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Chaque jour Roselyne Dubois répond à vos questions sur BFMTV.

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Transcription
00:00 D'ici là, la planète se sera réchauffée. On ne sait pas encore de combien.
00:03 Dans le meilleur des cas, 2 degrés.
00:05 Mais si on ne fait pas assez d'efforts, ça pourrait être jusqu'à 4 degrés en France.
00:09 Qu'est-ce que ça changerait pour nous au quotidien ? Comment nous adapter ?
00:12 Le gouvernement donne justement ce matin le coup d'envoi d'une grande consultation publique pour anticiper.
00:17 Et nous, on va le faire avec François Pitrell, notre spécialiste environnement.
00:20 Et Christophe Persson pour la météo.
00:22 D'abord, Christophe, 4 degrés de plus, ça veut dire des canicules jusqu'à 2 mois de canicule.
00:28 C'est énorme. 2 mois de canicule, c'est comme si pendant tout juillet, pendant tout le mois d'août, vous êtes en canicule.
00:34 C'est-à-dire des températures extrêmement élevées la journée, mais surtout extrêmement élevées également durant la nuit.
00:40 D'ailleurs, une autre conséquence de ces 4 degrés de plus, c'est que l'on retrouverait du côté du couloir rhodanien ou encore du côté de la Méditerranée,
00:48 environ 90 nuits tropicales par an.
00:53 C'est-à-dire 90 nuits avec plus de 20 degrés sur la zone.
00:57 On aurait également 4 fois plus de sécheresse.
01:00 En parlant justement des nuits tropicales, il faut savoir qu'à Nice, l'année dernière, on était déjà à 104.
01:04 Ça est en train déjà d'augmenter. Et là, on parle de 2100, on aurait 4 degrés de plus par année.
01:08 Pour Nice, on aurait certainement encore plus qu'une centaine de nuits tropicales.
01:11 Ça veut dire, François, qu'on ne mangera plus de la même façon, on ne cultivera plus de la même façon.
01:15 Oui, il va falloir profondément changer notre système agricole.
01:19 Et on le voit déjà, en fait, quand on regarde les chiffres dans les Pyrénées-Orientales aujourd'hui,
01:23 qui ont une sécheresse exceptionnelle, mais c'est une sécheresse qui pourrait subvenir plus souvent dans les années à venir,
01:29 il y a -100% sur les rendements du melon ou de la pastèque, -80% pour les concombres, les tomates ou les aubergines,
01:38 là, en ce moment, cette année. Donc, clairement, ce territoire a une agriculture qui n'est pas adaptée aux années à venir.
01:44 Donc, on va faire évoluer les céréales, les cultures, nos maisons aussi.
01:48 Il va falloir faire évoluer nos maisons, nos habitations, les bureaux, les écoles.
01:51 Vous imaginez, avec les canicules de Christophe, faire court au mois de juin ?
01:55 C'est pour les miennes.
01:56 Si, si, c'est de votre faute.
01:57 Ça veut dire qu'en gros, toutes les infrastructures vont devoir être ce qu'on appelle résilientes, résistantes à des situations
02:05 qui étaient jusqu'à aujourd'hui jugées exceptionnelles.
02:08 Donc, ça veut dire, est-ce que les routes sont adaptées à des températures de 50 degrés ?
02:12 Est-ce que les rails, est-ce que les écoles, les bâtiments ne sont, eh bien, aujourd'hui, pas beaucoup ?
02:19 Et c'est là le grand chantier. Il va falloir rénover ces bâtiments parce que les architectes considèrent que 80% de la ville de demain, elle est déjà là.
02:27 Donc, il va falloir travailler sur les bâtiments existants pour les rendre plus habitables.
02:31 700 Français sur 10 considèrent déjà aujourd'hui qu'ils ont trop chaud dans leur logement.
02:35 Trop chaud, trop d'eau aussi, Christophe, avec des pluies extrêmes.
02:39 On le voit juste avec la Méditerranée, il y aura plus de sécheresse.
02:43 Mais lorsqu'il va pleuvoir, il va pleuvoir beaucoup plus d'un seul coup sur, parfois, des sols extrêmement secs.
02:48 Et ça donne des inondations. On a vu déjà les conséquences qu'il peut y avoir avec des orages stationnaires.
02:52 Imaginez des orages encore plus violents sur des zones vraiment sèches.
02:55 Ça donnera de plus grosses inondations, des crues éclairs qui pourront apparaître de plus en plus.
03:00 Et du coup, François, ça veut dire qu'on n'habitera plus au bord des fleuves, des rivières. La côte aussi va bouger.
03:04 Alors, la côte bouge déjà. Dans certains endroits en France, aujourd'hui, la côte recule de 50 centimètres par an.
03:12 On estime que si on arrive à 4 degrés, et ça, ce n'est pas encore écrit, mais si on arrive à plus de 4 degrés à la fin du siècle en France,
03:19 il y a 50 000 logements qui auront disparu, parce qu'effacés par la côte.
03:24 Ça veut dire qu'il va falloir peut-être protéger ces maisons, construire des digues, mais ça coûte cher.
03:28 Donc c'est ça l'adaptation. C'est investir maintenant dans des protections, mais ça coûtera peut-être moins cher que réparer ce qui a été détruit dans quelques dizaines d'années.
03:36 Merci beaucoup à tous les deux. Et cette consultation publique, elle va durer jusqu'à cet été.

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