8 jeunes décrochent un CDI à l’académie Thomas & Piron

  • l’année dernière
La firme paliseuloise a lancé un projet pilote avec l’IFAPME pour former des gens en 10 mois. Huit ouvriers décrochent un CDI cette année. Cette idée va se développer aussi en Luxembourg.
Transcript
00:00 Philippe Kamens, vous êtes secrétaire général ici chez Thomas Epiron.
00:04 Vous étiez jusqu'il y a très peu directeur des ressources humaines.
00:08 En quoi consiste votre nouveau job ici chez Thomas Epiron ?
00:11 Voilà, effectivement, j'ai exercé la fonction de DRH, comme l'on dit, depuis maintenant 21 ans.
00:18 Et donc, voilà, M. Epiron m'a proposé cette fonction de secrétaire général,
00:24 estimant que la taille du groupe nécessitait désormais ce type de fonction, je veux dire, à part entière.
00:34 Il consiste en quoi ? Donc en trois mots ?
00:36 En trois mots, le secrétaire général, il est le garant de la cohérence du groupe, de ses structures,
00:44 de garantir que le groupe remplit bien ses obligations, la conformité des méthodes.
00:51 C'est aussi, je veux dire, la personne référente par rapport aux différentes entités,
00:56 aux administrateurs, aux directions, une source d'informations officielle.
01:02 Également, donc, un porte-parole, un ambassadeur par rapport à l'extérieur de l'entreprise.
01:07 M. Kamens, le groupe Thomas Epiron, ça représente combien d'emplois ?
01:11 Quel est le chiffre d'affaires à l'heure où on parle maintenant ?
01:14 Alors, aujourd'hui, le groupe Thomas Epiron, c'est 3 350 salariés,
01:19 donc ouvriers et employés confondus.
01:22 On peut ajouter à ça plus de 400 personnes en emploi indirect,
01:29 c'est-à-dire des indépendants, des intérimaires, par exemple, sans parler de la sous-traitance.
01:37 Voilà, donc, au global, la force de travail, c'est 3 750 personnes.
01:45 Combien de maisons et d'appartements en bon an, mal an ?
01:48 Et quel est le chiffre d'affaires global ?
01:50 Aujourd'hui, en 2022, l'année s'est clôturée à plus de 900 millions d'euros pour l'ensemble du groupe.
02:00 Ici, en Belgique, nous construisons plus ou moins 600 à 700 maisons par an
02:06 et autour de 450 appartements par an.
02:09 Vous êtes présent au Grand-Duché de Luxembourg, vous êtes toujours numéro un,
02:12 comme en Belgique, au niveau de la construction des maisons,
02:15 mais vous avez aussi des acquisitions à l'étranger.
02:18 Le groupe Thomas-Epiron, c'est aussi un groupe international.
02:20 Vous êtes présent dans quel pays et dans quelles proportions ?
02:24 Voilà, effectivement, Thomas-Epiron est devenu un groupe international,
02:29 et encore un peu plus ces dernières années,
02:32 puisque, outre notre présence au Grand-Duché de Luxembourg,
02:36 on est présent depuis plusieurs années maintenant en France.
02:39 Et dernièrement, nous avons donc fait des acquisitions en Suisse.
02:44 Le groupe Dumas et le groupe Epinet font maintenant partie du groupe Thomas-Epiron.
02:49 Nous avons également un projet qui se termine au Maroc, à Casablanca,
02:54 et d'autres projets en développement et en construction au Portugal,
03:00 notamment à Porto et à Lisbonne.
03:04 Malgré tout cela, on reste fidèle à la famille Piron,
03:08 qui a son fief ici à Ours, en plein cœur des Ardennes, à Palizol.
03:13 Cela reste toujours le siège social.
03:14 Voilà, le siège historique, le siège de cœur,
03:18 un siège aussi névralgique,
03:20 puisqu'on a des services transversaux, corporés, qui partent d'ici,
03:23 comme notre service de logistique.
03:27 Donc, effectivement, l'entreprise et le groupe ont un ancrage familial,
03:32 une culture familiale très importante.
03:34 Les caractères familiaux et entrepreneuriaux font toute l'ADN de l'entreprise.
03:40 Combien de personnes ici, sur le site à Ours, travaillent ?
03:44 Régulièrement, au quotidien, on peut compter 300 personnes sur le site de Ours.
03:50 On l'a dit, la construction manque de bras.
03:53 Vous avez combien de postes ouverts ici, qui sont disponibles,
03:58 et pour lesquels on peut être engagé du jour au lendemain chez vous ?
04:02 Effectivement, nous sommes confrontés à la pénurie de main-d'œuvre de plein fouet,
04:08 puisque nous sommes un des employeurs principaux ici, dans la construction, en Wallonie,
04:13 parce qu'on a une main-d'œuvre, je l'ai dit, interne, propre, très importante.
04:19 Donc, ne fût-ce que par les mouvements de sortie naturelle, etc.,
04:23 on a constamment des besoins, sans parler de la croissance du groupe.
