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La consommation de sucres a explosé, passant de 5 à 35 kg par an et par habitant en un siècle! Un excès qui nous fait fabriquer du gras. Sucre et obésité : comment casser la spirale infernale ? Véronique Mounier et ses invités en parlent sur le plateau de "La Santé D'abord"

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Transcription
00:00 Prenez soin de vous avec le groupe vive et votre programme la santé d'abord.
00:04 Groupe vive, entrepreneurs du mieux vivre.
00:07 Bonjour à tous, soyez les bienvenus sur le plateau de la santé d'abord,
00:10 l'émission qui préfère prévenir plutôt que guérir.
00:13 Notre corps en a besoin pour fonctionner mais consommer en excès,
00:16 il peut entraîner surpoids et obésité.
00:18 Le sucre, notre meilleur ennemi, on en parle aujourd'hui sur le plateau de la santé d'abord.
00:23 [Musique]
00:44 Alors ce n'est pas un scoop, nous mangeons trop sucré.
00:47 En moins d'un siècle, la consommation de sucre sous toutes ses formes a explosé,
00:51 passant de 5 à 35 kilos par an et par habitant.
00:54 Ce qu'on ne sait pas toujours, c'est que cet excès de sucre
00:56 pourrait dans certains cas nous faire fabriquer du gras.
00:59 Alors sucre et obésité, comment casser la spirale infernale
01:01 et comment prendre en charge médicalement l'obésité quand malheureusement
01:04 elle est déjà installée ?
01:06 Autant de questions que je vais poser à mes deux invités aujourd'hui.
01:08 Docteur Laurent Potiron, bonjour.
01:10 Bonjour.
01:11 Vous êtes chirurgien viscéral et digestif.
01:13 Oui, c'est ça.
01:14 Vous êtes en quelle clinique ?
01:16 À la clinique de Jules Verne à Nantes.
01:18 Voilà. Et docteur Patrick Touneur, vous êtes pédiatre,
01:21 spécialiste de l'obésité chez les jeunes enfants, chez les enfants,
01:26 à l'hôpital Trousseau à Paris.
01:28 Merci.
01:29 Alors pour bien planter le décor de cette émission,
01:31 nous sommes allés à la rencontre de quelques Français
01:33 pour savoir quelles relations ils entretenaient avec le sucre
01:36 et plus globalement avec leur poids.
01:38 C'est un reportage d'Anne Judic.
01:41 [Musique]
01:49 Surtout dans notre génération à nous,
01:51 oui je pense qu'on consomme pas mal de sucre
01:54 et que ça on devient, on sait déjà que c'est assez néfaste pour la santé
01:58 donc c'est vrai qu'on est tous un petit peu je pense en surconsommation de sucre.
02:03 On a tendance à manger de plus en plus de nourriture transformée en fait.
02:06 On achète tout fait, on fait plus à manger.
02:09 Personnellement je mange beaucoup plus de fast-food.
02:12 Après c'est vachement bon quand même.
02:14 À l'heure actuelle oui il y a pas mal de malbouffe, surtout chez les jeunes.
02:17 Je trouve qu'ils sont plus incités à boire des sodas ou des fast-foods
02:21 que chez soi faire un bon petit plat cuisiné.
02:24 C'est vrai que ça prend du temps et les jeunes ils sont plus à vouloir manger vite et voilà.
02:28 Il y a d'un côté les marchés, des choses comme ça,
02:30 des gens qui prennent conscience qu'il faut manger local et tout ça.
02:33 Et il y a d'un autre côté les livraisons à domicile avec un peu de malbouffe et tout ça.
02:39 Mais bon, au moins il y a le choix.
02:41 Donc on a cette chance-là de pouvoir choisir au moins.
02:43 Je fais du rugby.
02:45 Évidemment quelques fois je mange des fast-foods un peu gras.
02:48 Mais je vais surtout au sport pour m'amuser, être avec des potes, courir.
02:52 Mais aussi perdre un peu de poids et être en forme, être en bonne santé.
02:55 La première fois que j'ai fait un régime j'étais vraiment nutritionniste.
02:58 Et finalement c'est pas quelque chose qui me plaisait forcément
03:00 parce qu'en fait c'est vachement restrictif.
03:02 Mais en réalité ça m'a juste donné le bon coche pour arrêter de consommer vraiment trop,
03:08 garder l'apport calorique équivalent par rapport à ce que je dépense.
03:12 Et ça m'a donné ce bon réflexe.
03:13 Mais je n'ai pas suivi le régime à 100% sur les listes de course et ce genre de choses.
03:17 Alors je disais en introduction, nous mangeons trop de sucre.
03:22 20 à 30% des Français ont des apports en sucre trop élevés.
03:25 Alors est-ce que le premier responsable de ce surpoids c'est vraiment le sucre
03:31 ou c'est peut-être pas si simple que ça ?
