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Transcription
00:00 Culture Média sur Europe, Philippe Vandel avec votre invité Thomas Dutronc.
00:05 Jusqu'à 11h on parle de United Music of Deauville, un festival qui se tient jusqu'à dimanche
00:10 et c'est demain soir que vous pourrez applaudir Thomas Dutronc.
00:13 Ça sera à Deauville, on va parler de bande dessinée.
00:16 Je rêve, vous vous y est parti d'un prix prestigieux, le premier prix comme juré Thomas Dutronc.
00:21 Mais oui, le prix Gottlieb qui récompense la meilleure bande dessinée d'humour de l'année.
00:26 Donc ça a été la première édition de ce prix fabuleux.
00:31 Dans les jurés il y avait du beau monde puisqu'il y avait Alain Chabat, Edie Mitchell, Antoine Decaune, Gottener, etc.
00:37 Et c'est Manu Larsonnet qui a gagné avec Therapy de groupe.
00:41 Moi j'étais mort de rire, je ne pouvais pas m'empêcher de rigoler dans le lit carrément.
00:45 C'est fabuleux, Larsonnet de toute façon on le connaît, il a un talent fou.
00:49 Mais là cet opus-là est fabuleusement drôle.
00:52 Puis il est capable de faire des albums très très drôles comme très très sombres.
00:55 C'est ça qui est son talent. - Et là il y a un mélange, c'est très très beau graphiquement aussi.
00:58 On va dans plein d'univers et c'est vraiment un mec charmant.
01:02 On a bien rigolé après le jury. - Vous avez bu des coups ou pas ?
01:05 - Pas du tout.
01:07 Non, on a fait du yoga, on a mangé des soupes de petits marrons au céleri.
01:12 - Sébastien Bordonev, on parle d'une BD, on change totalement d'univers, on n'est pas du tout chez Larsonnet.
01:19 Le titre de la BD c'est "Escobar, une éducation criminelle" et elle est signée Juan Pablo Escobar.
01:26 C'est un pseudo ou c'est son fils ?
01:28 - Non, c'est son fils. D'ailleurs sur la couverture de la BD c'est encore plus flagrant, on comprend tout, on voit un moustachu.
01:35 C'est Pablo Escobar, dans ses bras un petit bonhomme, c'est Juan Pablo Escobar.
01:39 Quand le jeudi 2 décembre 1993 à 15h son papounet est abattu par les tireurs d'élite de l'armée colombienne,
01:46 le fils, la fille et l'épouse du trafiquant de drogue le plus célèbre au monde, file au Mozambique.
01:52 Le journal "Le Monde" de l'époque raconte que plus de 2000 policiers étaient à sa poursuite,
01:57 que le gouvernement colombien avait même lancé un avis de recherche à la hauteur de 7 millions de dollars de l'époque pour le débusquer.
02:04 Alors la famille d'Escobar dira après la mort de Pablo que leur père acculé se serait en fait suicidé.
02:10 Escobar disait toujours que s'il devait se donner la mort, il se tirerait une balle dans l'oreille.
02:15 Et en effet, quand on l'a retrouvé, il a été tué d'une balle qui a traversé sa cervelle avec une trajectoire précise allant de l'oreille droite à l'oreille gauche.
02:24 - Juste des trucs, c'est moi. - Je salue les gens qui nous écoutent se repeindre quand on sont au petit dej.
02:28 C'est très technique, c'est très technique.
02:29 Bon en fait, suicide ou pas, le mystère restera entier à jamais et en même temps ça change pas grand chose.
02:35 Et en même temps, la BD "Escobar, une éducation criminelle" ne parle absolument pas de ça.
02:40 - Ah bah c'est dégagé. - Moi je croyais qu'il était encore vivant. Il est pas encore vivant avec Michael Jackson et tout ça ?
02:43 - Non, non. - Sur une île.
02:45 Blague à part, c'est quoi Sébastien le sujet de la BD ?
