Sandrine Rousseau, députée Écologiste de Paris.
Elle est née un 8 mars, un signe du destin diront certains. Sandrine Rousseau nous a fait voir les barbecues sous un autre jour et c'est sa force: imposer ses thèmes dans le débat public, vaille que vaille.
Pourquoi s'engage-t-on en politique ? Comment tombe-t-on dans le grand chaudron de l'Assemblée ?
Chaque jour, Clément Méric, dans un entretien en tête à tête de 13 minutes, interroge un parlementaire sur les personnalités, les évènements - historiques ou personnels - qui l'ont conduit à choisir la vie publique.
Car on ne naît pas politique, on le devient !
Elle est née un 8 mars, un signe du destin diront certains. Sandrine Rousseau nous a fait voir les barbecues sous un autre jour et c'est sa force: imposer ses thèmes dans le débat public, vaille que vaille.
Pourquoi s'engage-t-on en politique ? Comment tombe-t-on dans le grand chaudron de l'Assemblée ?
Chaque jour, Clément Méric, dans un entretien en tête à tête de 13 minutes, interroge un parlementaire sur les personnalités, les évènements - historiques ou personnels - qui l'ont conduit à choisir la vie publique.
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00:00 -Elle est née un 8 mars, un signe du destin, diront certains.
00:04 Mon invitée nous a fait voir les barbecues
00:06 sous un autre jour, et c'est sa force.
00:08 Elle arrive à imposer ses thèmes dans le débat public,
00:12 vaille que vaille.
00:13 Musique intrigante
00:15 ...
00:27 Bonjour, Sandrine Rousseau. -Bonjour.
00:29 -Vous avez fait votre première télévision,
00:31 en tant que romancière,
00:34 autrice d'un roman policier, très exactement.
00:38 C'était en 2007, pour un polar intitulé "Épluchure à la liloise".
00:42 -C'est un homme qui est retrouvé mort
00:46 et une partie du torse arrachée, enfin épluchée.
00:49 Et cet homme est entouré de femmes dans sa vie,
00:52 et donc il faut savoir qui a eu cette idée saugrenue
00:56 de l'éplucher.
00:58 -Il y a 4 ans, exacerbée par un chef,
01:00 elle se venge à nuit avec des mots.
01:02 -J'ai commencé à écrire quand la coupe était trop pleine.
01:05 C'est une caricature dans mes chefs.
01:07 Une caricature.
01:09 Le soir, c'était un peu comme une poupée vaudouge.
01:12 Je suis plantée des aiguilles le soir, maintenant.
01:15 -Qui a eu l'idée saugrenue
01:17 d'éplucher cet homme, sinon vous, Sandrine Rousseau ?
01:20 Rires
01:22 -Ca me fait rire, parce que cet extrait
01:24 a mis encore toutes les...
01:27 -Oui, tout le monde...
01:28 Ca tourne en boucle sur Internet.
01:30 -Et ça crée une panique morale,
01:33 alors que c'est un livre
01:34 qui est complètement humoristique.
01:36 Il faut le lire, rien n'est sérieux là-dedans,
01:39 mais c'est la panique morale.
01:41 Dès que je parle, il y a une panique morale.
01:43 -Ce qui m'intéresse dans cet archive,
01:46 le côté humoristique, second degré,
01:48 que vous aviez adopté dans ce roman,
01:50 c'est qu'on y trouve déjà à la fois le féminisme
01:53 et la radicalité.
01:54 -Et l'écologie,
01:56 parce que ce qui n'est pas dit dans l'extrait,
01:58 c'est qu'il y a un fond écologique dans ce roman policier.
02:01 -Féminisme, radicalité, écologie, c'était déjà en vous.
02:05 -Ca, c'est vraiment marrant,
02:06 parce que dans les critiques qu'on me fait,
02:09 il y a beaucoup le fait que je sois opportuniste,
02:12 alors que si vous reprenez toutes mes déclarations,
02:15 je n'ai pas bougé d'un iota.