03:33 Docteur Tounian.
03:34 Ce serait bien que ce soit si simple.
03:36 Ce serait tellement plus simple pour nous pour les guérir.
03:38 Non c'est beaucoup plus complexe.
03:40 Déjà l'obésité, notamment chez les plus jeunes et les enfants,
03:43 il faut une prédisposition génétique.
03:45 N'importe quel individu ne peut pas devenir obèse.
03:48 On le voit bien.
03:49 Même en diminuant sa consommation de sucre on n'y arrivera pas.
03:51 Même en diminuant la...
03:52 N'importe qui ne peut pas devenir obèse.
03:54 Par contre ceux qui sont prédisposés à être obèses,
03:57 lorsqu'ils le sont, pour maigrir, il faut qu'ils réduisent les calories.
04:02 Et parmi les calories, il y a le sucre.
04:05 Et bien sûr le sucre, l'être humain aime le sucre, aime les produits sucrés.
04:11 Et donc c'est cet aliment vers lesquels il est le plus attiré.
04:17 Et donc la diminution des produits sucrés va entraîner une diminution des calories ingérées.
04:24 Et c'est le traitement de l'obésité pour maigrir.
04:26 Donc c'est un lien indirect.
04:29 On parle souvent d'addiction concernant le sucre.
04:31 Est-ce que c'est une réalité physiologique ça ?
04:34 Pour avoir une addiction comme la drogue par exemple,
04:37 il faut deux éléments. Addiction, dépendance.
04:39 La première, il faut une dépendance,
04:41 c'est-à-dire qu'il faut des doses de plus en plus importantes pour avoir le même effet.
04:45 C'est ce qu'on voit avec la drogue.
04:47 Ce n'est pas le cas du sucre.
04:48 C'est-à-dire qu'il ne faut pas des doses de plus en plus importantes pour avoir le même effet.
04:51 La deuxième chose, il faut un syndrome de sevrage.
04:53 C'est-à-dire, on voit très bien ceux qui sont drogués,
04:55 lorsqu'ils n'ont pas leur drogue, ils deviennent fous,
04:58 ils ont besoin de prendre absolument ce produit-là.
05:01 Ce n'est pas le cas non plus avec le sucre.
05:03 Alors pourquoi on pense...
05:04 Ça dépend de certaines personnes quand même.
05:06 Vous avez raison.
05:07 Pourquoi on pense ça ?
05:08 Parce que le sucre procure du plaisir.
05:10 Comme je vous l'ai dit, c'est inné.
05:12 C'est-à-dire que l'être humain naît avec une attirance innée pour le goût sucré.
05:17 Et donc le plaisir passe par certains circuits neurologiques.
05:20 C'est pour ça qu'on a montré chez le rat notamment
05:22 que c'était le même circuit entre la cocaïne et le sucre.
05:25 Et on en a déduit que c'était une drogue.
05:27 Mais le sucre n'obéit pas à toutes les définitions de la drogue.
05:33 C'est un produit qui fait plaisir.
05:35 L'homme et vous comme moi, on aime se faire plaisir.
05:39 Donc on va être particulièrement attiré par le sucre.
05:42 Et donc la réduction des produits sucrés va diminuer les calories.
05:45 Mais il n'y a pas de lien direct entre sucre et obésité.
05:49 Le lien est indirect.
05:50 - D'accord. Donc c'est plutôt une bonne nouvelle finalement.
05:52 On peut se désintoxiquer du sucre plus facilement qu'on ne le pensait.
05:57 - Il faut tout diminuer, dont le sucre.
05:58 - Donc le sucre. - Mais pas que le sucre.
06:00 Il faut diminuer les gras, il faut diminuer les calories ingérées.
06:04 - D'accord. Ok.
06:06 Est-ce que...
06:08 On dit aussi que l'alimentation trop sucrée
06:10 peut entraîner un déséquilibre du microbiote intestinal
06:13 qui peut être un facteur de surpoids.
06:15 Parce que je sais que chez les personnes en obésité,
06:17 on parle de transplantation fécale de microbiote.
06:21 Est-ce que du coup on peut voir un lien entre le microbiote et l'obésité ?
06:26 - Alors on dit beaucoup de choses sur le microbiote.
06:27 - Et donc encore le sucre qui pourrait altérer effectivement un microbiote.
06:30 - Alors on parle beaucoup de microbiote.
06:32 Tout ce qu'on sait aujourd'hui, c'est que le microbiote des obèses
06:34 est différent du microbiote des non-obèses.
06:36 Maintenant, est-ce que c'est une cause ?
06:37 Est-ce que c'est une conséquence ?
06:38 Est-ce que c'est les deux ?
06:39 Sincèrement, les études les plus sérieuses ne peuvent pas répondre à cette question.