02:47 Alors la BD, elle est dessinée de couleurs douces. En la lisant, on se croira un peu dans le film "Réservoir Dog".
02:53 Le fils Escobar raconte comment son père s'en fichait totalement qu'on détruise ses laboratoires de cocaïne
02:59 ou que les huissiers saisissent ses avions parce qu'il n'avait qu'un point faible, c'était sa famille.
03:03 Alors le petit Escobar, il se devait d'être protégé. Autour de lui, il y avait des nounous d'un genre un peu frappadingues,
03:09 des tueurs à gage prêts à tout. C'est le sujet de la BD.
03:12 Par exemple, il y en avait un de tueur à gage qui portait toujours sur lui, par superstition, une sonnette de crottale.
03:17 Il y a aussi une tueuse à gage sexy, féministe, experte en torture. Il y avait aussi la gâchette.
03:22 Alors lui, la gâchette, on le surnommait comme ça parce que quand il faisait une exécution, son doigt tremblait encore longtemps après.
03:28 La BD raconte donc le quotidien d'un petit garçon gardé par les plus gros truands de la planète.
03:34 Alors on imagine que la violence est très présente dans la vie de ce petit garçon et donc dans la BD.
03:37 Oui, très présente aussi. Aujourd'hui, il s'appelle donc Sébastien Marroquin. Il a 46 ans.
03:43 Il est architecte en Argentine et il semble plutôt normal et équilibré, ce garçon.
03:46 Écoutez, il était au micro européen de Julien Bugy en 2021.
03:50 Mon père, quand j'avais 7 ans et que nous sommes partis en exil au Panama,
03:57 mon père m'a dit que son métier était d'être un bandit.
04:01 Et j'ai compris, mais ce que je n'avais pas compris à ce moment-là,
04:06 c'est qu'il avait été l'un des plus grands bandits du siècle.
04:09 Ça, je l'ai intégré au pire des années.
04:13 Alors on a demandé aussi au fils d'Escobar son avis sur la série Narcos, une série sur son père.
04:19 Il a dit être contre cette glorification d'activités criminelles.
04:22 Il a dit, dans l'esprit des ados, ça pourrait leur faire croire que devenir Escobar, c'est un peu comme devenir un super-héros.
04:28 Et c'est vrai que le fils Escobar, à 10 ans, il possédait déjà un appartement, une voiture et 10 motos.
04:35 Dans la BD, il explique que dans les années 80, la consommation de coke était très peu contrôlée.
04:40 - Ne recommandez non plus !
04:42 - Les entrants, ne faites pas ça chez vous !
04:46 C'était en fait un produit luxe pour des gens prêts à dépenser sans compter.
04:49 Alors il paraît que Escobar Perre gagnait 70 millions de dollars par semaine.
04:54 70 millions de dollars par semaine !
04:56 Et petite info insolite, un comptable du Big Boss avait estimé à l'époque que le cartel perdait tous les ans 10% des billets de dollars stockés à cause des rats.
05:05 Ce qui grignotait les billets.
05:07 Escobar, une éducation criminelle, c'est une plongée assez scotchante dans l'arrière-boutique de ce qui se faisait de mieux ou de pire en matière de criminalité chez les narco-trafiquants.
05:17 Une belle BD comme dans un film, mais en vrai.
05:20 - J'imagine que ça aussi, ça vous tente, Thomas Dutronc.
05:22 - Oui, ça a l'air très sympathique.
05:24 - L'enchaînement est tout trouvé. On va parler du père et du fils. On a parlé du père et du fils, là.
05:28 Mais attention, attention, l'enchaînement ! Je demande pardon à Thomas Dutronc ! On va entendre le père et le fils !
05:33 - En chanson, oui ! Effectivement, avec les cactus sur Europe 1. Vous écoutez Culture Média et voici Jacques en duo avec Thomas Dutronc.

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