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Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a reçu le 23 mai l'anthropologue Florence Bergeaud-Blackler, auteure d'un ouvrage sur le mouvement islamiste des Frères musulmans et dont le report de la conférence sur ce sujet a suscité de vives réactions.

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Transcription
00:00 Vous êtes anthropologue au CNRS, votre nom est de l'actualité depuis quelques semaines maintenant.
00:05 Pourquoi ? Parce que vous avez publié ce livre "Le frérisme et ses réseaux, l'enquête",
00:10 c'est aux éditions Odile Jacob.
00:11 Vous expliquez à travers le travail que vous avez mené, travail de chercheuse,
00:17 comment les frères musulmans investissent de plus en plus certains territoires en France.
00:24 Ce travail que vous avez fait est dénoncé et suscite même plus que ça,
00:29 des menaces, une protection policière, et on a même annulé une conférence que vous aviez donnée.
00:37 Bref, ça a fait beaucoup de bruit, au point d'ailleurs que vous avez été reçue par le ministre de l'Intérieur hier, Gérald Darmanin.
00:44 En effet, j'ai été reçue par Gérald Darmanin et également la ministre Sylvie Retailleau de l'enseignement supérieur et de la recherche.
00:53 J'avais demandé cette audience auprès du ministre de l'Intérieur il y a déjà quelques semaines
00:59 pour parler avec lui des questions de protection et de sécurité des chercheurs,
01:04 notamment ceux qui travaillent sur l'islamisme.
01:06 Nous sommes plus qu'une poignée à travailler sur ce sujet parce que les conditions qu'offrent l'université ou les centres de recherche
01:14 n'assurent pas la sécurité, d'où ma demande auprès du ministre.
01:23 Les réponses étaient plutôt rassurantes. Le ministre s'est montré très conscient des problèmes que nous pouvons rencontrer,
01:31 nous les chercheurs, sur cette problématique particulière.
01:36 Il y a des services qui sont en alerte, qui peuvent répondre à notre demande si nous rencontrons des difficultés.
01:42 Donc ça, c'était plutôt rassurant.
01:44 En revanche, la ministre de l'enseignement supérieur s'est montré à plutôt appuyer la décision de la Sorbonne de suspendre ma conférence.
01:54 Ce n'a pas été annulé, elle a été suspendue pour la différer, bien que cette suspension n'ait pas été justifiée.
02:04 – Et que vous a dit la ministre justement pour expliquer cela ?
02:08 – Voilà, pour assurer des conditions de tranquillité aux étudiants, il faudrait repousser une conférence portant sur un sujet sensible.
02:18 Et donc je lui ai répondu que si nous donnons finalement aux détracteurs, à ceux qui ne veulent pas que certains débats aient lieu,
02:27 raison en suspendant, en bougeant des conférences, ça n'allait pas arranger la situation des chercheurs qui sont déjà en difficulté.

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