Guerre en Ukraine : «Poutine a fait des choix désastreux pour la Russie», estime Jean-Louis Bourlanges

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00:00 militaires et puis aspect évidemment géopolitique Jean-Louis Bourlange dans une interview accordée au journal l'Opinion. Emmanuel Macron
00:05 affirme que la Russie ne doit pas gagner la guerre et qu'elle a déjà perdu géopolitiquement. C'est votre avis ?
00:11 - Écoutez oui c'est tout à fait, c'est tout à fait non seulement mon avis, je crois que c'est une opinion assez répandue parmi
00:18 les experts et les responsables politiques.
00:20 Poutine a fait des choix qui sont absolument désastreux
00:24 pour la Russie et le président, le président de la république montre très bien
00:29 que en réalité le seul bénéficiaire de tout ça c'est la Chine, ce qui d'ailleurs est préoccupant.
00:35 Moi je vois, je discute beaucoup avec
00:38 des représentants de l'Asie centrale tous les temps ou
00:42 même l'Azerbaïdjan, l'Arménie, enfin tout, bon ce qu'on voit la géorgie,
00:47 ce qu'on voit c'est la présence accrue de la Chine sur cette partie du monde.
00:54 Kissinger disait
00:57 que
00:58 l'effondrement de la Russie ça serait une sorte de gigantesque
01:02 effondrement de la Yougoslavie avec tous les inconvénients qui s'y attachent. Donc là véritablement
01:08 Poutine a
01:10 très très gravement
01:12 desservi les intérêts de son pays. - La Russie aurait donc perdu géopolitiquement mais
01:17 c'est l'Occident qui est engagé, Jean-Louis Bourlange, aux côtés de l'Ukraine, pas le monde entier, il y a beaucoup d'autres pays qui sont neutres et
01:24 veulent le rester, pourquoi est-ce qu'on en parle si peu ?
01:26 - Ils sont, ben ils sont, ils sont, ben ils sont neutres, mais qu'est-ce que vous voulez, nous on va pas,
01:29 quelle que soit la sympathie que nous ayons pour nos amis de Taïwan, on va pas envoyer des troupes si les Chinois
01:36 occupent Taïwan, pourquoi voulez-vous que
01:38 il se passe des,
01:41 que les Africains, les Indiens, etc. se sentent
01:44 directement concernés, ils ont leurs problèmes,
01:46 nous essayons de les aider à les régler quand nous le pouvons et nous avons une solidarité.
01:52 Taïwan est un bon exemple, le représentant de Taïwan à Paris disait écoutez, moi j'attends pas de monsieur Macron qu'il soit
01:58 derrière Taïwan,
02:01 je sais qu'il a de la solidarité pour le maintien de la liberté dans cette île et de même je suis extrêmement favorable à l'Ukraine,
02:08 mais c'est pas de l'aide de Taïwan que
02:10 que le
02:13 salut de l'Ukraine viendra, donc nous sommes les premiers concernés, nous nous engageons fortement,
02:20 insuffisamment, les Etats-Unis, insuffisamment, insuffisamment par rapport aux Etats-Unis, je veux dire que ce que je veux dire c'est que nous sommes,
02:27 nous faisons tout ce qu'il faut, tout ce que nous pouvons, mais nous voyons bien que
02:31 - Le "nous" est européen ou français d'abord ?
02:34 - Oui, le "nous" est européen, que les Européens, c'est pas un tigre du Bengal les Européens,
02:38 c'est plutôt un chat domestique qui découvre la vie sauvage, c'est pas tout à fait la même chose et on voit que l'essentiel...
02:44 - Mais par rapport au lion américain, que peut-on faire ? C'est quand même le roi de la jungle géopolitique.
02:48 - En faire plus et c'est sur la longue durée.
02:50 - Plus, sur les volants, je peux que faire de plus.
02:52 - Il s'agit pas d'envoyer plus de chars, plus de choses, on fait le travail, mais il s'agit de ce que les Européens se dotent d'une capacité d'action militaire
03:02 beaucoup plus forte que celle, disons, depuis la guerre.
03:06 - L'Allemagne fournit là, il y a quelques jours, c'est un plan assez inédit par rapport à l'Ukraine,
03:11 et il faut dire que l'Allemagne traînait un petit peu des pieds, est-ce que vous y voyez toujours une timidité européenne par rapport à l'Ukraine ?
03:18 - Je ne parle pas de timidité, je crois que le problème c'est le logiciel européen.
03:23 On a bâti l'Europe pour la paix, on a bâti l'Europe pour éliminer la guerre, on a bâti l'Europe pour que les peuples s'entendent,
03:29 on a bâti l'Europe pour que l'Europe soit exemplaire...