02:17 C'est peut-être un sujet, mais je n'ai pas bougé d'un iota.
02:20 -Quand on vous entend parler de poupées vaudous,
02:23 on a clairement le sentiment que l'écriture,
02:25 ça a été pour vous une sorte d'exutoire à une forme de colère.
02:29 La colère, vous l'assumez aussi dans votre façon de faire de la politique.
02:33 Est-ce que la politique est une sorte d'exutoire pour vous ?
02:36 -Non, c'est pas un exutoire, c'est plutôt une manière...
02:41 En l'occurrence, la politique, c'est plus une manière
02:44 de gérer aussi une forme d'angoisse sur le monde dans lequel nous sommes.
02:48 Je n'aime pas le monde dans lequel nous sommes,
02:51 qui ne prend aucun soin ni de la planète ni des gens.
02:54 -C'est pas pour évacuer un trompe-l'air de quelque chose...
02:57 -Non, mais par contre, la colère,
02:59 je l'utilise dans les émotions de la politique,
03:02 parce que je trouve que ce qui a tué la politique
03:04 ces dernières années, c'est le fait qu'on ait face à nous
03:08 des gestionnaires froids qui ont des tableaux Excel
03:11 et qui nous disent qu'il faut augmenter ça.
03:13 Ce qui me fait lever le matin, c'est parce que je ressens les choses.
03:17 Je pense que ça doit être dit et être un élément du débat politique.
03:21 Je n'ai pas la haine comme émotion, et ça, pour moi, c'est pas possible.
03:24 -A l'époque de cet archive,
03:26 vous n'étiez pas encore engagée en politique.
03:29 Vos vrais débuts datent de 2009.
03:30 Vous vous présentez sur la liste aux Européennes d'Europe Ecologie-Les Verts,
03:35 puis aux Régionales, vous devenez porte-parole d'Europe Ecologie,
03:38 mais vous n'avez pas la même façon de faire de la politique
03:42 qu'aujourd'hui, c'était une autre Sandrine Rousseau.
03:45 Comment vous la décririez, cette Sandrine Rousseau d'avant ?
03:48 -J'endossais plus les codes de la politique.
03:51 Déjà, le fond était quand même le même,
03:53 j'ai pas bougé là-dessus,
03:54 mais j'endossais plus les codes de la politique.
03:57 -Plus conformiste. -Oui, j'étais plus conformiste
04:00 et j'étais plus...
04:01 Je me comportais plus de la manière dont on attend
04:04 que quelqu'un en politique se comporte.
04:07 Et ça, je l'ai fait complètement voler en éclat
04:09 à partir du moment où il y a eu cette affaire Beaupin,
04:12 sur laquelle on va revenir, où je me suis dit
04:15 que ce qu'on attend de nous ne sera jamais convenable.
04:19 De toute façon, notre place en politique n'est jamais gagnée,
04:23 notre place dans la société n'est jamais gagnée,
04:25 donc on va tout faire péter,
04:27 au moins dans notre discours et dans les codes.
04:30 -Vous l'avez évoqué, mais dans votre vie,
04:32 il y a un avant et un après 2016, le 8 mars de cette année-là.
04:35 Le député écologiste Denis Beaupin a posté un message
04:38 sur les réseaux sociaux avec une photo de lui
04:41 accompagnée de plusieurs autres députés
04:43 du Rouge à lèvres et d'un message
04:45 contre les violences faites aux femmes.
04:47 Quand vous avez vu cela, ça vous a mis un peu hors de vous,
04:51 et avec trois autres femmes, vous avez déposé plainte
04:54 contre lui pour une raison très simple.
04:56 On va écouter votre témoignage de l'époque.
