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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News.
00:00:04 Antrisme islamiste, peur et soumission à l'université.
00:00:07 La chercheuse Florence Bergeau-Blacklare, dont la conférence à la Sorbonne a été suspendue et finalement reprogrammée,
00:00:14 n'a toujours pas reçu de soutien de la ministre de l'Enseignement supérieur.
00:00:18 On a appris tout à l'heure qu'elle sera reçue par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
00:00:23 Mais tout cela reste relativement et complètement d'ailleurs incroyable, édifiant et assez atterrant pour le milieu universitaire.
00:00:30 L'avocat justement de cette chercheuse menacée est notre invité Thibaut de Montbrial en quelques instants.
00:00:36 L'Assemblée nationale qui a voté hier soir en faveur de la présence obligatoire des drapeaux français.
00:00:41 Et européens, frontons de nos mairies le drapeau européen, le drapeau de la discorde.
00:00:46 Beaucoup y ont vu l'éloge du fédéralisme, de notre souveraineté nationale piétinée. Alors qu'en pensez-vous ?
00:00:53 Et puis dans une cité proche de nombreux points de Dile, la cité Saint-Joseph à Marseille,
00:00:57 une femme de 43 ans tuée par balle, une victime collatérale très probablement d'un règlement de compte,
00:01:03 victime collatérale surtout des trafics de drogue et toujours la même impuissance.
00:01:07 Nous allons en parler, mais tout d'abord le journal. Bonjour à vous, cher Augustin.
00:01:12 Bonjour Sonia, bonjour à toutes et à tous. Une femme de 43 ans a été tuée par balle la nuit dernière à Marseille.
00:01:19 Cela s'est passé dans le quartier de la Traverse du Vieux Moulin, dans le 14e arrondissement.
00:01:23 Une cité proche d'un point de Dile, mais pour le moment aucun lien n'a pu être établi entre la victime et le trafic de stupéfiants.
00:01:32 Rudy Mana, porte-parole d'Allianz Sud, était sur notre plateau, il revient sur les faits.
00:01:38 Une nouvelle fusillade sur Marseille, une énième fusillade sur Marseille, avec une nouvelle victime,
00:01:46 une dame de 43 ans qui semblerait-il être une victime collatérale, n'aurait pas été visée au départ par les coups de feu,
00:01:54 puisque des individus se sont rendus en véhicule dans un quartier de Marseille, la Traverse des Vieux Moulins.
00:02:03 On fait feu sur une personne qui apparemment est visée, mais l'enquête le déterminera.
00:02:08 Cette dame de 43 ans a pris une balle perdue au niveau de la tête, laissant la vie quelques minutes après.
00:02:18 Et Sonia Mabrouk, vous reviendrez sur ce sujet dans quelques instants dans Midi News.
00:02:22 Emmanuel Macron affiche sa solidarité sur Twitter avec le maire de Saint-Brévin-les-Pins en Loire-Atlantique,
00:02:28 qui a décidé de démissionner. Un peu plus tôt, c'était la Première ministre qui avait trouvé très choquant l'incendie criminel de son domicile.
00:02:36 Elisabeth Borne promet de mieux protéger les élus et propose au maire démissionnaire de le rencontrer la semaine prochaine.
00:02:42 Ce dernier médecin de profession a décidé de quitter ses fonctions et de déménager suite aux nombreuses menaces
00:02:47 qu'ont entraîné l'installation dans sa commune d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile.
00:02:52 Je vous propose d'écouter Elisabeth Borne.
00:02:55 Ce qui s'est produit est très choquant et je voudrais assurer le maire de tout mon soutien.
00:03:00 On va continuer à renforcer notre action pour intervenir plus tôt, pour pouvoir soutenir les maires,
00:03:06 pour repérer leurs difficultés et mieux les accompagner.
00:03:09 Ça montre qu'il y a une montée de l'extrémisme dans notre pays et évidemment il faut qu'on soit très très vigilant sur ce sujet.
00:03:17 L'extrémisme il vaut des deux côtés et je pense qu'en apportant des bonnes réponses à nos concitoyens,
00:03:25 et c'est ce à quoi je veux m'employer ici, la main dans la main avec les élus locaux,
00:03:29 c'est comme ça qu'on évitera ces montées d'extrémisme.
00:03:33 Et le ministre de l'Éducation nationale va annoncer au recteur des académies des mesures pour renforcer la mixité sociale et scolaire à l'école.
00:03:41 Papendia y a déjà évoqué plusieurs leviers, alors la création de sections d'excellence dans les territoires défavorisés
00:03:46 ou la création de binômes de collèges proches géographiquement mais très contrastés socialement.
00:03:51 Les précisions de notre journaliste politique Gautier Lebret.
00:03:55 Papendia doit donc présenter son plan en faveur de la mixité à l'école aujourd'hui.
00:03:59 Un plan et des annonces qui vont surtout concerner l'école publique.
00:04:02 Pour l'école privée et plus particulièrement l'enseignement catholique,
00:04:05 qui représente la majeure partie de l'école privée en France sous contrat,
00:04:09 il faudra attendre le 17 mai selon les infos de la Croix.
00:04:12 C'est dans six jours qu'un accord doit être signé entre le ministre de l'Éducation nationale et les représentants de l'enseignement catholique.
00:04:19 L'idée de quota serait définitivement écartée mais l'objectif est de permettre à chaque élève dont la famille le souhaite de pouvoir intégrer l'enseignement privé.
00:04:29 Alors ça ferait deux des boursiers, ils sont seulement 10% aujourd'hui dans le privé contre 29% dans le public.
00:04:36 Les collectivités locales devront mettre la main au portefeuille pour financer le parcours scolaire de ces enfants.
00:04:42 Et puis je vous rappelle que Papendia avait déclaré au sujet de l'enseignement catholique qu'il entretenait une ségrégation scolaire.
00:04:48 Ça avait jeté pour le moins un froid entre le ministre et les représentants de l'enseignement catholique.
00:04:53 Surtout que Papendia n'est pas très soutenu par la majorité, c'est un euphémisme.
00:04:58 On le trouve trop isolé, pas assez politique, trop prudent.
00:05:02 C'est pourquoi les annonces qu'il va faire aujourd'hui seront loin d'être révolutionnaires.
00:05:07 Et tout de suite vous retrouvez au Midi News présenté par Sonia Mabrouk accompagnée de tous ses invités.
00:05:12 Merci à vous Augustin, je salue Paul Melun, bonjour à vous, Michael Sadoun, Caroline Pilas, merci de nous accompagner.
00:05:18 Avec également Maître Pierre Gentillet, bonjour, Yann Bastière, bienvenue et bonjour à vous, délégué national Unité SGP Police.
00:05:25 Maître Thibaud de Montbrial, merci de votre présence aujourd'hui et bonjour à vous.
00:05:30 Vous êtes là en particulier parce que vous êtes l'avocat de Florence Bergeau-Blacklare.
00:05:36 On a beaucoup parlé hier, je vais quand même préciser de nouveau de qui il s'agit.
00:05:40 Elle est anthropologue, elle est chercheuse au CNRS, elle est connue et reconnue pour ses travaux depuis 30 ans.
00:05:45 Elle a écrit notamment sur le frérisme, autrement dit le projet politico-religieux pour instaurer une société islamique mondiale.
00:05:52 Son livre, enquête très factuelle, c'est véritablement une enquête scientifique,
00:05:56 lui a valu des pressions et de graves menaces jusqu'à des menaces de mort.
00:06:00 Et puis elle a vu sa conférence à la Sorbonne suspendue.
00:06:03 Beaucoup y ont vu d'ailleurs une soumission, un renoncement de l'université.
00:06:08 Finalement, la conférence est reprogrammée sous la pression, semble-t-il, de la polémique.
00:06:13 Mais pendant tout ce temps, cette femme, cette chercheuse n'a pas reçu le soutien du ministre de tutelle,
00:06:20 de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, rien.
00:06:24 On va l'écouter ce matin à ce sujet sur Europe 1 et puis on en parle avec vous juste après.
00:06:29 Je n'ai pas reçu d'appel ni du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche,
00:06:35 ni du CNRS, ni de mon laboratoire.
00:06:38 Le soutien, effectivement, est assez timide, on peut le dire.
00:06:42 Assez timide, y compris de la part du CNRS.
00:06:45 Donc rien de la ministre, rien du gouvernement et aussi de votre laboratoire,
00:06:49 c'est-à-dire là où vous travaillez depuis tant d'années.
00:06:52 Alors pas tout à fait rien, puisque le ministère et le CNRS ont tweeté il y a quelques temps,
00:06:58 en ma défense, en disant que les menaces de mort, notamment, étaient inacceptables.
00:07:03 Mais en effet, pas de relation directe avec le ministère ou le CNRS,
00:07:09 en dehors du département des Affaires juridiques,
00:07:12 pour m'accorder la protection aux fonctionnaires à laquelle j'ai droit en tant que fonctionnaire.
00:07:18 Alors depuis, on a appris que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, va recevoir Florence Bergeau-Blacler.
00:07:25 Tout d'abord, Thibaud de Montbriel, mettre un point très factuel sur la protection de votre client,
00:07:31 protection par rapport à son intégrité physique, qu'en est-il ?
00:07:34 Aujourd'hui, madame Bergeau-Blacler fait l'objet d'une mesure de protection policière
00:07:39 qui a été prise par le ministre de l'Intérieur, à la suite des différentes menaces
00:07:44 pour lesquelles j'ai porté plainte en son nom et que j'ai transmise au service spécialisé,
00:07:48 au cabinet du ministre, qui a donc pris une décision éclairée sur le sujet.
00:07:52 Ce qui est dommage, c'est qu'on est en 2023 en France, et qu'un chercheur, un universitaire,
00:08:00 quelqu'un qui travaille pour le bien intellectuel commun, pour nourrir la réflexion commune dans une démocratie,
00:08:07 se retrouve dans la situation des opposants politiques aux islamistes,
00:08:12 alors que madame Bergeau-Blacler n'est pas quelqu'un, ce n'est pas une polémiste, ce n'est pas une politique,
00:08:18 et le serait-elle que ça ne changera rien au problème, mais elle ne l'est même pas.
00:08:22 Et si vous permettez, ce que je voudrais, c'est décrire, pour tous ceux qui nous regardent,
00:08:27 la mécanique qui fait qu'en 2023 en France, on en est là.
00:08:32 Parce qu'en réalité, cette affaire qui éclate et qui arrive sur les plateaux nationaux de grande écoute,
00:08:38 grâce, si j'ose dire, à la lâcheté de la Sorbonne, qui a annulé, puis a reprogrammé sous la pression,
00:08:45 comme vous le dites, mais enfin qui a commencé par annuler une conférence de madame Bergeau-Blacler,
00:08:49 cette affaire a commencé lorsque Florence Bergeau-Blacler a publié son livre "Enquête"
00:08:54 sur les réseaux des frères musulmans en France et en Europe.
00:08:57 On est dans les derniers jours du mois de janvier 2023.
00:09:00 Et ce livre, qui est un livre d'enquête, un livre factuel, un livre documenté,
00:09:07 qui n'est pas une prise de position, mais qui est un document aussi objectif que possible,
00:09:13 est immédiatement attaqué sur les réseaux sociaux par deux ou trois individus qui sont des intellectuels
00:09:20 et qui sont notoirement proches de la mouvance islamiste.
00:09:24 Il y a par exemple François Burga, qui est un ancien chercheur au CNRS,
00:09:28 qui multiplie les positions de soutien par exemple aux talibans sur internet, sur Twitter,
00:09:33 qui a pris des positions dans des conférences, c'est archi-documenté, on peut en faire des heures
00:09:38 et je suggère qu'on s'en fasse grâce les uns les autres,
00:09:41 donc qui est vraiment l'un des relais intellectuels de l'islamisme dans notre pays depuis longtemps.
00:09:45 Ancien chercheur au CNRS, ou plus exactement chercheur retraité.
00:09:48 François Burga a pris la tête d'une campagne anti-Florence Bergeau-Blacler,
00:09:55 relayée par des sbires de seconde zone, et il s'est passé ensuite exactement ce qu'il était destiné à se passer,
00:10:04 parce que ce qui arrive à Florence Bergeau-Blacler, c'est loin d'être la première fois que ça arrive.
00:10:07 La mécanique est la suivante, vous vous exprimez contre l'islamisme,
00:10:12 vous vous exprimez de façon documentée, vous êtes d'abord ciblé par les gens qui sont les relais intellectuels des islamistes.
00:10:19 Ces relais intellectuels eux-mêmes sont repris par deux catégories de population,
00:10:25 d'une part les idiots utiles, qui sont une partie des journalistes et de l'intelligentsia en France,
00:10:30 qui est beaucoup à gauche, c'est comme ça, et qui va relayer parce qu'elle va trouver scandaleux,
00:10:36 elle va tomber dans le piège de l'islamophobie, etc.
00:10:39 Et puis vous avez les excités, les trolls comme on dit sur les réseaux sociaux,
00:10:44 qui vont donner de l'ampleur, qui vont se retweeter les uns les autres,
00:10:48 ce qui fait que les messages de ces intellectuels qui ont lancé la campagne sont repris,
00:10:53 ça fait capilarité, c'est vu par des dizaines de milliers de personnes, et ça aboutit à deux choses.
00:10:59 Ça aboutit d'une part, inéluctablement, moi j'ai dit à Florence Berger-Blacker fin janvier
00:11:04 qu'elle allait recevoir des menaces de mort, elle n'en revenait pas, je lui ai dit "c'est écrit, ça va arriver".
00:11:09 C'est un problème que je connais bien.
00:11:11 Donc c'est effectivement arrivé parce que les messages sont repris, repris, repris,
00:11:17 puis un jour vous avez des excités du clavier qui disent "ah quel scandale, le prophète, machin, etc."
00:11:23 et hop, ça part en menaces.
00:11:25 - Et c'est des menaces circonstanciées.
00:11:26 - Oui, oui, j'ai déposé plainte pour elles, pour trois menaces circonstanciées,
00:11:30 et qui sont, quand on a un peu l'habitude, et les services de l'État qui travaillent sur ces sujets ont l'habitude,
00:11:35 qui sont des choses sérieuses et inquiétantes.
00:11:41 Et puis vous avez un deuxième phénomène, qui est tout aussi recherché que les menaces,
00:11:45 parce que moi ce que je dis, c'est que les gens qui lancent ces campagnes,
00:11:48 elles savent qu'elles vont aboutir à des menaces, ils le savent.
00:11:51 Le deuxième phénomène, c'est ce phénomène, la conséquence de cette lâcheté ambiante,
00:11:55 qui fait qu'une institution comme la Sorbonne, que d'autres endroits où on peut faire des conférences,
00:12:00 que certains médias vont se dire "ouh là là, c'est sulfureux, il y a une polémique,
00:12:06 on touche à l'islam, etc." en mélangeant tout, et c'est exactement ce qu'ils recherchaient.
00:12:12 Et donc on a affaire à...
00:12:13 - C'est de la soumission.
00:12:14 - Mais c'est de la soumission. C'est de la soumission, c'est de la dimitude,
00:12:17 enfin on peut appeler ça comme on veut, et c'est exactement l'objectif qui est recherché par les islamistes.
00:12:22 Les islamistes, ils ne veulent qu'une seule chose, c'est que, en assimilant la critique de l'islamisme
00:12:27 à la critique de la religion, c'est-à-dire en faisant comme si une critique politique
00:12:31 était une critique sur la religion, eh bien on ne puisse plus critiquer l'islam politique.
00:12:36 - Là vous nous décrivez une mécanique froide, une offensive, j'allais dire, consciente,
00:12:41 raisonnée, étudiée, etc. et une mâchoire qui se ferme finalement sur...
00:12:46 - Et je vais faire un parallèle très simple que chacun va comprendre,
00:12:49 c'est ce qui est arrivé à Samuel Paty.
00:12:51 Alors on n'est pas dans le même milieu, on n'est pas dans le milieu universitaire,
00:12:54 mais vous avez des messages qui sont mis sur les réseaux sociaux de la part, en l'occurrence,
00:12:58 d'un parent d'élève, et ensuite il y a la mécanique qui se déclenche.
00:13:02 Et la raison pour laquelle tout le monde est inquiet, et la raison pour laquelle c'est bien
00:13:06 que Mme Bergeau-Blackleur soit protégée, c'est qu'il peut tout à fait se concevoir
00:13:12 que de même que pour Samuel Paty, c'est un jeune de 18 ans qui est monté sur le professeur
00:13:20 et avec la suite qu'on connaît, la suite tragique qu'on connaît,
00:13:22 mais ça peut tout à fait arriver. De même que ça peut arriver à quelques autres personnes
00:13:26 qui sont engagées dans le débat public en France sur ces questions.
00:13:28 - Vous dites l'acheté de la Sorbonne, bien sûr, et derrière il y a des femmes et des hommes,
00:13:33 donc l'acheté individuel de chacun à des niveaux de responsabilité importants.
00:13:37 Moi j'ai posé la question ce matin à Florence Bergeau-Blackleur sur ses collègues au sein du CNRS.
00:13:45 C'est ce qui était arrivé, malheureusement, de manière tragique, terrible,
00:13:49 on pense à la solitude de Samuel Paty avant ce qui lui est arrivé.
00:13:52 Elle a quelques soutiens, mais la plupart lui disent "mais pourquoi tu t'engages là-dedans ?".
00:13:56 - Mais bien sûr. - Mais c'est ça qui est terrible.
00:13:59 - Mais parce que l'objectif final à long terme, et d'ailleurs elle le démontre dans son livre,
00:14:04 c'est un objectif qui est totalement documenté de conquête.
00:14:07 Donc les islamistes sont dans une logique de conquête.
00:14:10 Et les frères musulmans ont théorisé cette conquête depuis la fin de la première moitié du XXe siècle.
00:14:16 Donc pour conquérir quand on est dans un rapport du faible au fort,
00:14:20 il faut essayer de faire taire au maximum tous ceux qui sont encore dans le camp fort
00:14:25 et qui ont compris ce qui allait se passer et qui tentent de l'empêcher.
00:14:29 - On appelle des lanceurs d'alerte. - Les lanceurs d'alerte.
00:14:32 Et donc on les menace, de temps en temps on en assassine un,
00:14:35 pour en tuer un, en terroriser mille.