04:27 Donc, aujourd'hui, pour répondre à la question,
04:29 on a une cinquantaine de postes d'ouvriers qualifiés, pour la plupart,
04:34 qui sont ouverts dans les différents métiers,
04:36 et pour lesquels on a de grandes difficultés de trouver de la main-d'œuvre.
04:40 Pour justement trouver de la main-d'œuvre, vous avez créé, il y a un an, la TP Académie.
04:45 Expliquez-nous à quoi ça consiste, et où est-elle située, cette TP Académie ?
04:50 Voilà. Alors, c'est un projet qui était dans nos caisses depuis un petit temps,
04:54 et qu'on a sorti aujourd'hui, donc, confronté aux problèmes les plus criants
04:59 en termes de main-d'œuvre, qu'on a sorti pour le mettre, effectivement, à l'œuvre.
05:05 Donc, la TP Académie, c'est une académie de terrain, d'abord,
05:08 puisque nous sommes partis d'un partenariat avec l'IFA-PME,
05:13 le centre de Gilly, où nos apprenants, nos stagiaires,
05:18 ont suivi une formation théorique,
05:21 et les premiers gestes élémentaires de la construction,
05:24 pendant quelques semaines, donc, dans ce centre,
05:27 avant de rejoindre, alors, des formateurs sur le terrain,
05:31 donc, sur des chantiers de construction,
05:33 et puis, en troisième phase, ils rejoindront chacun une équipe respective.
05:39 Donc, c'est une formation qui s'étale en tout sur dix mois,
05:43 et qui a la particularité d'avoir des modules de formation
05:47 qui sont vraiment faits sur mesure de l'activité Thomas-Epiron.
05:53 Donc, nous sommes descendus avec l'IFA-PME dans les modules de formation
05:58 pour qu'ils collent vraiment à la réalité de terrain.
06:01 On a aussi intégré les aspects culturels de l'entreprise, c'est important.
06:06 On travaille chez TP, on travaille pour une famille,
06:08 on travaille dans une culture,
06:09 donc, c'est important aussi que les candidats soient sensibilisés à cette culture,
06:16 et avec une période de dix mois,
06:18 on peut faire les choses correctement, step by step,
06:21 pour arriver à des gens qui, non seulement, ont acquis la mentalité,
06:26 la culture, la technique et le rythme de travail nécessaire.
06:31 Le cursus se termine, combien de personnes sont arrivées au bout,
06:34 sur combien de candidats au départ ?
06:36 Donc, on a fait une grande campagne de recrutement,
06:40 nous avons rencontré quelques dizaines de candidats,
06:43 nous avons retenu 14 candidats, puisque c'est notre projet pilote,
06:47 on veut faire les choses correctement,
06:48 14 personnes, ça nous paraissait bien la mesure pour bien faire les choses.
06:52 Aujourd'hui, nous avons huit candidats
06:55 qui vont certainement terminer leur cursus d'ici quelques semaines.
07:01 C'est un projet pilote, qui dit projet pilote, dit peut-être généralisation.
07:07 Est-ce que, par exemple, on pourrait imaginer qu'un tel projet,
07:10 une telle TP Academy pourrait voir le jour en province de Luxembourg ?
07:13 Voilà, c'est l'idée, c'est toute l'ambition que nous avons.
07:17 On fera les debriefings, on fera les comptes,
07:20 comme l'on dit à la fin de ce projet pilote,
07:23 mais l'idée serait celle-là, c'est-à-dire avec les différents centres IFAPME de Wallonie,
07:29 en fonction de nos besoins dans tel ou tel corps de métier,
07:32 dans telle ou telle province,
07:33 de pouvoir multiplier ce type d'édition, de formation très particulière.
07:39 Particulière parce qu'on a voulu aussi,
07:44 pour activer ou dynamiser encore plus la motivation,
07:49 intégrer des principes du jeu.
07:50 C'est le principe de la gamification.
07:52 Ça veut dire que ces formations sont rendues beaucoup plus ludiques et donc attrayantes,
07:58 puisqu'elles sont étayées de challenges, de défis,
08:02 de remises de récompenses, d'étapes, etc.
08:05 Ce mardi 16 mai 2023, Elio Di Rupo, le ministre président du gouvernement wallon,
08:11 rend visite à l'entreprise, à votre entreprise ici à Ours.
08:15 Quel est le message que vous avez dû faire passer ?
08:17 Effectivement, M. Di Rupo a été très interpellé par ce projet,
08:21 en ayant pris connaissance dans son journal préféré,
08:24 et donc a souhaité venir nous voir ici,
08:27 rencontrer l'entreprise par rapport à ce projet qu'il trouvait très intéressant.
08:31 On le reçoit tout à l'heure et nous allons profiter de sa présence pour parler de ce projet
08:38 et d'aborder deux thématiques.
08:40 Un, la situation de l'emploi, particulièrement dans notre secteur,
08:46 avec la pénurie importante que l'on connaît.
08:48 Et deuxièmement, l'accessibilité au logement.
08:53 Merci M. Cunz.
08:54 [Musique]
08:57 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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