Championnat d’Afrique de breakdance : des battles pour une place aux JO 2024
La Fédération royale marocaine des sports aérobics, fitness, Hip Hop et disciplines assimilées organise, les 12 et 13 mai au Théâtre Mohammed V de Rabat, la « WDSF Breaking Continental Championships Africa ». Cette première compétition africaine de breakdance, lanceée sous l’égide de la World Danse Sport Federation, est qualificative directement aux Jeux olympiques Paris 2024.
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00:00 Mesdames et messieurs, c'est Younes Taleb au micro. Bienvenue dans ce nouvel épisode de
00:11 RiadhaCast, votre rendez-vous sportif sur Menara Podcast. Et c'est parti pour le premier championnat
00:17 d'Afrique de breakdance. Cette compétition se déroule ce vendredi et samedi au Théâtre
00:23 Mohamed V de Rabat, organisé sous l'égide de la World Dance Sports Federation et les qualificatifs
00:29 directement aux Jeux Olympiques Paris 2024. Et pour faire le focus sur cet événement, j'accueille
00:34 Amine Ouaklim, responsable technique nationale de hip-hop et de breakdance. Amine, bienvenue sur
00:41 RiadhaCast. Salut tout le monde, merci pour votre invitation. C'est gentil de nous prendre parmi
00:47 vous. Avec plaisir. Alors pour commencer, déjà quelques mots par rapport à cette première
00:52 édition officielle du championnat d'Afrique de breakdance et qui est organisée au Maroc par
00:57 la Fédération Royale Marocaine des Sports Aerobiques, Fitness et Hip-Hop. Ça c'est un
01:03 rêve qu'on avait depuis plusieurs années. Il faut savoir que le Maroc est le premier pays au monde
01:11 qui a fédéré le breakdance ou le break il met non nommé. Tout le monde sait que le breakdance
01:16 est un art de la rue, underground et aucune fédération au monde ne l'a fédéré. Personne
01:22 n'a cru que ça va être une discipline sportive. Donc il y avait beaucoup de battles, une compétition
01:29 soit à l'échelon européen, asiatique, mondial. Donc comme j'ai dit, la fédération a fédéré ce sport
01:37 depuis 2007 exactement. Donc c'est la première fédération au monde qui a inclus la discipline
01:43 parmi ses disciplines. Et depuis, elle a organisé des champions du Maroc, des Coupes du Trône et
01:49 aussi elle a essayé de faire une équipe nationale. On a fait une équipe nationale en 2010, on a
01:55 participé à un championnat du monde en Allemagne. Notre histoire avec le breakdance est très ancienne.
02:00 Voilà donc pour nous ça n'a pas été nouveau de travailler avec le breakdance en tant que
02:06 discipline sportive. Maintenant parlons du championnat d'Afrique. Nous avons organisé
02:10 avec une boisson énergétique des califs africains, des califs médélès. On a eu un bébé qui est le
02:17 champion du monde de breakdance en 2018, Lilzou Fouad Mbele, c'est notre bébé qui était champion
02:24 du Maroc plusieurs fois, champion d'Afrique, champion Médelès et après champion du monde.
02:29 Donc le CV de la fédération avec ce sport, il est ancien. On a travaillé le terrain, on a réuni
02:36 les b-boys parce que jusqu'à maintenant, un peu partout dans le monde, le plus grand problème,
02:40 même en France, le plus grand problème c'est réunir les b-boys, les b-girls, les danseurs,
02:45 les athlètes maintenant qui pratiquent ce sport ou cet art sportif. Donc on a travaillé sur le
02:52 côté social, le côté sportif, événementiel. Nous avons fédéré plusieurs événements au Maroc,
02:59 organisé plusieurs événements au Maroc depuis des années. Maintenant c'est le fruit, je veux dire
03:04 que c'est le fruit et c'est l'aboutissement d'un rêve. Pour parler de ça, ça va prendre beaucoup
03:09 beaucoup beaucoup de temps. Pour nous maintenant, c'est réalisé. Next step, comme on dit,
03:16 c'est le résultat. Parce que bien sûr, on a eu un champion du monde en 2018, mais ce n'était pas
03:21 officiel puisque ce n'était pas inclus dans les fédérations et tout ça, personne n'en parlait.
03:25 Mais maintenant c'est officiel, donc on n'a pas le droit à l'erreur et on doit taper fort.
