• l’année dernière
La France reste attractive pour les investisseurs étrangers malgré les difficultés pour obtenir un crédit avec la hausse des taux d'intérêts. Parmi les exemples d'entreprises étrangères qui a choisi la France, Siemens Gamesa s'est installé à côté du Havre pour fabriquer des éoliennes créant 800 emplois. Les explications avec le journaliste de BFM Business, Frédéric Bianchi.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Bonjour Fred. Objectif attractivité à quelques jours du sommet Shoes France
00:04 présidé par le chef de l'état. Les chiffres confirment que la France reste
00:09 en Europe la première destination pour les investisseurs étrangers.
00:13 Exactement, oui, c'est pas Shoes France, c'est pas l'agence Business France
00:16 qu'il dit, dont on pourrait penser qu'elle est un peu partielle. Non, cette fois c'est
00:19 le cabinet de conseil EY qui, comme chaque année depuis une quinzaine
00:23 d'années, fait son classement des pays européens qui attirent le plus
00:27 d'investissements étrangers. Pour la quatrième année consécutive, alors que la
00:31 France était loin dans le classement, depuis quatre ans elle est première.
00:34 Alors les investissements étrangers c'est quoi ? C'est des usines, mais pas seulement,
00:36 c'est aussi des banques, des services divers, des anthropologistiques qui
00:40 viennent de l'étranger. Donc 1259, vous le voyez à l'écran, et bien la France est
00:44 en tête en nombre de ses investissements devant le Royaume-Uni, devant
00:47 l'Allemagne, devant l'Espagne, donc c'est une bonne nouvelle.
00:51 Seconde bonne nouvelle, c'est qu'il y en a plus encore, il y en a eu plus en 2022
00:56 qu'en 2021. Ça a progressé, alors légèrement de 3%, mais chez la
01:00 plupart de nos voisins ça a reculé parce que le contexte n'est pas favorable,
01:03 parce que les taux d'intérêt sont trop élevés et que l'accès aux crédits est
01:06 difficile. En France ça continue malgré tout de progresser.
01:08 C'est quelque chose qu'on a un peu de mal à réaliser finalement.
01:10 Oui c'est normal, une usine qui ferme ça fait plus de bruit qu'une usine qui ouvre,
01:13 et pourtant il y en a pas mal qui ouvrent. Alors certes on a beaucoup parlé de cette
01:16 Gigafactory qui devrait ouvrir à Dunkerque, un investissement de plus de
01:20 5 milliards d'euros, mais derrière cet arbre il y a quand même une forêt et
01:23 elle est assez dense. Je vous ai pris quatre exemples de sites qui ont été
01:27 annoncés ou qui ont déjà ouvert en 2022. L'américain Eastman par exemple, un grand
01:32 chimiste qui va ouvrir la plus grande usine de retraitement de déchets
01:36 plastiques, ce sera à Port Saint-Jérôme en Normandie. Je peux vous citer Siemens
01:40 Gamesa qui fabrique des énormes éoliennes près du Havre. L'allemand Wepa
01:45 aussi, alors là c'est des gros rouleaux de sopalin très utiles notamment dans
01:49 l'industrie. Il est fabriqué en Pologne et en
01:52 Italie et dorénavant il les fabrique à Troyes. Donc ça c'était pour l'aspect
01:55 industriel, mais il y a aussi la finance. Depuis le Brexit, de nombreuses banques
01:58 ouvrent des succursales de plus en plus importantes à Paris et des ménages de
02:01 Londres. Et pourquoi donc ? Pourquoi toutes ces entreprises choisissent la France ?
02:05 Alors il y a un contexte très favorable. Le Brexit d'abord, on en parlait, il a
02:08 favorisé Paris au détriment de Londres pour de nombreux services financiers.
02:13 Ensuite l'argument numéro un mis en avant par les patrons qui investissent en
02:16 France, c'est la disponibilité d'énergie décarbonée. Là aussi le contexte est
02:20 favorable. L'Allemagne, on le sait, a fait le pari du gaz russe et se retrouve à
02:24 devoir produire une électricité qui est beaucoup plus dense en CO2 que nous.
02:28 Du coup les industriels disent "bon bah on va plutôt aller en France qu'en
02:31 Allemagne, on aura une électricité plus propre". Il y a aussi évidemment les
02:35 politiques pro-business mises en place depuis six ans qui sont citées par les
02:38 grands patrons internationaux à la baisse de la fiscalité sur le capital et sur les
02:42 bénéfices. Ça évidemment les entreprises étrangères elles aiment beaucoup.
02:44 Mais attention c'est pas encore la vie en rose en France. Il y a encore quelques
02:48 points noirs et ils sont assez importants. Il faut être très honnête
02:51 aussi. La France ne fait finalement que rattraper son retard après des années de
02:56 désindustrialisation mais il y a encore des efforts à faire et notamment sur le
03:00 point crucial qui est celui de l'emploi. En France effectivement il y a beaucoup
03:03 d'investissements mais chaque investissement ne crée que 33 emplois.
03:06 En Allemagne et au Royaume-Uni c'est près de deux fois plus. C'est une
03:10 soixantaine d'emplois. La France elle doit faire venir des sites plus gros, faire
03:14 venir des quartiers généraux d'entreprise. Aujourd'hui elle pêche
03:17 encore à le faire. Alors on manque toujours de compétitivité à les
03:22 salaires. Les coûts du travail restent plus élevés vous le voyez à l'écran en
03:26 France que chez nos voisins et que en moyenne dans la zone euro.
03:29 Alors il s'agit pas de baisser encore forcément beaucoup le coût du travail.
03:32 C'est simplement faire en sorte que ce coût du travail soit justifié par
03:36 une production haut de gamme à haute technologie. Donc il faut monter en gamme
03:39 pour justifier de payer nos salariés plus chers.

Recommandations