• il y a 2 ans
Transcription
00:00 Je suis illustratrice médicale.
00:02 Dans le cadre du bloc opératoire, il y a du sang, il y a beaucoup de choses qui n'est pas nécessaire de montrer aux parents.
00:08 Et l'avantage de l'illustrateur médical, c'est que lui, il peut vraiment montrer en détail.
00:13 Je crée un petit peu vraiment le mode d'emploi de cette opération du début jusqu'à la fin.
00:17 En fait, c'est toujours impressionnant quand on arrive au bloc, l'ambiance particulière, il y a des machines qui sonnent.
00:29 Il faut réussir à se plonger dedans et à mettre un petit peu tout de côté le temps de l'opération.
00:35 Être illustratrice médicale, c'est vulgariser par le dessin des notions scientifiques et médicales pour les étudiants en médecine, pour les médecins,
00:45 à des parents qui ont besoin d'être rassurés sur ce qui va se passer pour leur enfant.
00:49 Ici, on est à l'hôpital Necker. C'est le professeur Kondsari avec qui je travaille régulièrement, qui me sollicite pour venir au bloc opératoire.
00:59 Aujourd'hui, on va opérer une patiente qui a 17 ans parce qu'elle a une malformation crânio-faciale qu'on appelle le syndrome d'Aper.
01:05 Ce qu'on va pratiquer chez cette patiente, c'est une ostéotomie qu'on appelle le FOR3.
01:09 Ce qui est important à représenter dans cette intervention, c'est les deux distracteurs, externes et internes, et puis la zone du visage qui va avancer.
01:16 C'est souvent assez difficile à expliquer aux parents.
01:19 C'est vrai qu'avec des dessins où on aurait les différentes étapes du traitement, je pense qu'ils comprendraient mieux ce qui se passe, ce qui avance, ce qui bouge.
01:26 Ils peuvent attendre de l'intervention.
01:28 C'est une opération dont on a très peu de ressources visuelles. C'est pour ça que je suis là aujourd'hui.
01:36 Je crée un petit peu le mode d'emploi de cette opération du début jusqu'à la fin.
01:39 Les premiers blocs, c'est beaucoup de l'observation. J'essaie de bien comprendre tout ce qu'ils font.
01:45 Il y a des gestes, des fois, qui sont assez rapides ou minutieux, donc j'ai besoin de m'approcher, vraiment d'aller voir ce qui se passe.
01:50 Je vais monter sur le dessin droit, sur la paroi latérale.
01:53 Sur les seconds blocs, je peux commencer à faire des croquis préparatoires.
01:57 Et le chirurgien est en direct avec moi, donc on peut vraiment discuter aussi au bloc opératoire.
02:02 En fait, le dessin que j'ai fait, il y a des petites erreurs à l'intérieur.
02:05 Il va falloir que j'estime une nouvelle zone, la zone qui va être prise par le distracteur.
02:10 Il faut que je corrige mon dessin.
02:13 On ne cherche pas le réalisme, par contre, on cherche la justesse et la précision, puisqu'on est sur des dessins anatomiques qui permettent l'enseignement.
02:21 Ça déshumanise un petit peu en dessinant des crânes, mais en fait, on se rend bien compte,
02:25 et pour les médecins et pour les parents, la zone qui est concernée, c'est le crâne.
02:30 En chirurgie, c'est très compliqué de représenter le champ opératoire avec des photos ou des films,
02:35 parce que déjà, il y a un effet un peu de répulsion quand les gens ne connaissent pas le domaine.
02:39 Et puis, on ne voit pas grand-chose, puisque c'est du rouge sur du rouge, avec des nuances qui ne sont pas très évidentes.
02:44 Donc le dessin permet de faire ressortir des informations pertinentes.
02:48 J'ai peu de matériel, je ne peux pas tout amener, puisque tout est stérile.
02:57 Moi, je travaille principalement avec des crânes couleur, et j'en utilise assez peu au bloc opératoire.
03:01 En fait, je sélectionne mes nuances avant d'y aller, en fonction des croquis que je dois faire.
03:13 Souvent, j'essaye de reprendre tout de suite mes dessins, pour que ce soit le plus clair possible pour moi,
03:17 et que je me souvienne vraiment de l'opération.
03:19 Ça peut prendre jusqu'à ensuite deux ou trois semaines où je travaille sur la même opération.
03:27 C'est un métier qui remonte à très longtemps, à la renaissance, à l'époque de Léonard de Vinci.
03:33 Et aujourd'hui, on est très peu à faire ce métier-là.
03:36 Il y a une formation en France qui permet de devenir illustrateur scientifique,
03:40 donc ce n'est même pas la spécialité médicale.
03:43 Et des illustrateurs médicaux, il peut y en avoir deux ou trois chaque année,
03:46 qui sont opérationnels pour aller au bloc opératoire.
03:49 Les deux fils d'acier ici, ceux-là, ils sont attachés à une plaque qui est sur la mâchoire du haut,
03:55 et qui permet de tirer.
03:57 Et ça, la plaque, on va la laisser, mais on enlèvera.
04:00 Donc là, on voit le halo, avec la barre devant, les deux fils qui tirent le massif façade.
04:06 Tu vois des dessins ou pas, Justine ?
04:08 Tu peux tirer, va voir.
04:10 Ce qu'on a avancé, c'est ce qui est bleu, là, ici.
04:13 Et voilà, le milieu médical est un milieu très riche, où on apprend plein de choses,
04:16 et où c'est une science vraiment où on se sent très utile.
04:19 [sonnerie de téléphone]
04:22 [sonnerie de téléphone]
04:25 [musique]
04:27 [musique]
04:29 [musique]
04:31 [musique]
04:33 [musique]
04:35 [musique]

Recommandations