00:14:38 Et ce qui est terrible, c'est que ce sont des menaces,
00:14:41 c'est un tampon qui est mis sur vous et qui s'inscrit sur le temps long.
00:14:47 Je rappelle quand même que Salman Rushdie, qui a failli être assassiné
00:14:51 et qui a été grievement blessé l'été dernier aux Etats-Unis,
00:14:54 avait sur sa tête une fatwa depuis près de 30 ans.
00:14:58 Je rappelle que l'attentat contre Charlie Hebdo date du mois de janvier 2015,
00:15:02 alors que la fatwa contre Charlie Hebdo date de la mi-2006, c'est-à-dire 9 ans avant.
00:15:07 Donc on a affaire à des gens qui sont dans le temps long
00:15:10 et quand une action physique est faite contre quelqu'un qui est ciblé depuis des années,
00:15:14 ce que parfois les gens n'avaient même pas oublié,
00:15:16 c'est l'effroi qui se saisit du corps social.
00:15:18 Et c'est exactement ce qui est recherché.
00:15:20 Et du coup, on dit "ah bah ouais, on ne va pas inviter les gens qui parlent de ça"
00:15:24 ou mieux encore, on ne va pas en parler du tout.
00:15:27 On va parler aussi des médias et, on va le dire clairement, de libération,
00:15:32 parce qu'il y a eu deux pages qui ont été consacrées justement aux livres,
00:15:36 normalement de Florence Bergeau-Blackler.
00:15:38 Elle a été contactée, mais pas du tout, pour s'expliquer sur son livre.
00:15:42 Et puis la parole a été donnée à des collègues qui lui sont hostiles.
00:15:46 Média, université et là, la Sorbonne, c'est quand même, c'était le cœur,
00:15:51 enfin c'était, il faut le dire au passé maintenant,
00:15:53 de la libre-pensée, de la diversité de la pensée
00:15:56 et aujourd'hui c'est le lieu de la police de la pensée.
00:15:58 J'ai posé la question ce matin justement,
00:16:00 je lui ai demandé est-ce que dans les universités, c'est vraiment une gangrène
00:16:03 avec le sens, pour ce mot qui est très précis, de l'islamisme.
00:16:07 Écoutons sa réponse.
00:16:09 Je pense que c'est beaucoup plus grave qu'un renoncement.
00:16:12 C'est une façon finalement d'accréditer la thèse de mes contempteurs,
00:16:17 des gens qui donc m'accusent d'islamophobie ou de racisme
00:16:21 avec des propos extrêmement violents,
00:16:24 qu'ils publient dans des revues,
00:16:26 qui sont relayés par des journaux.
00:16:29 Et évidemment, ce sont des accusations extrêmement graves
00:16:33 et le fait de suspendre ma conférence,
00:16:37 c'était évidemment, quelque part, leur donner raison.
00:16:41 Comment vous réagissez les uns aux autres sur le sujet dont on a souvent parlé ?
00:16:45 Pourquoi j'insiste sur le profil de cette dame ?
00:16:48 Il faut vraiment lire le livre.
00:16:50 Il faut le lire, c'est une enquête factuelle,
00:16:52 c'est scientifique, ça montre un projet qui est décrit,
00:16:55 qui est conscient, qui est imaginé depuis des années.
00:16:58 C'est quelqu'un, vous l'avez rappelé, je le dis,
00:17:00 c'est pas une idéologue, elle n'est pas dans un projet politique,
00:17:02 quand bien même elle le serait, vous avez raison.
00:17:04 Mais voilà, quelqu'un qui travaille sur un sujet,
00:17:07 qui est une société majeure, culturelle,
00:17:10 un fait même pour certains, dirons, civilisationnel.
00:17:13 Quand on arrive là, Mikaël, ça donne ?
00:17:15 Oui, moi, ce qui me vient en tête,
00:17:17 c'est que c'est déjà trop tard pour avoir la bonne réaction,
00:17:20 puisque la seule bonne réaction, à mon sens,
00:17:22 c'est que la société entière fasse bloc contre cette idéologie,
00:17:25 parce que sinon, on risque de mettre au banc de la société
00:17:28 une personne qui a eu pour seul tort de traiter ce genre de sujet,
00:17:31 en plus d'une manière visiblement très scientifique.
00:17:34 C'est la même chose, j'ai envie de dire, dans l'éducation nationale.
00:17:36 Quand Papandia, il dit, je ne vais pas me mêler des sujets de laïcité,
00:17:39 je laisse les chefs d'établissement se mêler de ce genre de choses.
00:17:42 Il laisse ces gens-là, seuls, face à l'islamisme.
00:17:46 Donc finalement, c'est pas par manque de courage,
00:17:49 qui a envie de se faire insulter toute la journée,
00:17:51 qui a envie d'être le énième martyr de la République.
00:17:53 Ces gens-là finissent par céder devant les demandes communautaristes
00:17:59 qui sont, derrière, poussées par l'islamisme.
00:18:02 Je rappelle que dans le cas de Samuel Paty,
00:18:03 les prédicateurs ont joué un rôle important,
00:18:05 et notamment Abdel Hakim Seyfrioui, dont on a beaucoup parlé à ce moment-là.
00:18:09 Donc, il faut que la société entière fasse bloc.
00:18:12 Qu'on soit de gauche, de droite, du gauche.
00:18:14 Je crois que la majorité des Français,
00:18:15 je ne peux pas parler ainsi en leur nom,
00:18:17 mais je pense qu'elle est véritablement consciente.
00:18:19 Là, nous parlons à la fois, vous avez dit, les élites ou les élites autoproclamées,
00:18:23 si je puis dire, dans certains milieux.
00:18:25 Mais je pense qu'après tous les chocs que nous avons subis,
00:18:29 que la société française est bien consciente de tout ça.
00:18:32 Les enquêtes d'opinion le prouvent.
00:18:33 Vous prenez les enquêtes du Cévi-Pau,
00:18:35 du laboratoire d'études du Sciences Po.
00:18:36 Vous regardez l'appréciation qu'ont les Français de l'islam politique.
00:18:39 C'est sans appel.
00:18:40 On est dans des proportions, ça varie selon les sondages,
00:18:42 entre 65, 70, 75 % de Français qui sont très inquiets
00:18:45 de la place que prend l'islam politique dans nos sociétés.
00:18:48 Et je pense qu'ils ont raison.
00:18:49 Votre démonstration, elle a été limpide, limpide et terrifiante.
00:18:52 Terrifiante.
00:18:53 Parce qu'on comprend que la phrase qu'avait prononcée Erdogan dans les années 90,
00:18:56 quand il disait "les mosquées seront nos casernes et les fidèles seront nos soldats",
00:19:00 en parlant du peuple musulman en Europe,
00:19:02 eh bien ça avait une dimension prophétique.
00:19:04 Il ne s'agit pas d'amalgamer les musulmans à l'islam politique.
00:19:07 Naturellement non.
00:19:08 Mais en tout cas, la place de l'islam politique et ses ramifications,
00:19:11 comme vous l'avez très bien démontré,
00:19:13 est extrêmement prégnant dans la société.
00:19:15 Et c'est une inquiétude immense pour ce grand pays qui,
00:19:18 avec les philosophes des Lumières, avec l'humanisme,
00:19:20 avec la passion que nous avons pour les droits de l'homme,
00:19:22 pour la libre expression, pour le pluralisme.
00:19:24 Nous nous retrouvons, nous Français, parmi les premières victimes de l'Occident,
00:19:27 et tout l'Occident sera victime de ces méthodes terribles,
00:19:30 de ces fatwas, de cette délation,
00:19:32 de ces cibles posées sur des professeurs,
00:19:34 sur des intellectuels, sur des écrivains, sur des chercheurs en l'espèce.
00:19:37 Eh bien nous sommes, à mon avis,
00:19:38 et je ne veux pas être oiseau de mauvaise augure,
00:19:40 qu'aux prémices d'un cycle dont nous aurons un malfou à sortir.
00:19:43 Avec une responsabilité, vous avez cité ce chercheur retraité aujourd'hui du Sénat,
00:19:49 une responsabilité certaine, parce que pour vous il y a un continuable.
00:19:53 C'est-à-dire à partir du moment où il va commencer son travail de sape,
00:19:56 de destruction, de détricotage, du travail finalement de sa collègue,
00:20:01 il va entraîner l'effet de meute ?
00:20:03 Moi je pense qu'il ne connaît, étant un fin connaisseur de ces phénomènes
00:20:07 et de la façon dont ça réagit,
00:20:09 quand il se met à envoyer plusieurs tweets par jour
00:20:14 en prenant à partie Mme Bergeau-Blackleur,
00:20:17 François Burga ne peut pas ne pas savoir ce qu'il va enclencher derrière.
00:20:21 Je ne dis pas qu'il est à la manœuvre
00:20:22 et que c'est lui qui envoie les messages
00:20:24 ou qu'il demande aux gens de la menacer.
00:20:26 Mais je pense que les actes ont des conséquences
00:20:28 et que quand il lance cette campagne, parce que c'est lui qui la lance,
00:20:32 il ne peut ignorer ce qui va arriver derrière
00:20:34 puisque c'est ce qui arrive à chaque fois.
00:20:36 Je voudrais ajouter une chose très importante par rapport à ce qui vient d'être dit,
00:20:39 c'est que la Sorbonne, ça n'est pas anodin.
00:20:42 Pourquoi ? Il y a depuis quelques années,
00:20:45 alors c'est dans la doctrine des frères musulmans,
00:20:47 mais depuis quelques années il y a un effort particulier sur la France
00:20:51 contre les lieux d'enseignement.
00:20:53 L'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur.
00:20:56 Il y a une note du renseignement extrêmement alarmiste
00:20:59 qui a été divulguée par vos confrères du Parisien cet été, l'été dernier,
00:21:02 qui dit qu'en cette rentrée 2022,
00:21:06 il y a un effort particulier avec tout un tas de provocations,
00:21:10 le cycle provocation-victimisation qui est totalement théorisé là aussi,
00:21:13 avec notamment le voile,
00:21:15 qui est porté, cet effort est porté,
00:21:18 sur les lycées et sur l'université.
00:21:22 Donc, quand vous disiez tout à l'heure
00:21:25 que l'immense majorité des Français a conscience,
00:21:28 conscience à ce point j'en suis pas sûr,
00:21:30 mais en tout cas craint l'islam politique, c'est vrai,
00:21:33 mais si au fur et à mesure que nous construisons les élites de demain,
00:21:36 c'est-à-dire les jeunes qui ont entre 15 et 25 ans,
00:21:39 les endroits où passent, les temples du savoir dans lesquels passent ces élites,
00:21:43 ne font pas le job de dire que l'islam politique est un projet politique
00:21:48 qui porte des valeurs qui sont contraires aux valeurs de la République.
00:21:50 C'est pour ça qu'on le dit.
00:21:52 - Et de l'intérêt de noyauter les lieux de pouvoir que sont les instituts d'études politiques,
00:21:54 les universités pour les islamistes.
00:21:55 - Mais on est complètement d'accord.
00:21:56 Et c'est dans cette offensive, dans le cadre de cette offensive,
00:22:00 qu'il faut avoir à l'esprit que la décision de la Sorbonne
00:22:03 de ne pas faire intervenir Mme Berge-Blacler est particulièrement inquiétante.
00:22:07 Parce qu'on laisse la parole aux autres.
00:22:09 C'est ça le problème.
00:22:10 - Mais qui sont les autres ?
00:22:11 Alors je vais pas être caricaturale,
00:22:13 mais quand même, il y a quelque temps,
00:22:15 c'était une conférence à Bordeaux de M. Rouillant,
00:22:18 un membre d'action à la directe, responsable de la mort de l'ancien PDG Georges Besse,
00:22:26 et qui a été, malgré tous ces méfaits, accueilli.
00:22:30 Il n'a eu aucun problème ?
00:22:31 - Alors lui, il a eu droit à une déclaration extraordinaire de Mme Retailleau,
00:22:34 ministre de l'Enseignement supérieur, devant la représentation nationale,
00:22:38 qui, alors qu'elle était interpellée par un député sur cette visite lunaire,
00:22:43 il faut bien le dire,
00:22:44 a répondu en évoquant le pluralisme et la liberté d'expression.
00:22:48 - Mme Retailleau est une arme, il a peine.
00:22:51 - Que ne l'entendons-nous pas depuis deux jours parler de Mme Bergeau-Blacler ?
00:22:53 - Pas un mot sur les réseaux.
00:22:55 Mais rien du tout, mais que fait-elle ?
00:22:57 C'est même pas sa mission, c'est pas son rôle, c'est son devoir de réagir.
00:23:00 - Moi je dois à la réalité objective de dire que sur l'affaire de Mme Bergeau-Blacler,
00:23:08 Gérald Darmanin et son cabinet ont réagi avec beaucoup plus de célérité
00:23:13 et en prenant la mesure de ce qui se passait que n'importe quel autre membre du gouvernement.
00:23:17 - Il y a deux lignes à Renaissance, quelque soit.
00:23:20 Je pense que c'est pas d'aujourd'hui.
00:23:21 Il y a une ligne, disons, de la majorité de gauche...
00:23:24 - Il y a une ministre en charge de l'Enseignement supérieur et de la recherche qui, donc,
00:23:27 a décidé sur... avec de lourdes conséquences.
00:23:31 - Bien évidemment, il y a une indignation à géométrie variable
00:23:34 par une partie de l'intelligentsia mediatico-politique.
00:23:37 C'est une réalité.
00:23:38 Qui ont peur ou qui, par idéologie, une fois de plus,
00:23:41 en termes d'opportunisme électoral, ne veut rien faire, ne ferme les yeux...
00:23:45 Ferme les yeux, pardon, sur ces questions, mais aussi sur les questions liées au wauquisme.
00:23:49 On peut citer d'autres personnes en dehors de la question dramatique de l'islamisme
00:23:53 et de l'infiltration de la propagande du prosélytisme de certains envers notre culture,
00:23:58 mais le wauquisme aussi a censuré, par exemple, il y a quelques années,
00:24:03 Mme Nagasinski, M. Hollande et d'autres.
00:24:06 Donc, une fois de plus, si on ne pense pas comme une certaine gauche,
00:24:09 j'ose le dire, on le pense tous, eh bien, on est blacklisté.
00:24:13 Nous sommes des mauvais français, nous sommes des racistes, nous sommes des discriminants,
00:24:18 nous n'avons rien compris à la société progressiste actuelle.
00:24:21 Sauf que le problème n'est pas là.
00:24:23 Le problème est effectivement, dans ce cas de figure, un problème de cible.
00:24:27 Votre cliente est devenue une cible à cause des réseaux sociaux,
00:24:30 qui sont le tribunal médiatique actuellement, et c'est assez terrifiant.
00:24:34 Parce que, espérons qu'il lui arrive rien, bien évidemment,
00:24:37 mais si c'est le cas, que dirons-t-on ?
00:24:39 On va continuer, évidemment, on va continuer à en parler.
00:24:42 Vous demandez aussi quelle est la suite dans ce cas-là,
00:24:44 parce qu'elle va tenir cette conférence début juin,
00:24:47 il y a quand même un risque pour atteindre à tenir tranquillement,
00:24:51 avec tout ce tapage médiatique, il faut l'espérer.
00:24:54 Et évidemment, courte pause, et vous nous répondez à tout de suite.
00:24:57 Midi News, la suite de vos débats, mais tout d'abord un rappel de l'actualité
00:25:04 avec Augustin Donadieu, C News, les titres.
00:25:07 Des maisons d'arrêt qui débordent et un État qui tourne le regard,
00:25:13 ce sont les conclusions du rapport annuel de la contrôleur des prisons.
00:25:17 Dominique Simono dénonce l'inaction du gouvernement
00:25:20 et précise que les prisonniers doivent vivre à trois par cellule,
00:25:23 21h/24 dans moins d'un mètre carré d'espace vital par personne.
00:25:27 La situation dans les hôpitaux psychiatriques,
00:25:29 les centres de rétention administrative ou les centres éducatifs fermés
00:25:33 est jugée également alarmante.
00:25:35 La proposition de loi d'abrogation de la réforme des retraites
00:25:38 présentée par le groupe Lyot, Liberté, Indépendant, Outre-mer et Territoire,
00:25:42 sera discutée en commission le 31 mai prochain.
00:25:45 Son examen dans l'hémicycle est prévu le 8 juin.
00:25:48 Pour la Première ministre, Elisabeth Borne, il est, je cite,
00:25:51 "irresponsable de laisser croire que leur démarche permettra de revenir
00:25:54 sur la réforme des retraites".
00:25:56 Le camp présidentiel pourrait donc tout faire pour ne pas aller jusqu'au vote.
00:25:59 Ils se réuniront mardi pour décider de la stratégie à adopter.
00:26:04 Et depuis 10h, c'est la deuxième phase de vente de billets
00:26:08 pour les Jeux Olympiques 2024.
00:26:10 4 millions de personnes s'étaient inscrites au tirage au sort
00:26:13 pour espérer acheter un billet parmi le million et demi mis en vente.
00:26:16 Il sera possible d'acquérir des billets pour la cérémonie d'ouverture sur la scène,
00:26:20 de 90 à 2700 euros tout de même, mais également pour la finale de certains sports,
00:26:25 ce qui n'était pas possible lors de la première phase de vente.
00:26:29 Merci Augustin. On poursuit notre débat sur l'antrisme islamiste dans les universités
00:26:36 avec cette chercheuse au CNRS, Florence Bergeau-Blacklear.
00:26:40 On lui a posé la question ce matin aussi, parce qu'il faut tenir dans ces cas-là,
00:26:44 il ne faut pas être découragé de poursuivre ses recherches sur ce sujet.
00:26:49 Elle nous a expliqué qu'elle avait très peu d'étudiants qui continuaient justement à l'aider,
00:26:53 eux-mêmes à prospecter et à chercher sur ces sujets, parce qu'ils sont évidemment découragés.
00:26:58 Écoutons-la à son sujet à titre personnel.
00:27:01 Ça va bien. Écoutez, je reste combative, on peut dire.
00:27:08 Je suis tout à fait consciente des travaux que je mène et du contenu de mes livres,
00:27:13 que j'assume de A à Z. Mes livres ne sont pas une dénonciation, ce sont des démonstrations.
00:27:20 Mes travaux depuis 30 ans n'ont jamais fait l'objet de tel cabal.
