réussite ou la chance,
32:19 c'est sûr que quand on voit de quelle façon les Italiens perdent
32:24 contre la France en 98,
32:27 et cette finale que j'ai revue dernièrement,
32:31 mais je me rappelais pas que c'était aussi près de la fin...
32:34 -Ton joueur est tombé dans l'autre sens.
32:36 -Il y a Del Piero qui a un face-à-face incroyable,
32:39 qui met tous les jours, normalement.
32:41 -Bien sûr.
32:42 -Et donc, je me dis, les Italiens qui, après,
32:47 auront la possibilité d'une certaine revanche,
32:52 je dis pas vengeance, une certaine revanche en 2006,
32:57 mais les deux façons de perdre de ces Italiens,
33:01 j'aurais pas aimé être à leur place,
33:03 parce que voir tous ces joueurs debout,
33:07 qui attendent le coup de sifflet final,
33:10 et d'un coup, égalisation,
33:13 bon, t'es encore pas éliminé,
33:16 mais bon, que tu prends une égalisation...
33:18 -T'as beaucoup de jeunes, toi, qui te regardent.
33:20 -Ouais, y a de tout.
33:21 -En gros, on perd un 0 jusqu'à la 89e...
33:25 -C'est ça, c'est 89e.
33:28 -C'est la règle du jeu, quoi.
33:29 -Le deuxième but, c'est à la 93e.
33:32 -T'as le but de Wilthoorn, on égalise un partout,
33:34 et à l'époque, t'as ce qu'on appelle le but en or,
33:36 celui qui marque gagne le match coup de sifflet final.
33:38 -Et t'as Trezeguet qui le met, on gagne 2-1, on est champions de France.
33:41 -Trezeguet...
33:42 -Dans notre émission, on a ce stupide ballon de don
33:46 qu'on est obligés de discuter, mais bon, il est là,
33:51 et on peut y trouver des défauts,
33:53 et on a aussi l'invention du but en or.
33:58 -Parce que... -Moi, j'aime bien, moi.
34:01 -Ah, c'est-à-dire, vous aimez bien, simplement...
34:03 -C'est injuste, c'est un truc de prom'école, ce but en or.
34:06 -Non, mais je dis pas que je réfléchis mieux que vous,
34:10 je réfléchis peut-être différemment.
34:12 C'est-à-dire que vous êtes d'accord qu'il puisse y avoir un but en or
34:17 qui soit une faute d'arbitrage.
34:19 C'est-à-dire qu'il y a, par exemple, un but en or
34:22 qui peut être un but de la main, sans qu'on puisse s'en apercevoir.
34:26 Là, à ce moment-là, on changera le métal,
34:29 ça sera plus un but en or.
34:31 -Il n'y a pas eu de but de la main, là.
34:32 -Imaginons que... -De toute façon, c'est fini, donc.
34:35 -Il y a pas eu de but de la main. -Je dis que c'était stupide.
34:37 -Ah oui, je suis d'accord. -Heureusement qu'on l'a vite arrêté.
34:40 -Je suis d'accord. -Parce que si, par exemple,
34:41 tu mets comme règlement le but en or,
34:43 alors qu'il peut être un but sur une erreur d'arbitrage,
34:47 eh bien, il vaut mieux pas être celui qui subira ce but en or.
34:51 -Si t'as pas le but en or et que t'as une prolongation normale
34:54 et que t'as quand même un but de la main, c'est tout aussi injuste
34:56 si l'arbitre le voit pas.
34:57 -Ah, mais c'est encore pire si c'est le but vainqueur.
35:00 -Je suis d'accord. -Parce que le but de la main,
35:02 tu peux te dire que c'est peut-être pas le but vainqueur.
35:04 -Et il y a même l'argument du temps.
35:05 Tu peux très bien perdre un zéro au bout de 10 minutes
35:07 et puis gagner le match 4-1.
35:08 Donc ça, je suis d'accord avec toi, mais nous, devant notre télé...
35:11 -Nous, Français, but en or. -Il y avait un kiff.
35:13 -Les Italiens doivent détester le but en or.
35:15 -Il y a eu une dramaturgie.
35:16 Toi, t'es affiante du jeu, t'es coach, donc je comprends.
35:19 C'est très injuste.
35:20 Nous, devant notre télé, on est juste des aboïtis
35:22 qui passent un bon moment.
35:23 Je te promets qu'on kiffe.
35:25 Moi, le but de Très Aigué, il est inscrit là.
35:27 -En plus, j'ai pile l'âge de... -Moi aussi, il est inscrit là.