06:43 Alors je sais qu'il y en a qui vont jusqu'à dire
06:45 "on va transplanter le microbiote".
06:47 Je vous le dis très clairement,
06:48 je travaille dans une équipe qui étudie beaucoup le microbiote des obèses.
06:53 Ce n'est pas par le microbiote qu'on guérira les obèses.
06:56 - D'accord. C'est une piste éventuellement...
06:58 - C'est une piste pour les complications éventuelles
07:00 ou éventuellement les réactions au traitement, l'efficacité du traitement.
07:05 Mais on ne guérira pas l'obésité en changeant le microbiote, malheureusement.
07:09 - Bon, vous l'avez dit, réduire ses calories,
07:10 réduire notamment sa consommation de sucre.
07:13 Comment on fait ?
07:14 L'OMS recommande une consommation de sucre inférieure à 25 grammes par jour.
07:19 C'est réalisable, sachant qu'on en consomme à peu près 100 grammes par jour.
07:24 Vous prenez une canette de coca, c'est déjà 20-30 grammes de sucre.
07:28 - Vous savez, moi qui vois des obèses depuis plus de 30 ans,
07:32 ce qu'on cherche à voir, c'est ce qu'ils mangent naturellement.
07:35 Et on va voir avec lui, l'enfant, parce que je suis pédiatre,
07:38 comment on va pouvoir réduire.
07:40 Et donc on va lui donner des trucs.
07:42 Effectivement, on va réduire le sucre, mais on va réduire aussi beaucoup le gras.
07:46 Si je devais choisir entre le sucre et le gras,
07:50 pour le mettre en lien avec l'obésité, sans hésiter, je choisirais le gras.
07:53 Parce que le gras va dans le gras.
07:55 - Oui, et que ça aborde plus de calories que le sucre.
07:57 - Plus de calories et ça va dans le gras.
07:59 C'est-à-dire que ça va dans la graisse, c'est ça que je veux dire.
08:01 Alors que pour transformer du sucre en gras, c'est un phénomène biochimique,
08:05 un processus biochimique qui demande beaucoup, beaucoup d'énergie.
08:08 Donc le rendement est très mauvais.
08:09 Les musclores, ceux qui sont extrêmement musclés, qu'est-ce qu'ils mangent ?
08:13 Ils mangent des protéines et du sucre, des produits sucrés.
08:18 Ils ne mangent aucun gras.
08:20 Ils mangent le blanc de poulet sans la peau, etc.
08:23 Ils n'ont pas un poil de gras.
08:25 Parce qu'ils ne mangent que du sucre ou des glucides, on va dire,
08:28 parce qu'il y a des glucides simples et des glucides complexes,
08:30 et des protéines, de la viande, des produits laitiers.
08:33 Donc c'est pour ça que le lien est très complexe.
08:36 Et plutôt que de tout se concentrer sur le sucre,
08:39 il faut voir un ensemble, c'est-à-dire les calories ingérées.
08:42 Mais encore une fois, l'être humain aime le sucre,
08:44 et bien sûr c'est plus facile de diminuer la consommation de brocolis
08:50 que la consommation de produits sucrés.
08:52 Oui, et quand on parle de gras, il y a le bon gras et le mauvais gras également.
08:56 Le bon gras du poisson, on ne mange pas assez de poisson.
08:58 Les petits poissons gras notamment.
08:59 Absolument.
09:00 Les enfants ne mangent pas beaucoup de poisson.
09:01 Les arbres, les macros, etc. Les huiles végétales, les oléagineux.
09:03 Absolument.
09:04 Donc ça c'est du gras qu'on peut recommander.
09:06 C'est des calories quand même.
09:07 Oui, c'est des calories quand même.
09:08 Mais on en a besoin parce qu'il n'y a pas que les calories.
09:10 Donc dans le cas de personnes qui sont en surpeint en obésité,
09:12 forcément il va falloir aussi limiter, tout diminuer.
09:16 Quid des édulcorants ?
09:18 Alors on a dit beaucoup de mal sur les édulcorants.
09:19 On dit souvent que c'est pire que le sucre.
09:20 Alors non, non, il ne faut pas…
09:22 En tout cas, moi mes patients, quand j'ai des adolescents
09:25 qui boivent par exemple un litre de soda par jour,
09:28 je lui dis "écoute, tu peux continuer, à une seule condition,
09:30 c'est que tu ne prends que des produits édulcorés,
09:32 avec l'aspartame ou l'acétulamqa ou un autre édulcorant."
09:36 Il conserve le plaisir de boire des boissons sucrées
09:40 sans les calories.
09:42 Oui, mais je pensais qu'au niveau du cerveau,
09:44 ça allait avoir le même impact.
09:46 C'est-à-dire que ça allait aussi stimuler les récepteurs sucrés,
09:49 du coup synthèse d'insuline, hormones de stockage.