00:27:27 Je touche, je le sais bien, à un sujet très sensible à l'intérieur de l'université,
00:27:31 puisque je parle notamment de l'infiltration, de l'antrisme fréris.
00:27:36 J'en fais la démonstration.
00:27:38 Et c'est vrai que les milieux académiques sont les premiers pour le frérisme,
00:27:43 c'est-à-dire cette forme d'islamisme adaptée à nos sociétés démocratiques libérales.
00:27:49 C'est vrai que l'université est une des premières cibles de cet antrisme frériste.
00:27:56 Depuis 30 ans, elle n'avait pas eu cela.
00:27:59 Et là, elle décrit ce qui est la réalité, une cabale.
00:28:02 Voilà quelqu'un qui travaille depuis 30 ans, qui est vraiment, comme vous l'avez dit,
00:28:05 la rigueur, tout ce qu'on peut avoir dans notre pays, j'allais dire.
00:28:09 C'est vraiment la pointe, la pyramide de la recherche qui se retrouve dans ces situations.
00:28:13 Moi, j'imagine d'autres personnalités plus fragiles, qui n'ont pas envie d'exposer leur famille,
00:28:17 qui n'ont pas envie de s'exposer eux-mêmes, qui disent "mais ça ne vaut pas le coup,
00:28:20 pourquoi tout ça pour ça, je vais faire une recherche sur autre chose,
00:28:23 et on va me dire bravo, on va peut-être même me donner un prix".
00:28:26 Je peux vous parler d'expérience.
00:28:29 Moi, ça fait des années que je suis engagé dans les différents domaines d'activité
00:28:34 qui sont les miens contre l'islamisme.
00:28:36 Et il y a tout un tas de gens dans mon entourage qui me disent
00:28:39 "mais regarde, tu vis entouré de policiers, il n'y a plus de spontanéité, etc.
00:28:44 Pourquoi ? Parce que moi, je pense qu'il y a des choses qui nous dépassent,
00:28:47 il y a des enjeux qui sont plus grands que notre personne.
00:28:50 Nous sommes une chaîne dans un maillon civilisationnel ancestral,
00:28:55 nous sommes un peuple racine gréco-latine, de tradition judéo-chrétienne,
00:29:00 et j'ai envie que ça continue après moi.
00:29:02 La Florence Bergeau Blackleur, c'est pareil, et je pense que ce sont des engagements qui nous dépassent.
00:29:06 Alors, il y a un peu de transcendance dans tout ça,
00:29:08 question que vous connaissez bien et sur laquelle vous avez écrit un beau livre.
00:29:12 Et on ne peut pas tenir sinon, parce que sinon, au quotidien, c'est extrêmement compliqué.
00:29:17 Oui, j'entends ce que vous dites, mais vous êtes d'accord que d'autres, j'allais dire,
00:29:22 dans le laboratoire, des organismes académiques, n'ont pas, peut-être, cette vision.
00:29:31 Je suis d'accord avec vous.
00:29:33 Et encore une fois, en terroriser un pour en faire taire mille,
00:29:38 et une fois de temps en temps, en tuer un pour être bien sûr que les autres restent terrorisés.
00:29:41 Yann Bassière, je vous vois, écouter Thibaud de Montbréal,
00:29:44 a dit difficile de vivre avec des policiers, c'est-à-dire d'être sous protection matin, midi, soir.
00:29:48 C'est un plaisir d'être avec les policiers.
00:29:50 C'est pour ça que je souriais, Maître.
00:29:53 Oui, c'était pour ça.
00:29:55 Je sais que c'est une plaisanterie, parce que la vie, Maître Montbréal le dit lui-même,
00:30:00 vivre sous une protection permanente, et peut-être sur des temps longs,
00:30:05 comme ça va peut-être arriver à votre cliente, c'est très compliqué.
00:30:09 Ça demande un engagement des services de la protection du ministère de l'Intérieur.
00:30:14 La réaction du ministre de l'Intérieur a été rapide, même s'il y a quelques flottements parfois.
00:30:18 Il faut vivre au milieu des policiers, certes.
00:30:21 C'est peut-être une belle chose pour mes collègues, mais non, c'est très compliqué au quotidien.
00:30:27 Ce n'est pas la normalité.
00:30:29 Ce n'est pas une vie.
00:30:30 En fait, on ne devrait jamais s'habituer à cela, parce qu'on est en train de dire,
00:30:32 fort heureusement, elle est sous protection, mais en réalité, c'est une forme de défaite.
00:30:36 Heureusement qu'il y a cette protection.
00:30:38 C'est une bulle.
00:30:39 C'est juste une bulle.
00:30:40 Oui, mais vous voyez, on est sous protection, puis on va passer à autre chose.
00:30:43 On se dit, non, mais le problème n'est pas résolu, au contraire.
00:30:46 Et moi, mon inquiétude, c'est qu'on s'habitue.
00:30:48 Est-ce qu'en France, de plus en plus de personnes sont sous protection policière ?
00:30:51 Alors, d'abord, je pense qu'on va s'y habituer, on s'y habitue déjà.
00:30:55 En réalité, il y a eu un tournant en 2015.
00:30:58 Ce n'est pas un hasard si le service de la protection, ces dernières années,
00:31:03 a procédé à de nombreux recrutements.
00:31:05 C'est-à-dire que les effectifs qui composent ce service ont été accrus,
00:31:09 parce que l'État, les services de l'État, les femmes et les hommes politiques
00:31:14 qui travaillent sur ces questions sérieusement, ont bien compris que c'est un combat
00:31:17 qui est dans le temps long et qu'il était indispensable que les gens qui sont engagés,
00:31:22 comme moi et comme d'autres, puissent le faire avec la protection de l'État.
00:31:26 Et j'en profite pour… parce que c'était une petite plaisanterie et on en a tous souri.
00:31:32 Mais d'abord, je suis peu suspect d'antipathie envers les policiers.
00:31:36 Et par ailleurs, et plus généralement, je voudrais saluer l'engagement formidable
00:31:39 qui est celui de ces fonctionnaires, parce que c'est difficile à vivre quand on est protégé,
00:31:44 mais c'est difficile aussi de partager sept jours sur sept la vie professionnelle,
00:31:49 personnelle et intime de quelqu'un qu'on accompagne.
00:31:52 Et ces policiers le font avec beaucoup de tact.
00:31:54 Je vais conclure sur ce sujet, parce que la conférence qui a été annulée,
00:31:57 elle est reprogrammée, mais jusque-là, on n'a pas les vraies raisons,
00:32:00 vous les a devinés assez facilement, de cette suspension, de cette annulation.
00:32:03 Parce que les premières raisons invoquées de sécurité…
00:32:06 Sonia, la seule vraie raison, c'est la lâcheté.
00:32:11 Vous y travaillez, vous, à la Sorbonne ?
00:32:14 Oui, je donne effectivement des cours.
00:32:15 Pour le coup, c'est un endroit, effectivement.
00:32:17 J'ai la chance effectivement de donner des cours, mais c'est vrai qu'on est inquiet.
00:32:23 Enfin, je dis "on", je veux dire effectivement, quand on voit déjà cette situation.
00:32:26 Et puis, je veux vous rappeler qu'à la Sorbonne, en novembre 2019,
00:32:29 une conférence consacrée au terrorisme avait été annulée, précisément,
00:32:33 à cause des pressions, à cause des menaces.
00:32:36 Parce que si on parle du terrorisme, on va être amené forcément à évoquer
00:32:39 le terrorisme islamiste.
00:32:40 Et qu'en France, si vous voulez, le courant religieux qui a provoqué des attentats
00:32:45 ces 10-20 dernières années, ce n'est pas des fondamentalistes catholiques
00:32:49 ou des fondamentalistes protestants ou juifs, si vous voulez.
00:32:51 Donc, quand on aborde ces sujets-là, évidemment, on le fait avec des pincettes.
00:32:55 Ça conduit parfois, malheureusement, à la marginalisation.
00:32:58 Le vrai souci, c'est qu'on a des pouvoirs publics qui ne sont pas à la hauteur.
00:33:02 Là, Mme Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur...
00:33:04 Non, ce n'est plus elle.
00:33:05 Mme Rotaillot.
00:33:06 Oui, pardon. Non, je l'avais en tête. Mme Rotaillot.
00:33:08 Mais bon, on peut faire le même plan.
00:33:10 C'est la même chose.
00:33:11 Non, mais c'est d'une transparence.
00:33:16 Sur ces sujets-là, ils sont aux abonnés absents.
00:33:20 Et on peut aussi parler, parce qu'on a évoqué, ça m'a le pâtis,
00:33:22 de l'éducation nationale.
00:33:23 M. Rotaillot, vous êtes invité. Vous voulez réagir à ce sujet.
00:33:26 À quoi servent-ils ? Que font ces gens ?
00:33:28 Ça se trouve autre chose.
00:33:29 Mais non, mais c'est là où on les attend.
00:33:31 Mais que font leur administration ? Que font les cabinets ?
00:33:34 Cette affaire, ça fait deux jours qu'elle est à la une des médias et des réseaux sociaux.
00:33:39 Que font-ils depuis deux jours ?
00:33:41 Je pense qu'ils se cachent.
00:33:42 Et d'ailleurs, le silence de la gauche et des responsables politiques de gauche là-dessus...
00:33:46 Alors, attention, pas toute la gauche.
00:33:48 Mais quand même.
00:33:50 Florence Barjo-Blackler m'a dit, elle a dit, je crois que je peux le dire,
00:33:54 j'ai reçu des soutiens de la gauche.
00:33:57 Peut-être sont-ils un peu plus timides d'un point de vue public que des soutiens de droite,
00:34:01 mais ils sont là.
00:34:02 Et puis plus partiellement, toute la gauche n'est pas d'ailleurs...
00:34:04 Je pense qu'elle lui tient à cœur de ne pas être aussi, de manière générale,
00:34:06 placée dans une scène, comment dire, politiquement, marquée politiquement.
00:34:11 Non mais il reste une gauche laïque et républicaine, heureusement.
00:34:14 Mais fort heureusement.
00:34:15 Je ne vous le fais pas dire.
00:34:16 Oui, tout à fait, il faudrait qu'elle s'exprime davantage, tout simplement, dans ces moments-là.
00:34:20 Restez encore quelques minutes avec nous, Thibault de Montbriel,
00:34:23 puisque vous êtes souvent, et je vous en remercie également sur les plateaux de CNews,
00:34:26 pour évoquer le sujet plus précis de l'insécurité.
00:34:30 Alors, souvent, malheureusement, à Marseille,
00:34:33 avec ce qui s'est passé dans une cité proche de nombreux points de deal,
00:34:36 la cité Saint-Joseph, où une femme de 43 ans a été tuée par balle,
00:34:40 victime, semble-t-il, collatérale d'un règlement de compte,
00:34:42 victime des travaux, des trafics de drogue.
00:34:45 Elle était en voiture avec deux autres personnes, dont sa fille,
00:34:48 lorsque les coups de feu ont été tirés par des individus à bord d'un autre véhicule,
00:34:51 touchés au niveau de la tête.
00:34:53 Elle a été évacuée par les secours dans un état critique.
00:34:55 Et malheureusement, elle est morte à l'hôpital Nord quelques instants plus tard.
00:34:58 On va écouter l'un de vos confrères en parler.
00:35:02 Une nouvelle fusillade sur Marseille, une énième fusillade sur Marseille,
00:35:08 avec une nouvelle victime, une dame de 43 ans,
00:35:12 qui, semblerait-il, serait une victime collatérale,
00:35:16 n'aurait pas été visée au départ par les coups de feu,
00:35:19 puisque des individus se sont rendus en véhicule dans un quartier de Marseille,
00:35:25 la traverse des Vieux Moulins.
00:35:27 On fait feu sur une personne qui apparemment est visée,
00:35:30 mais l'enquête le déterminera.
00:35:32 Et cette personne de 43 ans, cette dame de 43 ans,
00:35:36 a pris une balle perdue au niveau de la tête,
00:35:40 laissant la vie quelques minutes après.
00:35:43 C'est un sujet qui pourrait passer, malheureusement,
00:35:47 pour un fait d'hiver, mais qui n'en est plus du tout un,
00:35:51 qui ne l'a jamais été en réalité,
00:35:53 c'est plus que c'est un fait de société aujourd'hui.
00:35:55 Ces jours-ci, si.
00:35:57 Ces jours-ci, c'est un fait d'hiver.
00:35:59 On va parler d'autres communes ces 48 dernières heures.
00:36:02 Carpentras, Avignon, Valence, Marseille.
00:36:05 Certes, on est sur un périmètre où peut-être des affaires sont liées,
00:36:08 ou peut-être sur ces règlements de compte,
00:36:10 ou peut-être, mais quoi qu'il arrive, les faits sont là.
00:36:14 Les morts s'enchaînent, les services de police enquêtent.
00:36:19 Je me suis déjà exprimé sur vos plateaux,
00:36:22 et j'ai une pensée pour les collègues de la brigade criminelle,
00:36:25 de la police judiciaire de Marseille, qui sont au plus mal.
00:36:28 Au niveau effectif, des efforts vont être faits,
00:36:30 mais très à la marge.
00:36:32 Ils n'arrivent plus à suivre cet enchaînement de tueries,
00:36:36 au quotidien.
00:36:38 On peut venir, depuis le début de la semaine,
00:36:41 ça ne s'arrête pas.
00:36:43 Le Sud s'enflamme.
00:36:45 Des grandes villes comme Marseille, là c'est récurrent.
00:36:47 On pourrait être là tous les jours sur votre plateau pour en parler.
00:36:49 Des villes moyennes, Valence, Cavaillon, Carpentras, Avignon.
00:36:54 - Qui ne sont plus du tout...
00:36:56 Ont-elles été sanctuarisées ? En tout cas, elles ne sont plus du tout...
00:36:58 - Nous manquons sur ces villes moyennes, nous manquons d'effectifs.
00:37:01 Par la force des choses, au niveau de la population,
00:37:03 on ne peut pas avoir les mêmes moyens.
00:37:05 Même Marseille, où les enquêteurs sont là,
00:37:07 où les collègues sont sur la voie publique,
00:37:09 on voit des renforts de CRS.
00:37:11 Rien n'y fait.
00:37:13 Il faut faire ce constat que...
00:37:17 - D'impuissance.
00:37:19 Je ne parle pas de vous, je ne parle pas des forces de l'ordre.
00:37:21 Je pense que là, la solution, en tout cas,
00:37:25 ça ne peut être que politique, que policier ou sécuritaire.
00:37:29 Elle peut être politique, elle peut être...
00:37:33 De voir différemment, sous un biais ou un éclairage différent,
00:37:36 le trafic de stupéfiants, d'avoir des idées.
00:37:40 D'avoir des idées sur ce trafic.
00:37:42 Mais dans l'immédiat, c'est gérer l'urgence.
00:37:44 - Oui, évidemment.
00:37:46 - Assurer la sécurité des Marseillais, des Avignonnais.
00:37:50 Donc, il faut faire quelque chose.
00:37:53 Occuper la voie publique, ça, c'est un leitmotiv qui est assez répliqué.
00:37:58 - Oui, parce que l'occupation, bien sûr, vous êtes là.
00:38:00 Mais on a l'impression que de manière pérenne,
00:38:03 les territoires perdus, c'est un...
00:38:06 - On l'a déjà évoqué sur le plateau.
00:38:08 - Vous êtes entre des chocs d'occupation, si je puis dire.
00:38:10 - Mais c'est surtout qu'on est sur, j'ai osé, l'américanisation de ces villes-là.
00:38:15 Avec une guerre des gangs, puisque là, ces gangs sont...
00:38:18 Oui, des gangs sont identifiés sur la ville de Marseille.
00:38:21 On est là-dedans.
00:38:23 Mais ensuite, ces victimes collatérales...
00:38:26 Un homme de 63 ans, l'autre jour, à la terrasse d'un café.
00:38:29 Cette femme... L'enquête, encore vous.
00:38:31 - Non, bien sûr.
00:38:32 - Je ne veux pas présager, mais ce que dit mon collègue,
00:38:35 et c'est les informations qui me sont revenues, effectivement,
00:38:37 ce n'est pas une personne connue pour une implication forte.
00:38:40 - Rien, aucun signalement.
00:38:41 - Exactement, dans un trafic de stupéfiants, peut-être une relation
00:38:44 avec quelqu'un qui est impliqué.
00:38:45 - Peut-être.
00:38:46 - Mais qu'importe, il n'y a aucune raison qui peut légitimer une mort dans la rue.
00:38:50 Les images sont glaçantes, et surtout le son de...
00:38:54 Je ne vous dis pas de bêtises, ça devait être dans la Drôme à Valence l'autre soir.
00:38:58 Le son de cette Kalachnikov en pleine nuit, dans un quartier, en France.
00:39:03 Il va falloir qu'on prenne ça en compte,
00:39:06 et qu'on n'ait pas dans une banlieue de Los Angeles ou de Chicago.
00:39:09 Ce sont des villes moyennes du sud de la France.
00:39:13 - Mais pas que du sud.
00:39:14 - Pas que du sud ?
00:39:16 Je n'ose pas parler de Nantes, de Toulouse et de l'île de France.
00:39:21 Le constat, si on dézoome, c'est qu'on est en train d'avoir une facture
00:39:29 qui nous est présentée, qui est celle des 40 dernières années.
00:39:31 Donc là, il ne faut plus imputer à tel gouvernement ou à tel ministère.
00:39:35 - On n'en est plus là.
00:39:36 - On n'en est plus là.
00:39:37 Ce qui se passe, donc il faut que les gens sachent,
00:39:39 que en 10 ans, le nombre d'homicides et tentatives,
00:39:42 parce qu'il y a beaucoup de tentatives qui ne réussissent pas,
00:39:44 a doublé en France.
00:39:45 - Doublé.
00:39:46 - Doublé en 10 ans, premièrement.
00:39:47 Deuxièmement, on a donc une violence totalement désinhibée
00:39:52 de gens de plus en plus jeunes, qui sont pour tout un tas
00:39:56 de raisons beaucoup moins structurées, qui n'ont plus le minimum
00:40:00 de structure psychique, empathique, personnelle,
00:40:03 qui fait qu'on se pose la question avant de recourir à la violence.
00:40:06 Donc le recours à la violence, le seuil de recours à la violence
00:40:09 s'effondre, on y recourt de plus en plus tôt,
00:40:11 et de façon beaucoup plus intense.