03:29 Pour ce championnat d'Afrique au Maroc, les organisateurs s'attendaient à la participation
03:36 de 120 b-boys et b-girls, mais finalement il y a eu quelques 70 participants. 70 pour une
03:43 douzaine de pays. Comment expliquez-vous ceci ? C'est normal. Le plus grand problème dans les
03:50 autres pays, c'est qu'ils sont en train d'essayer d'inclure le breakdance dans les fédérations
03:56 sportives. Et nous, ça nous a pris plusieurs plusieurs années. Maintenant, les autres pays,
04:02 on peut les comprendre, ils ont plusieurs problèmes. Les ministères ne comprennent pas ça,
04:07 il n'y a pas de financement, donc ils ont beaucoup de problèmes. Il y a une très grande envie de
04:11 participer, mais il y a des petits problèmes qui peuvent nuire à ça, comme les billets d'avion,
04:17 le sponsoring, etc. Mais ça, c'est une étape que nous, on a passé depuis des années. 2007, 2008,
04:24 2009, 2010, 2011, 2012, tout ça s'est passé maintenant. On est en train de travailler sur
04:30 la perfection du mouvement. Et qu'en est-il donc de la préparation des breakdancers marocains pour
04:35 ce grand rendez-vous ? C'est une stratégie construite depuis plusieurs années. C'est
04:41 construit en équipe nationale. Notre première équipe nationale officielle, c'était en 2019,
04:47 et nous avons eu notre champion calyciste, qui est Younes Mofar. Et je suis allé avec lui,
04:52 avec un autre champion de Agadir. Et on a participé au championnat du monde,
04:56 premier championnat du monde officiel de la WDCF en Chine. Et dès la première participation,
05:03 nous avons eu la 16e place de Younes Mofar et la 50e place de l'autre gars de Agadir. Donc,
05:11 c'était notre première participation. Après, bien sûr, il y a eu le corona. Malheureusement,
05:15 tout le monde a cassé. On aurait pu faire mieux si le monde ne s'est pas mis en pause en 2020-2021.
05:23 Mais là, maintenant, en 2022, on a participé encore une fois au championnat du monde à Séoul,
05:29 avec encore une fille cette fois. La première participation d'une digger marocaine au
05:34 championnat du monde. Et on a eu une très bonne place. Donc, maintenant, nous avons des gars qui
05:38 sont placés au classement international. Et voilà, après au Japon, au Brésil, et ça avance. Tout ça,
05:45 c'est pour la préparation de nos athlètes pour ce championnat d'Afrique. Je reviens vers l'équipe
05:50 nationale. Le tremplin vers l'équipe nationale, c'est le championnat de Maroc, bien sûr, et le
05:54 classement national, le national ranking. Donc, nous avons une équipe nationale qui est constituée
06:00 de 16 athlètes, 11 b-boys et 5 b-girls. Nous avons fait un programme de préparation presque de deux
06:07 mois. Donc, on a fait un premier rassemblement à El Jabdida, un deuxième rassemblement à Azrou,
06:13 et un troisième rassemblement à Moulerchid. Et voilà, maintenant, ils sont là, ils sont prêts,
06:18 ils sont chauds. Mise à part quelques blessures qu'on va surmonter, c'est normal, c'est le sport
06:23 maintenant. Mais sinon, on est prêt pour cette bataille. Donc, il y a des chances pour que le
06:27 Maroc remporte les premières places dans ce championnat d'Afrique ? Oui, à Mabarechnay,
06:32 non, mais on a des chances, bien sûr, on y croit. Sur le papier, on a des chances,
06:36 mais sur le terrain, c'est autre chose. C'est surtout les blessures qui me font peur. Mais moi,
06:41 je suis trop optimiste et je vois notre participation là aux Jeux olympiques. C'est prêt,
06:49 c'est là, c'est entre nos mains. On ne doit pas la rater et on a les moyens. Ce n'est pas une
06:54 question qu'on rêve, on ne rêve plus. On a les pieds sur terre. Techniquement parlant,
06:59 on a les moyens de remporter ce championnat d'Afrique, sauf si Allah y a les blessures. La
07:05 seule chose qui peut ruiner notre rêve, c'est les blessures. Mais sinon, techniquement parlant,
07:10 le niveau, le level, tout ça, on est beaucoup plus loin que les autres.