04:59 -J'étais à une tribune, j'organisais une réunion,
05:03 et à un moment donné, j'ai fait une pause,
05:06 j'ai voulu aller aux toilettes, et dans le couloir,
05:09 Denis Beaupin m'a calée contre un mur
05:11 et a cherché à m'embrasser de force.
05:13 Je me revendique féministe, comme celle qui ose parler,
05:16 j'ai en plus la possibilité de parler,
05:18 c'est pour ça que je le fais aujourd'hui,
05:21 pour toutes les femmes qui n'ont pas la possibilité de le faire,
05:24 et pourtant, même moi, je ne l'ai pas dit.
05:27 Même moi.
05:28 -Alors, vous, féministe,
05:29 vous n'avez pas osé, sur le coup, en tout cas,
05:32 dénoncer cette agression sexuelle.
05:34 Cette prise de conscience, ça a déclenché beaucoup de choses ?
05:38 -Je l'avais dit à la direction d'Europe Écologie.
05:40 -En interne, au sein de la partie.
05:43 -Oui, en fait, ça a été une prise de conscience,
05:45 oui, vraiment, de plein de choses, déjà,
05:48 de la violence à laquelle on s'exposait quand on parlait,
05:51 ce que je n'avais pas du tout anticipé,
05:53 mais alors vraiment, vraiment pas,
05:55 et puis de l'ampleur du phénomène.
05:57 Là, on est un an avant "Me Too",
05:59 un peu plus d'un an avant "Me Too",
06:01 et à ce moment-là, quand l'affaire Beaupin sort,
06:04 qu'on est Hélène Debost, Isabelle Attard,
06:06 Annie Lameur et moi,
06:07 quand on se balade dans la rue,
06:09 quand on descend dans la rue,
06:11 on voit qu'on est aussi là,
06:13 c'est ce que j'écris dans un livre avant que "Me Too" ne se déclenche,
06:17 et le mot qui sort, c'est "moi aussi",
06:19 et ça, ça m'a frappée,
06:20 ça a été pour moi une révélation totale.
06:23 -C'est le côté positif de ce que vous appelez vous-même
06:26 l'affaire Beaupin, il y a un côté quand même plus négatif,
06:29 c'est que, un peu plus d'un an après,
06:31 vous jetez l'éponge, vous quittez la politique, pourquoi ?
06:35 -Parce que c'est trop dur. -Qu'est-ce qui s'est passé
06:38 de trop dur ? -Ca a été d'une dureté inouïe,
06:40 inouïe, ce qu'on s'est pris dans la tête,
06:43 et puis le fait que cette parole n'était pas acceptée,
06:46 et toute, d'ailleurs, on a mis un pied à terre,
06:48 vraiment, parce qu'on n'y arrivait plus.
06:51 Donc, moi, je me suis arrêtée,
06:53 je me suis dit que j'allais faire autrement,
06:55 avancer les choses, j'ai créé une association
06:58 qui s'appelait Parlez, qui a permis à plein de femmes
07:01 de prendre conscience de plein de choses.
07:03 -Des groupes de paroles, de femmes victimes de violences sexuelles.
07:07 -Et qu'entre nous, sans sa chance,
07:09 juste entre nous, à égalité.
07:11 Et puis, au bout d'un moment, je me suis dit,
07:13 on peut pas non plus dire aux femmes de parler
07:16 et leur montrer qu'en fait, parler remet tout en cause.
07:19 Il fallait que je revienne.
07:21 -Vous êtes revenue en politique à partir de 2020,
07:24 mais j'ai l'impression que votre vrai come-back,
07:26 si on peut dire, c'est à l'été 2021,
07:29 Université d'été d'Europe Ecologie-Les Verts,
07:31 vous portez candidate à la primaire des écologistes
07:34 pour la présidentielle, et là, c'est une nouvelle Sandrine Rousseau
07:38 avec un nouveau logiciel politique, l'écoféminisme.