00:40:13 Le nombre d'armes qui circulent est également très impressionnant,
00:40:16 ce qui fait qu'en France, il faut le savoir,
00:40:18 il y a des fusillades toutes les nuits.
00:40:19 - Toutes les nuits ?
00:40:20 - Il n'y a pas une nuit où il n'y a pas de fusillade.
00:40:22 Ou alors c'est exceptionnel.
00:40:23 Donc pas forcément avec des morts, mais des fusillades.
00:40:25 - Des tentatives ?
00:40:26 - On va avoir avec la guerre d'Ukraine un retour massif d'armement
00:40:30 qui est intercepté par les mafias.
00:40:32 C'est un des sujets majeurs de préoccupation des services
00:40:34 de renseignement, y compris d'équipements plus lourds
00:40:36 que les fusils d'assaut.
00:40:38 Et on est sur une voie qui, pour moi, et c'est extrêmement simple,
00:40:42 est une voie non pas d'américanisation,
00:40:43 mais de sud-américanisation.
00:40:45 C'est-à-dire que ce qui est en train de se mettre en place
00:40:47 tranquillement dans le pays, c'est un schéma qui pourrait
00:40:49 aboutir à la mexicaine.
00:40:52 Pour finir, deux choses.
00:40:53 - Vous répondez à ceux qui vous disent que vous êtes en train
00:40:55 de noircir le tableau.
00:40:57 - J'allais finir sur deux choses.
00:40:59 La procureure de la République de Paris, qu'on ne peut pas suspecter
00:41:02 d'être quelqu'un d'exalté, a fait une interview extrêmement courageuse
00:41:06 en fin d'année dernière dans Le Monde, qu'on ne peut pas non plus
00:41:09 suspecter d'être un organe de presse incendiel.
00:41:11 - D'accord.
00:41:13 - Elle a expliqué qu'il y avait un problème majeur qui était en train
00:41:16 d'être identifié par les services de sécurité et de justice européens,
00:41:19 c'est l'infiltration de l'Europe de l'Ouest par des mafias
00:41:22 sud-américaines, notamment dans les ports hollandais, belges,
00:41:27 et maintenant le port du Havre.
00:41:29 Et nous avons notamment le ministre de la Justice belge
00:41:32 qui a été exfiltré de chez lui en deux heures par des policiers
00:41:35 parce qu'il y avait un projet d'assassinat contre lui et sa famille
00:41:38 qui était ourdi par des trafiquants sud-américains.
00:41:40 Donc c'est ça qui est en train de venir l'Europe de l'Ouest.
00:41:43 Pourquoi ? Parce que l'autorité s'est effondrée, notamment en France,
00:41:46 puisqu'on parle de la France, encore un trois depuis 40 ans.
00:41:49 Et donc malgré la bonne volonté de tel ou tel ministre,
00:41:52 ou la bonne volonté et l'exemplaire engagement des forces de police,
00:41:56 nous sommes complètement submergés.
00:41:58 Et j'ajoute un dernier point, c'est un long débat que je peux ouvrir,
00:42:01 je peux démontrer tout ce que je dis, mais je le dis juste
00:42:03 pour le poser sur la table, c'est que l'un des facteurs
00:42:06 qui a été le catalyseur de cet effondrement, c'est l'absence
00:42:09 de maîtrise de notre politique d'immigration.
00:42:11 Parce que ce qui est en jeu, ce sont des guerres ethno-territoriales.
00:42:14 Et nous avons une délinquance qui est ethnique, qui est territoriale,
00:42:17 et nous avons importé des conflits du monde entier,
00:42:20 et ces conflits sont en train de se répercuter sur notre territoire aujourd'hui.
00:42:24 Mais alors pardonnez-moi, mais même si aujourd'hui, vous,
00:42:27 disons, ce qui est impossible, vous mettez un coup d'arrêt
00:42:30 à l'immigration, même si aujourd'hui, même sur l'insécurité,
00:42:34 vous déclarez une tolérance zéro, on dirait que la situation est déjà,
00:42:38 on est déjà submergé. Je ne dis pas que c'est terminé,
00:42:41 qu'il n'y a plus rien à faire.
00:42:42 Il faut toujours avoir l'espoir et vouloir...
00:42:46 Je vous propose la question sincèrement, j'aimerais savoir votre regard sur ce sujet.
00:42:49 Moi je pense qu'on est dans les dernières années où on a encore une chance
00:42:52 de tenter de maîtriser le phénomène.
00:42:55 Et non ?
00:42:56 Sinon notre pays partira comme le Liban.
00:42:59 Non mais c'est sûr, il faut couper les flux avant de gérer les stocks.
00:43:03 Voilà, j'emploie souvent l'image, il faut arrêter
00:43:07 de faire couler l'eau dans la baignoire avant de la vider.
00:43:10 C'est une manière moins élégante de le dire, mais vous avez raison.
00:43:14 Moi j'attire l'attention de chacun sur le fait que les renoncements
00:43:19 en matière d'immigration ou le "en même temps" en matière d'immigration
00:43:22 qui s'annonce une nouvelle fois, alors que pour le coup on a un président
00:43:25 de la République qui est là depuis plus de 6 ans, c'est une catastrophe.
00:43:29 Mais il faut même aller loin, il faut revoir les conditions d'accès
00:43:33 à la nationalité française.
00:43:34 C'est vraiment un sujet qui inclut l'Europe par la force des choses,
00:43:39 mais c'est un sujet majeur, c'est-à-dire que quand on est à se projeter
00:43:42 sur comment sera la France en 2030, etc.
00:43:44 Donc pour vous c'est une question de nombre, vous dites "ce n'est plus possible".
00:43:47 Pourquoi ? Parce que cette immigration est majoritairement culturellement...
00:43:51 Quel qu'elle soit.
00:43:52 Mais non, c'est parce que depuis 40 ans on a fait rentrer une immigration
00:43:56 qui est culturellement très différente, et que comme ça n'a été accompagné
00:44:00 d'aucune politique sérieuse d'intégration et de chiffres, etc.
00:44:05 Il n'y a pas eu de réflexion.
00:44:06 On est parti sur l'émotion et sur un accueil sans se poser la moindre question,
00:44:10 puisque sans poser c'était déjà être raciste.
00:44:12 Eh bien aujourd'hui ça nous pose des questions en matière sociale
00:44:16 avec un coût considérable, ça nous pose des questions en matière sécuritaire,
00:44:19 c'est pas la peine de s'y attarder, et ça nous pose des problèmes
00:44:22 qui est pour moi la mer de toutes les batailles, c'est un problème culturel.
00:44:25 Est-ce qu'il y a d'autres pays dans cette même situation ?
00:44:28 Oui, mais prenez le Danemark, le Danemark a réagi.
00:44:32 La Suède aujourd'hui, je vais vous dire, le point d'entrée aujourd'hui
00:44:37 des réseaux de l'État islamique en 2023, c'est la Suède et l'Allemagne.
00:44:41 Pourquoi ? On le dit dans certaines notes qui circulent,
00:44:45 parce qu'en Suède et en Allemagne, les réseaux de l'État islamique
00:44:48 qui sont en train de se reconstituer en Afghanistan
00:44:50 trouvent les relais chez la population immigrée qui est entrée en Europe
00:44:53 depuis 2015.
00:44:54 Voilà, tout ce qu'on dit depuis 10 ans est en train de se mettre en place.
00:44:57 Non, mais effectivement, et je pense que le problème se pose
00:45:00 au niveau européen maintenant, en termes de flux migratoires.
00:45:03 Et l'idéologie qui préside, moi je souscris à l'entièreté de votre analyse,
00:45:07 l'idéologie qui préside en Union européenne aujourd'hui
00:45:10 auprès des cénacles du pouvoir à Bruxelles, à Strasbourg,
00:45:13 ça n'est pas du tout l'idéologie qui consisterait à remettre des frontières.
00:45:17 Souvenez-vous les menaces de Madame von der Leyen
00:45:19 lorsque les Italiens ont eu à se prononcer pour ou contre Madame Mélanie.
00:45:22 Franchement, vous croyez que la frontière c'est la panacée ?
00:45:25 Je pense que oui, je pense qu'en tout cas.
00:45:27 Vous pensez qu'une frontière peut arrêter des gens qui risquent leur vie en mer ?
00:45:29 Il y a deux choses.
00:45:30 Un, quand les frontières sont des passoires totales
00:45:32 et qu'on demande à M. Erdogan de faire le garde-barrière
00:45:35 et d'avoir 4 millions de pauvres gens qui sont dans des situations absolument terribles,
00:45:38 et là ça ne choque pas les beaux esprits progressistes européens,
00:45:41 effectivement, là on fait les choses à l'envers.
00:45:42 Par contre, si nous on avait des frontières solides,
00:45:44 avec des hot spots pour pouvoir trier les gens
00:45:46 et voir qui est éligible à venir en Europe,
00:45:49 eu égard le droit d'asile et qui n'est pas éligible,
00:45:51 ce serait déjà, admettez-le, un peu plus logique.
00:45:53 Et ce que font les Danois, c'est la demande d'asile dans les consulats étrangers.
00:45:56 Ça aussi, qu'attend-on pour le faire ?
00:45:58 Le démarque, quel gouvernement ?
00:45:59 Social-Démocrate.
00:46:00 C'est Emmett Fredricksen qui est Premier ministre,
00:46:02 c'est une Social-Démocrate,
00:46:03 et c'est loin d'être, si vous voulez, la réincarnation sur terre de Goebbels ou d'Himmler.
00:46:06 Donc c'est ça aussi, à un moment donné c'est agaçant.
00:46:08 Merci d'être précisé avec nuance.
00:46:09 Bienvenue.
00:46:10 J'aime votre sens de la mesure.
00:46:12 La maîtrise du flux migratoire, c'est une des bases de la souveraineté d'un État.
00:46:17 Je veux dire, ça ne devrait être ni de droite ni de gauche.
00:46:19 C'est-à-dire qu'on a un État qui est extraordinairement généreux,
00:46:23 donc qui est attractif pour les gens qui sont dans des situations de grande précarité.
00:46:27 Il faut en avoir conscience,
00:46:29 donc on ne peut pas faire comme si cette attractivité allait aboutir à une vague.
00:46:34 Donc il faut la gérer.
00:46:35 Il y a quand même aussi la question, je pense, de la gestion par les maires dans chaque localité.
00:46:40 Parce qu'on observe quand même que les maires de gauche gèrent un peu moins bien le problème que les mairies de droite.
00:46:45 Non mais pardonnez-moi, surtout les sujets dont on a parlé, même l'islamisme,
00:46:49 je pense que malheureusement c'est bien partagé entre les...
00:46:52 Je ne suis pas sûr.
00:46:54 Je n'aimerais pas vivre comme ça avec une police municipale armée, avec plus de sécurité.
00:46:59 Je ne sais pas si vous êtes d'accord avec moi.
00:47:01 Il y a de complaisance partout.
00:47:03 Ce n'est pas les élus locaux qui font ce qu'ils veulent.
00:47:05 J'aurais l'air de croire...
00:47:06 Après réagir à l'augmentation de la criminalité jusqu'à il y a très très récemment...
00:47:09 Parce que M. Muldoon et M. Juppé, ils ont fait des choses mieux.
00:47:11 Oui, bah bon.
00:47:13 Moi je suis de Bordeaux, j'ai écrit un livre où j'évoque notamment Alain Juppé.
00:47:16 Très franchement, vous verrez, il n'y a beaucoup à en dire d'Alain Juppé.
00:47:19 On va libérer le maître de Montréal, je vous remercie.
00:47:21 Merci beaucoup.
00:47:22 Vous passez le bonjour à Florence Bergeau-Blacler.
00:47:25 Simplement regardez, parfois il y a des choses, on dirait que c'est vraiment vide.
00:47:29 La mer avec une toute toute toute petite cuillère, un nouvel outil pour les forces de l'ordre,
00:47:33 des drones, des drones à Nice.
00:47:35 Mais alors justement, peut-être que c'est utile de nous dire,
00:47:37 pour surveiller les trafics de drogue, ça se passe dans un quartier très particulier,
00:47:41 celui des Moulins, regardez.
00:47:43 À Nice, ces drones ont volé pour la toute première fois au-dessus du quartier des Moulins.
00:47:50 Nous avons pu visualiser les attroupements qui étaient suspects
00:47:54 et à un moment donné, quand nous avons bien compris le fonctionnement du point de deal,
00:47:59 un top a été donné aux unités sur le terrain qui sont intervenues
00:48:03 et avec l'aide du drone et du télépilote,
00:48:07 il a pu diriger les effectifs pour interpeller les individus mis en creuse.
00:48:13 Neuf personnes ont été interpellées lors de cette première opération.
00:48:17 Pour sécuriser le quartier, les policiers vont à présent se servir quotidiennement de ce nouvel outil,
00:48:23 car depuis plusieurs mois, les trafiquants de stupéfiants ont investi ces cités.
00:48:27 Les habitants en avaient marre de cette présence de délinquants, de cette occupation
00:48:32 qui a mené d'ailleurs des rivalités entre bandes qui considéraient qu'ils étaient vraiment maîtres du territoire.
00:48:40 Avec ce procédé de surveillance et de dissuasion,
00:48:43 de nombreux habitants espèrent retrouver la sérénité rapidement.
00:48:47 Je crois que ça peut être utile, il faut qu'ils arrivent à mettre fin à tout ce qui se passe.
00:48:51 Ah oui, avant c'était mieux quand même.
00:48:53 Moi, ça fait plus de 40 ans que j'habite là, je n'ai jamais vu un bordel pareil.
00:48:56 Prochainement, un autre outil complétera le dispositif,
00:48:59 des caméras lointaines de vidéosurveillance, équipées de zooms puissants
00:49:05 pour pouvoir filmer les délinquants sans se faire opérer.
00:49:09 Bien, vous nous direz dans quelques instants ce que vous en pensez,
00:49:13 c'est un outil évidemment à votre service, il ne s'agit pas de résoudre ces lourdes situations par cela.
00:49:19 Restez avec nous, une pause, nous allons parler du drapeau européen, obligatoire,
00:49:23 avec le drapeau français au fronton de nos mairies.
00:49:26 Alors qu'en pensez-vous ? Vous en posez la question.
00:49:28 Et puis vous allez voir, c'est CNews qui s'est procuré cette note
00:49:31 adressée au préfet par Gérald Darmanin sur les manifestations d'ultra-droite
00:49:37 qui vont désormais être interdites si le juge l'autorise.
00:49:42 Et c'est très intéressant de voir comment Gérald Darmanin a justement motivé,
00:49:47 motivé, justifié, justifié, cette interdiction.
00:49:51 On en parle dans quelques instants, on vous attend, à tout de suite.
00:49:57 Merci de votre fidélité, Midi News.
00:49:59 La suite, dans quelques instants, on vous parlera de l'obligation du drapeau européen au fronton de nos mairies.
00:50:03 Nous parlerons d'un note de Gérald Darmanin au préfet sur l'interdiction des manifestations d'ultra-droite.
00:50:09 Et puis ce professeur qui a brûlé les copies de Bac d'Anglais.
00:50:12 Oui, le niveau est mauvais, donc il a mis le feu.
00:50:15 On va en parler, mais tout d'abord le journal. Rebonjour à vous, cher Augustin Donadieu.
00:50:19 Rebonjour Sonia, bonjour à tous. Bruno Le Maire demande un défort aux industriels.
00:50:23 Il réunit aujourd'hui le secteur de la grande distribution à Bercy.
00:50:27 L'objectif, pousser les distributeurs et industriels à rouvrir des négociations commerciales.
00:50:31 Il demande également aux grands industriels de l'agroalimentaire de rogner sur leurs marches pour faire baisser l'inflation.
00:50:37 Si ces derniers refusent, le ministre s'est dit prêt à employer tous les instruments à disposition, y compris l'instrument fiscal.
00:50:45 Des maisons d'arrêt qui débordent et un État qui tourne le regard.
00:50:49 Ce sont les termes du rapport annuel de la contrôleur des prisons.
00:50:53 Dominique Simono dénonce l'inaction du gouvernement, y compris dans les hôpitaux psychiatriques,
00:50:57 les centres de rétention administrative ou les centres éducatifs fermés où la situation est jugée alarmante.
00:51:03 Je vous propose de l'écouter.
00:51:05 Je peux parler de l'impression générale que ça m'a donné, que ça nous donne à tous.
00:51:12 C'est une espèce d'abandon de l'État, à la fois des fonctionnaires chargés de surveiller ou de garder ces lieux et des gens qui y sont enfermés.
00:51:21 Ce n'est pas normal, ce n'est pas ça un État apaisé.
00:51:25 Et là-dessus, si l'État a le courage de s'affronter à la rue en ce qui concerne les retraites,
00:51:33 je trouve qu'il pourrait avoir le courage de s'attaquer par exemple à la surpopulation carcérale.
00:51:37 Un rassemblement de gens du Voyage qui désorganise toute une commune.
00:51:42 Ça se passe à Nevoie, près de Gien, dans le Loiret.
00:51:45 Près de 40 000 personnes sont installées sur le terrain qui leur appartient.
00:51:49 Sauf que les gens du Voyage se sont également installés sur un terrain qui ne leur appartient pas, un terrain agricole.
00:51:55 Les habitants de la commune n'en peuvent plus.
00:51:58 Écoutez justement le maire de Nevoie.
00:52:00 Les gens du Voyage viennent depuis une trentaine d'années.
00:52:03 C'est un terrain qui leur appartient.
00:52:05 Et les gens du Voyage devaient venir moins nombreux cette année.
00:52:08 Le terrain peut supporter 20 000 pèlerins et un certain nombre de caravanes.
00:52:12 Mais là, ça a dépassé tout entendement.
00:52:14 On se retrouve avec 40 000 pèlerins.
00:52:16 Ça déborde de partout et la météo n'aidera pas.
00:52:19 C'est un bourrier dans le coin.
00:52:21 C'est un débordement complet qui exaspère tout le monde.
00:52:25 La jauge annoncée par les dirigeants de l'association Vie et Lumière avait dit 18 000-20 000 personnes.
00:52:30 Ce qui est supportable et que l'on subit tous les ans et que l'on accepte bon gré mal gré.
00:52:37 Mais là 40 000, c'est impossible.
00:52:39 C'est impossible à supporter.
00:52:41 Le célébré va se moderniser.