35:30 -En plus, dans le geste de Très Aigué, une fois de plus...
35:33 -Et le décalage de Pires...
35:35 -Cet équilibre qu'il faut avoir...
35:37 -Mais même devant le Pires...
35:39 Parlons du coaching, même. Le coaching est fou.
35:43 -Wilthord, Pires...
35:44 -Le but de Très Aigué, c'est un petit peu le même but
35:47 que cette reprise de volée du gauche de Gisou
35:51 contre les Mercussennes,
35:54 où, disons qu'un droitier peut marquer du pied gauche, c'est la preuve,
35:59 mais parce que son pied d'appui est quand même très important.
36:04 Et ce que fait Très Aigué dans ce geste...
36:07 -Elle est derrière la balle.
36:08 -Si tu veux vraiment...
36:10 On dit que c'est difficile d'atteindre la perfection.
36:13 Là, je suis désolé, Très Aigué a atteint la perfection.
36:16 C'est un but, pas seulement par son importance,
36:19 que c'est le but à nord, en plus, parce que celui-là,
36:21 il est vraiment à nord au niveau du geste et de l'équilibre.
36:25 -Ouais, et on le disait tout à l'heure, on parle de Très Aigué,
36:28 ça va devenir un des plus grands attaquants du monde,
36:31 Henri également,
36:32 on a toute cette génération, en fait, équipe de France,
36:36 98-2000, qui va...
36:39 Après ça, la France va devenir la meilleure équipe du monde.
36:42 Ca va être l'équipe à abattre.
36:44 -Si, battable, hein. 2002.
36:46 -Oui, mais elle a été un battable pendant...
36:47 Je sais plus les statistiques,
36:49 mais ils ont été un battable pendant plus de deux ans.
36:51 -Ils te font taper contre le Sénégal, et puis après, chose.
36:53 -On n'est pas là encore, on est sur Zizou, là,
36:56 qu'on se retrouve sur Zizou, donc post-2000,
36:59 Zizou, champion d'Europe.
37:01 Son statut va encore changer,
37:03 il va encore être plus affirmé
37:08 comme le meilleur joueur du monde à ce moment-là.
37:10 -Pourquoi il ne prend pas le ballon d'or ?
37:11 -C'est Figo, non, en 2000 ? -C'est Figo.
37:13 -Pourquoi ? -Figo, il doit gagner...
37:15 J'imagine qu'il doit gagner la Ligue des Champions, peut-être, avec...
37:17 -Avec le Real ? Non, il n'était pas au Real, pardon.
37:20 -Il était... -Si, c'est le premier à être passé...
37:23 -Le premier traître ? -C'est le premier galactique, surtout.
37:26 C'est le premier galactique, donc je me demande...
37:27 J'ai pas envie de dire des bêtises, faudra vérifier,
37:29 mais c'est peut-être parce qu'il gagne avec le Real.
37:31 Je vois bien le Real gagner en 2000, mais...
37:32 -Oui, je crois, il y avait encore Siddorf, je crois, à cette époque-là.
37:35 -Et du coup, il fait demi-finale de l'Euro,
37:37 et il gagne la Ligue des Champions, donc il est ballon d'or.
37:40 -Oui.
37:41 -Ça se joue entre les deux, quoi, ça se joue entre Zidane et Figo.
37:43 -On n'est pas sûrs.
37:44 Bon, bref.
37:46 Je crois que la Juve n'est pas championne en 2000,
37:50 donc ils remportent pas le championnat, je crois.
37:52 Je veux pas dire de bêtises.
37:54 Mais oui, voilà, ne nous attardons pas sur des choses douloureuses.
37:59 Mais en tout cas... -C'est le meilleur, oui.
38:01 -C'est le meilleur.
38:02 Évidemment, il y a toute une génération de joueurs hors français,
38:05 notamment néerlandais, portugais, qui sont très, très forts.
38:09 Et c'est aussi un petit peu la remise au centre de l'Europe,
38:14 au niveau du football.
38:15 C'est-à-dire que pendant très longtemps, le Brésil avait écrasé le truc,
38:20 l'Allemagne avait pondéré les choses, l'Italie également,
38:24 mais là, on a une homogénéité
38:28 de plusieurs pays européens sur la force des joueurs.
38:32 -C'est pour ça que l'Euro 2000 est encore plus fort aussi,
38:35 parce qu'on le dit parfois, mais gagner un Euro,
38:37 c'est plus dur que gagner une Coupe du Monde,
38:39 quand tu vois la densité de talent.