09:52 Vous savez, c'est quelque chose que j'entends souvent
09:55 quand je fais des cours.
09:56 C'est un raisonnement très théorique,
09:58 mais qui n'est absolument pas en pratique.
10:00 Je vous assure, moi qui prescris des produits édulcorés,
10:03 que les obèses n'aiment pas.
10:05 Les obèses, ils préfèrent avoir le vrai soda.
10:08 Mais bon, ils vont être très frustrés au moment d'un régime,
10:11 donc autant retirer une frustration sans les calories.
10:14 Encore une fois, l'ennemi, s'il y en a un, c'est les calories.
10:17 D'accord. Vous êtes d'accord, Dr. Petitran ?
10:20 Parfaitement d'accord.
10:22 Quels sont les bons réflexes à avoir avec nos enfants
10:25 pour prévenir une éventuelle addiction au sucre
10:27 ou à l'alimentation en général, au gras, au sucre, etc. ?
10:30 Vous savez, la prévention chez l'enfant, c'est très compliqué.
10:33 L'obésité, encore une fois, c'est un état constitutionnel.
10:36 On n'est pas obèse par manque de volonté.
10:39 On est obèse parce qu'on est prédisposé génétiquement
10:42 et ça les incite à manger davantage et à bouger moins.
10:45 C'est pour ça que c'est aussi compliqué.
10:47 C'est une maladie, on en parlera après tout en détail avec le Dr Fautiron.
10:50 Absolument. C'est pas un manque de volonté,
10:52 c'est pas du laxisme diététique,
10:54 c'est vraiment une maladie d'origine génétique.
10:56 C'est pour ça que c'est si difficile à prévenir
10:59 et que malheureusement, depuis 60 ans, on essaye, on essaye,
11:02 mais on n'a pas beaucoup de succès.
11:05 Par exemple, la maladie Céliaque.
11:07 Vous savez, quand les enfants ne mangent pas de gluten,
11:09 à 7 ans, on leur dit de ne pas manger de gluten,
11:11 ils ne mangent pas de gluten parce qu'ils n'ont pas besoin de gluten pour vivre.
11:14 Alors que là, on lutte contre sa propre nature.
11:17 C'est une nature d'être gros. C'est une injustice de la nature.
11:20 Bon, l'activité physique, évidemment, on en parle peut-être pas assez,
11:24 mais on la conseillera.
11:26 Alors, chez les jeunes, on dit que l'obésité a été multipliée par 2,
11:30 en tout cas chez les adolescents, sur ces 8 dernières années.
11:33 C'est vrai ou pas ce chiffre ?
11:34 Non, non, non. Ce que je vous ai dit...
11:36 Oui, c'est-à-dire qu'en fait, ce chiffre stagne.
11:38 Le chiffre stagne.
11:39 Le chiffre stagne depuis le début du siècle,
11:42 donc depuis une vingtaine d'années.
11:44 La prévalence, donc le pourcentage d'enfants et d'adolescents
11:46 en surcharge pondérale n'a pas bougé dans tous les pays industrialisés,
11:49 France comme USA, même si en France,
11:51 on n'est pas très, très bon pour faire des statistiques,
11:53 et aux USA où ils le font très, très bien, ça n'a pas bougé.
11:55 En revanche, ça augmente dans les pays en voie de développement.
11:58 D'accord.
11:59 Et on pourrait presque dire, paradoxalement,
12:03 que notamment en Afrique, on peut être très content que l'obésité augmente,
12:07 parce qu'en Afrique, les enfants meurent de dénutrition.
12:10 5 millions d'enfants meurent chaque année dans le monde de dénutrition.
12:14 Et le fait qu'ils deviennent un peu obèses, ça fait diminuer la dénutrition.
12:19 L'obésité n'a jamais tué un enfant.
12:21 La dénutrition tue 5 millions d'enfants chaque année.
12:24 D'accord.
12:25 Si en France, en tout cas, ce chiffre stagne,
12:27 chez les enfants et chez les adultes aussi, depuis ces dernières années,
12:30 contrairement à ce que certains chiffres veulent nous faire croire,
12:34 comment on peut l'expliquer ?
12:35 C'est-à-dire que, justement, il y a une meilleure attention qui est portée à l'alimentation ?
12:40 Peut-être chez l'adulte.
12:41 Peut-être chez l'adulte.
12:42 Chez l'enfant, c'est une évolution naturelle.
12:44 Tous les pays le font en même temps.
12:46 Il y a des pays qui n'ont absolument aucune mesure de prévention,
12:49 et ça stagne quand même.
12:50 D'accord.
12:51 C'est l'évolution naturelle, tout simplement.
12:52 C'est une maladie génétique, avec l'environnement qui exprime la génétique,
12:56 quand l'environnement est le même partout,
12:58 et c'est le cas en France, dans les régions les plus rurales,
13:00 on a les mêmes conditions de vie que dans le centre des grandes villes,
13:03 ça stagne, ça s'arrête, comme toutes les maladies génétiques.