00:52:44 L'Église lance une carte d'identité numérique pour s'assurer que les prêtres sont aptes à célébrer.
00:52:49 Confrontés à des affaires de violence sexuelle, l'Église de France numérise d'ici la fin de l'année
00:52:54 les documents d'identité professionnelle des évêques, des prêtres et des diacres
00:52:58 pour les empêcher de célébrer en cas de sanction.
00:53:01 Écoutez la réaction du père Danzillek, prêtre et chroniqueur chez Valeurs Actuelles.
00:53:06 Je crois que jusqu'alors peut-être il y avait un certain laxisme
00:53:11 dans le suivi des prêtres, des passages, etc. d'un diocèse à un autre.
00:53:16 Et sous ce regard-là, la numérisation va permettre peut-être d'affiner ce regard.
00:53:23 Je pense que tous les confrères ne voient pas ça comme un regard suspicieux à l'endroit de leur ministère de prêtres
00:53:30 mais tout simplement l'occasion d'exercer ce ministère d'une façon encore plus libre, encore plus transparente.
00:53:37 Et vous êtes sûrement à table. En tout cas le jury a été séduit par sa croûte et son odeur.
00:53:42 La meilleure baguette de Paris vient d'une boulangerie du 20e arrondissement sur 175 candidats.
00:53:48 La boulangerie Haut-Levin des Pyrénées a donc remporté le grand prix de la meilleure baguette de la capitale.
00:53:53 Un concours qui fête ses 30 ans. Tarchane Selvarara, c'est le nom du boulanger,
00:53:58 il fournira l'Élysée pendant un an et verra ses ventes multipliées par deux
00:54:03 selon le président du syndicat des boulangers.
00:54:06 Vous nous avez mis de l'eau à la bouche. Merci. Quel journal, quelle maestria. Merci encore.
00:54:12 Merci à nos invités de rester avec nous. Paul Melun, Caroline Pilas, Mickaël Sadoun, Pierre Gentillet.
00:54:18 Nous sommes également avec Yann Bastière, déléguée nationale Unité SGP et police.
00:54:22 Et on a avec plaisir notre spécialiste pour les justices. Bonjour Noémie Schultz.
00:54:26 Bonjour Sonia.
00:54:27 Dans quelques instants on va parler, ça nous intéresse beaucoup, de la note qui a été transmise par Gérald Darmanin au préfet
00:54:32 au sujet de l'interdiction des manifestations d'ultra-droite.
00:54:35 Très intéressant ce qu'il y a dans cette note. Dans quelques instants, d'abord je voudrais avoir votre avis.
00:54:40 Le drapeau européen, mais quelle histoire. Tout ça pour ça, je ne sais pas.
00:54:44 Alors est-ce que vraiment c'est une affaire aussi qui mérite toute cette polémique ?
00:54:49 Drapeau de la discorde. L'Assemblée nationale a voté hier soir en faveur de la présence obligatoire.
00:54:54 Je le précise, il y a des drapeaux français et européens. Il n'y a pas un remplacement d'un drapeau par rapport à un autre.
00:54:59 Beaucoup y ont vu l'éloge du fédéralisme. Je vous sens en chaud bouillant.
00:55:03 Notre souveraineté nationale piétinée, tout ça.
00:55:05 Oui, le drapeau européen, effectivement. Moi j'ai une patrie, c'est la France, ce n'est pas l'Union européenne.
00:55:11 Alors il y a des gens qui voudraient que l'Union européenne ce soit une grande fédération.
00:55:15 On n'en est pas encore là. Il y a encore des gens qui se battent pour la souveraineté.
00:55:18 C'est vrai que d'avoir ce drapeau là au-dessus des mairies, de toutes les mairies de France, moi ça ne me plaît pas particulièrement.
00:55:24 Surtout que ce drapeau comporte de nombreux symboles religieux.
00:55:27 Pour les gens qui font la promotion de la discipline parisienne.
00:55:31 C'est les racines judéo-chrétiennes de la France.
00:55:35 Il faut dire que le bleu fait référence à la Vierge Marie.
00:55:37 Il faut dire que les douze étoiles font référence tantôt aux douze apôtres, tantôt aux douze tribus des fils de Jacob.
00:55:43 Donc voilà, soit on assume l'identité judéo-chrétienne de l'Europe et dans ce cas-là aucun problème pour afficher ce genre de drapeau.
00:55:50 Soit il me semble que c'est purement politicien.
00:55:53 Un drapeau c'est avant tout l'expression d'une souveraineté.
00:55:56 C'est quand même un symbole, vous disiez en introduction de votre question, Sonia,
00:56:00 parce que finalement c'est si important que ça cette affaire.
00:56:02 Je l'ai bien compris et je vous connais.
00:56:06 Non mais enfin, si vous voulez, il y a quand même une question de souveraineté.
00:56:09 Et la souveraineté telle qu'elle est définie par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen,
00:56:13 le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation.
00:56:17 Ça figure dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen,
00:56:19 qui n'est pas non plus un manifeste souverainiste quelconque.
00:56:22 Il y a une concurrence de souveraineté ?
00:56:24 Eh bien oui, quand vous mettez à équidistance l'Union européenne,
00:56:27 qui n'est pas l'Europe, l'Union européenne en tant qu'institution,
00:56:29 et la France, ça pose un problème immense.
00:56:31 Parce que, que l'on se sente européen ?
00:56:33 Moi je me sens européen, je me sens occidental, je me sens plein de choses.
00:56:36 Pardonnez-moi.
00:56:37 Êtes-vous fier d'être européen ?
00:56:38 Je suis fier d'être un européen, d'être un occidental, d'être français, d'être ce que vous voulez.
00:56:42 Mais d'appartenir à l'Union européenne, non.
00:56:44 Parce que l'Union européenne depuis un certain nombre d'années…
00:56:46 Pas cette Union européenne-là.
00:56:47 Absolument.
00:56:48 Parce que depuis 1992 et la signature du traité de Maastricht,
00:56:51 un certain nombre de mauvaises décisions ont été prises.
00:56:54 Vous êtes président de souverainement, vous posez la question à…
00:56:57 Il n'y a rien à sauver.
00:56:58 Ah oui, oui, c'était un peu facile.
00:56:59 J'allais pas vous dire du bien du drapeau européen.
00:57:02 J'ai vu une unanimité, la vraie, ce qu'on a dit sur ce plateau.
00:57:05 Ma nation, moi aussi, c'est la France, donc je suis pour le drapeau français avant le drapeau européen.
00:57:10 En enfance, une fois de plus, des portes ouvertes.
00:57:13 Que l'on soit européiste convaincu ou non, il faut quand même rappeler
00:57:16 qu'on perd notre souveraineté nationale jour après jour.
00:57:19 Et là est la question et la problématique.
00:57:21 Quand vous discutez avec des agriculteurs, ils vont vous mettre en exergue
00:57:25 le cahier des charges de l'Europe, imposé par l'Europe,
00:57:30 tous les traités d'échange liés à l'Europe, et ils n'en veulent plus.
00:57:35 Donc, qu'on mette en avant notre souveraineté, oui.
00:57:38 Qu'on mette en avant la souveraineté européenne, qui n'est pas une nation,
00:57:41 je suis navrée, moi ça me pose un problème.
00:57:43 Je ne suis même pas pour suivre le tour de table, j'ai compris.
00:57:45 Non mais surtout, pourquoi est-ce qu'on le fait maintenant ?
00:57:47 C'est l'obligation du drapeau français, que ce soit pas déjà…
00:57:50 Ah bah tiens.
00:57:51 Non mais que ce soit pas fait de manière… qu'on ait besoin de rendre obligatoire
00:57:55 de visser le drapeau français.
00:57:56 Ça pourrait être une loi non écrite.
00:57:57 C'est déjà dans les usages.
00:57:59 Bah voilà, c'est un usage, c'est une tradition, je veux dire c'est normal.
00:58:03 Mais vous savez que l'Europe, pardonnez-moi, je me suis renseignée,
00:58:06 70% des pays européens ne sont pas obligés d'avoir le drapeau européen
00:58:10 justement accolé à leur drapeau national.
00:58:12 C'est quand même hallucinant.
00:58:13 Surtout qu'il y a un décalage entre la proximité et la légitimité du maire,
00:58:17 qui est un des élus les plus reconnus par la population.
00:58:19 Et le lointain du drapeau européen qui n'incarne rien du tout,
00:58:23 aucune légitimité, aucun charnel, aucun quotidien pour aucun citoyen.
00:58:26 Bah dis donc, écoutez.
00:58:28 Le ministre de l'Intérieur, Noémie Schoult, Gérald Darmanin,
00:58:31 a donc envoyé hier une circulaire dans laquelle il justifie les arrêtés
00:58:35 d'interdiction de manifestations d'ultra-droite, comme il y a eu à Paris
00:58:38 samedi dernier, par entre autres…
00:58:40 Alors voici les motifs d'interdiction, des risques de troubles matériels
00:58:46 à l'ordre public et d'incitation à la haine.
00:58:49 C'est une note que vous vous êtes procurée, que CNews s'est procurée.
00:58:53 Elle est renseignée, elle est très factuelle,
00:58:56 c'est-à-dire qu'il a donné des éléments justement pour aider les préfets.
00:58:59 Absolument. Comme il l'avait annoncé mardi dans l'hémicycle,
00:59:03 il a adressé cette circulaire à tous les préfets pour demander
00:59:06 de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter que des rassemblements
00:59:09 comme celui de la semaine dernière ne se reproduisent.
00:59:12 Vous accorderez une attention particulière aux déclarations de manifestations
00:59:15 portées par des individus issus de groupes dissous,
00:59:18 appelant à la haine contre autrui ou se revendiquant de l'action violente.
00:59:22 Ce que veut éviter le ministre, il le dit très clairement aussi,
00:59:25 les risques de troubles matériels à l'ordre public,
00:59:27 les appels à la violence contre des groupes de personnes,
00:59:29 les défilés et manifestations de personnes masquées,
00:59:32 la reconstitution de groupes dissous ou encore la négation de crimes
00:59:35 contre l'humanité. Et il donne aux préfets les outils juridiques
00:59:38 sur lesquels s'appuyer, puisque vous savez que la difficulté,
00:59:41 c'est effectivement que souvent les arrêtés sont contestés en justice.
00:59:44 Il donne les outils juridiques sur lesquels s'appuyer pour fonder ces interdictions.
00:59:47 La jurisprudence dieudonnée qui avait été utilisée pour interdire
00:59:50 les spectacles de l'humoriste, a fin, écrit Gérald Darmanin,
00:59:53 que les images vues à Paris samedi dernier ne se reproduisent en aucun cas.
00:59:57 Et dans la foulée de cette circulaire qui a été envoyée hier,
01:00:01 la préfecture de Paris a décidé d'interdire un rassemblement prévu ce dimanche.
01:00:05 L'arrêté d'interdiction est en cours d'élaboration, nous a-t-on expliqué.
01:00:09 L'objectif c'est d'interdire une manifestation en hommage à Jeanne d'Arc.
01:00:13 Elle est organisée par le mouvement royaliste Action Française.
01:00:16 Le rassemblement normalement devait se tenir dimanche,
01:00:19 de la place de l'opéra à la statue de Jeanne d'Arc, dans le premier arrondissement.
01:00:23 Cet arrêté qui pourra être contesté devant la justice par les organisateurs,
01:00:27 et ce sera donc le tribunal administratif qui tranchera en dernier recours.
01:00:30 C'est le juge, si je puis dire. Les préfets, là, ont des outils pour...
01:00:34 Voilà, l'idée c'est justement que les arrêtés qu'ils prennent
01:00:37 soient inattaquables juridiquement.
01:00:40 Ça c'est la vraie question. Alors maître, est-ce que c'est inattaquable ?
01:00:43 Ah bah si, c'est attaquable, et heureusement que c'est attaquable, pardon.
01:00:46 C'est-à-dire qu'il faut quand même rappeler l'état du droit.
01:00:48 L'état du droit c'est qu'il y a une liberté en France,
01:00:50 une liberté constitutionnelle qui a une limite, d'accord ?
01:00:52 Cette liberté c'est la liberté de manifestation.
01:00:54 On peut interdire une manifestation s'il y a un trouble à l'ordre public,
01:00:57 ou plutôt, parce que c'est a priori justement, un risque de trouble à l'ordre public.
01:01:02 Là, ça, et d'ailleurs c'est ce qui est énoncé à l'article 10
01:01:06 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, d'accord ?
01:01:09 À partir du moment où on dit que certaines opinions,
01:01:12 et j'ai vu effectivement quelques extraits de cette note qui a été diffusée aux préfets,
01:01:18 je cite l'article,
01:01:20 "les préfets devront déterminer si la manifestation présente un risque,
01:01:24 que, ouvrez les guillemets, donc des slogans ou des propos de nature
01:01:27 à mettre en cause la cohésion nationale
01:01:29 ou les principes consacrés par la Déclaration des droits de l'homme
01:01:33 et du citoyen soient exprimés."
01:01:35 Je crois bien qu'avec ce type d'argument, on va pouvoir faire dire tout et n'importe quoi.
01:01:40 Je vais vous dire une chose, à ce moment-là, on va pouvoir interdire très facilement
01:01:43 les manifestations d'extrême gauche, parce qu'attendez,
01:01:45 des propos, je m'arrête un instant, mais des propos qui sont contraires...
01:01:49 - Il y a un risque... - Attendez, des propos qui sont contraires à la...
01:01:51 Prenons au mot.
01:01:52 Des propos qui sont contraires à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
01:01:55 Vous avez un article dans cette déclaration qui nous dit
01:01:57 "la propriété est un droit inviolable et sacré".
01:02:01 Toutes les manifestations d'extrême gauche, anarchistes, communistes,
01:02:04 qui remettent en cause la propriété, doivent être donc annulées.
01:02:08 - Peut-être qu'il faudra aller vers... - Évidemment non, il ne faut pas le faire.
01:02:10 - Pourquoi non ? - Évidemment non.
01:02:11 - Mais c'est un vrai débat. - Mais parce qu'encore une fois,
01:02:12 il y a la liberté d'expression en France.
01:02:13 - Évidemment non pour vous, mais c'est un vrai débat.
01:02:14 Pourquoi ? Quand il y a des destructions de biens,
01:02:16 quand il y a un trouble à l'ordre public...
01:02:17 - Là, oui, il y a un trouble à l'ordre public.
01:02:19 Mais là, on parle de slogans.
01:02:20 Là, ce qu'on veut interdire et ce qu'on veut criminaliser, c'est une opinion.
01:02:23 - Ça va trop loin.
01:02:25 - Mais attendez, regardez.
01:02:27 Prenons la manifestation de la dernière fois.
01:02:29 Personne, enfin personne, en réalité très peu de personnes,
01:02:31 j'ai vu beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux,
01:02:33 très peu de gens en réalité savaient pourquoi il y avait cette manifestation.
01:02:36 Vous savez, celle qu'on a évoquée il y a quelques jours et qui fait tant parler.
01:02:38 C'était la mort d'un militant, la commémoration de la mort d'un militant d'extrême droite en 1994.
01:02:44 Et il ne s'agissait, a priori, que de cela.
01:02:48 Quand des propos sont tenus en public, ils sont consultables.
01:02:51 - Vous savez bien que ce n'est pas pour ça.
01:02:52 Vous savez bien que cette image a choqué, qu'il y a eu...
01:02:55 - Et que, pardonnez-moi, c'est parce que Marine Le Pen s'est exprimée de manière très ferme,
01:02:59 parce qu'il y avait deux anciens qui participaient à la manifestation,
01:03:02 et que le gouvernement a dû bouger son curseur.
01:03:05 Le gouvernement au début a dit qu'il n'y avait pas de problème.
01:03:07 Madame Elisabeth Borne a dit que c'était la démocratie.
01:03:09 - Je suis d'accord, mais vraiment, je termine.
01:03:11 Que ça nous choque, je suis d'accord, mais attendez,
01:03:13 ce n'est pas parce que quelque chose vous choque que vous devez systématiquement l'intégrer.
01:03:16 Moi, il y a beaucoup de choses qui me choquent à l'extrême gauche.
01:03:18 Je ne parle même pas uniquement des cassages, je parle des propos,
01:03:20 je parle des idées tenues, je peux parler des mouvements woke.
01:03:23 Est-ce que je vais demander systématiquement leur interdiction ?
01:03:26 Non, parce qu'il reste la liberté de manifestation.
01:03:28 - D'accord, mais la justice, dans ces cas-là, c'est compliqué,
01:03:31 parce que le juge va devoir quand même, Noemi,
01:03:34 s'exprimer sur des choses qui sont assez délicates quand même.
01:03:37 - Oui, et d'ailleurs, on peut imaginer qu'un certain nombre de ces affaires
01:03:40 vont aller devant le Conseil d'État, c'est-à-dire que les tribunaux administratifs
01:03:42 rendront des décisions, soit ils confirmeront les arrêtés d'interdiction,
01:03:46 soit ils les retoqueront, et qu'il y aura le recours derrière,
01:03:49 et ça, c'est le Conseil d'État, et vous savez, c'est du coup,
01:03:51 sans doute une nouvelle jurisprudence, le Conseil d'État.
01:03:53 Si effectivement, le Conseil d'État passe son temps à dire
01:03:56 "cet arrêté-là n'était pas légal, cet arrêté-là n'était pas légal",
01:03:58 ça sera effectivement compliqué d'interdire ces rassemblements.
01:04:01 - Moi, excusez-moi, je ne suis pas suspecté de sympathie vis-à-vis de ce mouvement.
01:04:07 La plupart d'entre eux, à mon avis, n'apprécient pas beaucoup
01:04:12 les gens qui portent des patronymes tels que le mien.
01:04:15 Ceci dit, la liste que Gérald Darmanin donne d'exemples pour les préfets,
01:04:21 pour les manifestations à interdire, est quand même un peu extensive à mon goût.
01:04:26 C'est-à-dire qu'il parle de gens qui font la promotion de la remigration.
01:04:29 Moi, je ne suis pas pour, mais ça dépend de ce qu'on fait rentrer dedans.
01:04:32 Je vous rappelle qu'Éric Zemmour, notamment, soutenait ça pendant la campagne présidentielle.
01:04:36 Il faudrait donc interdire les manifestations de soutien à Éric Zemmour.
01:04:39 Ensuite, il parle des gens qui établissent un lien entre l'immigration et la délinquance.
