La violence sur les élus aux États-Unis et au Japon

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr À l'occasion du vendredi thématique "Le grand malaise des Élus", les correspondants d'Europe 1 Anne Toulouse et Bernard Delattre s'intéressent à la situation des Élus américains et japonais. Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

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00:00 d'abord donc la chronique internationale. Pour illustrer, vous le savez, le vendredi thématique de la rédaction d'Europe 1 consacré au grand malaise des élus,

00:07 nous avons voulu savoir si ce phénomène finalement de violence ou de défiance vis-à-vis des élus pouvait aussi

00:14 se constater dans d'autres grandes démocraties. Et pour commencer, on a choisi d'aller voir ce qui se passe aux États-Unis.

00:20 On va rejoindre notre correspondante là-bas, Anne Toulouse. Bonjour Anne.

00:24 Bonjour. Correspondante d'Europe 1 à Washington. Anne, aux États-Unis, la violence contre les élus locaux est une réalité.

00:31 À la différence de la France, on ne parle pas seulement du maire chez vous, mais

00:35 des responsables de la justice, de la police, même de l'enseignement qui sont élus par les citoyens.

00:39 Oui, les shérifs et les procureurs par exemple. Plus de 80 % d'entre eux disent avoir victime d'une forme de harcèlement

00:45 et un tiers songe à quitter leur fonction.

00:48 La plupart du temps, ce sont des menaces sur les réseaux sociaux, mais il arrive que l'on vienne injurier les élus à domicile,

00:53 des réunions scolaires se tiennent sous la protection de la police.

00:56 Il y a eu des attaques avec des battes de baseball et aussi avec des armes à feu.

01:00 Et c'est un miracle qu'elle n'ait pas fait de mort chez les élus locaux jusqu'à présent.

01:04 Mais est-ce qu'on peut dire, Anne, qu'il y a eu un avant et un après Trump,

01:08 avec les réseaux sociaux, les sphères complotistes, qui sont venus accentuer en quelque sorte ce phénomène de violence ?

01:14 Disons que la polarisation s'est accentuée avec l'arrivée de Donald Trump sur la scène politique,

01:19 d'autant qu'elle a été suivie par le Covid, qui a donné lieu à des fantasmes alimentés par le président.

01:24 Le plus inquiétant est que la violence est sortie de la sphère extrémiste pour contaminer des citoyens ordinaires.

01:29 Par exemple, près du quart d'entre eux admettent dans les sondages une forme de violence comme moyen d'expression politique.

01:36 Effectivement. Mais au final, cette violence de plus en plus inquiétante sur les élus,

01:39 est-ce qu'elle est plus sévèrement sanctionnée que pour d'autres faits sur des personnes lambda, je dirais ?

01:44 Pas particulièrement, car aux États-Unis, toutes les attaques contre les biens et les personnes sont immédiatement et sévèrement sanctionnées.

01:50 Mais il y a circonstances aggravantes, en cas de hate crime, un crime haineux, motivé par la race ou par la communauté de la victime.

01:58 Merci Anne Toulouse, correspondante d'Europe 1 aux États-Unis. Direction le Japon à présent, on va retrouver Bernard Delattre, le correspondant d'Europe 1 à Tokyo.

02:05 Bonjour Bernard.

02:06 Bonjour.

02:07 Le Japon où vous êtes donc, où les violences à l'encontre des politiques sont finalement assez rares en fait.

02:14 Oui, et c'est en quelque sorte culturel. Au Japon, les élus sont respectés.

02:19 Ce sont souvent des notables, héritiers de dynasties politiques où les mandats se transmettent de père en fils.

02:24 Des dignitaires qui impressionnent beaucoup de japonais. Ils ne leur viendraient donc pas à l'idée de s'en prendre à eux.

02:29 Et tout ça, c'est la conséquence d'une grande stabilité politique dans ce pays.

02:33 Depuis 1955, le Japon est gouverné de manière quasiment ininterrompue par le même parti de droite.

02:39 Un peu comme si depuis le général de Gaulle, la France n'avait connu que des présidents et des premiers ministres gaullistes.

02:45 Ici, les alternances sont rarissimes. Le climat politique est assez serein.

02:49 Il n'y a pas de grands mouvements sociaux comme celui contre la réforme des retraites en France,

02:53 qui a donné lieu à des violences contre des personnalités politiques.

02:56 Plus largement au Japon, le taux de délinquance et de criminalité est très peu élevé.

03:01 Les violences en général y sont peu fréquentes.

03:03 - Alors d'accord, sauf que gros bémol quand même Bernard, l'ex-premier ministre Shinzo Abe a été assassiné l'an dernier.

03:08 Et il y a un mois, l'actuel chef du gouvernement Fumio Kishida a éjapé de justesse à une tentative d'attentat.

03:14 Donc la violence politique existe bel et bien au Japon.

03:18 - Oui, même s'il s'agit d'un épiphénomène.

03:20 Les deux attaques récentes ont été perpétrées par des jeunes isolés socialement, perturbés psychologiquement,

03:26 et qui, selon les experts, ont probablement agi de la sorte en raison du caractère immuable de la politique au Japon,

03:32 où, malgré les décennies, rien ne change jamais au sommet de l'État.

03:35 Ces jeunes en ont déduit que la seule issue, c'était la violence extrême.

03:39 On parle ici de loups solitaires.

03:41 Globalement, les agressions d'élus sont nettement moins nombreuses au Japon que dans beaucoup de pays.

03:45 - Merci Bernard Delattre, correspondant d'Europe 1 au Japon.

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