38:41 -Donc, de fait de gagner contre...
38:43 Là, tu sors, pour le coup, l'Espagne, tu sors le Portugal...
38:47 -L'Italie. -Tu sors, au final, l'Italie.
38:49 -L'Italie, qui est peut-être une des meilleures Italies...
38:51 -Dans le groupe, t'as les Pays-Bas.
38:53 -Donc c'est...
38:54 -Et la France, pendant plusieurs...
38:56 Ça n'existe plus, mais la France, pendant quelques temps,
38:58 a été du numéro 1 au classement FIFA.
39:01 -FIFA Coca-Cola.
39:02 Je dois pas faire de pub, mais c'était du classement...
39:05 -De l'époque, oui.
39:06 -Donc, 2000, qu'est-ce qui va se passer dans la tête de Zizou ?
39:10 Parce qu'à partir de ce moment-là,
39:12 on entend des rumeurs comme quoi il a envie de partir.
39:15 -Il fait un dîner, je crois, pour le transfert au Real Madrid.
39:19 Ça se passe lors d'un dîner à Monaco.
39:21 -C'est quelle année le transfert ? C'est 2001 ?
39:23 -2001.
39:24 Mais le dîner de gala, il a lieu en fin d'année 2000, à Monaco.
39:27 C'est le dîner de gala de l'UFA.
39:28 Et l'anecdote raconte que Florentino Pérez est là,
39:31 il prend sa serviette en papier,
39:33 il écrit "Veux-tu venir au Real Madrid ?"
39:34 Il le fait passer par d'autres gens à Zidane,
39:37 qui répond "yes", soi-disant,
39:40 et qu'il le renvoie à Florentino Pérez.
39:42 Donc ça se serait passé sur un coin de table.
39:44 -Sauf que c'était une rumeur qu'on entendait déjà,
39:46 c'est qu'il y avait des volontés, apparemment, de son épouse de partir...
39:50 -Elle n'en pouvait plus. -En Espagne.
39:51 Turin, à l'époque, c'était une ville un peu triste.
39:55 On va pas se mentir, c'était pas une ville de fêtes,
39:57 c'est pas une ville très chaleureuse, assez industrielle, etc.
40:02 Ça a changé un petit peu désormais.
40:04 Et donc, malgré tout, il reste en bon terme avec la Juve.
40:09 C'est-à-dire que c'est un transfert qui va faire mal aux supporters,
40:13 mais qui va permettre aussi d'amener du sang neuf,
40:16 et pas n'importe qui, on parle de Buffon, on parle de Nedved,
40:19 on parle de Thuram, on parle de...
40:22 de gros, gros calibres.
40:24 Mais est-ce que partir au Real,
40:28 c'était avant tout pour essayer de gagner la Ligue des Champions ?
40:32 -La preuve, vu qu'il l'a gagnée juste après.
40:33 Il arrive, il gagne la Ligue des Champions.
40:35 C'est aussi, quand tu dis que c'est bien,
40:37 ça ramène du sang neuf à la Juve, c'est que c'est le record à l'époque
40:40 du plus gros transfert de l'histoire.
40:43 Ça a atteint 96 millions, je crois, d'euros, à l'époque.
40:46 Et je pense que pour lui, d'arriver au Real Madrid,
40:48 et le fait que, comme tu le disais tout à l'heure,
40:50 il va voir le président et il dit "je suis le pacha noir",
40:51 finalement, t'as la réponse avec le fait
40:54 qu'il va gagner directement la Ligue des Champions en arrivant.
40:56 -Mais lui, selon vous, d'ailleurs,
40:58 pourquoi son cycle avec la Juve était terminé ?
41:01 Parce qu'il a passé quand même cinq, six ans à la Juve.
41:03 -Parce qu'il perd deux finales...
41:05 C'est pour ça de nous dire, mais il perd deux finales...
41:07 -Moi, c'est ce que je pense.
41:09 -Je crois me rappeler quand même,
41:11 pour l'avoir déjà dit plusieurs fois,
41:14 que son idée, au départ, en quittant Bordeaux,
41:17 c'est d'aller en Espagne.
41:19 Et Miguel Chou est suffisamment malin pour récupérer Zizou
41:24 et pour pouvoir lui promettre d'aller en Espagne,
41:28 ce qui, avec, moi, mon côté taquin et moqueur,
41:31 toujours, je lui dis "allez, bravo,
41:34 parce que tu as fait quand même comprendre à Zizou,
41:37 au niveau de la géographie, que Turin était en Espagne,
41:41 donc là, c'est magnifique, évidemment, pour rigoler,
41:46 mais là, quand je vois Zizou aller de Turin à...