07:41 Est-ce que vous pouvez nous définir,
07:43 parce que tout le monde connaît pas l'écoféminisme,
07:46 en quelques mots ? -L'écoféminisme,
07:48 c'est dire qu'à partir du moment où vous estimez
07:51 que l'autre n'est là qu'à votre service
07:53 et que vous pouvez l'utiliser, le prendre et le jeter
07:56 autant qu'il est possible, simplement parce que vous faites du profit,
08:00 vous le faites des gens comme vous le faites de la planète.
08:04 À partir du moment où le capitalisme est fondé sur cela,
08:07 c'est pour renverser les rapports humains.
08:09 -Vous mettez en parallèle le capitalisme
08:12 et le modèle patriarcal. -Tout à fait.
08:14 -J'en viens à ça, justement. L'écoféminisme lui-même
08:17 n'offre pas une vision très positive de la masculinité.
08:20 Ca peut donner l'impression
08:22 que vous menez un combat politique contre les hommes.
08:25 -C'est bien que vous me posiez la question,
08:27 parce que c'est précisément pas ça.
08:29 La société est divisée autour de valeurs
08:32 qui sont mises du côté du masculin,
08:35 donc il y a la valeur de conquête, la valeur de domination,
08:38 la valeur d'être maître et possesseur, et tout ça.
08:41 Mais tout ça, c'est une construction sociale.
08:43 En fait, les hommes, les humains,
08:45 ne sont pas ces critères-là.
08:48 Il n'y a pas d'intérêt à être conquérant, etc.
08:53 Il y a un intérêt à prendre soin, à être à égalité
08:56 et à déconstruire tous ces idéotypes.
08:58 -On en vient à cette fameuse phrase sur votre compagnon.
09:01 Vous vivez avec un homme déconstruit.
09:04 On va beaucoup rayer, caricaturer sur cette phrase,
09:06 mais plus sérieusement, est-ce que vous êtes prête,
09:09 vous, à accorder votre confiance à un homme
09:12 qui n'est pas déconstruit ?
09:13 -Quelqu'un qui n'a pas réfléchi sur les rapports de domination
09:17 ne m'intéresse pas tellement, en réalité.
09:19 -Vous vous méfierez de lui ?
09:21 -Oui, parce qu'il a des impensées dans son comportement
09:24 qui mettent en danger les autres.
09:26 -Ce qui a changé chez vous, chez la Sandrine Rousseau,
09:29 c'est votre façon de faire de la politique.
09:32 Vous dites "je pose les pieds dans le plat,
09:34 "c'est ma manière d'être en politique,
09:36 "sur le moment, c'est très violent, mais après, ça décante".
09:40 C'est comme ça que vous imposez vos thèmes
09:42 dans le débat public, médiatique.
09:44 -Il y a eu des sondages d'opinion qui ont été faits
09:47 suite à ce que j'avais porté dans le débat politique,
09:50 notamment sur le barbecue, sur la déconstruction,
09:53 sur les tâches ménagères.
09:55 J'ai une majorité de Français qui est d'accord avec moi
09:58 sur le droit à la paresse.
09:59 -C'est aussi ça qu'il faut mesurer,
10:01 c'est qu'on est dans un mouvement social
10:04 qui doit être représenté dans le monde politique.
10:07 -Le 2 octobre 2022, dans l'émission "C'est à vous",
10:10 vous avez mis les pieds dans le plat,
10:12 c'est le cas de le dire, et ça a été violent.
10:14 Vous avez accusé le leader de votre propre parti,
10:17 Julien Bayou, d'avoir eu "des comportements de nature
10:20 "à briser la santé morale des femmes",
10:22 en l'occurrence celle de son ancienne petite amie,
10:25 qui a commis une tentative de suicide
10:28 en parlant à vous. Dans cette affaire,
10:30 il n'y a pas eu de plainte contre Julien Bayou,
10:32 la victime ne l'a pas accusée publiquement,
10:35 et les faits que vous lui reprochez
10:37 ne semblent pas relever d'une qualification pénale.