13:06 D'accord. Ce qui n'a pas empêché nos jeunes de bouger, parce qu'ils ne bougent pas assez.
13:10 70% des ados se rendent encore à l'école avec un engin motorisé.
13:15 Ils passent évidemment trop de temps devant les écrans,
13:19 plus de la moitié des 11-14 ans, ils passent plus de 3 heures par jour.
13:23 Et puis attention, évidemment l'adolescence, c'est l'âge où les jeunes mangent,
13:28 on va dire, fast-food, etc., de façon un petit peu déséquilibrée,
13:33 et surtout les filles abandonnent le sport souvent au moment de la puberté.
13:39 Alors nous avons rencontré Alban, qui est un jeune garçon de 12 ans,
13:41 qui est très attachant et qui s'est mis au sport,
13:43 justement suite aux moqueries de ses petits camarades sur ses kilo-entros.
13:46 Regardez, c'est un sujet de Charles Dupoisa.
13:49 On garde les tépis à peu près ici, à ce niveau.
13:59 Dans cette salle de gym, Alban enchaîne les exercices depuis une heure.
14:04 En ce moment, c'est sur cette machine pour les jambes qu'il travaille.
14:08 À 12 ans, il a voulu perdre du poids, surtout après certaines moqueries et remarques.
14:14 On m'avait dit « t'es gros, tu manges trop ».
14:18 C'était l'épreuve de sport, une fois aussi en gym.
14:21 J'arrivais pas à faire le piqué.
14:24 Ils m'avaient dit « t'avais qu'à pas être aussi lourd ».
14:26 Une prise de poids due en partie à sa passion pour les écrans
14:29 et une nourriture pas toujours saine.
14:32 Cela fait un mois qu'il vient ici, et les résultats sont déjà visibles.
14:36 J'ai perdu 4 kilos à peu près en un mois et demi.
14:40 Avant, j'avais du mal à respirer.
14:43 Quand je faisais un peu d'effort, maintenant, ça va beaucoup mieux.
14:46 C'est grâce à ce travail intensif en s'amusant qu'Alban a réussi cet exploit,
14:50 comme avec ses lumières, où sa réactivité et sa détente sont mises à l'épreuve.
14:55 C'est avant tout un exercice qui est très ludique, surtout pour les enfants.
15:00 Il permet de travailler la condition physique en exécutant des sauts.
15:05 Il y a l'accordéon sur motrice également, l'équilibre.
15:08 C'est très motivant.
15:09 Une quinzaine de personnes viennent ici pour des problèmes de poids.
15:12 Quant à Alban, il a déjà en vue de nouveaux objectifs
15:15 pour ses épreuves d'endurance année scolaire prochaine.
15:18 D'être dans le 5 premier.
15:20 En France, 34% des enfants de 2 à 7 ans et 21% des jeunes de 8 à 17 ans
15:25 sont en situation de surpoids ou d'obésité.
15:29 On voit qu'Alban prend du plaisir à faire du sport
15:33 parce que son coach lui propose quelque chose de vraiment ludique,
15:36 mais tout le monde ne peut pas faire appel à un coach.
15:38 Est-ce que vous avez des conseils à nous donner pour faire bouger nos adolescents ?
15:42 Pour les adolescents, ça reste assez compliqué.
15:45 Néanmoins, il y a des associations qui peuvent être sollicitées.
15:50 Nous, on a pas mal d'éducateurs en activité physique adaptée pour nos patients obèses.
15:55 Ce ne sont pas des adolescents.
15:56 Dans votre clinique, là, généralement ?
15:58 Oui, et puis à Nantes, en général, mais au CHU.
16:00 Il y a des éducateurs en activité physique adaptée aux handicaps
16:03 qui représentent l'obésité.
16:05 Après, sur les adolescents, la pratique du sport nécessite au minimum du plaisir.
16:09 C'est ça qui est le plus difficile.
16:11 Ils pratiquent le sport facilement dès qu'ils sont en groupe ou motivés.
16:16 Ils ont du plaisir à le faire.
16:18 Plutôt des sports collectifs, ou alors quand ils commencent à faire attention à leur apparence,
16:22 qu'ils veulent faire un peu de muscle.
16:24 Malheureusement, vous nous l'avez dit,
16:26 toutes ces mesures hygiéno-diététiques, sport, meilleure alimentation,
16:31 ne vont pas suffire pour soigner une obésité.
16:34 C'est une maladie multifactorielle.
16:36 Est-ce qu'il existe aujourd'hui des médicaments efficaces pour traiter l'obésité ?
16:40 Il y a une ère du traitement médicamenteux de l'obèse qui est en train de s'ouvrir à nous
16:44 et qui est, je dirais, assez merveilleuse, effectivement.
