Journaliste tué en Ukraine: "Quand on est dans ces zones-là, ça peut vous tomber dessus à tout moment" explique Paul Gogo, journaliste correspondant à Moscou
Arman Soldin, journaliste vidéo de l’AFP en Ukraine, a été tué ce mardi lors d’une frappe de roquettes dans les environs de Tchassiv Iar, à proximité de Bakhmout, localité quotidiennement visée par les forces russes.
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00:00 C'est très dur, parce qu'il y a certains de ces missiles qu'on n'entend pas arriver.
00:06 Moi, j'ai travaillé côté contrôlé par les Russes récemment,
00:12 on m'a beaucoup dit "tu verras les missiles américains,
00:17 de toute façon, tu les entends pas arriver, ça explose, c'est trop tard".
00:21 C'est pas beaucoup mieux pour les grades, l'arme qui a été utilisée,
00:24 c'est quelque chose qui est lancé en batterie et qui tombe un peu n'importe où.
00:30 On les entend un peu arriver, mais c'est trop tard quand on les entend arriver.
00:34 C'est très compliqué de travailler dans ces conditions-là,
00:36 parce que quand on est dans ces zones-là, ça peut vous tomber dessus à tout moment.
00:40 Justement, il est indiqué qu'il était avec des militaires ukrainiens
00:43 lorsqu'ils ont été pris sous la salve de roquettes.
00:47 Expliquez peut-être à ceux qui nous regardent ce que ça veut dire,
00:51 être avec des militaires ukrainiens, comment on travaille dans ces moments-là
00:54 et comment on est protégés, surtout ?
00:56 L'accès côté ukrainien est effectivement très contrôlé,
00:59 peut-être encore plus en ce moment avec cette info d'une potentielle contre-offensive,
01:05 parce que les Ukrainiens tiennent à contrôler ce que les journalistes filment,
01:10 où les journalistes peuvent travailler, ce qu'ils peuvent faire.
01:12 C'est aussi parfois un gage de sécurité d'être avec des soldats
01:15 parce qu'eux connaissent la zone, ils ouvrent les accès,
01:18 vous perdez pas une heure sur des checkpoints à attendre qu'on vous laisse passer.
01:22 Donc c'est un choix que les rédactions prennent,
01:24 des fois d'ailleurs le choix c'est ça ou rien.
01:27 La liberté est plus ou moins importante,
01:29 mais dans toutes les guerres, je pense, dans ces zones-là,
01:33 on ne peut pas de toute façon y accéder sans l'accord des militaires.
01:36 Donc ce n'est pas étonnant que des militaires ukrainiens aient été présents à cet endroit-là,
01:40 ce n'est pas quelque chose de choquant.
01:42 On le sait, nos confrères sont identifiés comme journalistes,
01:45 bien sûr, et se démarquent totalement des soldats.