41:50 Auréal, je suis pas du tout... -C'est étonné.
41:55 -Au contraire, je pense qu'il va être content, lui et toute sa famille.
41:59 -T'as le projet, aussi.
42:01 Quand il se fait lire, il promet...
42:04 "Je vais vous ramener les 10 meilleurs joueurs du monde,
42:06 il a jamais autant payé des mecs, on va tout gagner..."
42:10 Moi, je suis pas là-dedans la tête de Zizou,
42:12 mais il y a aussi tout ça qui joue.
42:13 -Ca, c'est un des premiers...
42:15 -Je vais te doubler ton salaire, tu vas jouer dans la meilleure équipe du monde...
42:17 -Mais ça, ça satisfait pas tout le monde, ça.
42:20 Ca, c'est un peu... -Je te parle même pas que d'argent,
42:22 je te parle du projet. -Mais même le projet.
42:25 C'est un peu à contre-nature, à l'époque, du football.
42:30 -Véronique, sa famille vient de Rhodes,
42:32 elle a plutôt, je crois, des origines espagnoles,
42:35 et elle, elle en pouvait plus vraiment du tout...
42:37 -Mais au départ... -De l'Italie.
42:39 Elle a poussé pour l'Espagne.
42:40 -Je devrais être persuadé que déjà, au départ,
42:44 elle espère aller en Espagne, pas à Turin.
42:46 -Oui, un an avant le transfert effectif,
42:49 on dit déjà au mercato précédent que c'est passé à ça, du départ,
42:53 et que la juve demande à Zizou de rester encore un an,
42:56 et qu'il reste encore un an.
42:57 -Et c'est Agnelli, dans des interviews,
42:59 qui mentionne vraiment que c'est pas lui qui décide à la maison.
43:02 Il dit que s'il est parti,
43:04 c'est parce que Véronique a décidé qu'il aille en Espagne.
43:06 -Il va au Real, il gagne la Ligue des champions,
43:08 il y a le projet Galactique,
43:10 sauf que le projet Galactique, en championnat, ça marche bien ?
43:13 -Pas trop, non.
43:14 -Quand tu regardes son palmarès, franchement...
43:16 -Il y a une intersaison où je pense, Galactique ou pas Galactique,
43:21 il faut quand même qu'un effectif soit équilibré.
43:24 Et quand je vois ce qu'est capable de faire Maquelle,
43:27 pratiquement tout seul dans la récupération,
43:31 et qu'on a toujours, nous, nous, commenté en tant que passionnés,
43:34 en disant "Tiens, le Real Madrid, la saison prochaine,
43:37 ils vont certainement récupérer un copain pour Maquelle,
43:39 le mettre à côté de lui,
43:41 parce que ce qu'a fait Maquelle dans cette saison-là,
43:43 c'est tout simplement impossible et impensable."
43:46 Mais ça a été tout le contraire.
43:48 Ils se sont même séparés de Maquelle.
43:52 Et là, j'ai commencé, si tu veux,
43:56 à me dire "Bon, allez, je préfère plus réfléchir à la place du Real."
44:03 Il y a le football et puis il y a le Real.
44:05 C'est deux choses totalement différentes.
44:08 Je ne pensais pas qu'on puisse mettre en place une équipe
44:13 sans qu'il y ait un équilibre, nontre offensif, OK,
44:17 mais un équilibre défensif pour arriver à faire des choses coordonnées.
44:22 Là, voir partir Maquelle est remplacé, je crois,
44:25 par... - Grafzen ?
44:27 - Oui, je crois. - Grafzen, oui.
44:29 - Là, allez, je préfère plus rien dire,
44:32 parce que je suis tout simplement dépassé.
44:35 - Surtout qu'on le rappelle rapidement,
44:38 l'époque des Galactiques, entre autres, c'est...
44:41 Bon, on ne va pas parler de Grafzen, mais Ronaldo, Beckham,
44:45 Zizou, Luis Figo, Roberto Carlos.
44:49 Il y a du beau monde,
44:51 mais il y a un déséquilibre, comme tu disais, très important.
44:55 - Donc ça ne marche pas, en fait. - Sur toutes les années qu'il fait là-bas,
44:56 il gagne la première année une Ligue des Champions,
44:59 et sinon, il a dû attendre 3-4 ans avant de gagner, je crois,
45:02 la première... le premier championnat d'Espagne.