16:46 On avait des médicaments par le passé, comme l'isoméride,
16:50 avec des médicaments qui avaient des effets secondaires assez importants,
16:52 qui ont été assez réalistes sur le traitement de l'obésité.
16:54 Aujourd'hui, une autre série de médicaments,
16:57 ce qu'on appelle des analogues des GLP1, sont en train de sortir.
17:00 Voire des bithérapies, des analogues des GLP1 et du VIP,
17:05 avec des résultats qui commencent à devenir intéressants,
17:07 voire extrêmement intéressants.
17:08 Parce que maintenant, c'est le liraglutide, je crois qu'il y a une AMM
17:11 pour la perte de poids, spécifique pour ça.
17:13 Il va y avoir des médicaments encore plus efficaces qui vont sortir ?
17:16 Le thiazépathite, là, qui va sortir dans une chaîne, je ne sais pas quand exactement.
17:20 Le liceumaglutide, avant ?
17:21 Oui, le liceumaglutide aussi.
17:22 Alors, effectivement, il y a certaines patients qui sont actuellement,
17:25 pour lesquels on a des autorisations de soins, des choses assez particulières.
17:30 Néanmoins, effectivement, l'avenir va être très intéressant,
17:32 avec des pertes de poids, des pertes d'excès de poids qui sont...
17:34 Qui peuvent aller jusqu'à combien ?
17:35 Parce que je sais que liraglutide, c'est déjà 7 ou 8 kilos, c'est un bon starter.
17:39 4-5 kilos au moyen chez l'adolescent, un peu plus chez l'adulte.
17:42 Les chiffres, effectivement, qu'on a aujourd'hui sur Végovie, c'est 15%.
17:46 15% de perte de poids.
17:48 Végovie, c'est le thiamaglutide.
17:50 Ça représente aujourd'hui quand même des traitements qui viennent à hauteur,
17:53 des traitements endoscopiques et des ballons intra-gastriques.
17:57 D'accord, parce qu'alors, en dehors des médicaments,
18:00 quelles sont les techniques aujourd'hui ?
18:01 Donc, vous parlez du ballon gastrique, c'est ça ?
18:03 On gonfle un petit ballon dans l'estomac pour réduire la taille de l'estomac ?
18:06 Exactement ça. Il y a des techniques non-invasives et des techniques invasives.
18:09 Techniques chirurgicales, il y a des techniques non-invasives.
18:12 Moins invasives, c'est les techniques endoscopiques,
18:14 ce qu'on appelle l'endoslive, et le ballon intra-gastrique.
18:16 Et on est toujours basé, et c'est ce que vous disiez tout à l'heure,
18:19 sur la restriction du bol alimentaire, donc la restriction calorique.
18:21 C'est ça le principe de cette chirurgie et de ces traitements endoscopiques ou du ballon.
18:26 Et sur la chirurgie, on a deux grandes catégories,
18:28 c'est la chirurgie restrictive et la chirurgie mixte, mal absorptive ou restrictive.
18:32 On a l'anogastrique, bien connu, on a le bypass,
18:37 c'est entre les deux une espèce d'ovni qui est la slive gastrectomique.
18:41 On enlève une partie de l'estomac.
18:43 Exactement, et effectivement, c'est une technique chirurgicale,
18:45 effectivement, où on va enlever quasiment les deux tiers de l'estomac,
18:49 de façon totalement définitive, et qui apporte des résultats aujourd'hui
18:54 qui sont un petit peu inférieurs au gastrique bypass,
18:56 qui était la technique gold standard pendant des années,
18:58 mais néanmoins qui entraîne des résultats très intéressants,
19:00 puisqu'on a des pertes d'excès de poids, on parle en perte d'excès de poids,
19:02 c'est un peu compliqué, mais on calcule l'excès de poids des personnes
19:06 et on peut estimer leur perte d'excès de poids.
19:08 On a des pertes d'excès de poids avec la slive qui est de l'ordre de 55%.
19:11 Le bypass c'est au-delà.
19:13 Le bypass, quel est le principe ?
19:15 C'est une chirurgie qui associe à la fois une restriction du bol alimentaire
19:17 par la diminution de la taille de l'estomac et une dérivation de l'intestin.
19:20 Ah oui, on fait dériver l'intestin d'un corps ?
19:22 C'est ça, on dérive, on empêche la bile de se mélanger au bol alimentaire,
19:25 il n'y a pas d'absorption, le principe est là.
19:28 C'est de diminuer l'absorption du bol alimentaire.
19:30 On restreint le bol alimentaire, la restriction calorique,
19:32 encore une fois, au centre du problème, et ça c'est l'élément fondamental,
19:37 et en plus de ça, on associe une malabsorption.
19:41 Est-ce que ce sont des pratiques que l'on peut faire chez les adolescents ?