01:04:43 Or, qui a fait ça il y a quelques mois ? Le ministre Darmanin, qui a exactement établi ce lien.
01:04:49 À ce titre-là, il faudrait interdire peut-être les manifestations
01:04:53 qui le soutiendront un jour prochain ou une élection prochaine.
01:04:56 Je trouve que cette définition est trop extensive.
01:04:58 S'il s'agit d'interdire dans la rue les manifestations de gens qui crient
01:05:03 "mort aux Juifs" ou "mort aux musulmans", on est entièrement d'accord.
01:05:06 Ces gens-là, ils n'ont pas le droit de citer en République.
01:05:09 Je peux m'aider, Noemi, également. Les slogans avec ce qui a été dit par rapport au GUD
01:05:14 et le slogan en particulier qu'on a vu, c'est un slogan néofasciste.
01:05:17 Est-ce qu'à partir de là, ça ne tombe pas sous le coup de la loi ?
01:05:21 S'il y a un débat.
01:05:22 Et on pourrait changer les lois ?
01:05:24 Je ne comprends pas pourquoi aller chercher toutes ces arguments juridiques là.
01:05:27 Il me semble que c'est une idéologie très dément.
01:05:30 Si c'est bien celui-ci dont on parle, je pense qu'on peut le dire, c'est "Europe, jeunesse, révolution".
01:05:34 Ce qui est crié dans la rue.
01:05:36 C'est un slogan néofasciste, mais on ne va quand même pas interdire une manifestation pour ça.
01:05:41 "Mort aux Juifs", vous êtes d'accord ?
01:05:43 Il y a un risque de trouble.
01:05:45 Mais c'est des gens qui jouent sur les symboles.
01:05:48 Vous vous rendez compte ?
01:05:50 Est-ce qu'on peut défiler avec des slogans néofascistes ?
01:05:53 Eh bien non !
01:05:54 Pas dans une pari-médiate à la Grande-Bretagne, pas en France.
01:05:57 Je suis en tout à fait d'accord avec ça. Je ne suis pas d'accord avec ces idées.
01:06:01 Je vais écouter l'avis contraire.
01:06:03 Je vais répondre en tant qu'avocate.
01:06:05 Évidemment, on est dans un état de droit.
01:06:07 J'entends ce que vous dites, niveau manifestation, public, ouverture d'esprit, liberté de penser.
01:06:12 Mais moi, en tant que citoyenne, je suis extrêmement choquée de voir des images comme celle-ci,
01:06:17 avec des individus qui sont masqués, qui avaient des propos plus que limite d'extrême droite,
01:06:24 on le sait tous, qui avaient des croix celtiques, qui avaient des croix gammées.
01:06:28 Moi, je suis pour interdire tout extrémiste qui manifeste à droite comme à gauche.
01:06:34 Là où j'ai un problème avec M. Darmanin, s'il décide d'interdire l'ultra-droite,
01:06:39 dans ces cas-là, il fait la même chose avec les Black Blocs.
01:06:41 Il n'y a pas un deux-poids-deux-mesures. Et là, je vous rejoins.
01:06:44 Donc, on sait très bien, quand les gens manifestent, crient à la haine,
01:06:47 crient à un certain prosélytisme, on sait à quoi s'attendre.
01:06:50 Je suis navrée. Donc, la liberté de penser, elle abso par moment dans une démocratie.
01:06:55 On l'a trop, les Black Blocs ne déposent pas de... On le sait, on parle de Black Blocs,
01:06:59 ce sont des personnes qui se joignent à des cortèges officiels,
01:07:02 qui ne déclarent pas de manifestation et qui profitent de manifestations officielles
01:07:05 pour venir casser...
01:07:07 Ce que vous me dire, c'est que certains pensent qu'il y a une complaisance.
01:07:09 Envers l'extrême gauche et pas envers l'extrême droite.
01:07:11 Pensent-ils ?
01:07:12 Les Black Blocs, c'est encore autre chose.
01:07:14 Vous avez entièrement raison.
01:07:15 À gauche, je pense.
01:07:16 Quel est votre avis ? C'est intéressant.
01:07:17 Moi, je pense qu'il y a deux choses.
01:07:18 D'abord, je ne suis pas soupçonnable d'avoir une quelconque amitié pour ces personnes
01:07:23 pour lesquelles j'ai le plus profond mépris et dont je pense qu'effectivement
01:07:27 ils n'ont pas droit de citer sur l'espace public dans les termes dans lesquels
01:07:30 ils se sont exprimés l'autre jour.
01:07:32 Des personnes dont le visage est masqué, ça tombe déjà sous le coup de la loi.
01:07:35 C'était la loi sur la burqa en 2019.
01:07:37 Donc déjà, sur ce fondement-là, on pourrait les empêcher de paraître.
01:07:40 Et je pense que c'est déjà la première chose à dire.
01:07:42 Ensuite, pour ce qui est de slogans néofascistes, néo ou pas néo d'ailleurs,
01:07:46 slogans fascistes, bon, il faudrait m'expliquer néofasciste que c'est.
01:07:49 On ne prononce pas des slogans fascistes dans la rue.
01:07:52 Il y a un certain nombre de limites.
01:07:54 Et effectivement, l'apologie de crimes contre l'humanité,
01:07:57 le fait de dire que les chambres à gaz n'ont pas existé,
01:08:00 le fait de s'en prendre à telle ou telle communauté en disant qu'il faudrait tuer quiconque,
01:08:03 tout ça, ce n'est pas possible en République.
01:08:05 Et c'est parfaitement logique.
01:08:07 Ce qui m'effraie un peu, pour tout vous dire, dans la note de Gérald Darmanin,
01:08:10 c'est que l'on utilise une émotion légitime de la population française
01:08:14 que je partage contre cette poignée d'excités ou de dingues
01:08:18 qui font n'importe quoi et qui sortent pour des slogans qui sont extrêmement dangereux
01:08:22 et qu'on prenne cette émotion pour en faire quelque chose qui est effectivement,
01:08:25 et j'ai écouté la démonstration de Pierre qui m'a intéressé,
01:08:28 sur des fondements qui me paraissent trop extensifs.
01:08:30 Je suis encore plus soucieux du droit à manifester.
01:08:33 Où ça commence les droits de l'homme ?
01:08:36 C'est très complexe.
01:08:38 Yann Bastiat.
01:08:39 Je vais défendre mes collègues et faire un peu de corporatisme,
01:08:42 mais lorsqu'on entend dans les rues "mort aux flics", "la police assassine",
01:08:45 "la police tue à longueur de cortège", pas tout le monde bien sûr, j'entends bien,
01:08:49 peu de réaction, et là on laisse cette expression.
01:08:52 Ou des députés.
01:08:54 De certains députés, on ne va pas les nommer là, mais on les connaît tous.
01:08:58 Et là cette expression ne pose pas de problème.
01:09:01 Je parle juste de ma corporation, certes,
01:09:04 et on peut laisser ce genre de manifestation proliférer,
01:09:08 mais là sans problème.
01:09:10 Alors qu'on s'en prend honnêtement à un des piliers de la République,
01:09:14 qui assure la sécurité des personnes et des biens de tous les Français.
01:09:18 Donc là, on n'a pas cette réaction aussi ferme sur ce sujet.
01:09:21 Moi j'ai autant d'indignation envers quelqu'un qui crie "mort aux flics"
01:09:24 que quelqu'un qui crie "mort aux juifs", "mort aux musulmans", "mort aux chrétiens".
01:09:27 La question c'est, à la tête de l'État, ce que c'est.
01:09:29 L'indignation c'est l'interdiction.
01:09:31 Oui, mais c'est là Pierre qu'il y avait le débat après sur les fondements
01:09:34 de l'interdiction de manifester.
01:09:36 Et je me méfie des mesures ministérielles prises à la va-vite
01:09:39 face à une vague d'indignation qui pourrait conduire à ce qu'on interdise
01:09:42 pour manifester plus généralement et qui ne serait pas de l'ultra-droite.
01:09:45 Le débat c'est savoir si on est choqué ou indigné.
01:09:48 Je vous le dis, il y a des choses qui me choquent.
01:09:51 On peut regarder de l'autre côté, à l'extrême-gauche.
01:09:54 Il y a des choses que je ne partage pas, bien évidemment, mais ce n'est pas le sujet.
01:09:58 Si le sujet c'est le trouble à l'ordre public, il faut le définir.
01:10:01 Parce que l'appel à la haine, ou à renverser des institutions,
01:10:04 ou à utiliser la violence contre un groupe de personnes
01:10:07 en utilisant certains symboles qui sont pour le moins ambigus,
01:10:10 je m'excuse, pour moi c'est un trouble à l'ordre public quand même.
01:10:13 Le problème c'est que si on commence à interdire, au nom,
01:10:16 par exemple typiquement ici, de l'incitation à la haine,
01:10:19 sur des termes aussi subjectifs, la haine n'est pas que le privilège
01:10:23 de l'extrême-droite ou de l'ultra-droite.
01:10:25 Et moi je peux dire que je suis choqué par l'extrême-gauche
01:10:28 et même peut-être demain dirais-je par la gauche.
01:10:30 Et à la fin on s'arrête quand ?
01:10:31 Quand Darmanin nous dit dans sa note
01:10:33 "Ceux qui font le lien entre immigration et délinquance 1",
01:10:36 effectivement ça a été rappelé, lui-même le fait dans ses stances.
01:10:39 Et le président l'a fait quasiment aussi.
01:10:40 Et deuxièmement, vous vous rendez compte
01:10:42 l'engrenage dans lequel on va arriver progressivement,
01:10:44 parce qu'en réalité on veut criminaliser des opinions.
01:10:47 Il me semble que ces trucs sont quand même assez marginaux.
01:10:49 Parce que la phrase elle est plus...
01:10:51 Elle est entre "immigration et islamisme" ou "terrorisme ou délinquance",
01:10:55 "exaltation de personnalité ou d'événement mettant gravement en cause
01:10:58 les principes républicains".
01:10:59 On va être loin de ne pas pouvoir sortir de la rue.
01:11:02 J'ai dit que cette liste était trop extensive,
01:11:04 mais il me semble que ces personnes-là sont quand même assez marginales
01:11:07 et qu'on ne va pas rentrer dans un engrenage...
01:11:09 Mais c'est ça qui est marginal, si on l'interdit c'est marginal.
01:11:11 Mais là, pardonnez-moi, il jette...
01:11:13 C'est la pâte à la chaude refilée au juge en réalité, parce que c'est ça.
01:11:16 C'est ce qui va être très compliqué.
01:11:18 J'espère, j'ose espérer que les juges vont censurer.
01:11:20 J'espère, j'ose espérer que les juges vont...
01:11:22 C'est un défilé qui a lieu une fois par an.
01:11:24 Et qui n'avait jamais fait...
01:11:25 Sur une idéologie...
01:11:26 C'est d'accord, sur une mentalité, un état d'esprit...
01:11:28 C'est ce qui est déclaré, c'est-à-dire...
01:11:30 Enfin, ils les connaissent, je suppose, Noemi.
01:11:32 Vous ne trouvez pas que la société est assez clivée, sans faire ma bise aux ours ?
01:11:35 On parle de combien de personnes ? On parle de 500 personnes.
01:11:37 Je m'en fiche, il y a une mentalité de 500 personnes qui manifestent dans les rues.
01:11:40 La société ne sera pas moins clivée si on les interdit non plus.
01:11:42 Alors donc, on laisse entendre tout slogan haineux vis-à-vis d'entre eux.
01:11:46 On prend une cible, une communauté.
01:11:48 C'est normal de passer dans la rue en tant que bâtard, on l'entend.
01:11:51 Non, je n'ai pas interdit.
01:11:53 J'ai dit que je m'y opposais, mais il ne faut pas penser qu'on va faire disparaître ces gens
01:11:56 parce qu'on les interdit.
01:11:57 Il faut aussi lutter politiquement.
01:11:59 Je vais rappeler, parce qu'il y a quand même un décor politique derrière cela.
01:12:03 Noemi Chou, c'est vrai qu'au départ, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, n'a rien dit.
01:12:08 Au contraire, il s'est même porté, je pense, dans un contre-rôle assez incroyable, en défense.
01:12:13 Non pas de cette manifestation, mais de la tenue de cette manifestation,
01:12:16 qui, il est vrai, n'a pas provoqué de troubles, j'allais dire d'ordre public,
01:12:20 de violences en tant que telle.
01:12:22 Donc, on était parti de là au début.
01:12:24 Il expliquait qu'il n'avait pas eu de raison de l'interdire, a priori.
01:12:28 Donc après, revers total.
01:12:31 La première ministre, Elisabeth Borne, vient dire la même chose.
01:12:35 Est-ce qu'il n'avait peut-être pas... Je ne cherche pas d'excuses.
01:12:39 Par exemple, dans la déclaration, vous ne vous expliquez pas que tout le monde va être masqué.
01:12:43 Une des interdictions, notamment, c'est de défiler avec le visage masqué.
01:12:47 On voit sur les images qu'une grande majorité des manifestants, des participants,
01:12:52 se cachent le visage. Et ça, c'est interdit, par exemple.
01:12:55 Juridiquement, ce n'est pas la manifestation qu'on interdit,
01:12:58 ce sont des interpellations dépoliciques sur les personnes.
01:13:01 Il n'y a pas eu d'interpellation.
01:13:03 Est-ce qu'il n'y a pas eu d'interpellation, contrairement au Black Bloc ?
01:13:07 Soyons pas dupes quand même de la portée, je vais parler un peu de politique,
01:13:11 mais de politique politicienne, je devrais même préciser,
01:13:13 ce qui est la politique que j'exsècre le plus, d'ailleurs, la politique politicienne.
01:13:16 Et j'ai peur que Gérald Darmanin s'y adonne un peu sur cette mesure,
01:13:19 et qu'il essaie de montrer un peu les muscles, pour montrer que, finalement,
01:13:22 il est très dur avec l'ultra-droite pour faire plaisir à une partie de l'électorat.
01:13:26 Justement, écoutons, mais regardez, c'est assez différent,
01:13:28 écoutons la Première ministre Elisabeth Borne,
01:13:30 et je crois que c'était quelques heures après le ministre de l'Intérieur.
01:13:33 Moi, je conçois que ces images n'aient plus choqué.
01:13:37 Et simplement, je rappelle que dans notre pays, il y a un droit à manifester,
01:13:41 qui est garanti, et qu'on ne peut revenir sur ce droit
01:13:47 que quand il y a des bonnes raisons qui sont énumérées dans la loi,
01:13:50 par exemple des risques de troubles à l'ordre public,
01:13:53 il se trouve qu'il n'y avait pas de risque identifié,
01:13:56 d'autant que cette manifestation a déjà eu lieu des années passées,
01:13:59 et qu'elle ne s'était pas traduite par des troubles à l'ordre public.
01:14:03 Je trouve assez choquant les images qu'on a pu voir,
01:14:05 mais voilà, c'est aussi notre démocratie de garantir le droit à manifester.
01:14:11 Vous avez parfaitement raison, ce qui s'est passé dans les rues de Paris
01:14:14 pour cette manifestation est évidemment inacceptable,
01:14:19 et la Première Ministre a eu raison de dire que ces vues de manifestants
01:14:23 étaient profondément choquantes pour la République.
01:14:26 Ceci étant dit, j'ai donné comme instruction aux préfets de police
01:14:30 que tous militants d'ultra-droite ou d'extrême-droite,
01:14:33 ou toutes associations ou collectifs à Paris,
01:14:36 comme partout sur le territoire national,
01:14:38 qui déposera des manifestations dans ce sens que vous avez décrit,
01:14:42 les préfets prendront des arrêtés d'interdiction,
01:14:45 et nous laisserons les tribunaux juger,
01:14:47 pour savoir si la jurisprudence permettra en effet de tenir ces manifestations.
01:14:51 Quand est-ce que la note a été envoyée au préfet Noemi ? Hier ?
01:14:56 La note est en date du 10 mai.
01:14:59 Je trouve ça extrêmement rapide quand même.
01:15:02 C'est une note où vous devez justifier et présenter les motifs,
01:15:06 ça a été très vite travaillé.
01:15:08 D'où la dimension politique.
01:15:10 C'est ce que disait Paul, les Frangeois.
01:15:12 Il aurait pu attendre, parce que là...
01:15:14 On comprend bien quel est l'objectif.
01:15:16 L'objectif c'est 1) de mettre mal à l'aise Marine Le Pen.
01:15:19 On rebondit, ça fait 3-4 jours qu'on parle d'une manifestation
01:15:22 qui a réuni 500 personnes dans les rues de Paris,
01:15:24 et qui n'a pas cassé de vide.
01:15:26 On parle d'un événement de dimension modeste.
01:15:30 C'est pas pour ça qu'on a minimisé, qu'on a choqué.
01:15:33 Mais c'est pas pour ça qu'on doit en parler des semaines.
01:15:36 La principale menace sur la France, c'est pas une menace d'extrême-droite.
01:15:40 J'espère en tout cas une chose,
01:15:42 c'est que le droit de manifester ne va pas être pris au piège.
01:15:45 Puisque vous consacrez le droit de manifester,
01:15:47 que vous vous opposez à cette note de Gérald Darmanin,
01:15:49 vous soutenez l'ultra-droite.
01:15:51 Parce que ce serait extrêmement fallacieux.
01:15:53 Je me méfie de certains de mes possibles contradicteurs.
01:15:55 Merci pour toutes ces précisions.
01:15:57 Je vous dis à bientôt.
01:15:59 On va marquer une courte pause.
01:16:01 Je voudrais vous montrer ces images du professeur.
01:16:03 Je souris, mais c'est quand même assez grave en tous les cas.
01:16:06 Il va passer devant un juge.
01:16:09 Vous voyez ces images.
01:16:12 Je vais quand même un peu les contextualiser par rapport au message,
01:16:15 si je puis dire, qu'il veut faire passer.
01:16:17 Même s'il est quand même très ambigu son message.
01:16:19 Puis nous parlerons aussi de ce maire qui a été menacé,
01:16:22 qui a vu son domicile incendié.
01:16:25 Et parce qu'il a porté le projet de l'installation d'un camp de migrants,
01:16:29 Emmanuel Macron a réagi il y a quelques instants.
01:16:36 Pardon de le dire vulgairement,
01:16:38 a-t-il pété un câble ce professeur qui se plaint du niveau de ses élèves ?
