• l’année dernière
Le parquet de Lille va ouvrir une enquête après l'agression rapportée par un délégué CGT de l'enseigne de puériculture Vertbaudet, en plein conflit social à Marquette-lez-Lille (Nord). Alors qu'il déchargeait sa voiture en présence de son enfant hier soir, ce délégué syndical aurait été enlevé par au moins trois hommes dans une camionnette. À l'intérieur, le délégué syndical aurait été gazé et insulté, avant d'être relâché à quelques kilomètres de son domicile.

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Transcription
00:00 C'est une affaire très grave sur laquelle j'ai interpellé la première ministre en lui disant que ça n'était pas possible,
00:06 que non seulement les pouvoirs publics n'aident pas à ce qu'il y ait une vraie médiation sur cette question,
00:11 puisque je rappelle qu'à Verbaudet, il y a une grève qui dure depuis deux mois, avec 80 ouvrières qui sont en grève,
00:17 tout simplement pour demander une augmentation de salaire correspondante à l'inflation,
00:20 et que jusque-là, la réponse de la direction, c'est 0% d'augmentation de salaire,
00:25 et que les pouvoirs publics, au lieu d'organiser une médiation,
00:27 le préfet a envoyé les CRS pour les déloger de leur piquet de grève,
00:31 avec plusieurs militants et militantes qui se sont retrouvées en garde à vue,
00:35 et une gréviste qui a passé 24 heures à l'hôpital parce qu'elle s'est fait luxer l'épaule,
00:39 et enfin un militant de la CGT, effectivement, qui a été enlevé par deux personnes qui étaient équipées,
00:48 qui n'ont pas présenté de carte de police.
00:50 Par contre, vous pouvez dire "équipées" ?
00:51 Je n'ai pas le détail, donc je n'irai pas jusqu'à ces termes,
00:54 mais en tout cas, équipées au moins de gazeuses, déjà c'est interdit d'avoir du gaz lacrymogène ce soir.
00:59 Vous accusez que ce soit des policiers, ce sont des portes de l'ordre ?
01:02 Non, justement, puisque le militant n'a pas vu de carte de police,
01:07 et en fait, il n'a pas eu la présence d'esprit, il était tellement sidéré d'avoir ces deux personnes
01:11 qui viennent le chercher chez lui, qui le violentent, qui l'emmènent en voiture, le dépouillent, etc.
01:16 Et donc, du coup, nous avons interpellé la première ministre,
01:21 et je lui ai dit que là, c'était extrêmement grave,
01:25 qu'il fallait intervenir immédiatement, sinon ça allait mal finir,
01:28 qu'il fallait que le gouvernement, l'État,
01:32 enclenche une procédure de médiation au plus haut niveau,
01:35 c'est-à-dire pas au niveau local, puisque la préfecture n'a pas joué son rôle,
01:38 et que les RH dysfonctionnent,
01:39 donc il faut que cette médiation ait lieu avec la direction générale du groupe,
01:43 et qu'il faut que les poursuites cessent immédiatement contre tous nos militants et militantes.
01:47 – C'est un lien entre ce qui se passe chez Verbaudet depuis des mois,
01:52 ce blocage en termes de négociation, et ce qui s'est passé hier soir,
01:55 ce délégué syndical enlevé, pour vous, il y a un lien dans tout ça ?
01:59 – Oui, évidemment, évidemment qu'il y a un lien avec, là depuis trois jours,
02:03 on sent qu'il y a une stratégie de mise en tension pour casser la grève,
02:06 casser le piquet de grève, les grévistes ont été délogés du piquet de grève
02:11 par des CRS avec beaucoup de violence,
02:14 puisque une des grévistes a été hospitalisée pour une luxation de l'épaule,
02:19 donc évidemment qu'il y a un lien et que…
02:21 – Mais qui aurait intérêt à enlever pendant quelques instants un délégué syndical,
02:25 à le rester dans la nature derrière ?
02:26 – Écoutez, je ne vais pas faire d'accusation là, à ce stade,
02:29 je pense qu'il faut qu'une enquête soit ouverte,
02:31 – Il y a une enquête qui est ouverte, il y a une enquête qui est ouverte.
02:33 – … que les pouvoirs publics avaient enfin pris leur responsabilité d'ouvrir une enquête,
02:38 et ce qui est sûr c'est qu'il faut qu'il y ait des négociations immédiatement
02:41 qui s'ouvrent avec la direction générale du groupe,
02:43 il faut que les revendications des grévistes soient entendues,
02:45 je rappelle que ce sont des ouvrières qui travaillent en 3-8 de nuit,
02:49 qui pour beaucoup sont à la tête de familles monoparentales,
02:52 qui sont payées au SMIC ou autour du SMIC,
02:54 que c'est une entreprise où il n'y a aucun déroulement de carrière,
02:56 c'est-à-dire on a des ouvrières, ça fait 30 ans qu'elles sont là,
02:58 elles sont payées comme si c'était il y a 6 mois,
03:01 que c'est des boulots pénibles, elles font 25 km par jour de manutention,
03:05 en poussant leur manutention,
03:06 donc il faut arrêter de se moquer du monde, là il faut augmenter les salaires.

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