19:45 Oui, tout à fait.
19:47 L'AHS a donné des recommandations en 2016, on peut commencer dès 15 ans.
19:53 À faire, et nous, à l'hôpital Trousseau, on fait essentiellement du bypass,
19:57 on a fait une ou deux slives, et on a abandonné l'anneau,
20:02 comme ça a été fait chez l'adulte, sauf cas exceptionnel.
20:06 En plus des effets décrits par mon confrère, il y a aussi une inhibition de l'appétit
20:13 qui est assez impressionnante, et qui passe notamment par les hormones de l'appétit,
20:18 comme l'analogue de GLP1, et ils n'ont absolument plus faim après.
20:23 C'est le principe d'action des médicaments, d'ailleurs, dont on parlait.
20:26 Les patients disent "je n'ai plus faim, c'est incroyable, je n'ai plus envie de manger".
20:31 Le problème avec la chirurgie, c'est qu'on ne traite pas la cause, malheureusement,
20:35 et qu'une reprise de poids est possible.
20:37 Nous sommes allées rencontrer des patients qui ont été soignés à la clinique Jules Verne de Nantes.
20:41 Alors un an plus tard, où en sont-ils ? C'est un reportage de Florane Parfait.
20:45 Petite, j'ai été costaud déjà, et puis des régimes et des régimes, donc effet yo-yo.
21:00 J'ai pu monter à un poids de 110 kg, et aujourd'hui je suis à 65 kg.
21:05 Je commence à stabiliser, donc je suis contente.
21:09 On ne se voit pas, je pense, grossir.
21:11 Moi j'ai fait une sleeve, ça consiste à couper une partie de l'estomac.
21:14 Le plus compliqué, c'est réapprendre à manger, parce que forcément on fait un rééquilibrage alimentaire.
21:20 Les quantités, parce que du coup on a l'estomac d'un bébé.
21:23 L'obésité, d'abord c'est une maladie chronique, qui est reconnue par l'OMS depuis de nombreuses années.
21:29 Ces patients-là, ils ont un tissu graisseux qui est inflammatoire,
21:33 et qui a des capacités à stocker plus que chez des patients qui ne sont pas obèses.
21:37 Depuis aujourd'hui, je peux dire que j'ai perdu 42 kg.
21:39 C'est magique, en ayant quand même une petite arrière-pensée, il faut faire attention quand même.
21:44 Quand on se fait opérer de chirurgie bariatrique, 5 ans, 10 ans après, on meurt moins de cancer et de maladies cardiovasculaires.
21:51 Et donc c'est là-dessus que la Sécurité Sociale dit,
21:54 ça vaut le coup vraiment de prendre en charge ces patients, parce qu'on améliore leur santé.
22:00 Et puis, accessoirement quand même, et ça c'est très important, on améliore leur qualité de vie.
22:03 Avec le recul, je me dis que j'aurais dû le faire bien avant, parce que c'est pas facile d'être obèse.
22:09 On souffre beaucoup.
22:11 J'étais opérée il y a juste un an, et là j'ai perdu 39 kg en plus.
22:16 Donc j'en suis à presque 70 kg en moins.
22:20 C'est vraiment une renaissance, j'ai vraiment l'impression d'être un phénix.
22:23 Voilà, une renaissance.
22:25 Mais quels sont les risques de ce type de chirurgie ?
22:28 Est-ce qu'il y a des risques post-opératoires qui sont un petit peu pénibles ?
22:32 Les risques opératoires ne sont pas nuls, effectivement.
22:34 Même si le taux des complications de la chirurgie bariatrique en 10 ans a nettement diminué,
22:38 on a 0,1% de gens qui peuvent avoir des suites extrêmement compliquées, voire décéder de ça.
22:44 Donc ça c'est une réalité.
22:45 On opère des femmes jeunes, des mamans, qui ont des enfants,
22:48 donc on a une responsabilité importante.
22:50 Elles viennent pour maigrir.
22:52 Donc on opère vraiment des malades extrêmement bilentés.
22:56 Et ça c'est une réalité.
22:59 Donc aujourd'hui, la chirurgie reste pas dangereuse,
23:02 mais néanmoins il faut garder à l'esprit ça.
23:04 Après les risques sont les risques à long terme, et ça c'est fondamental.
23:06 C'est que ces gens sont parfois déperdus de vue, voire souvent déperdus de vue.
23:09 Oui, parce qu'une fois qu'ils ont perdu tout leur kilo, hop, parfois vous n'allez pas les revoir.
23:13 Et le risque c'est qu'ils reprennent ces kilos, mais il y a surtout des carences.
23:15 Et c'est surtout l'intérêt des carences.
23:16 Quand on parle pas des carences en vitamine, en minéraux.
23:18 Les carences sont extrêmement graves, et parfois irréversibles.