01:16:42 C'est pour ça que je l'ai dit.
01:16:44 Non, mais c'est pour ça, parce qu'il se plaint du niveau.
01:16:47 Mais quel que soit le niveau, je crois que la scène,
01:16:50 on ne va pas brûler des copies, on va en parler dans quelques instants.
01:16:53 Mais tout d'abord, c'est new ce titre.
01:16:55 Augustin donne adieu dans un bon français impeccable.
01:16:58 Une femme de 43 ans a été tuée par balle cette nuit à Marseille.
01:17:04 Les faits se sont passés dans le quartier de la Traverse du Vieux Moulin,
01:17:07 dans le 14e arrondissement.
01:17:09 Ils se sont déroulés à proximité d'un point de vente de drogue très disputé.
01:17:13 Selon le parquet, plusieurs individus ont tiré en rafale au niveau du point de deal
01:17:17 et plusieurs véhicules stationnés à proximité ont été touchés.
01:17:20 Dans l'un des deux se trouvait la victime,
01:17:22 dont on ignore toujours si elle avait un lien avec le trafic de stupéfiants.
01:17:26 A Rennes, plus de 300 personnes ont répondu à l'appel des organisations de jeunesse.
01:17:31 Une manifestation composée essentiellement d'étudiants
01:17:34 qui protestent contre la réforme des retraites.
01:17:37 Ils ont défilé dans le calme entre slogans antifa et huée
01:17:40 à l'encontre des forces de l'ordre.
01:17:42 Des jeunes qui n'ont pas attendu la prochaine journée de mobilisation nationale
01:17:45 prévue le 6 juin prochain.
01:17:47 Et le Parlement européen veut mieux encadrer Tchad Jipiti.
01:17:51 L'Union européenne veut être la première au monde
01:17:54 à se doter d'un cadre juridique complet
01:17:56 pour limiter les dérives de l'intelligence artificielle
01:17:59 tout en sécurisant l'innovation.
01:18:01 Dans cette nomenclature proposée par l'Union européenne,
01:18:04 un point central est débattu, l'élaboration d'un classement
01:18:07 de la dangerosité potentielle de ces outils.
01:18:10 Merci cher Augustin.
01:18:11 Alors dans quelques instants, nous parlerons de ce maire
01:18:13 qui a démissionné, victime de violences,
01:18:16 qui a vu son domicile incendié parce qu'il soutenait l'installation
01:18:19 dans sa commune d'un camp de migrants.
01:18:21 Évidemment, il faut condamner toutes ces violences, ces menaces
01:18:24 et Emmanuel Macron l'a fait.
01:18:26 Je voudrais faire un parallèle quand même par rapport
01:18:29 à la situation dont nous avons parlé tout à l'heure
01:18:31 et cette chercheuse qui est aussi menacée,
01:18:34 qui elle n'a reçu, à part le ministre de l'Intérieur,
01:18:36 et je le précise, aucun soutien.
01:18:39 Vous allez voir là que les soutiens pleuvent,
01:18:41 et c'est très bien, et il faut, et c'est de notre honneur de le faire,
01:18:46 mais pour cette chercheuse, il n'y a aucune unanimité
01:18:48 et aucun soutien.
01:18:50 On va en parler, parce que c'est vraiment à géométrie variable.
01:18:54 Tout d'abord, ces images, regardez-les.
01:18:56 Alors, est-ce que c'est un geste de colère ?
01:19:16 Un professeur d'anglais contractuel d'un lycée professionnel
01:19:19 du 17e arrondissement de Paris, qui a décidé de mettre le feu
01:19:22 aux copies du baccalauréat de plusieurs dizaines de ses élèves.
01:19:25 En tout, 63 copies, fiou !
01:19:28 Parties en flamme, détruites par Victor I. Mordino,
01:19:31 qui sera jugé pour ce geste.
01:19:33 On lui dit "le niveau a baissé, j'en peux plus,
01:19:36 le niveau des copies est aberrant", et écoutons-le.
01:19:39 Ce sont des copies de bac pro d'anglais
01:19:43 que les élèves ont rédigées le 18 avril.
01:19:46 Aujourd'hui, on est le 9 mai, et c'est aujourd'hui, à la rentrée,
01:19:49 que je vais les brûler devant l'lycée.
01:19:51 Ce sont les copies de mes élèves et d'autres élèves.
01:19:54 En 3 ans, j'ai vu que ça servait à rien, ce qu'on faisait en classe,
01:19:57 en cour d'anglais, parce qu'on voit des élèves qui ont passé 7 ans
01:20:00 dans le système et qui ne sont pas capables d'aligner 2 mots correctement.
01:20:03 Donc, à un moment, il faut se poser la question, peut-être que c'est le système,
01:20:06 le problème, c'est un peu cliché, mais c'est vrai.
01:20:08 Le premier objectif de ce geste, c'est d'annuler l'épreuve,
01:20:11 de telle manière à ce qu'il n'ait pas à avoir une note catastrophique
01:20:14 liée à leur épreuve du bac.
01:20:16 Et en même temps, c'est pour vraiment dire que le bac s'est dépassé.
01:20:20 Bon, sur le niveau, d'accord.
01:20:23 Le niveau des élèves et le niveau des profs, j'ai envie de lui dire.
01:20:26 Là, il est dépassé pour ça.
01:20:29 C'est dommage parce qu'il fait payer les élèves.
01:20:32 On peut pas bien priver la copie quand on est un élève ?
01:20:35 C'est personnel, quand même.
01:20:36 Donc, les élèves devraient porter preuve.
01:20:38 Ça vaut beaucoup, vu le niveau, mais quand même.
01:20:41 C'est dans les deux sens, le niveau.
01:20:42 On sait qu'au niveau du classement PISA, on est toujours dans les derniers.
01:20:45 Soyons honnêtes, être professeur aujourd'hui et corriger parfois des copies d'un tel niveau,
01:20:48 ça peut être totalement désespérant, mais faut pas que ça conduise à de tels gestes.
01:20:52 Brûler toutes les mauvaises copies, alors toute la France brûlerait, pardon.
01:20:55 Non mais c'est vrai, il y a une vérité derrière ce qu'il dit.
01:20:58 Ensuite, est-ce qu'on doit aller jusque là ?
01:21:00 Je comprends qu'il essaie d'alerter, mais il va y avoir des soucis, malheureusement,
01:21:03 au niveau de la justice.
01:21:04 C'est un peu excessif, quand même.
01:21:06 Bah oui, évidemment que c'est excessif.
01:21:07 C'est parce que c'est excessif qu'on en parle.
01:21:09 C'est pour ça qu'il le fait.
01:21:11 Vous l'auriez dit face caméra, il aurait été ici.
01:21:14 On aurait dit, bah oui, très bien, on le sait depuis des années.
01:21:16 C'est un peu trop vendu, mais il est toujours de manière extrême.
01:21:18 C'est formidable, cette société.
01:21:20 La société des réseaux sociaux.
01:21:22 Il y a aussi autre chose derrière, c'est quand même, à mon avis,
01:21:25 ça exprime une certaine forme de désespoir que l'on entend chez ces professeurs
01:21:28 qui ont fait quand même des études, qui ont fait bac +4, bac +5,
01:21:32 qui même parfois sont agrégés, et qui se retrouvent à devoir enseigner,
01:21:36 et donc du coup à fréquenter un niveau mais abyssalement bas par moment,
01:21:40 en comparaison des études et de tout ce qu'on leur a demandé de faire,
01:21:43 et se disent, bah en fait j'aurais pu m'arrêter au bac.
01:21:45 - Je vous oppose, pardonnez-moi, le fait que ces professeurs,
01:21:48 parfois font passer des élèves qui ne savent ni lire ni écrire.
01:21:51 Donc il n'y a pas une responsabilité aussi de la part de certains professeurs actuellement ?
01:21:55 - Ah non, je ne suis pas d'accord avec vous.
01:21:57 - Ah d'accord, tous sont formidables en fait, c'est toujours la faute des élèves.
01:22:00 L'instruction c'est quand même lié à l'école.
01:22:03 - C'est ce qu'on a demandé aussi de la société, il y a les parents,
01:22:06 et que ça commence dès plus jeune âge.
01:22:08 - Il y a des professeurs qui sont assez laxistes aussi.
01:22:10 Tous les parents, on le sait, ne peuvent pas instruire les enfants,
01:22:13 ils n'ont pas la possibilité d'écrire.
01:22:16 Non, éduquer ce sont les parents, instruire c'est quand même un minimum l'école.
01:22:19 Quand vous voyez des professeurs qui laissent passer des élèves,
01:22:22 je le redis, qui ne savent ni lire ni écrire, qui arrivent en 6ème ou en 5ème,
01:22:25 il y a quand même une part de responsabilité.
01:22:27 - Mais jusqu'à la fin du lycée, moi je connais un professeur de lettres et de philo
01:22:31 qui me dit, mes élèves sont quasiment illettrés, vraiment.
01:22:35 Et ils ne fréquentent pas que des milieux sociaux bas,
01:22:38 ils donnent aussi des cours à des élèves de quartiers plutôt favorisés,
01:22:42 il me dit, le niveau s'est effondré de manière dramatique.
01:22:45 Il le prend légèrement et il ne va pas brûler des copies comme...
01:22:48 - Voyant de nouveaux images, il le fait plutôt calmement, il prend ses temps.
01:22:52 - C'est un coup de communication.
01:22:54 - C'est un peu un exultoir pour lui.
01:22:56 - C'est un peu un burn-out.
01:22:57 - Oui, je pense, c'est pour ça que je le dis.
01:22:59 - Encore une fois, il craque, il craque.
01:23:01 - Il se scène aussi.
01:23:02 - C'est quand même un coup de com'.
01:23:04 - Il faut envisager une reconversion à ce moment-là.
01:23:06 - Alors après, bon, effectivement, preuve en est qu'il a tout de même réussi son coup
01:23:09 puisqu'il amène à un débat.
01:23:10 Ce débat, il est légitime, le débat de la baisse du niveau en général,
01:23:13 vous l'avez posé et je suis d'accord avec ce qui a été dit.
01:23:15 Maintenant, le débat de l'enseignement des langues vivantes en France,
01:23:18 c'est un vrai sujet aussi.
01:23:19 Ça a fait belle lurette, malheureusement, que...
01:23:21 - Mais de toutes les langues, même la langue française.
01:23:23 - Je suis d'accord avec vous, mais on peut...
01:23:25 - C'est déjà une langue étrangère, vraiment, la langue française.
01:23:27 - Oui, ce qui est vrai, mais la façon dont on enseigne les langues vivantes en France,
01:23:30 pour avoir fait une partie de mes études à l'étranger,
01:23:32 la façon dont on apprenait les langues vivantes était beaucoup plus dynamique,
01:23:34 beaucoup plus vivante.
01:23:35 En France, c'est assez magistral et ce qui est vrai,
01:23:37 c'est que la façon dont les programmes ont été conçus,
01:23:39 les pédagogues ont réfléchi l'apprentissage des langues vivantes en France,
01:23:42 fait d'immenses lacunes auprès des élèves.
01:23:44 - C'est pas possible de...
01:23:45 - Non, bon, après, qu'il brûle ses copies, ça, c'est son affaire.
01:23:47 - Un tel geste.
01:23:48 Alors, on va aller à Saint-Brévin-les-Pins,
01:23:50 où on a déjà parlé de cette situation, mais là, évidemment, ça s'est accéléré.
01:23:54 Ce maire s'est engagé pour l'installation d'un centre de migrants dans sa commune.
01:23:58 Il s'est fait insulter, menacer.
01:24:01 Il a été victime d'un incendie dans son domicile privé.
01:24:06 Emmanuel Macron a réagi sur les réseaux sociaux.
01:24:10 On va voir, justement, cette réaction de soutien du président de la République.
01:24:15 "Les attaques contre Yannick Moraes, maire de Saint-Brévin-les-Pins,
01:24:18 "et contre sa famille sont indignes.
01:24:20 "À cet élu de la République, à son épouse et ses enfants,
01:24:23 "je redis ma solidarité et celle de la nation."
01:24:25 Il a démissionné.
01:24:27 On va écouter la première ministre, Elisabeth Borne, qui trouve cela extrêmement choquant.
01:24:32 Écoutons-la.
01:24:34 "Ce qui s'est produit est très choquant et je voudrais assurer le maire de tout mon soutien.
01:24:38 "On va continuer à renforcer notre action pour intervenir plus tôt,
01:24:43 "pour pouvoir soutenir les maires, pour repérer leurs difficultés et mieux les accompagner.
01:24:48 "Ça montre qu'il y a une montée de l'extrémisme dans notre pays.
01:24:52 "Et évidemment, il faut qu'on soit très, très vigilants sur ce sujet.
01:24:56 "L'extrémisme, il vaut des deux côtés.
01:24:59 "Et je pense qu'en apportant des bonnes réponses à nos concitoyens,
01:25:04 "et c'est ce à quoi je veux m'employer ici, la main dans la main avec les élus locaux,
01:25:08 "c'est comme ça qu'on évitera ces montées d'extrémisme."
01:25:11 Et le ministre de l'Éducation nationale a réagi là très rapidement et promptement.
01:25:16 On va voir la réaction de Pape.
01:25:18 "Pourquoi ça concerne des élèves ?"
01:25:19 L'extrême droite, c'est cela.
01:25:21 Intimider, harceler, faire pression sur un maire
01:25:23 qui a souhaité ouvrir un centre d'accueil de réfugiés dans sa commune,
01:25:26 le poussant à la démission.
01:25:27 Tout le monde soutient Yannick Moraise.
01:25:28 "Maire, courage !"
01:25:30 Et aux habitants de Saint-Brévin,
01:25:32 je ne sais pas si tous les habitants étaient pour l'ouverture de ce centre de migrants.
01:25:37 Ce sera intéressant de voir.
01:25:38 Il est évident que ces insultes, ces menaces, ces attaques sont inadmissibles, inacceptables.
01:25:45 On peut souligner vraiment la célérité avec laquelle le soutien est arrivé.
01:25:49 Mais je crois que le soutien et le mot du président me paraissait assez impeccable.
01:25:53 Il a raison, le président de la République, il est dans son rôle d'expliquer qu'effectivement,
01:25:56 nous avons un peu plus de 35 000 communes en France, presque 36 000.
01:25:59 Les élus locaux sont en première ligne, ils font un travail qui est important.
01:26:03 Et s'en prendre à un maire, c'est extrêmement grave.
01:26:05 C'est comme s'en prendre à un policier, c'est comme s'en prendre à un magistrat,
01:26:08 c'est comme s'en prendre à un médecin.
01:26:09 On ne s'en prend pas comme ça à des représentants de la nation.
01:26:12 C'est absolument inadmissible.
01:26:14 Maintenant, une fois qu'on a dit cela,
01:26:15 effectivement, dans le témoignage de la Première ministre,
01:26:17 ce qui est intéressant, c'est de voir les mots qu'elle utilise
01:26:19 et la façon dont elle condamne.
01:26:21 Parce qu'une fois qu'on a tous condamné, qu'on est d'accord pour condamner,
01:26:23 il y a des façons de condamner.
01:26:24 Et elle, elle s'en prend aux extrémismes.
01:26:26 Et avec cette formule un peu floue et un peu large,
01:26:28 elle sert un dessin politique qui est celui du macronisme depuis le début,
01:26:32 qui est de renvoyer tous ceux qui ne pensent pas comme eux à l'extrémisme,
01:26:35 et de les amalgamer.
01:26:36 Parce que cette Mme Borne, lorsqu'elle parle des extrémistes qui ont brûlé cette voiture,
01:26:40 elle définit extrémistes M. Mélenchon et Mme Le Pen.
01:26:43 Est-ce à dire qu'il y aurait un signe égal entre M. Mélenchon et Mme Le Pen
01:26:46 et la personne qui brûle la voiture ?
01:26:47 Donc vous voyez, on arrive très vite dans cette espèce de gloobie-boulga de la pensée
01:26:50 qui fait que, effectivement, pour les macronistes,
01:26:54 et Mme Borne en est une représentante éminente,
01:26:56 eh bien on peut quasiment mettre un signe égal entre ce qu'on appelle les extrémistes.
01:27:00 Donc aujourd'hui, les extrémistes brûlent des voitures
01:27:02 et également s'expriment à l'Assemblée nationale.
01:27:04 Vous voyez bien que ça ne tient pas debout deux minutes.
01:27:06 Ce ne sont pas des extrémistes qui ont fait ça, ce sont des délinquants.
01:27:08 Un délinquant qui a incendié une voiture, c'est inadmissible.
01:27:10 Et ça exprime un certain nombre de tensions dans le pays.
01:27:13 Et là, sur le sujet des tensions, il y aurait un vrai débat qui mériterait de donner.
01:27:16 Mais il dit que c'est la méthode de l'extrême droite bien connue d'insulter, de menacer et de…
01:27:20 Pardon, il accuse directement.
01:27:22 Il ne sait pas qui a commis l'acte en plus.
01:27:24 Je me commence d'abord par ça.
01:27:26 C'est-à-dire qu'il y a un climat de menace, qu'il y a un climat de violence.
01:27:30 Parce qu'effectivement, à Saint-Brévin, il y a un centre de migrants,
01:27:32 un CADA qui va être installé plus précisément.
01:27:34 Mais je veux rappeler une chose.
01:27:35 Déjà, cet incendie a eu lieu fin mars.
01:27:37 Depuis fin mars, il y a une enquête qui est en cours.
01:27:40 J'ai lu un extrait d'une interview du Figaro, où le maire témoignait que c'est sans préjugé de l'enquête.
01:27:47 Certes, on est en train de regarder à travers cette enquête pour voir qui a commis l'acte.
01:27:52 Mais on ne sait pas qui a commis l'acte.
01:27:54 Les motivations.
01:27:55 Les insultes, les menaces, c'est tout ça bien.
01:27:57 C'est très important.
01:27:58 Mais évidemment.
01:27:59 Je voulais dire ça en premier.
01:28:00 Mais j'allais dire en deuxième, évidemment, qu'on ne doit pas être inquiété pour ses opinions.
01:28:04 Qu'évidemment, s'en prendre à un maire, a fortiori, ici un agent public, c'est inadmissible.
01:28:09 Mais je veux quand même rappeler une chose.
01:28:11 Parce que le ministre parle de l'extrême droite.
