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Le Vaucluse va-t-il manquer de surveillants de baignade cet été, comme l'été dernier ? Pour y répondre, le directeur de la fédération départementale de sauvetage et de secourisme, Thibaut Bravais, est l'invité du 6-9.

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Transcription
00:00 Le Vaucluse va-t-il manquer de surveillants de baignade cet été comme l'été dernier ?
00:04 Pour y répondre, on est ce matin à Delbocer avec le directeur de la Fédération française de sauvetage et de secourisme en Vaucluse.
00:11 Bonjour Thibault Bravet.
00:12 Bonjour.
00:13 Est-ce qu'il manque encore des surveillants de baignade pour assurer la saison estivale ici en Vaucluse ?
00:18 A l'heure actuelle, la période de recrutement vient de commencer il y a à peu près un mois, un mois et demi.
00:24 A l'heure actuelle, il manque toujours quelques postes mais comparé à l'année précédente, je pense que ça réagit bien mieux.
00:32 Il manque combien de postes pour combien de postes à pourvoir par exemple ?
00:35 Il y a combien de surveillants de baignade sur un été en Vaucluse et il manque combien ?
00:38 Alors là, c'est un peu délicat parce qu'on compte tout en fait.
00:42 On compte les plages publiques, on compte les campings donc je n'ai pas l'information exactement
00:48 mais on sait que rien que le parc aquatique à Monteux prend une trentaine de sauveteurs,
00:54 les lacs, les différentes surveillances, on estime qu'il y a peut-être une soixantaine, soixantize, quatre-vingt sauveteurs aquatiques.
01:01 Il y a des communes comme Carpentras qui ont eu des difficultés, qui ont même dû fermer la piscine certains jours l'été dernier
01:08 parce que pas de surveillants de baignade.
01:09 Est-ce que ça pourrait se reproduire cet été ? Vous le craignez ?
01:12 Alors je ne pense pas en tout cas avec la commune de Carpentras qui a mis les moyens pour répondre à cette demande.
01:20 Qui a proposé de payer la formation.
01:22 Exactement, ils ont proposé de payer la formation aux habitants de la ville.
01:27 On a beaucoup travaillé avec eux.
01:29 A l'heure actuelle, je sais qu'il y a encore des postes à pourvoir sur la commune de Carpentras
01:34 mais je ne suis pas très inquiet pour eux.
01:36 Comment on explique cette situation ? Pourquoi c'est aussi difficile de trouver des surveillants de baignade ?
01:41 Alors déjà, c'est quand même un métier saisonnier où on remarque que les personnes se forment,
01:47 travaillent une, deux saisons et puis continuent dans la vie active
01:51 et perdent en fait cette qualification qui nécessite un recyclage annuel.
01:56 Et il y a énormément de postes à pourvoir et malheureusement, et ça c'est au niveau national,
02:04 il n'y a pas assez de personnes qui sont formées pour répondre à toutes ces demandes-là.
02:09 Qu'est-ce qui rebute selon vous les candidats ?
02:11 C'est quoi ? C'est parce que c'est un métier difficile ? Parce que c'est pas bien payé ? Parce que c'est difficile de se former ?
02:16 Alors la question est un peu délicate.
02:18 Je pense pas que ce soit un métier difficile.
02:21 Il y a des responsabilités mais c'est quand même un emploi qui est plus destiné aux étudiants, aux jeunes travailleurs.
02:30 Mais difficile, non. Il y a des responsabilités comme je disais.
02:36 Mal payé peut-être ou pas assez bien payé ?
02:39 Ça a l'été, les années précédentes, là je pense qu'au niveau du département, tout le monde a bien joué le jeu.
02:47 Les salaires ont grandement augmenté.
02:49 On propose régulièrement un logement en plus qui est pris en charge par l'employeur.
02:53 Mais il faut pouvoir s'engager sur une saison complète.
02:57 C'est un peu la difficulté où peu de personnes peuvent se permettre d'embaucher un jeune pendant deux semaines uniquement.
03:04 Donc on cherche généralement à embaucher de juillet à août au minimum.
03:08 Et il faut trouver du personnel formé, formation qui prend quelques mois quand même.
03:11 On ne s'improvise pas comme ça maintenant, surveillant de baignade pour le faire la semaine prochaine ?
03:14 Non, bien sûr que non.
03:16 Et c'est aussi un gros problème où en fait, c'est une formation qui normalement se déroule entre le mois de septembre et le mois de mai.
03:23 Qui est soumise un peu au niveau de nage de la personne.
03:28 Il y en a qui peuvent être diplômés plus ou moins vite.
03:30 Mais en fait c'est deux diplômes en un et donc c'est long à préparer.
03:36 Et le problème c'est que généralement les jeunes sont pris soit par des études et en fait ils réalisent qu'ils veulent travailler,
03:43 qu'ils voudraient faire ce diplôme et en fait il est presque déjà trop tard pour entrer dans la formation.
03:47 Donc ils ont ce projet de formation et en fait on se rend compte qu'ils sont obligés d'attendre l'année d'après parce qu'ils n'y ont pas réfléchi assez vite.
03:55 Là concrètement on est le 10 mai, aujourd'hui c'est un peu juste si on veut se former pour l'été ?
04:00 Alors maintenant c'est un peu juste, oui.
04:03 Il y a encore des possibilités notamment pour les nageurs de club, les nageurs de compétition ou des très bons nageurs
04:10 sur des formats de formation accélérés, en condensé, mais là qui se déroule principalement au mois de juillet.
04:18 Donc ça limite l'emploi potentiellement que le mois d'août.
04:22 Qu'est-ce qu'il faudrait changer selon vous pour susciter plus de vocation pour ce métier de surveillant de baignade ?
04:27 Alors la formation est peut-être pas super bien adaptée.
04:34 On sait qu'au niveau national il y a une réforme qui est prévue, on ne sait pas encore tout à fait quand.
04:40 On sait que ça va être en place, je pense que ça sera mieux, il y aura plus de spécialités.
04:44 L'accessibilité à la formation également parce qu'on forme énormément de jeunes, c'est bien, on peut les former dès l'âge de 17 ans
04:51 mais en fait ils ne peuvent pas travailler tant qu'ils n'ont pas 18 ans.
04:57 Donc le coût est peut-être le process de formation qui est long, qui est sélectif pour les personnes qui ont déjà un niveau de nage.
05:07 En fait la formation est trop tournée je pense sur la natation et peut-être pas suffisamment sur la surveillance pure.
05:16 En tout cas on entend que ça risque d'être un petit peu mieux cet été en Vaucluse que l'été dernier, ça s'est amélioré.
05:22 Merci beaucoup Thibault Bravet, vous êtes directeur de la Fédération française de sauvetage et de secourisme ici en Vaucluse.

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