23:22 Comme par exemple ?
23:24 Les carences en vitamine D, donc...
23:27 Donc tu vas avoir des problèmes de perte de cheveux, de...
23:30 Des troubles neurologiques.
23:31 Des troubles neurologiques, bien sûr.
23:32 Irréversibles.
23:33 Irréversibles.
23:34 Irréversibles, oui.
23:35 Et la problématique c'est que, autant les bypass sont extrêmement coachés,
23:39 et ils ont tellement dans la tête qu'ils ont des carences liées à la malabsorption,
23:42 autant le risque, et c'est surtout les slives, qui peuvent des fois vomir,
23:45 vomir de façon régulière, tous les deux, trois jours,
23:48 et qui vont effectivement penser que la slive, il y a moins de malabsorption,
23:51 donc moins de carences.
23:52 Et c'est pas vrai.
23:53 La principale carence, et c'est qu'elle qu'on a pu avoir dans notre expertise,
23:57 c'était des slivés, qui effectivement, ont pas pris la mesure de la gravité des choses.
24:02 Donc, aujourd'hui et demain, notre devoir à nous,
24:04 c'est peut-être effectivement proposer aux gens des checkpoints de suivi,
24:07 où ces malades sont obligatoirement suivis, sur des réunions comme on a pu voir,
24:10 à un an, trois ans, cinq ans, en tout cas des critères qualité,
24:13 on est sûr que les malades ne sont pas perdus de vue.
24:15 Ça, c'est très difficile aujourd'hui, parce qu'au bout de deux ans,
24:18 il y a beaucoup de perdus de vue.
24:20 Il y a une équipe en France, qui est l'équipe de Lille,
24:22 qui peut se targuer de 90% de suivi à cinq ans,
24:25 parce qu'ils sont extrêmement actifs dans la démarche post-opératoire,
24:28 et ça, c'est extrêmement qualitatif.
24:29 Tous les un, trois et cinq ans, les patients sont systématiquement reconvoqués,
24:33 et ils sont harcelés.
24:34 Donc, au moins, on est sûr effectivement que ces gens-là...
24:37 - Ça doit être le cas pour tous les patients qui ont été opérés.
24:39 - Voilà, on est sûr que ces gens-là se sont engagés,
24:40 et au moins, ils ont 90%, comme je vous le dis,
24:43 de non-perdus de vue à cinq ans, ce qui est, je pense, exceptionnel.
24:46 - Bien, un grand merci à tous les deux.
24:48 C'était passionnant, en tout cas,
24:50 surtout sur toutes ces nouvelles techniques et ces médicaments,
24:54 qui pourraient être une alternative à la chirurgie, en fait.
24:56 - C'est l'avenir. - C'est l'avenir, d'accord.
24:58 - L'avenir, dans quelques décennies, l'obésité sera vaincue par les médicaments.
25:00 - C'est un message, je pense, très important à faire passer,
25:02 et porteur d'espoir pour toutes les personnes qui souffrent de cette maladie,
25:05 parce que rappelons effectivement que l'obésité,
25:08 c'est une maladie multifactorielle,
25:10 que les mesures, malheureusement, diététiques ne suffiront pas.
25:14 - N'importe qui ne peut pas devenir obèse.
25:16 - Voilà, aussi.
25:18 - Et voilà, il y avait des messages qui passaient, là.
25:21 C'est pas une fatalité, mais presque quand même,
25:25 quand on a une prédisposition.
25:26 - Et que les opérations vont faire bien attention,
25:29 dans le cas d'une slive, se faire suivre,
25:31 puisque vous le disiez, dans le cas d'un Myspace,
25:34 les gens étaient mieux formés là-dessus, en tout cas, mieux informés.
25:37 Et puis, se faire suivre, ça devrait être obligatoire,
25:42 en tout cas pour tous ces patients qui ont subi une chirurgie bariatrique.
25:45 - Et la transition enfant-adulte, adolescent-adulte,
25:47 est aussi une période difficile, pour la chirurgie.
25:50 - Oui, c'est ce que vous nous disiez tout à l'heure.
25:52 En tout cas, on peut opérer, moi, ce que je ne savais pas,
25:54 des enfants, à partir de quel âge, d'ailleurs ?
25:56 - 15 ans. - 15 ans, d'accord.
25:58 Un grand merci à tous les deux,
26:00 merci à tous ceux qui m'ont aidé à préparer cette émission,
26:02 merci à tous de nous avoir suivis,
26:03 et je vous donne rendez-vous très bientôt
26:05 pour un prochain numéro de La Santé d'abord.
26:07 D'ici là, prenez soin de vous.
26:09 [Musique]
26:30 Le groupe Vive vous a présenté La Santé d'abord,
26:33 le programme qui prend soin de vous.
26:35 Groupe Vive, entrepreneurs du mieux vivre.

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