03:31 - C'est une belle illusion quand on voit la guerre aujourd'hui.
03:34 - Le président de la République a parlé de naïveté à un moment, et il a raison.
03:38 Alors, nous autres Français, nous sommes sans doute les moins naïfs,
03:41 et personnellement, depuis toujours, je suis comme vous savez, un ardent favorable à l'Union Européenne,
03:48 et j'ai toujours dit que ce qui avait été manqué après Maastricht, c'est pas la monnaie unique, c'est pas ça,
03:55 ce qui avait été manqué, c'est le passage à l'Europe-puissance, à la politique étrangère commune, à la politique de défense commune.
04:02 - Jean-Yves Bourlange, sous le parapluie ?
04:03 - Comment ?
04:04 - Sous le parapluie, qui ? Américains ?
04:06 - Mais il y a notre parapluie, je suis désolé, la dissuasion...
04:10 - Beaucoup de pays européens préfèrent le parapluie américain.
04:13 - Non mais il s'agit d'abord de protéger nous. La force de dissuasion, c'est d'abord la protection du territoire français,
04:20 et on voit quand même dans cette guerre à quel point le fait de disposer de l'arme nucléaire,
04:25 évidemment nous n'avons pas du tout des moyens comparables à ceux des Russes,
04:28 mais le fait même de disposer de l'arme nucléaire est un élément central de la sécurité.
04:33 Alors maintenant, sur la protection de l'Europe, on voit bien que l'OTAN, qui était sans doute le président, a eu tort de parler de...
04:43 - Mort cérébrale ?
04:44 - Il aurait peut-être été préférable de parler de coma, parce que le coma on en sort, et on en est sortis à l'occasion de l'Ukraine, à l'occasion de la guerre d'Ukraine,
04:53 et on voit bien qu'il y a une solidarité organisée des Européens face à des menaces russes,
04:59 et on voit bien que compte tenu des engagements américains dans le Pacifique qui vont aller croissant,
05:05 la relève de l'effort de guerre des Américains par les Européens, c'est une exigence pour les 15 prochaines années.
05:13 - Le discours du président français a évolué, et sans doute de votre point de vue dans le bon sens,
05:18 rappelons qu'Emmanuel Macron avait dit qu'il ne fallait pas humilier la Russie, ce temps-là il est fini,
05:22 nous ne sommes plus aujourd'hui avec ces mots quand on lit l'interview du président.
05:26 - C'est une formule que je n'ai jamais comprise, parce que je crois que la Russie s'est humiliée toute seule.
05:31 Je veux dire, qu'est-ce qui est humiliant ? C'est d'avoir une armée qui fonctionne comme l'armée russe.
05:35 C'est la résistance ukrainienne, elle a fait son travail, et le problème c'est simplement le moment venu que les Russes acceptent de reconnaître leur erreur,
05:46 ça serait évidemment plus facile pour quelqu'un qui ne serait pas Vladimir Poutine de le faire,
05:51 mais c'est pas à nous d'organiser la succession en Russie.
05:54 - Jusqu'où faut-il suivre Zelensky ? Le président ukrainien aurait eu, je le mets vraiment au conditionnel,
06:00 l'intention de mener des attaques à l'intérieur de la Russie, selon le Washington Post,
06:04 au cours de réunions il aurait proposé d'envahir des villages frontaliers, ou de frapper directement le sol russe,
06:09 alors ce sont des révélations du renseignement américain, tout de suite démenties par Zelensky,
06:14 ce serait inquiétant de telle velléité ?
06:16 - Écoutez, on peut comprendre la tentation, voilà un peuple qui est agressé à partir d'un voisin,
06:22 on lui dit "vous avez le droit de vous battre sur votre territoire, de devoir tuer vos concitoyens,
06:27 mais vous n'avez pas le droit de mettre le pied chez l'agresseur".
06:31 C'est un peu agaçant.
06:32 Bon, maintenant, la sagesse, on la connaît, la sagesse c'est qu'il faut éviter que cette guerre déborde,
06:38 que cette guerre qui est une guerre terrible dégénère en conflit mondial.
06:42 Les américains y veillent, et je crois que la gestion de toute cette affaire par l'administration américaine
06:48 est assez remarquable, heureusement qu'on a Biden et pas Trump, c'est une gestion cohérente, prudente
06:54 et en même temps très solidaire, et les américains veillent très très clairement
06:58 à ce qu'effectivement ces débordements ne se produisent pas,
07:01 et Zelensky le comprend parfaitement, même s'il a la tentation d'en faire un peu plus.
07:06 peu plus.

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