45:04 Il gagne une super coupe et peut-être une coupe d'Espagne,
45:06 mais tu te dis, avec l'effectif, avec tous les noms que tu as mentionnés,
45:09 c'est fou, après coup, de se dire qu'ils ont gagné 4 trophées, quoi.
45:12 - Oui. - C'est impossible.
45:14 Zidane, là-bas, a gagné 4 trophées.
45:15 - Et pourtant, Paul, toi, si on te dit Zizou, tu penses d'abord au Real.
45:18 - Oui. - Oui, franchement, oui.
45:20 En fait, je pense beaucoup...
45:22 L'équipe de France, c'est encore une époque
45:23 où le football de sélection est quand même vachement mis en valeur.
45:27 Quand j'étais petit,
45:28 j'ai l'impression qu'on regardait vachement plus les équipes nationales,
45:31 ou en tout cas, on leur accordait plus d'importance
45:33 que le football de club, aujourd'hui.
45:35 On regarde quand même beaucoup les Ligues des Champions,
45:38 le Real, City, le PSG, machin...
45:41 Donc Zidane, si tu me dis Zizou,
45:43 je pense équipe de France et Real Madrid, ouais.
45:45 Je suis honnête, ouais.
45:46 - Non, mais comme quoi, le palmarès, au final...
45:48 Après, il passe le même nombre d'années au Real qu'à la Juve.
45:51 Il va évidemment gagner la Ligue des Champions,
45:54 il va rayonner sur la scène internationale.
45:56 Bon, on va pas refaire 2006,
45:59 parce que vous devez partir.
46:01 Le Real, c'est une aventure formidable pour Zizou,
46:05 qui va prolonger en tant qu'entraîneur.
46:07 On s'est dit qu'on touchait deux mots sur sa carrière d'entraîneur,
46:12 parce qu'elle est quand même incroyable.
46:14 Roland, je m'adresse à toi...
46:15 - On va faire une émission ou pas ? - Non.
46:18 - On peut pas faire 2006... - Mais tu dois partir !
46:19 Non, mais on peut pas faire en une minute 2006 et entraîneur.
46:23 - Mais comment on fait ? - Il a gagné combien de Ligue des Champions ?
46:26 - Tu peux pas. - Mais disons...
46:27 - On refait une émission. - Refait une émission ?
46:29 Dans la partie 1, on a parlé de 18 ans, de Bordeaux et de machin,
46:33 et là, on va... Attends, il a...
46:35 Vous voulez refaire une partie 3 ?
46:36 - Non, ça me dérange pas. - 2006...
46:37 Eh ben, on fait une partie 3 !
46:39 Avec le coup de tête, j'ai envie de savoir ce que t'en penses.
46:42 Tu le connais mieux que moi, personnellement.
46:43 Alors on fait une partie 3, pas de souci.
46:45 Alors, je refais...
46:46 - Non, mais ça, on les connaît. - Il y a le côté...
46:48 - Tu peux pas... - Il y a le côté un petit peu négatif.
46:50 Ah, mais moi, je suis d'accord, les gars.
46:53 Volontiers.
46:54 Parce que c'est pas seulement le coup de tête.
46:55 Moi, je m'en rappelle...
46:56 Alors, laisse-moi conclure, Roland.
46:58 Et comme ça, on se fait une 3e partie.
47:00 - Avec plaisir. - Vous êtes à vos rendez-vous.
47:02 - Et comme ça, on va faire la 3e partie. - Voilà, comme ça, je veux...
47:04 Qui paye la 3e partie ?
47:05 - C'est nous, t'inquiète. - OK, c'est bon.
47:08 Du coup, on l'a dit, on est à une époque où Zizou rayonne au réal.
47:14 Mais ça s'arrête pas là,
47:16 puisqu'il y a plein d'événements qui vont se passer
47:19 et que ça sera dans une 3e partie.
47:21 - On pouvait pas se... - Ce serait la meilleure, en fait.
47:23 Non, peut-être pas la meilleure,
47:25 mais ça sera peut-être la plus contrastée.
47:27 Voilà, avec le plus de péripéties,
47:29 des rebondissements, des "cliffhangers".
47:31 Si tu m'avais dit, à l'époque où j'ai eu le plaisir de le connaître,
47:35 qu'il allait devenir entraîneur et gagner la Champions League,
47:40 là, sincèrement, je te redis...
47:44 - M6 Impossible. - M6 Impossible.
47:45 Merci, Roland. On se retrouve très bientôt
47:47 pour la 3e partie de ce Dans la Légende consacré à Zizou.
47:52 Sous-titrage ST' 501
47:54 ...

Recommandations