01:28:12 On ne sait pas qu'il y a un incendie.
01:28:14 Et donc, par définition, on ne sait pas quelles sont les motivations.
01:28:17 Il faut quand même partir de là.
01:28:19 Il faut garder les...
01:28:20 Il faut être prudent.
01:28:21 Je répète ça.
01:28:23 C'est souvent, laissons les collègues enquêteurs travailler.
01:28:27 Pour un peu, comme le dit Paul Mélin, que ce soit un illuminé, avec un problème,
01:28:33 un problème psychiatrique, avec une atténuation de sa responsabilité.
01:28:37 Que ce soit juste un délinquant, pour X raisons, pour un mot du maire,
01:28:42 sur des incivilités, qui a selui épris d'aller jeter une bouteille.
01:28:46 Donc, il ne faudrait pas qu'a posteriori, ce débat, qui est très politisé depuis ce matin,
01:28:53 n'aboutisse qu'à un fait divers ou à du droit commun.
01:28:56 Soyons prudents et laissons le temps à l'enquête.
01:28:58 C'est ce qu'on dit sur toutes ces affaires de cette nation.
01:29:00 On ne parle que des insultes qui ont quand même vocation à intimider au quotidien.
01:29:04 On les voit partout sur les réseaux sociaux.
01:29:06 Et je dirais la même chose que ce que j'ai dit pour Mme Bergeau-Blacler.
01:29:09 C'est-à-dire qu'il y a un défaut dans ce pays de faire bloc en face de la violence.
01:29:15 Je trouve ça insupportable qu'on attende toujours que le drame se soit produit pour être d'accord dans ce pays.
01:29:22 Vous avez raison.
01:29:23 On a parlé tout à l'heure des manifestations d'ultra-droite, interdictions, etc.
01:29:26 C'est quand même assez incroyable.
01:29:27 Dans tous les sujets, il y a un deux poids, deux mesures.
01:29:29 Les manifestations d'ultra-droite, c'est des slogans morts aux flics.
01:29:35 "Haine par rapport aux flics" ou "Suicidez-vous", ce sont des slogans de haine.
01:29:38 Nous sommes d'accord.
01:29:39 Donc aussi, ce devrait venir sur la droite.
01:29:41 Mais comme d'habitude, la violence de gauche a toujours l'air plus sympathique.
01:29:44 Donc, si vous voulez, quand le ministre de l'Éducation intervient là, quand la première ministre...
01:29:47 On a envie de leur dire, mais pourquoi vous ne faites pas la même chose ?
01:29:50 Et dans ce cas, vous serez crédible.
01:29:51 C'est pas une rechercheuse.
01:29:52 Là, il fait un tweet pour le maire de Saint-Bréfa.
01:29:55 On attend toujours...
01:29:56 Vous voyez, le deux poids, deux mesures, on le voit aussi dans la manière et sur les raisons
01:30:00 pour lesquelles on s'exprime et sur lesquelles on s'indigne.
01:30:02 Monsieur le ministre Papandiaï, pour les derniers mois qui lui restent,
01:30:05 il aurait pu au moins, effectivement ici, avoir, même si ce n'est pas tout à fait sa compétence,
01:30:09 mais quand même, un mot pour cette enseignante chercheuse.
01:30:11 Il aurait pu en parler, c'est de l'univers académique.
01:30:13 Bien sûr, il préfère qu'on apprenne de ça et attaquer l'extrême droite.
01:30:15 Je note que là, pour le coup, alors qu'on ne sait pas encore qui c'est,
01:30:17 il se permet les amalgames.
01:30:18 Lui, il a déjà tout de suite résolu l'enquête.
01:30:19 ... qui ne sont pas permis dans l'ordre.
01:30:21 Ça, c'est sûr qu'on ne les a jamais vus réagir pour les gens qui menacent de mort tous les jours,
01:30:25 Éric Zemmour ou Marine Le Pen.
01:30:26 Alors, si vraiment ces gens-là veulent prouver qu'ils s'opposent à la violence
01:30:30 et pas juste qu'ils se donnent de belles postures politiques,
01:30:32 il va falloir qu'ils réagissent sur tous les normes.
01:30:35 Non, mais chacun est libre de ses sensibilités politiques, de ses opinions, de ses convictions.
01:30:38 On est d'accord.
01:30:39 Mais à partir du moment où on condamne, lorsqu'on a du bon sens,
01:30:43 lorsqu'on est normalement constitué quelqu'un qui souffre,
01:30:47 quelqu'un qui vit des difficultés de cet ordre,
01:30:49 ça me paraît tellement logique, humainement parlant,
01:30:51 mais on fait toujours de la récupération politique, de l'instrumentalisation.
01:30:54 Comment voulez-vous qu'il n'y ait pas dans notre pays de l'abstention et un déni de démocratie ?
01:31:00 En fonction de là où vous vous situez, vous ne trouvez pas qu'il y a une justice égale ?
01:31:03 Et moi, je suis toujours choquée quand on s'avance avant, justement, la police et la justice.
01:31:08 C'est d'autant plus...
01:31:10 Alors là, sortons, s'il est possible, quelques instants du débat dont on vient de parler, un peu politique, etc.
01:31:16 En réalité, c'est de moins en moins d'élus, de maires, surtout à ce niveau-là,
01:31:21 qui sont de manière plus large à portée d'engueulades, à portée de cités d'ailleurs,
01:31:25 sur chaque chose, ils doivent rendre des comptes, quelle que soit leur orientation en politique.
01:31:29 C'est ça ce qui est terrible.
01:31:30 Et c'est ça, je pense, ce qui fait peur aussi aux responsables politiques de plus haut niveau.
01:31:33 C'est-à-dire que si ces maires lâchent, que restera-t-il ?
01:31:37 Oui, parce que le maire est un maillon essentiel dans notre République.
01:31:40 Ce n'est pas un hasard.
01:31:41 Si le président de la République, après le débat qu'il a organisé sur les Gilets jaunes,
01:31:44 il l'a fait auprès des élus locaux, auprès des maires plus particulièrement.
01:31:47 Le maire est quelqu'un de très important dans la vie de nos concitoyens.
01:31:50 Maintenant, le fait que les tensions explosent,
01:31:53 loin de moi l'idée de légitimer une quelconque insulte ou attaque envers ce maire,
01:31:56 mais ça montre quand même l'état de tension du pays sur certains sujets.
01:31:59 Parlons-en.
01:32:00 Lorsqu'Emmanuel Macron a souhaité…
01:32:01 Alors, notre nation, maintenant, parlons du fond.
01:32:03 Soyons sans détour, parlons-en, puisque effectivement, il y a eu cette décision du président de la République
01:32:07 qui a quand même mis le feu aux poudres, et pour moi, à juste titre, de dire
01:32:10 "Nous allons déverser une immigration dans un certain nombre de petites communes
01:32:14 et ainsi déséquilibrer les équilibres démographiques qui sont très anciens",
01:32:18 c'est risqué.
01:32:19 On ne fait pas comme ça.
01:32:20 On fait les choses avec démocratie locale, avec concertation, avec écoute des habitants.
01:32:25 Si on veut faire en sorte qu'un certain nombre, qu'une famille de réfugiés, par exemple,
01:32:28 qui a eu sa nationalité française ou qui bénéficie du droit d'asile,
01:32:31 qui est là légalement, puisse aller vivre dans une ville,
01:32:34 eh bien on organise les choses convenablement et on fait en sorte que ce soit une famille pour une grande ville.
01:32:38 Une sorte de référendum local ?
01:32:39 Oui, on peut faire des référendums locaux.
01:32:41 Et puis il faut que ça reste quelque chose de marginal,
01:32:43 pour que ce soit les équilibres, pour qu'il y ait intégration.
01:32:45 Dans une autre commune où on veut installer aussi un centre de migrants,
01:32:48 c'est un peu le même cas de figure, sauf que, heureusement, il n'y a pas eu d'incendie
01:32:51 et pas d'acte de ce type contre le maire, et je m'en réjouis,
01:32:54 mais on a typiquement des élus locaux ou alors des décisions qui sont imposées à la population
01:32:59 sans que la population ne soit consultée, sans qu'elle puisse s'exprimer
01:33:03 à travers une consultation, à travers un référendum.
01:33:05 C'est ce qui devrait avoir lieu.
01:33:07 À un moment, alors, dans quelle commune vous...
01:33:09 Je joue la vocabulaire, pardonnez-moi.
01:33:11 Parce qu'à un moment, s'il faut installer...
01:33:13 La question est, est-ce qu'il faut en installer ?
01:33:15 Parce qu'est-ce qu'il y a des communes qui vont vous dire,
01:33:17 une écrasante majorité, "oui, chez moi plutôt que chez le voisin" ?
01:33:19 Ça dépend.
01:33:20 C'est-à-dire qu'effectivement, si jamais vous êtes dans une commune
01:33:22 de 10 ou 15 000 habitants, et qu'on vous dit, il y a deux familles,
01:33:24 ils sont des gens dans le besoin, ils bénéficieront d'asile,
01:33:26 est-ce que vous acceptez de les accueillir, présenter comme ça ?
01:33:28 Moi, je pense qu'on peut faire confiance à l'esprit d'accueil et de chaleur.
01:33:31 En revanche, quand on vous dit, "bon, ben, vous êtes un village de 500 personnes,
01:33:34 on va vous mettre 100 personnes, on ne sait pas qui, on ne sait pas comment
01:33:36 ils sont arrivés, et puis c'est comme ça que ça va se passer,
01:33:38 et c'est pas autrement", ça ne risque pas de bien se passer.
01:33:40 De la même manière, et Pierre avait raison sur l'absence de démocratie locale,
01:33:43 c'est le même sujet, moi, c'est des sujets qui m'intéressent,
01:33:45 sur les éoliennes, on l'a vu sur les sujets des bassines.
01:33:47 On impose toujours tout à la ruralité et au territoire,
01:33:51 sans jamais aucune espèce de concertation,
01:33:53 avec une espèce de verticalité parisianiste, centralité, qui est terrible.
01:33:56 Et après, on se demande pourquoi il y a une crise démocratique.
01:33:58 Et après, vous avez la crise démocratique, et puis on dit, c'est les extrémistes, etc.
01:34:00 Bon, enfin, très franchement, c'est un cercle vicieux, qui est absolument insupportable.
01:34:04 Oui, alors, il y a une frustration démocratique, mais il y a aussi, de l'autre côté,
01:34:08 un excès, je dirais, de démocratisation de la parole,
01:34:11 qui fait que le droit à la parole de chacun dans le débat public
01:34:14 ne s'est pas assorti d'un devoir de responsabilité, de mesure et d'action citoyenne.
01:34:19 Donc, il y a quand même ces deux effets.
01:34:21 Il y a une démocratie imparfaite de l'autre côté, et peut-être un excès de démocratie.
01:34:24 On va regarder aussi les réactions sur place, dans la commune,
01:34:27 après justement tous ces faits.
01:34:29 Tout cela est résumé par Michael Chailloux.
01:34:31 Comme une traînée de poudre, la nouvelle a fait le tour des allées du marché.
01:34:36 Saint-Brévin, 14 500 habitants, se réveille sans mer.
01:34:40 Yannick Moraise jette l'éponge, après l'effet de violence qu'il a subi.
01:34:44 Nous, on est scandalisés. On ne comprend pas pourquoi on en est arrivés là.
01:34:49 Ce qui est très troublant, c'est que ce sont des gens de l'extérieur qui viennent.
01:34:52 Ce ne sont pas des gens de Saint-Brévin.
01:34:54 Tout se passe très bien. Il n'y a jamais eu d'incident.
01:34:57 Donc voilà, on laisse quelques extrémistes prendre le pas, et c'est dommage.
01:35:02 22 mars, un incendie criminel vise deux voitures et le domicile du maire.
01:35:06 Depuis plusieurs mois, les manifestations se succèdent.
01:35:09 Partisans et opposants au centre d'accueil des demandeurs d'asile se déchirent.
01:35:14 La mairie a vendu un bâtiment communal à l'État, qui pilote le projet.
01:35:18 Dans les rues de la station Balnéaire, rares sont les opposants à bien vouloir s'exprimer.
01:35:22 Il aurait dû demander l'avis à la population avant.
01:35:25 Construire ce centre à côté d'une école, je pense que ce n'était pas la meilleure solution.
01:35:31 Il faut préciser que personne n'a été arrêté jusqu'à maintenant.
01:35:34 Tout le monde dit que c'est l'extrême droite. Ça peut être aussi l'extrême gauche.
01:35:38 Une enquête est en cours pour retrouver les auteurs de l'incendie des biens du maire.
01:35:43 À Saint-Brévin, les dernières manifestations autour du Cada sont de plus en plus politisées et violentes.
01:35:48 Militants de la droite extrême opposés au projet d'un côté, extrême gauche de l'autre pour le défendre.
01:35:54 Une bonne chance pour les fractures.
01:35:57 Là, c'est l'occasion de dire l'éloge d'une démocratie locale, de donner la parole.
01:36:02 Ce sujet est tellement clivant.
01:36:04 Tous les sujets le sont, même sur les éoliennes.
01:36:08 Mais des sujets de la sorte, il faut pour moi aussi de la représentativité politique locale.
01:36:15 C'est ce que demande en fait.
01:36:17 L'un des habitants dit que ce sont des personnes qui viennent de l'extérieur.
01:36:19 Oui, mais s'il y a un référendum local, et moi je suis pour aussi,
01:36:23 même si c'est un sujet extrêmement clivant et en fonction de l'angle où vous allez vous trouver,
01:36:27 vous ne serez pas en accord avec la décision finale,
01:36:30 mais comme ça sera une décision politique qui aura été demandée aux citoyens,
01:36:35 ça sera quand même mieux perçu que de l'imposition, une fois de plus,
01:36:39 qui peut être ressentie comme un genre de dictature.
01:36:42 C'est un genre de despotisme pour la plupart de ces personnes.
01:36:45 On leur impose quelque chose sans leur demander leur consentement,
01:36:48 alors qu'ils vivent dans cet espace.
01:36:51 Ce qui a été fait à ce maire est scandaleux.
01:36:53 On le condamne tous, une fois de plus.
01:36:55 Mais il faut des référendums locaux.
01:36:57 Bien évidemment, mais ensuite, je pense qu'il y a deux choses.
01:36:59 Vous avez dit quelque chose qui m'a fait sauter.
01:37:03 Vous avez dit, où est-ce qu'on va mettre ces demandeurs d'asile ?
01:37:14 Parce qu'effectivement, toutes les communes n'en veulent pas.
01:37:17 Mais justement, ça nous ramène à un sujet national.
01:37:19 Il y a un sondage qui est sorti, je crois, c'était votre chaîne qui l'a diffusé il y a quelques semaines,
01:37:23 qui montrait qu'une large majorité des Français étaient opposés à la politique d'immigration telle qu'elle était.
01:37:28 Donc c'est bien un sujet de politique nationale.
01:37:30 Donc s'il y a un moment où aucune commune n'en veut, c'est à l'État de prendre ses responsabilités.
01:37:35 C'est aux politiques, aux décideurs politiques, aux ministres de l'Intérieur, aux présidents de la République,
01:37:40 de dire maintenant que votre population n'est pas d'accord.
01:37:42 Alors vous intervenez comme ça sur tous les sujets.
01:37:44 Une prison, personne n'en veut.
01:37:46 Je ne fais aucune comparaison, attention, avec les différents sujets.
01:37:48 Mais c'est la réalité. Vous avez beaucoup de maires et d'habitants qui disent, je ne veux pas.
01:37:51 Mais c'est un sujet d'ordre public, la prison.
01:37:53 Très bien. Mais il y a des gens qui vous disent, je n'en veux pas.
01:37:55 Qu'est-ce que vous faites ? Vous faites un référendum national ?
01:37:57 Ça devient compliqué.
01:37:59 En l'espèce, pour ce qui est des prisons, vous pouvez trouver des endroits qui, c'est un peu comme les éoliennes.
01:38:03 Si vous mettez l'éolien offshore sur des trucs flottants, ce n'est pas la même chose que si vous mettez les éoliennes à 100 mètres d'un pavillon.
01:38:08 Là, c'est pareil. A priori, ce centre était prévu près d'une école.
01:38:11 Je ne connais pas le dossier précisément.
01:38:13 Mais si c'est le cas, ça peut pousser à agréer le changement.
01:38:15 Là, ce qui est dévastateur, je vais vous laisser le mot de la fin,
01:38:17 quelles que soient évidemment les décisions, c'est d'en arriver à ce niveau-là.
01:38:23 C'est un maire qui a vu son domicile incendié.
01:38:26 Je crois qu'on ne l'a pas assez dit, mais plein soutien à ce maire.
01:38:29 Sa démission est une défaite pour la démocratie et la République.
01:38:32 Il a décidé de déménager en d'accord.
01:38:34 Combien de maires sont agressés ?
01:38:37 On parlait de l'insulte tout à fait, mais combien de maires sont agressés ?
01:38:40 Je n'aime pas le terme d'incivilité.
01:38:42 L'incivilité, ça ne veut rien dire.
01:38:44 Ce sont des défaits, ce sont des maires qui peuvent être punis, qui sont prévus par le code pénal.
01:38:48 Combien de maires sont agressés et combien démissionnent ?
01:38:51 Là, j'ai envie de revenir sur la crise des vocations, que vous avez évoqué tout à l'heure.
01:38:54 Mais quand on retrouve sur ces élus, quand on retrouve, la Cour des comptes parle de la crise des vocations dans la police nationale,
01:38:59 on trouve des crises de vocation dans des tas de domaines,
01:39:03 mais parce qu'il n'y a pas une réaction, il n'y a pas un appui.
01:39:05 Et pour conclure, je reprends ce que vous dites, crise des vocations,
01:39:07 pour reprendre le sujet bouclé la boucle de cette émission,
01:39:09 de la chercheuse de début de cette émission, justement sur des sujets aussi sensibles.
01:39:15 Vraie question, merci pour votre participation, vos arguments dans cette émission.
01:39:19 C'était un plaisir de vous avoir autour de la table.
01:39:20 Je vous dis à bientôt.
01:39:21 Avec plaisir et merci de rester avec nous pour vos émissions à venir, suivantes cet après-midi sur CNews.
01:39:27 Ici Marie-Pierre Molier,
01:39:28 ♪ ♪ ♪

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