07:14 En tout cas, on vous souhaite bon courage et bonne chance. Parlons maintenant de la
07:19 pratique de breakdance. Comment elle se porte au Maroc ?
07:22 Alhamdoulilah. La pratique de breakdance au Maroc se porte bien, bien sûr, avec l'aide et l'appui
07:30 de la Fédération Royale Marocaine des Sports et des Walks. C'est un système pop et discipliné
07:34 assimilé, son programme est riche. Sans oublier les associations qui organisent des événements,
07:39 il y a l'association Esports Jeunes Maroc, Amiknes qui organise le plus grand festival d'art et
07:43 culture urbaine et Amiknes en septembre, le festival international de culture urbaine,
07:47 le FMUD, depuis des années, depuis 2005. Cette année, ça va être la 18e édition. Il y a sur
07:53 Oujda, il y a le festival Cercle de Oujda, il y a sur Khouribga, sur Casablanca, n'en parlons pas,
08:00 il y a plusieurs événements qui sont organisés, des associations qui travaillent, il y a des
08:04 associations étrangères qui font, en partenariat avec des associations marocaines, des événements
08:08 qualificatifs pour des battles à l'étranger. Il y a un très grand mouvement en breakdance et en hip-hop
08:13 au Maroc. Bien sûr, il ne faut pas oublier que c'était encore mieux, plus riche avant les années
08:19 entre 2005 et 2011. Après, il y a eu une pause, une très grande pause causée par des danseurs qui
08:27 ont quitté le pays pour travailler soit en Turquie, soit en Europe, dans des compagnies. Les compagnies
08:32 étrangères ont cuisé l'effectif d'artistes et d'athlètes marocains, mais maintenant ça régénère,
08:38 ça revient. On est en train de sauver la mise comme on dit. En général, la situation est meilleure
08:45 qu'en Afrique, c'est la meilleure situation en Afrique. Alors, en parallèle du championnat d'Afrique
08:50 de breakdance, il y a l'organisation de plusieurs manifestations culturelles et sportives. Ça rentre
08:55 dans le cadre du festival Breakdance at Rabat for Africa qui se tient du 3 au 13 mai courant.
09:01 Si vous pouvez nous en dire plus sur cet événement. Écoutez, sur Rabat for Africa, il y a plusieurs
09:07 activités parallèles, à part le championnat d'Afrique qui se déroule au Théâtre Mohamed V à Rabat,
09:13 il y a le Quai des Artistes. Le Quai des Artistes, c'est comme un petit souk d'art urbain. C'est des
09:19 ateliers sur la rive de Bourg-Lague. C'est des ateliers d'art urbain, le beatbox, le DJing,
09:26 le slam, le breakdance, le hip-hop, le graffiti aussi. Donc, il y a des spectacles de danse,
09:33 des street shows, c'est des danses de rue. Donc, il y a plusieurs artistes et spécialistes qui veillent
09:40 au bon déroulement de ce programme-là. Donc, ça, c'est sur le Quai des Artistes. Ça commence à 16
09:45 heures, ça finit à 20h30, 21h. Après, bien sûr, il y a des séminaires. Il y a un séminaire
09:50 international, le sujet du dialogue, la culture hip-hop, le breakdance, une ambition pour l'Afrique.
09:55 C'était le 11 mai. Donc, voilà, c'est un programme qui est riche, mais pour nous, là, surtout,
10:02 c'est le championnat d'Afrique qui compte. Ça, c'est pour montrer aux gens que le hip-hop existe,
10:07 que le hip-hop, ce n'est pas que la danse, la culture hip-hop, c'est plusieurs arts.
10:11 Le Mareli est amoureux de Mawahib. Vous comprenez, donc il faut simplement donner aux jeunes un
10:17 endroit où les possibilités de s'exprimer. Et je parle des cultures et des arts urbains,
10:23 les five elements. Et voilà, donc les Marocains sont là. Et si je peux me permettre,
10:29 maintenant, les responsables doivent y être aussi pour aller de l'avant avec Belbel Beladel,
10:35 inshallah, culturement parlons. Aminou Akrim, merci d'avoir été parmi nous sur LiadaCast et
10:41 d'avoir répondu à nos questions. Merci à vous. C'est la fin de ce numéro de LiadaCast. Merci
10:47 de l'avoir suivi. Je vous donne rendez-vous très bientôt pour un nouvel épisode. Sur ce,
10:51 portez-vous bien.
10:53 [Musique]