10:40 Assumez-vous la violence de votre démarche politique ?
10:43 C'était une violence nécessaire ?
10:45 -Ce qui me fascine, c'est à quel point il a été perçu
10:48 comme violent le fait que je dise juste que j'ai reçu une femme
10:51 et l'état dans lequel je l'ai vue, parce que j'ai vu une femme
10:55 et je l'ai reçue, qui n'allait vraiment pas bien.
10:58 Donc qu'on dise aujourd'hui, qu'on ose dire
11:00 qu'une femme ne va pas bien, que ça n'est pas normal,
11:03 et que ça doit nous poser une question
11:05 sur les rapports humains et vérifier,
11:07 à tout le moins, qu'il n'y ait pas d'autres situations
11:11 comme ça à l'intérieur du parti, par exemple,
11:13 eh bien, a suscité un ras de marée.
11:15 Et ça dit que nous ne sommes pas prêts encore
11:19 à ouvrir ce champ de ce que j'appelle
11:21 les violences psychologiques,
11:23 et qui ont beaucoup de mal à être qualifiées par la justice.
11:27 -La violence, elle s'exerce aussi contre vous.
11:30 Vous êtes régulièrement menacée de mort, menacée de viol,
11:33 notamment sur les réseaux sociaux, mais pas seulement.
11:36 Vous la vivez au quotidien aussi, dans votre vie,
11:39 dans la rue, ça peut vous arriver ?
11:41 -C'est pas tout le temps, mais il y a des moments
11:44 où, dans la rue, oui, ça devient compliqué,
11:46 notamment au moment de l'affaire Bayou,
11:48 ça devenait compliqué dans la rue.
11:50 -Comment on vit avec ça ?
11:52 -Je vais pas vous dire qu'on vit extrêmement bien,
11:55 mais pour moi, ça fait partie du combat politique
11:59 et des intimidations qu'on essaye d'avoir
12:02 sur le combat que je porte, et ça n'est pas négociable.
12:06 -On va passer à notre quiz, si vous le voulez bien.
12:09 Je vous explique le principe, je vais commencer des phrases,
12:13 et ça va être à vous de les compléter rapidement.
12:15 On y va. Être une féministe à l'Assemblée.
12:18 -C'est un combat de tous les jours.
12:20 -Vraiment compliqué ?
12:21 -Ah, ma zette, oui.
12:22 Et puis, vraiment, j'ai été très surprise,
12:25 en arrivant dans l'hémicycle, de voir à quel point,
12:28 dès que je parlais, il y avait des huées,
12:30 mais on est où, là ? On n'est pas dans la fête
12:33 du masculinisme, on est dans une Assemblée nationale,
12:36 et les députés ne se sont pas toujours comportés
12:39 de manière correcte.
12:40 -A ceux qui me voient présidente en 2027, je réponds...
12:43 -Qu'on est en 2023.
12:45 -Vous dites pas "pourquoi pas ?".
12:47 -Je dis qu'on est en 2023, et là, on est dans les cinq ans
12:51 qui viennent, ces cinq ans importants pour la planète,
12:53 et je me battrai tous les jours.
12:55 On verra en 2027, mais en 2027...
12:57 -Enfin, je dois reconnaître qu'Emmanuel Macron...
13:00 -Je dois reconnaître qu'Emmanuel Macron
13:04 a une très haute opinion de lui-même.
13:06 Rires
13:08 -Vous en sortez bien. Vous n'arrivez pas à dire du bien de lui ?
13:11 Il n'y a rien positif sur son bilan ?
13:13 -C'est un sujet, d'ailleurs. Non, vraiment pas.
13:16 -Ce sera le mot de la fin. Merci, Sandrine Rousseau.
13:19 -Merci.
13:20 Générique
13:22 ...
13:37 [Musique]