• l’année dernière
Le parquet de Lille va ouvrir une enquête après l'agression rapportée par un délégué CGT de l'enseigne de puériculture Vertbaudet, en plein conflit social à Marquette-lez-Lille (Nord). Alors qu'il déchargeait sa voiture en présence de son enfant hier soir, ce délégué syndical aurait été enlevé par au moins trois hommes dans une camionnette. À l'intérieur, le délégué syndical aurait été gazé et insulté, avant d'être relâché à quelques kilomètres de son domicile. 

Category

🗞
News
Transcription
00:00 J'étais avec les salariés hier, j'étais avec elles toute la journée, plusieurs fois aujourd'hui, pour prendre des nouvelles d'elles, de ces femmes grévistes,
00:08 mais aussi de ce délégué syndical qui a été hier kidnappé, enlevé devant chez lui, molesté, injurié, menacé, détroussé puisqu'ils lui ont pris son portefeuille,
00:21 et jeté dans une commune voisine après avoir été carrément kidnappé. Quand même, je voudrais dire ici, de manière un peu forte, qu'un tel acte,
00:34 à l'encontre d'un délégué syndical, quand on kidnappe, quand on enlève quelqu'un en disant "espèce de sale gréviste", qu'on le gaze pour qu'il puisse rien voir,
00:42 et qu'on le malmène, qu'on le menace, qu'on l'insulte, qu'on le roue de cou de cette manière, c'est pour moi tout aussi insupportable que le neveu de M. Macron,
00:52 qui est tabassé parce qu'il est le neveu de M. Macron. C'est inacceptable. Et que un délégué syndical fasse l'objet d'un acte aussi dur, c'est pour moi aussi inacceptable.
01:06 Et je ne comprends pas, d'ailleurs, qu'il n'y ait pas le même mouvement de soutien pour dénoncer un tel acte. C'est extrêmement grave.
01:18 Ce sont des méthodes de barbouze qui viennent d'être utilisées pour intimider un salarié. Alors, je vais vous dire ce qui se passe, moi, sur l'entreprise.
01:26 De la part de la direction, les directeurs, les cadres, le DRH, voilà les mots qui sont employés à l'encontre des femmes qui font grève.
01:35 Elles sont très majoritairement des femmes à travailler dans l'entreprise Verbaudet, où elles mettent des vêtements pour bébés dans des colis pour les envoyer par la poste.
01:45 Elles travaillent debout. Elles font 22 km en moyenne par jour, debout. Elles travaillent. C'est un métier difficile. Elles sont payées au SMIC, quand bien même elles ont 30 ans d'ancienneté.
01:56 Ça, c'est la réalité sociale. Et c'est pour ça qu'elles sont en grève. Les mots employés dans les discussions, dans les négociations salariales, qui n'en sont pas.
02:03 Les salariés, c'est comme la sodomie. S'il n'y a pas de vaseline, ça coince. Quand elles sont devant le piquet de grève, les directeurs, le DRH qui passe et qui dit
02:12 "Vous pouvez crever dehors" ou alors qui dit "Il n'y a jamais eu autant de préservatifs dehors". Insultes sexistes. Tout y passe. J'ai d'ailleurs demandé à ces femmes qui ont reçu ces injures
02:25 de porter plainte, de faire des témoignages avec les témoins qui les ont entendus. Et il faut que ça aille au bout. C'est inacceptable. C'est pas parce que ça se passe dans le Nord,
02:35 dans mon département, qu'on ne doit pas en parler.

Recommandations